À sa lyre

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À sa lyre
Les Odes, Texte établi par Hugues VaganayGarnier3 (p. 254).

ODE XXII.

N’aguere chanter je voulois
Comme Francus au bord Gaulois
Avec sa troupe vint descendre.
Mais son luth pincé de mon doy
Ne vouloit en despit de moy
Que chanter Amour, et Cassandre.

Je pensois, d’autant que tousjours
J’avois dit sur luy mes amours,
Que ses cordes par long usage
Chantoient d’Amour, et qu’il falloit
En mettre d’autres, s’on vouloit
Luy apprendre un autre langage.

Incontinent, il n’y eut fust,
Table ny corde, qui ne fust,
Ny chevilles, toutes nouvelles :
Mais après qu’il fut remonté.
Plus fort que devant a chanté
Les Amours et les Damoiselles.

Or adieu donq pauvre Francus,
Ta gloire sous tes murs veincus
Se cachera tousjours pressée,
Si à ton neveu nostre Roy
Tu ne dis, qu’en l’honneur de toy
Il face ma lyre crossée.