À la révérende sœur Olier
Pour le vingt-cinquième anniversaire de sa prise de voile.
Loin des enchantements du monde, loin du bruit,
Vingt-cinq ans vous avez, comme la violette
Exhalant son parfum dans la paix de la nuit,
Embaumé de vertus votre calme retraite.
Vingt-cinq ans vous avez, sourde aux cris triomphants
Des heureux défilant sous votre humble fenêtre,
Répété chaque jour, comme le divin Maître :
― Laissez venir à moi tous les petits enfants ! ―
Vingt-cinq ans, Canadienne à l’âme enthousiaste,
Chérissant la patrie et ses traditions,
Vous avez fait couler de votre lèvre chaste
L’inépuisable flot des plus pures leçons.
Grâce à votre savoir, bien des intelligences
Ont pris l’essor de l’aigle et planent en plein ciel,
Bien des cœurs, qu’eût meurtris le doute universel,
Sont emportés aux bras des saintes espérances,
Vos travaux sont de ceux qui ne périssent pas ;
À pareille œuvre un lustre ineffable s’attache ;
Et l’Avenir, baisant la trace de vos pas,
Se souviendra toujours de votre nom sans tache.