Wikisource:Extraits/2021/21

La bibliothèque libre.

Adolphe Rosay, À l’Inauguration de la statue de Marceline Desbordes-Valmore dans Le Monument de Marceline Desbordes-Valmore

1896



À l’Inauguration de la statue de Marceline Desbordes-Valmore


Desbordes, Muse de la Flandre,
Tout le pays, en ce moment,
Encense, heureux, ton cœur si tendre,
Au pied de ce beau monument.

Artistes, lettrés et poètes,
Sont venus exprès de Paris,
Pour s’associer à nos fêtes
Et rendre hommage à tes écrits.

Ta cité justement est fière
Du succès d’un de ses enfants
Dont, par malheur, la vie entière
Compta maints soupirs étouffants.

Mais, certe, ici, ce n’est point l’heure
D’évoquer un tel souvenir ;
Ton triomphe n’est plus un leurre :
Gloire à toi jusqu’en l’avenir !

Ton nom, par sa douce magie,
Passant à la postérité,
Reine aimable de l’élégie,
T’assure l’immortalité.

Si, parmi tant de voix sublimes,
J’ose faire entendre à mon tour
Quelques malencontreuses rimes,
C’est que je tiens — en ce grand jour —