Vingt-quatre Sonnets/À un Monsieur

La bibliothèque libre.
Traduction par Francis de Miomandre.
Vingt-quatre SonnetsFrançois Bernouard (p. 40-41).
Au Tombeau  ►



À un Monsieur
qui, comme don Louis voulait quitter la cour, le pria de l’attendre pour s’en venir avec lui, et don Louis l’attendit plus d’un mois, payant pour rien les mules, et le monsieur s’en alla sans l’avertir.


De punaises et de mules je suis mangé : les unes par la faute d’un vieux lit, les autres par celle d’un monsieur qui me les a laissées vingt jours et plus, et s’est en allé.

De vous, je prends congé, vieux bois, carcasse de quelque navire de vente publique, patrie ordinaire de la rousse nation qui, un mois tout entier, a, sans conteste, été de mon sang.

Venez, mules, avec les pieds de qui m’a donné une telle ruade celui qui, peut-être, aura la honte de voir que vous mangez le reste de moi-même.

Adieu, cour fourrée dans un hameau ! adieu, Toril qui fut notre pré ! moi, dans mon petit coin, un bon boudin m’attend.