Épigramme XXVIII (Premier livre des Épigrammes de J.-B. Rousseau)
Apparence
Épigramme XXVIII (Premier livre des Épigrammes de J.-B. Rousseau)
XXVIII.
SUR UNE ODE COMPOSÉE PAR UN MISÉRABLE PŒTE SATIRIQUE, A LA LOUANGE DE M. DE CATINAT.[1]
O Catinat ! quelle voix enrhumée
De te chanter ose usurper l’emploi !
Mieux te vaudroit perdre ta renommée,
Que los cueillir de si chétif aloi.
Honni seras, ainsi que je prévoi,
Par cet écrit. Et n’y sais, à vrai dire,
Remède aucun, sinon que contre toi
Le meme auteur écrive une satire.
- ↑ Gacon. Voici sa réponse à l’Épigramme de Rousseau :
- Je conviens, Catinat, qu’en louant ta victoire,
- J’ai pu faire des vers peu dignes de ta gloire ;
- Mais si Rousseau te déchiroit,
- (Car quelle est la vertu qui n’ait senti le trait
- De la rage qui le dévore ?)
- La chose autrement toumeroit ;
- Ma louange te déshonore :
- Sa satire t’honoreroit.