À l’ombre de mes dieux/Accalmie

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À l’ombre de mes dieuxLibrairie Garnier frères (p. 12).
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ACCALMIE


 
La vie est là comme une mer ensoleillée.
Qui donc parlait de riche espoir évanoui ?
Il suffit d’un front pur éclaté dans ta nuit,
Pour recoudre à tes mains la guirlande effeuillée.

Ô miracle de la jeunesse épanouie !
De sa maille première à son anneau dernier,
Pour la suite des temps futurs à débrouiller,
Toute la chaîne humaine en palpite, éblouie.

Ainsi la Messagère ailée aux sept couleurs
Rompt l’orage et de son écharpe transparente,
Sérénant l’air calmé, sèche, en riant, ses pleurs.

Ainsi, quand, des flots noirs, l’Aube, en roue éclatante,
Surgit, tout frémit d’aise : ailes, rythmes, seins, fleurs ;
Le vin mûrit, le blé se dore et l’arbre chante !