Une leçon de morale/I/Horloge des subtiles noces
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HORLOGE DES SUBTILES NOCES
Au mal :
Pourquoi faut-il que toujours je m’endorme
Pourquoi faut-il que la nuit me dévore
Pourquoi faut-il que la nuit me dévore
Je ne sais pas me passer d’auréole
Réel je souffre d’être sans couronne
Réel je souffre d’être sans couronne
Mais quand je dors de molles cloches sonnent
Mon indolence est pendue à leur corde
Mon indolence est pendue à leur corde
Je rêve au sein de ma jeunesse morte.
⁂
Alors le temps enfante un nouvel ordre
Ordre d’automne au feuillage difforme
Ordre d’automne au feuillage difforme
Je nais je meurs j’ouvre et ferme la porte
Je suis au cœur de ce qui meurt d’éclore
Je suis au cœur de ce qui meurt d’éclore
Je ne sais pas repartir d’où j’aborde
Ni rien prévoir de mon avenir morne
Ni rien prévoir de mon avenir morne
J’orne mes draps d’une grimace atroce.
Au bien :
Sur le ciel fin des nuages énormes
Rompaient le cours des rêves monotones
Rompaient le cours des rêves monotones
Et quand l’orage au feu faisait les cornes
Je respirais sombre je prenais forme
Je respirais sombre je prenais forme
Je figurais la terre que j’adore
J’étais semblable à tout ce que je nomme
J’étais semblable à tout ce que je nomme
Je fortifiais la terre qui pardonne.
⁂
Mille chansons de raisins et de pommes
Donnaient leur fruit à toutes les paroles
Donnaient leur fruit à toutes les paroles
Mille voyages d’animaux et d’hommes
Cherchaient le jour sur la terre sans bornes
Cherchaient le jour sur la terre sans bornes
La nuit baisait les lèvres de l’aurore
Les fleurs s’ouvraient sous la lumière folle
Les fleurs s’ouvraient sous la lumière folle
Je rayonnais j’étais faiblesse et force.