Un désir de vivant

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UN DÉSIR DE VIVANT.




I

Je rêvais cette nuit
À peu près vers minuit
Que j’étais étendu mort, au fond d’une tombe,
Et que ce froid brouillard qui, des monts, la nuit, tombe,
Étendait sur le sol
Son brumeux parasol ;

II
Quelques fleurs désolées
Surgissaient isolées
Au pied des buissons gris où le givre tremblait ;
Cette nature, morne et navrante, semblait
Une face jaunie
Que tordait l’agonie.
III
Que j’étais bien au fond
De mon tombeau profond !
Des vapeurs de la nuit quand l’horizon s’embrume
Je voudrais que ce rêve, épanché de la brume,
Pour mon cœur agité
Fût la réalité !