Études et Préludes (1901)/Aurore sur la Mer

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Études et PréludesAlphonse Lemerre. (p. 31-32).


AURORE SUR LA MER


… κατ’ ἔμον στάλαγμον·

τὸν δ’ ἐπιπλάζοντες ἄμοι φεροιεν

καὶ μελεδόναις·
Ψαπρα


Je te méprise enfin, souffrance passagère !
J’ai relevé le front. J’ai fini de pleurer.
Mon âme est affranchie, et ta forme légère
Dans les nuits sans repos ne vient plus l’effleurer.

Aujourd’hui je souris à l’Amour qui me blesse.
Ô vent des vastes mers, qui, sans parfum de fleurs,
D’une âcre odeur de sel ranimes ma faiblesse,
Ô vent du large ! emporte à jamais les douleurs !


Emporte les douleurs au loin, d’un grand coup d’aile,
Afin que le bonheur éclate, triomphal,
Dans nos cœurs où l’orgueil divin se renouvelle,
Tournés vers le soleil, les chants et l’idéal !