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Échos et reflets/À une Poétesse

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Pour les autres éditions de ce texte, voir À une Poétesse.

Échos et refletsAlphonse Lemerre (p. 27-28).

À une Poétesse


Ton beau front resplendit ainsi qu’un champ de roses,
Et tu vois, à travers tes paupières mi-closes,
S’illuminer encor les couchants doriens.
Le sarbitos[1] fleuri par les musiciens
A réveillé pour toi les parfums d’agonie
Qui versent à tes pieds leur angoisse infinie.
Tes vers ont évoqué la volupté des voix,
L’impérieux écho des plaintes d’autrefois,

La persuasion du printemps, les préludes
Murmurés par les chants de l’aube aux solitudes,
L’opale de l’été, les perles de l’hiver,
Les voiles de pourpre et d’orange sur la mer
Où traînent, blondissant les flots de chrysolithe,
Comme une écume d’or, les cheveux d’Aphrodite.


  1. Lyre asiatique dont Sapho inaugure l’usage à Lesbos.