Épisodes, Sites et Sonnets/Au nocturne cristal d’un lac morne

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XII

Au nocturne cristal d’un lac morne tu mires
Ton destin d’être là sous tes lourds cheveux d’or
Que frôlent les oiseaux du souffle d’un essor
Et tes ailes de plume ont des frissons de lyres.

Au val triste et lacustre où le pas des Satyres
Inculque son empreinte au sable qu’elle mord
Reste-t-il aux glaciers adamantins encor
L’écho de fêlure qu’y sonnaient les clairs rires.

Sous leurs lèvres ta chair a rougi comme un fruit,
Tes yeux plus doux que les étoiles de la Nuit
Souriaient aux voleurs des plumes de tes ailes ;

Et ton âme divine a saigné dans le soir
Où tu songes à l’injure des mains cruelles
Debout au fond du val où le lac morne est noir.