Wikisource:Extraits/2014/35

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Henri de Régnier, Aréthuse : Flûtes d’Avril et de Septembre dans Les Jeux rustiques et divins 1897


J’ai conduit le cheval à travers les marais,
Dit-il ; l’automne avec les feuilles des forêts
Avait jonché la route et comblé les fontaines ;
Les durs sabots craquaient sur la coque des faînes,
Et je tenais la bride en marchant près de lui,
Et je ne voyais plus les arbres dans la nuit,
Et la route était longue à travers le bois noir.
Je tremblais d’être entré par les portes du soir
Et j’errais, anxieux du gîte et de l’issue,
Mais, peu à peu, j’ai vu blanchir mes deux mains nues
Et le cheval ailé, peu à peu, devint clair
Comme si se faisait l’aurore dans sa chair ;