Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage du Dr Georges St-Amand, médecin militaire, attaché au Deuxième Bataillon

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Témoignage du Dr Georges St-Amand, médecin militaire, attaché au Deuxième Bataillon[1]


Dr. Georges Saint-Amand.


Dr GEORGES ST.-AMAND, médecin militaire, attaché au deuxième bataillon, âgé de trente et un ans, étant dûment assermenté sur les Saint Évangiles dépose ainsi qu’il suit :

INTERROGÉ par le Coroner.


Q. Est-il à votre connaissance, M. St. Amand, que le soir de l’émeute, le premier d’avril, un civil du nom de Ovila ou Ovide Blouin a été amené à votre hopital — vous êtes un des médecins des hopitaux militaires de Québec ?


R. Je suis attaché comme médecin militaire au Draft d’Ontario. Oui, je suis allé chercher M. Blouin.


Q. Où ?


R. Chez M. Apollinaire Corriveau. Il était vers minuit et demi je crois. Je lui ai fait les premiers pansements d’urgence — j’étais avec l’ambulance militaire et je l’ai envoyé à l’hopital militaire et je crois qu’on a dû lui faire l’amputation de la jambe une heure après.


Q. Vous n’étiez pas là lorsque la jambe a été amputée ?


R. Non.


Q. Lorsque vous avez été le chercher, M. St. Amand, qu’est-ce que vous avez constaté — quelle blessure avez-vous constaté chez lui ?


R. J’ai constaté une fracture composée du membre gauche.


Q. Causée par quoi ?


R. Causée — ce devait être une blessure par arme à feu.


Q. Par une balle ?


R. Par une balle.


Q. Était-ce une fracture large, étendue, composée ?


R. Oui, l’os était complètement brisé — les deux os étaient fracturés.


Q. Les deux os de la jambe ?


R. Oui.


Q. Ils étaient complètement brisés ?


R. Oui.


Q. En bas du genou ?


R. Oui, à peu près au tiers moyenne de la jambe, au tiers moyenne supérieur de la jambe.


Q. Est-ce que l’hémorragie avait été forte ?


R. Elle avait dû être forte, parce qu’il y avait de gros caillots, mais ça ne saignait plus au moment où je suis arrivé.


Q. Dans quelle condition était-il lui-même, était-il exsangue, pâle ?


R. Non, pas trop.


Q. Il avait sa connaissance ?


R. Oui oui. Ses parents sont venus le voir et il leur a parlé.


Q. Vous a-t-il fait quelques déclarations lui-même ?


R. Je ne crois pas, non.


Q. Vous disiez tout à l’heure qu’il avait dû être amputé de la jambe à peu près une heure après son arrivée. Vous l’avez envoyé d’abord à l’hopital militaire ?


R. Je l’ai envoyé d’abord à l’hopital militaire.


Q. Et là vous êtes sous l’impression qu’il a dû être opéré — le savez-vous ou si vous le croyez ?


R. Je le sais maintenant.


Q. Il a été opéré environ une heure après ?


R. Oui.


Q. Comment expliquez-vous l’urgence qu’il y avait de l’opérer aussi rapidement que ça ?


R. Son membre était dans un état que je ne crois pas qu’il y avait de réduction possible du membre.


Q. Les os étaient trop fracassés ?


R. Oui.


Q. Savez-vous qui êtes-ce qui l’a opéré ?


R. Je ne sais pas.


Q. Vous ne le savez pas ?


R. Non, on m’a dit que c’était le Capitaine Morel, je ne sais, je n’étais pas là.


Q. Avez-vous revu votre patient après ça, depuis ce temps là ?


R. Oui, je suis allé le voir avant-hier je crois.


Q. Dans quel état est-il maintenant ?


R. Il ne me paraissait pas trop pire.


Q. Savez-vous ce qu’on a fait de sa jambe ?


R. Non.

INTERROGÉ par Mtre. A. Lavergne.


Q. Quel appareil lui avez-vous mis ?


R. J’ai fait un pansement d’urgence, pour pouvoir arrêter l’hémorragie. Il ne saignait pas beaucoup à ce moment là.


Q. Pas de tourniquets ?


R. Non, je l’ai envoyé à l’Hopital militaire.


Q. Comment est-il monté à l’Hopital militaire ?


R. Dans l’ambulance.


Q. Où était l’ambulance ?


R. J’étais avec l’ambulance.


Le Coroner. — Est-ce que vous êtes monté avec lui ?


R. Non, il y avait deux ambulanciers avec.


Q. Est-ce que l’ambulance a été là toute la soirée ?


R. Pas toute la soirée. Vers dix heures, lorsqu’on a vu que les pertes devenaient tellement grandes, on a fait demander l’ambulance militaire pour qu’elle reste au Merger pour aller chercher deux ou trois blessés, le Dr Leclerc et deux civils dans la rue St. Valier avec M. Blouin et un autre dont je ne me rappelle pas le nom.


Q. Les ambulanciers étaient-ils des membres du corps médical ?


R. Oui.


Q. Ils étaient habitués à donner les soins ?


R. Oui Monsieur.

INTERROGÉ par le Coroner.


Q. Avez-vous dans votre hopital plusieurs blessés civils qui ont été blessés ce soir ? dans cette émeute là ?


R. Pour moi j’en ai envoyé deux.


Q. Des civils ?


R. Oui.


Q. Sont-ils encore là ?


R. Oui.


Q. Quels sont leurs noms ?


R. L’autre je ne me rappelle pas de son nom — Joseph Alfred Mercier.


Q. Et Ovide ou Ovila Blouin ?


R. Ovila Blouin. Ce sont les deux blessés civils que j’ai été chercher dans la rue St. Valier vers onze heures et demi — Blouin c’est à peu près vers minuit et demi.


Q. Avez-vous transporté plusieurs blessés militaires ?


R. Je suis allé en chercher trois moi-même chez le Docteur Odilon Leclerc au Boulevard.


Q. Ensuite ?


R. Ensuite, après ça, auparavant, au commencement de l’émeute il m’en est arrivé au Merger.


Q. Est-ce qu’ils se sont rendus là eux-mêmes ?


R. On les a transportés, ils ont été transportés par les soldats, leurs compagnons. Je crois qu’il en est arrivé trois aussi au Merger.


Q. Vous dites que vous êtes attaché au Central Ontario Regiment ?


R. Oui.


Q. À la bâtisse du Ross Rifle ?


R. Oui.


Q. Tous les blessés de ce régiment là, naturellement — le soir de l’émeute, à St.-Sauveur sont allés à votre Hopital, n’est-ce pas — ils sont censés être allés là-bas n’est-ce pas ?


R. Oui Monsieur.


Q. Combien en avez-vous en tout ?


R. Je n’ai pas calculé du tout.


Q. À peu près ?


R. Il me semble qu’il peut y en avoir six ou sept.


Q. Est-ce qu’il y en avait de gravement blessés parmi eux-autres ? — est-ce qu’il y en avait qui étaient blessés par des armes à feu ?


R. Ils ont tous été blessés par des armes à feu, excepté un qui a eu une brique sur la tête. Le premier qui m’a été amené a eu une brique sur la tête. Les autres civils l’étaient par des armes à feu.


Q. Quelle sorte de blessure ?


R. Il y en a un qui a été blessé à travers la machoire.


Q. Par une balle de revolver ?


R. Par une balle de revolver.


Q. De quel calibre ?


R. ……


Q. Est-ce une blessure grave qu’il a eu — en quel état est-il maintenant ?


R. Je ne l’ai pas vu depuis qu’il est à l’Hopital Militaire, je ne l’ai pas vu.


Q. Est-ce que ça avait l’air d’une balle ?


R. Ç’avait l’air d’une balle de revolver.


Q. De fort ou de petit calibre ?


R. Je ne sais pas.


Q. Dans tous les cas la blessure ne vous a pas paru grave ?


R. Bien c’est toujours assez grave, à travers la machoire, le maxillaire inférieur.


Q. Est-ce qu’il y a eu fracture du maxillaire ?


R. Je ne l’ai pas constaté tout de suite. Nous avions un Hopital d’urgence à l’Immigration tous les malades devaient s’en aller là.


Q. De sorte qu’il n’y en a pas eu un seul de mort ?


R. Je ne crois pas.


Q. Un a été blessé à la machoire et l’autre à la jambe ?


R. Oui.


Q. Par une arme à feu aussi ?


R. Ensuite de ça, un autre a été blessé au dessus de l’œil.


Q. Êtes-vous bien positif que c’est par une balle qu’il a été blessé lui aussi ?


R. C’est une drôle de blessure — dans tous les cas le médecin qui l’a traité peut vous le dire.


Q. Est-on allé le chercher chez le Dr Leclerc ?


R. Je ne sais pas.


Q. Par quoi a-t-il été blessé celui-là ?


R. Je ne peux pas jurer si c’est par balle.


Q. Et l’autre ?


R. Je ne me rappelle pas.


Q. Ces trois blessés là ont-ils tous été blessés au Boulevard Langelier ?


R. Je ne sais pas où ils ont été blessés, je suis allé en chercher trois chez le Dr Odilon Leclerc qui m’a dit qu’ils avaient été blessés au Boulevard. Avant ça il en est arrivé deux ou trois au Merger et ils ont dit qu’ils avaient été blessés dans les alentours.


Q. Savez-vous M. St. Amand si vous avez eu des blessés qui avaient été blessés au coin de la rue Bagot, de la rue St. Valier et de la rue St. Joseph, à l’intersection près de chez Arthur Drolet, au kiosque — avez-vous eu des blessés, des militaires, pas des civils qui ont été blessés à cet endroit là ?


R. Je ne sais pas.


Q. Dites-vous que vous ne savez pas ou que vous ne croyez pas ?


R. Je ne sais pas.

INTERROGÉ par M. Lesage.


Q. La blessure qui a été faite à M. Blouin, le blessé dont on a amputé la jambe, est-ce qu’elle a été faite avec une balle ordinaire ou si c’était une balle soft nose comme on a parlé dans l’enquête ?


R. Je n’ai aucune expérience sur les blessures par les armes à feu ni les soft nose ni les balles ordinaires. J’ai constaté que c’était une blessure très considérable.


Q. Vous avez constaté que le dégat était très considérable ?


R. Le dégat était très considérable.


Q. Maintenant est-ce que vous étiez en charge du corps qui devait prendre soin des blessés ? qui avait une organisation pour prendre soin des blessés ?


R. J’agissais conjointement avec le Capitaine Tessé à la bâtisse du Merger à St. Roch, et moi j’étais attaché comme médecin militaire avec le bataillon d’Ontario et nous avions avec nous quatre ambulanciers.


Q. Vous aviez avec vous quatre ambulanciers ?


R. Oui.


Q. Ces ambulanciers étaient où ?


R. Au Merger. Pas tout le temps, parce qu’on avait à courir — les ambulances avaient à courir à différents endroits, mais on avait deux ambulanciers à notre disposition.


Q. Vous aviez deux ambulanciers à votre disposition ?


R. Oui.


Q. Maintenant qui avait charge sur le champ de bataille locale, de ce coin là à aller à l’autre, qui avait charge de voir si un homme tombait que quelqu’un prenne soin de lui ?


R. On nous téléphonait au Merger d’envoyer l’ambulance, qu’il y avait un soldat ou un civil qui avait été blessé, et d’aller le chercher.


Mtre. Lavergne. — Il n’y avait pas de brancardiers ?


R. Oui il y avait des brancardiers.


Q. À la ligne ?


R. Non ils étaient tous stationnés au Merger.


Q. Les brancardiers stationnaient au Merger aussi ?


R. Oui.


Q. Avec les militaires qui avaient ordre de tirer, il n’y avait personne pour prendre soin des blessés ?


R. Je ne crois pas. On s’attendait à une bataille rangée.


Q. Lorsque les officiers ordonnent de tirer, ils ne s’attendent pas de faire blesser quelqu’un ?


R. Je ne connais absolument rien là-dedans. Nos ordres étaient de rester au Merger.


Q. Et de fait, il n’y avait personne à votre connaissance qui pouvait prendre soin des blessés là où étaient les militaires, s’ils blessaient quelqu’un ?


R. Je n’avais détaillé personne, moi, je ne sais pas si d’autres en avait détaillé.


Q. À votre connaissance, y en avait-il eu de détaillés ?


R. Non, je ne sais pas, je ne crois pas.


Q. À votre connaissance, dans tous les cas, il n’y a personne qui avait été chargé d’aller là ?


R. Non.


Le Major Barclay. — Ni pour les militaires ? ni pour les civils ?


R. Non.


M. Picher. — Dans le cas de Blouin, savez-vous s’il a été tiré par un civil ou par les militaires ?


R. Je ne sais pas du tout.


Q. Il ne vous a pas parlé par qui il avait été tiré ?


R. Je pense qu’il ne le savait pas.


Q. Vous n’avez pas entendu parler par qui il avait été tiré ?


R. Non.

INTERROGÉ par le Coroner.


Q. A-t-il été tiré par une balle de revolver ou par une balle de carabine ?


R. D’après la blessure, il a dû être tiré par une balle de carabine, — je ne sais pas.


Q. Voulez-vous dire si le nommé Mercier qui est à l’hopital, pour quelle blessure il est là ?


R. Pour une blessure au membre supérieur gauche.


Q. Au bras gauche ?


R. Au bras gauche oui.


Q. Était-ce une blessure par arme à feu ?


R. Oui. C’est le premier que je suis allé chercher.


Q. Où l’avez-vous pris, Mercier ?


R. Je ne me rappelle pas du numéro — c’est près de chez M. Elzéar Savard.


Q. Sur la rue St. Valier ?


R. Sur la rue St. Valier.


Q. Près de chez Elz. Savard ?


R. Oui.


Q. C’est-à-dire l’ancien poste d’Elzéar Savard ?


R. Oui, c’est quelques maisons plus loin en allant par la rue St. Valier, par St. Sauveur.


Mtre. F. O. Drouin.


Q. Vous l’avez pris chez M. Corriveau ?


R. Non, c’est Ovila Drouin, que j’ai pris chez M. Corriveau.

INTERROGÉ par Mtre. Lavergne.


Q. Aucun de ceux que vous avez ramassés n’avait des armes ?


R. Je ne sais pas.


Q. Vous n’avez pas pu voir ?


R. Non. Blouin m’a dit qu’il revenait de travailler. Les deux m’ont dit qu’ils revenaient de travailler et qu’ils s’en allaient chez eux.

INTERROGÉ par M. Lesage.


Q.Les civils qui étaient tués, est-ce que c’était les militaires qui avaient charge de les relever ou d’en avoir soin — est-ce que la nouvelle vous est venue au Merger qu’il y en avait qui avaient été tués ?


R. La première nouvelle que j’en ai eue, j’ai téléphoné à mon beau-frère, le Docteur Arthur Leclerc à St. Sauveur pour lui demander s’il y avait eu des soldats de blessés, s’il avait eu à traiter des soldats blessés. Il dit : il y a justement un nommé Bergeron qui vient de mourir dans mon bureau. Il m’a dit que c’était Laperrière d’abord qui venait de mourir à son bureau.


Q. Vous êtes-vous enquis pour savoir s’il avait été relevé longtemps après qu’il avait été blessé ?


R. Non, ils l’ont emporté, il a été amené de suite au bureau du Docteur.


Q. Est-ce que ce sont des militaires qui l’ont amené au bureau du Docteur ou si ce sont des civils ?


R. Je ne pourrais pas dire.


Q. Les autres qui ont été tués avez-vous eu un rapport officiel ?


R. Aucun rapport — je n’ai eu aucun rapport de ceux qui ont été tués.


Q. Est-il à votre connaissance que c’est l’ambulance militaire qui les a ramassés ?


R. M. Tremblay, je crois qu’il a été conduit à l’Hotel Dieu par l’ambulance civile, l’ambulance de la ville.


Mtre. E. Rochette. Savez-vous combien de temps après il a été frappé ?


R. Non.


Q. Êtes-vous satisfait de l’organisation du service médical ce soir-là — trouvez-vous que tous les services qui devaient être rendus l’ont été ? et dans le temps qu’ils devaient l’être — en un mot est-ce que la chose avait été bien organisée ?


R. Du côté militaire, oui.


Q. Pour les militaires ?


R. ……


Q. Et les civils qui ont été tués, eh bien mon Dieu…


R. Les civils, il n’y avait pas grand médecin à l’ambulance civile — ensuite de ça ceux qui ont été blessés parmi les civils ont été chez les médecins civils je crois et il y en a plusieurs qui ont refusé de sortir je pense bien.


Q. Tout de même les autorités militaires ne vous avaient pas donné d’ordre s’il y avait des civils de blessés ou de tués ?


R. C’était entendu verbalement parce que je suis allé en chercher moi-même deux sur la rue St. Valier.


Q. C’était entendu verbalement ?


R. Oui.


Q. Par un officier supérieur ?


R. D’aller chercher les blessés ?


Q. Qui était-il ?


R. D’aller chercher les civils.


Q. Pouvez-vous nommer cet officier ?


R. C’est le Colonel Winteres et le Major Todd.


Q. Quel ordre vous ont-ils donné — il vous a donné ça verbalement ?


R. On nous a téléphoné, — celui qui était en charge de l’ambulance — il m’a dit quand il est arrivé au Merger que j’avais à secourir les militaires, les civils comme les militaires, que c’était l’ordre qu’il avait eu de l’A.D.M.S. du Colonel Winteres.


Q. Il vous a dit que vous aviez à secourir les civils comme les militaires ?


R. Oui.


Q. Est-ce à votre connaissance que les civils ont été ramassés comme les militaires ?


R. Je ne sais pas, je me suis tenu là toute la soirée jusqu’à trois heures du matin.


Q. Vous savez si c’est à votre connaissance ou si ça ne l’est pas — je vous demande si c’est à votre connaissance qu’ils ont été relevés par les militaires ?


R. Je ne sais pas s’ils ont été relevés par les militaires ou les civils, je n’étais pas là, j’étais au Merger tout le temps. — c’est rien que quand on m’a téléphoné qu’il y avait eu deux civils de blessés sur la rue St. Valier, que j’ai été les chercher dans l’ambulance.


Q. Et ceux qui ont été tués ?


R. Je ne sais pas.

INTERROGÉ par le Major Barclay.


Q. Savez-vous combien il y a de soldats qui ont été blessés lundi soir en tout, dans tous les régiments ?


R. Il doit y en avoir dix ou douze je crois.


Q. Savez-vous s’il y a eu des soldats de blessés le dimanche ?


R. Je crois qu’il y en a eu un dans mon régiment qui a été blessé par une brique sur un pied.


Q. Dans votre régiment ?


R. Oui.


Q. Avez-vous eu soin des soldats dans le neuvième et dans le huitième régiment ?


R. Non.


Q. Alors c’est à chaque médecin de chaque régiment que je dois m’adresser pour savoir combien d’hommes ont été blessés ?


R……


Q. Pour vous avez-vous fait aucune distinction entre le traitement des civils et celui des militaires lundi soir le premier d’avril ?


R. Aucunement.

INTERROGÉ par Mtre. F. Gosselin.


Q. Savez-vous si le jeune Demeule a été relevé par les brancardiers à votre service ?


R. Je ne sais pas.


Q. Savez-vous s’il a été soigné par un médecin civil ?


R. Je ne le sais pas non plus. Tous ceux qui sont morts, je n’en ai pas eu connaissance, ceux qui ont été tués.


Et le témoin ne dit rien de plus.


Je soussigné sténographe assermenté
certifie que ce qui précède est la transcription
fidèle de mes notes sténographiques.
Alexandre Bélinge
  1. Titre ajouté par Wikisource pour fin de présentation.