Vie de Napoléon/30

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Texte établi par Henri MartineauLe Livre du divan (Napoléon. Tome Ip. 100-101).


CHAPITRE XXX


Napoléon continua à parler de la famille des Barmécides[1]. « Si j’avais nourri le désir d’avoir en mon pouvoir tous les B… ou un membre quelconque de cette famille, je l’aurais pu facilement. Vos contrebandiers de mer (smugglers) m’offraient un B… pour 40.000 francs ; mais, quand on en venait à une explication plus précise, ils ne répondaient pas absolument de livrer un B… vif ; mais, avec la condition de mort ou vif, ils ne faisaient pas le moindre doute de pouvoir remplir leurs engagements. Mais mon but n’était pas uniquement de leur ôter la vie. Les circonstances s’arrangeaient tellement autour de moi, que je me tenais assuré de mon trône. J’avais la conscience de ma tranquillité, et j’accordais la tranquillité aux B… Tuer pour tuer, quoiqu’on ait pu dire de moi en Angleterre, n’est jamais entré dans mes maximes. Pour quelle fin aurais-je pu entretenir cette horrible manière de voir ? Quand sir Georges Rumbold et M. Drake, qui étaient employés à entretenir une correspondance avec des conspirateurs à Paris, furent pris, ils ne furent pas mis à mort. »



  1. Toujours le nom que Stendhal par prudence donne aux Bourbons. N. D. L. É.