À M. d’Assoucy sur ses Œuvres mêlées

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À M. d’Assoucy sur ses Œuvres mêlées
Chapelle


À MONSIEUR DASSOUCY
Sur ses Œuvres mêlées1.

C’est à cette fois, Dieu merci,
Que vous allez l’avoir entière,
La gloire d’avoir réussi
Sur toute sorte de matière.
Vous ne sauriez manquer ainsi
D’être illustre en toute manière,
Mettant tous les jours en lumière
De nouveaux ouvrages, par qui
Sera bientôt votre libraire
De beaux écus blancs tout farci,
Et plus riche qu’un lapidaire.
Mais, à propos de riche, si
Vous me demandiez en colère :
Quand le serai-je donc aussi ?
Je vous dirois : Grand Dassoucy
(Entre amis il ne faut rien taire),
De bien n’entrez point en souci.
Quoique nos œuvres puissent plaire,
Ni vous, ni moi, n’en aurons guère :
Oui bien Loison et Chamhoudry ;
Car pour des vers, c’est chose claire,
Qu’il vaut bien mieux en ce temps-ci
Les débiter que de les faire.



1. Cette pièce est imprimée avec le titre ci-dessus à la tête des Poésies et lettres de M. Dassoucy, contenant diverses pièces héroïques, satyriques et burlesques. À Paris, chez Louis Chamhoudry, 1653. C’est un petit in-12 de 188 pages, dédié par l’auteur même à M. Bordier, conseiller du roi en ses conseils, intendant des finances et seigneur du Reincy. Le privilège, en date du 3 d’avril 1653, est suivi du transport que l’auteur en a fait à Jean-Baptiste Loison et Louis Chamhoudry, marchands libraires à Paris. On lit au dessous : Achevé d’imprimer pour la première fois le 13 juillet 1653. (S.-Marc.)