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Énigme joyeuse pour les bons esprits

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Jean Le Clerc (p. 9-27).

ÉNIGME IOYEVSE POVR
les bons eſprits.



SONNET.


I E ſuis long d’vn eſpan, delicat, rond & blanc,
Ayant deuers le bas la pointe vn peu groſſette :
Madame m’a ſans ceſſe, ou auoir me ſouhaitte
Entre ſes jeunes doigts, ou aupres de ſon flanc.

Bien ſouuent & touſiours quaſi elle me prend,
Et dans le creux ouuert d’vne motte doüillette
Peluë tout au tour, rebondie & molette,
Ioyeuſe elle me met, puis ſoudain me reprend.

Pour me rendre plus prompt, plus diſpoſt & habile,
D’vne mine affetee & grace fort gentile,
Elle crache ſur moy & m’en frotte à l’entour.

Ie ſuis ſon ſeul plaiſir, je ſuis ſa contenance,
Mais las ! ſi reboucher il m’aduient quelque jour,
Pour tout jamais je ſuis banny de ſa preſence.


ÉNIGME IOYEVSE POVR
les bons eſprits.



SONNET.


A Yant vn peu parlé, la Dame s’eſt aſſiſe,
Sur vn petit lict verd qui eſtoit aſſez bas,
Ie m’en ſuis approché doucement pas à pas,
Et luy ay releué ſa cotte & ſa chemiſe.

Par vn certain endroit auſſi toſt ie l’ay priſe
Et l’ay ioincte de pres tenant en main mon cas ;
Tout-beau, m’a-elle dict, ie ſens qu’il n’entre pas,
Vous me faictes douleur, ou la choſe eſt mal miſe.

Auſſi toſt luy voulant donner plus de plaiſir
Ie retire mon cas & l’y mets à loyſir,
Tirant & repouſſant iuſques à ce qu’il entre.

Puis eſtant moitié las, ie dy, ce n’eſt pas tout,
Il faut recommencer premier que de deſcendre,
Et lors que i’auray fait ie veux l’argent au bout.


ÉNIGME IOYEVSE POVR
les bons eſprits.



SONNET.


I E ſuis blanc comme neige & long de bonne ſorte,
Roide, dur & plaiſant, & ſur tout deſiré
Des Dames qui n’ont point encore ſauouré
Le doux contentement qu’vn hymen leur apporte.

Chaſque d’elle en ſa main, à toute heure me porte,
Me preſſe, me manie, & me tient aſſeuré
Ores dedans ſon ſein richement coulouré,
Ores deſſous ſa robbe où le chaud me conforte.

Puis pour prendre de moy vn plaiſir plus parfait,
Et pour me contenter du mal qu’elle m’a fait,
Me met dedans vn trou, vermeil comme vne roſe.

Là en nous debattant d’vne pareille ardeur,
Ie rens à la parfin vne telle liqueur,
Qu’on ne ſent point au monde vne plus douce choſe.


ÉNIGME IOYEVSE POVR
les bons eſprits.



SONNET.


D Eſque je ſuis leué, pour auoir bon courage,
Ie cours tout droit au lieu où ie voy vn bouchõ,
Si le piot y vault, dedans mon cabochon
I’en deualle chopine, auant autre bruuage,

Ayant le cœur fermé, ie penſe a mon meſnage,
Et viens donner la taſche a ceux de ma maiſon,
Ie n’y ſuis pas ſi toſt, qu’auſſi toſt mon garçon
Ne me die, allez maiſtre où pend la belle Image.

Ie cours diligemment, quand ie ſuis arriué,
Ayant pour trauailler mon appareil trouué,
N’eſpargnant bras, ny mains, reins ny cul, ie le boutte

Dedans vn large trou, tout plain d’obſcurité,
À force de pouſſer, par fois le jus degoutte,
Qui moüille les deux culz d’vn & d’autre coſté.


ÉNIGME IOYEVSE POVR
les bons eſprits.



SONNET.


P Our le plus doux eſbat que ie puiſſe choiſir,
Souuent apres diſner, craignãt qu’il ne m’ennuye :
Ie prens le manche en main ie le taſte & manie,
Tant qu’il ſoit en eſtat de me donner plaiſir.

Sus mon lict ie me iette, & ſans m’en deſſaiſir
Ie l’eſtrains dans mes bras, ſur mon ſein ie l’appuye :
Puis remuant bien fort, d’aiſe toute rauie,
Entre mille douceurs i’accomplis mon deſir.

S’il aduient par malheur, quelque fois qu’il ſe laſche,
De la main ie le dreſſe, & derechef ie taſche
A ioüyr du plaiſir d’vn ſi doux maniment.

Ainſi mon bien-aymé, tant que le nerf luy tire,
Me contente & me plaiſt, puis apres doucement,
Laſſe non aſſouuie, en fin ie me retire.

Vina fui in ſyluis, tandem percuſſa ſecuri
Dum Vixi tacui, mortua dulce cano.


ÉNIGME IOYEVSE POVR
les bons eſprits.



SONNET.


I E le vy qu’il tenoit entre ſes deux genoux
Quelqu’vne bien parée & paſſablement belle,
Laquelle il embraſſoit d’vne maniere telle
Qu’il luy faiſoit monſtrer ſon trou à tous les coups.

Vn autre ce pendant qui le voit, que ſans poux
ſans haleine & ſans vent, ſans ceſſe elle chancelle,
S’approche & ſe chocquant bruſquement auec elle
Faict qu’il tient le deſſus, & elle le deſſoubs.

Apres entre ſes mains vn long choſe il empoigne
Qu’il luy met dans le ventre, & haſtant ſa beſongne,
Pouſſe tant & ſouuent que groſſe elle en deuint.

Si cela luy fit mal ie ne le vous aſſeure.
Mais ie ſçay bien qu’apres que l’autre s’en reuint.
Qu’elle ſe plaignoit fort ſouſpirant à toute heure.


ÉNIGME IOYEVSE POVR
les bons eſprits.



SONNET.


M ’Allant eſbatre aux champs ie vy le iour d’hier
En vn lieu a l’eſcart vne certaine fille,
Gaillarde, belle, acorte, amiable & gentille,
Laquelle trauailloit a vn plaiſant meſtier.

Vn trou large & fendu or elle ouuroit entier
Et ores a demy, puis dextrement habile,
Le refermoit ſi joinct (tant elle eſtoit ſubtile)
Que l’on n’y cognoiſſoit ny trace ny ſentier.

Apres elle empoignoit en ſa main remuante
Ie ne ſçay quoy de long, qu’en ceſte meſme fente
Souuent elle mettoit & retiroit ſouuent.

Puis les pieds & les mains remuant de viteſſe
Tiroit touſiours à ſoy, ou pouſſoit en auant
Tant elle ſe plaiſoit en ce jeu d’allegreſſe.


ÉNIGME IOYEVSE POVR
les bons eſprits.



SONNET.


V Oicy comme tu dois ioüer d’adreſſe & d’heur,
Il faut mettre au milieu de ce trou, qu’on appelle
Trou Madame : autrement tu le perdras contre elle,
Le milieu eſt le but, & le poinct de l’honneur.

L’y mettre n’eſt pas tout : il faut auec vigueur
Le pouſſer iuſqu’au fond : Si que la Damoiſelle
Confeſſe que tu ſçais enfiler la venelle :
Et que le coup eſt bon : l’on ioüe à la rigueur.

Demeurer en chemin, perdre courſe & carriere,
Entrer, ſortir ſoudain, retourner en arriere,
Sont traicts pour à iamais te faire meſpriſer.

Ioüant garde toy bien vn trou pour l’autre prendre,
Quoy que proches ils ſoient : ce ſeroit te meſprendre,
Pour emporter le prix, faut droictement viſer.


ÉNIGME IOYEVSE POVR
les bons eſprits.



SONNET.


M A compagne m’attend au milieu de la place,
Ses deux cuiſſes ouurant & eſtendant les bras :
Lors je monte deſſus, & adjançant mon cas,
Ie fais qu’aucun de nous point ou peu ſe deplace.

Apres entre mes mains vn long choſe j’embraſſe,
Lequel ayant frotté & en haut & en bas
Deuient en peu de temps ſi gluant & ſi gras,
Qu’il me le faut cacher au creux d’vne fendace.

Ainſi l’vn d’vn coſté halletant & ſuant,
Et l’autre de ſa part toujours ſe remuant,
Trauaillons ſans ceſſer pour noſtre œuure parfaire.

Laquelle pourſuyuant joignons ſi bien nos coups
Qu’il faut que le deſſus ceſſant de plus rien faire,
Le quitte à la parfin à celuy de deſſous.


ÉNIGME IOYEVSE POVR
les bons eſprits.



SONNET.


I E ne le veux celer, quand ie me trouue à point
Ie vais voir mon amy, ie le prens, ie l’embraſſe,
Et ſi ſouuent ſon nerf entre mes doigts ie paſſe
Que ie le fais roidir, ne le vouluſt il point.

Apres le voyant preſt, gaillard & bien en point.
Mes deux cuiſſes ſ’ouurant d’vn aſſez large eſpace,
Ie le mets entre-deux & ſi bien ie le place,
Qu’on ne nous diroit qu’vn, tant de pres il me joint.

Alors d’vn maniment fretillard & adextre,
Remuant haut & bas, or à gauche or à dextre,
Entre mille douceurs i’accomplis mon deſir.

Et ſi par fois ſon nerf deuient laſche & ſ’abaiſſe,
Auec deux de mes doigs ſi bien ie le redreſſe,
Que plus qu’auparauant i’en tire du plaiſir.