Une leçon de morale/I/Les souvenirs et le présent

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LES SOUVENIRS ET LE PRÉSENT

Au mal :

J’ai rêvé et j’avoue je rêve beaucoup trop
Pour mon bien car mes rêves sont impasses courtes

Tu étais nue et belle et moi j’avais pitié
Tu m’embrassais j’avais pitié de moi nocturne

J’avais notion que rien ne pouvait m’éclairer.



Et c’est le temps qui est responsable de tout
Ce temps arrière avant pendant après passé
Mon cœur dans le sommeil ignore la durée.



Ma justice sur terre tu n’avais pourtant
Qu’un très léger printemps à m’offrir pour survivre

Comme si nous étions deux bouffées de verdure
De leurs lèvres d’azur lâchant tous les oiseaux

Nous n’avions jamais pu prévoir que le soleil.



Il n’y a pas de fin à la destruction
Il n’y a pas de fin à mes lamentations
Tu es morte ce mot a tout détruit pour moi

Règne ma négative le néant accroît
L’hiver sombre et la neige ancienne du tombeau.

Au bien :

Celle que j’aime incarne mon désir de vivre
Je l’ai prise au présent elle reste au présent
Sa douce nudité dispense la lumière

L’air pur passe plus pur de sa bouche à ses yeux
Elle voit tout pour moi et je choisis pour elle
La feuille au cœur de l’arbre et le point clair de l’eau

Elle est l’arbre et la feuille et fait déborder l’eau
Nous naissons l’un à l’autre ensemble à chaque aurore
Et notre rire efface le désert du ciel.



Tous deux nous savons bien que le mal nous menace
Mais nous sommes certains des pouvoirs de l’amour
Elle est mon intention de vivre sans regret
De vivre sans souffrir de vivre sans mourir

Je suis ensoleillé car elle est le soleil
Je l’aime à travers tout je sais toutes les routes
Par où la retrouver mon agnelle et ma laine
Ma sœur et ma vigueur ma chaleur fraternelle

Il n’y a qu’une vie c’est donc qu’elle est parfaite.



Tendresse de l’orage quand il fond en pluie
Et que le blé s’installe au sol et dans la terre
La grande nuit pâlit la mort salue la vie
L’arc-en-ciel est vivant du sang sous notre peau

Nous sommes des témoins il y a toujours eu
Des simples comme nous pour témoigner au bien
Nous jurons par l’offrande de nos mains tendues
Que tout est terminé que tout va commencer

Sans que rien ne ressemble à ce qui a été.