Wikisource:Extraits/2013/42

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Achille Baudran, Un mot sur l’air confiné 1868





AVANT-PROPOS.


La composition de l’air exerçant une très-grande influence sur l’état sanitaire des animaux, j’ai cru, dans un intérêt général, devoir faire connaître dans cette courte dissertation, les conséquences fâcheuses auxquelles s’exposent un peu trop souvent les propriétaires, qui, par un calcul d’économie mal entendu, ou pour tout autre motif, entassent leurs animaux dans des habitations trop peu spacieuses et mal aérées.

Ma plume très jeune encore, compte beaucoup sur l’indulgence de ses lecteurs, si, malgré ses efforts, elle ne remplit pas entièrement la tâche qu’elle s’est imposée.

Avant d’aborder la question, il nous parait indispensable de dire quelques mots sur l’air, sa composition, ses caractères et le rôle qu’il joue dans l’acte de la respiration.

DÉFINITION – COMPOSITION DE L’AIR. – CARACTÈRES
PHYSIQUES.

Définition. Les Anciens donnaient le nom d’air à l’atmosphère et le considéraient comme un élément. Vers le milieu du dix-septième siècle, on commença à soupçonner que c’était un corps composé, et malgré les efforts de plusieurs chimistes remarquables, la gloire d’en déterminer la véritable composition en était réservée à Lavoisier.

Composition. — Notre chimiste célèbre trouva que l’air était ainsi composé : Azote 20,80. Oxygène 79,20 sous le rapport du volume, et sous le rapport du poids de 23,01 d’oxygène et de 76,99 d’azote. À cela s’ajoute de 3 à 6 dix-millièmes d’acide carbonique, des quantités variables de vapeur d’eau, et quelque principe hydrogéné. On y trouve aussi quelques traces d’acide nitrique, de nitrates, de chlorures, d’ammoniaque, d’iode, de Brome, et enfin des corpuscules solides provenant de la surface de la terre.

Caractères physiques de l’air. — L’air est un fluide gazeux, inodore, insipide et incolore ; il forme à la surface de la terre une couche épaisse de 50 à 60 kilomètres où il est retenu par l’action de la pesanteur. Les anciens soupçonnaient le poids de l’air et ce ne fut que vers le milieu du XVIIe siècle qu’il fut connu. Sous la pression de 0,76 un litre d’air sec pèse 1 gr. 2991, ce qui correspond environ à 1/770 du poids de l’eau.

RÔLE DE L’AIR DANS LA RESPIRATION.

Ce rôle a été longtemps méconnu des anciens médecins et chimistes. On savait bien que dans cet acte une partie d’air était absorbé, mais on ne savait pas comment ; ce ne fut que plus tard, lorsque la composition de ce fluide fut connue, que les recherches de Lavoisier, de Priestley et de Laplace, donnèrent des notions précises en analysant l’air, qui avait servi à la respiration.

Dès que la composition de l’air expiré fut connue, diverses théories furent émises sur le rôle qu’il jouait dans cet acte physiologique.

THÉORIE DE LAVOISIER.

Ce grand chimiste dit que