Élégies et Sonnets/Ne reprenez, Dames, si j'ay aymé…

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Ne reprenez, Dames, si i’ay aymé :
Si i’ay senti mile torches ardantes,
Mile trauaus, mile douleurs mordantes :
Si en pleurant i’ay mon temps consumé,

Las que mon nom n’en soit par vous blamé.
Si i’ai failli, les peines sont presentes.
N’aigrissez point leurs pointes violentes :
Mais estimez qu’Amour, à point nommé,

Sans votre ardeur d’un Vulcan excuser,
Sans la beauté d’Adonis acuser,
Pourra, s’il veut, plus vous rendre amoureuses.

En ayant moins que moy d’ocasion,
Et plus d’estrange et forte passion.
Et gardez vous d’estre plus malheureuses.


fin des evvres de lovïze labe lionnoize