À ces reines qui lentement descendent

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Mercure de France (p. 35-36).

XIV


À ces reines qui lentement descendent

Les escaliers en ors et fleurs de la légende,
Dans mon rêve, parfois, je t’apparie ;
Je te donne des noms qui se marient
À la beauté, à la splendeur et à la joie,
Et bruissent en syllabes de soie,
Au long des vers bâtis comme une estrade
Pour la danse des mots et leurs belles parades.

Mais combien vite on se lasse du jeu,
À te voir douce et profonde et si peu
Celle dont on enjolive les attitudes,
Ton front si clair et pur et blanc de certitude,

xxxxxxxTes douces mains d’enfant en paix sur tes genoux,

xxxxxxxTes seins se soulevant au rythme de ton pouls
xxxxxxxQui bat comme ton cœur immense et ingénu,
xxxxxxxOh ! combien tout, hormis cela et ta prière,
xxxxxxxOh ! comme tout est pauvre et vain, hors la lumière
xxxxxxxQui me regarde et qui m’accueille en tes yeux nus.