Épitaphe de mademoiselle de Conti, Marie de Bourbon
Épitaphe de mademoiselle de Conti, Marie de Bourbon
Œuvres poétiques de Malherbe, Texte établi par Prosper Blanchemain, E. Flammarion (Librairie des Bibliophiles), (p. 229).
XIV
EPITAPHE DE MADEMOISELLE DE CONTY
MARIE DE BOURBON
1610
Tu vois, passant, la sepulture
D’un chef-d’œuvre si precieux
Qu’avoir mille rois pour ayeux
Fut le moins de son avanture.
Ô quel affront à la nature
Et quelle injustice des cieux,
Qu’un moment ait fermé les yeux
D’une si belle creature !
On doute pour quelle raison
Les Destins, si hors de saison,
De ce monde l’ont appellée :
Mais leur pretexte le plus beau,
C’est que la terre estoit bruslée,
S’ils n’eussent tué ce flambeau.