Œuvres complètes (Beaumarchais)/Melanges/Texte entier

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Œuvres complètes (Beaumarchais)/Melanges
Œuvres complètes, Texte établi par Édouard Fournier, Laplace (p. 693-702).

MÉLANGES

VERS ET CHANSONS

GAIETÉ FAITE À LONDRES

adressée

À L’ÉDITEUR DE LA CHRONIQUE DU MATIN.

6 mai 1776
Monsieur l’Éditeur,

Je suis un étranger français, plein d’honneur. Si ce n’est pas vous apprendre absolument qui je suis, c’est au moins vous dire, en plus d’un sens, qui je ne suis pas ; et, par le temps qui court, cela n’est pas tout à fait inutile à Londres.

Avant-hier au Panthéon, après le concert et pendant qu’on dansait, j’ai trouvé sous mes pieds un manteau de femme, de taffetas noir, doublé de même et bordé de dentelle. J’ignore à qui ce manteau appartient ; je n’ai jamais vu, pas même au Panthéon, la personne qui le portait, et toutes mes recherches depuis n’ont pu rien m’apprendre qui fût relatif à elle.

Je vous prie donc, monsieur l’Éditeur, d’annoncer dans votre feuille ce manteau trouvé, pour qu’il soit rendu fidèlement à celle qui le réclamera.

Mais afin qu’il n’y ait point d’erreur à cet égard, j’ai l’honneur de vous prévenir que la personne qui l’a perdu était ce jour-là coiffée en plumes couleur de rose ; je crois même qu’elle avait des pendeloques de brillants aux oreilles, mais je n’en suis pas aussi certain que du reste. Elle est grande, bien faite ; sa chevelure est d’un blond argenté, son teint éclatant de blancheur ; elle a le cou fin et dégagé, la taille élancée, et le plus joli pied du monde. J’ai même remarqué qu’elle est fort jeune, assez vive et distraite ; qu’elle marche légèrement, et qu’elle a surtout un goût décidé pour la danse.

Si vous me demandez, monsieur l’Éditeur, pourquoi, l’ayant si bien remarquée, je ne lui ai pas remis sur-le-champ son manteau, j’aurai l’honneur de vous répéter ce que j’ai dit plus haut : que je n’ai jamais vu cette personne ; que je ne connais ni ses yeux, ni ses traits, ni ses habits, ni son maintien, et ne sais ni qui elle est, ni quelle figure elle porte.

Mais si vous vous obstinez à vouloir apprendre comment, ne l’ayant point vue, je puis vous la désigner aussi bien, à mon tour je m’étonnerai qu’un observateur aussi exact ne sache pas que l’examen seul d’un manteau de femme suffit pour donner d’elle toutes les notions qui la font reconnaître.

Mais, sans me targuer ici d’un mérite qui n’en est plus un depuis que feu Zadig, de gentille mémoire, en a donné le procédé, supposez donc, monsieur l’Éditeur, qu’en examinant ce manteau, j’aie trouvé dans le coqueluchon quelques cheveux d’un très-beau blond, attachés à l’étoffe, ainsi que de légers brins de plumes roses échappés de la coiffure : vous sentez qu’il n’a pas fallu un grand effort de génie pour en conclure que le panache et la chevelure de cette blonde doivent être en tout semblables aux échantillons qui s’en étaient détachés. Vous sentez cela parfaitement.

Et comme une pareille chevelure ne germa jamais sur un front rembruni, sur une peau équivoque en blancheur, l’analogie vous eût appris, comme à moi, que cette belle aux cheveux argentés doit avoir le teint éblouissant ; ce qu’aucun observateur ne peut nous disputer sans déshonorer son jugement.

C’est ainsi qu’une légère éraflure au taffetas, dans les deux parties latérales du coqueluchon intérieur (ce qui ne peut venir que du frottement répété de deux petits corps durs en mouvement), m’a démontré, non qu’elle avait ce jour-là des pendeloques aux oreilles (aussi ne l’ai-je pas assuré), mais qu’elle en porte ordinairement, quoiqu’il soit peu probable, entre vous et moi, qu’elle eût négligé cette parure un jour de conquête ou de grande assemblée, c’est tout un. Si je raisonne mal, monsieur l’Éditeur, ne m’épargnez pas, je vous prie : rigueur n’est pas injustice.

Le reste va sans dire. On voit bien qu’il m’a suffi d’examiner le ruban qui attache au cou ce manteau, et de nouer ce ruban juste à l’endroit déjà fripé par l’usage ordinaire, pour reconnaître que, l’espace embrassé par ce nœud étant peu considérable, le cou enfermé journellement dans cet espace est très-fin et dégagé. Point de difficulté là-dessus.

Mesurant ensuite avec attention l’éloignement qui se trouve entre le haut de ce manteau, par derrière, et les plis ou froissement horizontal formé vers le bas de la taille par l’effort du manteau, quand la personne le serre à la française pour animer sa stature, et qu’elle fait froncer toute la partie supérieure aux hanches, pendant que l’inférieure, garnie de dentelle, tombe et frotte avec mollesse sur une croupe arrondie et fortement prononcée, il n’y a pas un seul amateur qui n’eût décidé, comme je l’ai fait, que, le buste étant très-élancé, la personne est grande et bien faite. Cela parle tout seul, on voit ici le nu sous la draperie.

Supposez encore, monsieur l’Éditeur, qu’en examinant le corps du manteau vous eussiez trouvé sur le taffetas noir l’impression d’un très-joli petit soulier, marqué en gris de poussière, n’auriez-vous pas réfléchi que si quelque autre femme eût marché sur le manteau depuis sa chute, elle m’eût certainement privé du plaisir de le ramasser ? Alors il ne vous eût plus été possible de douter que cette impression ne vînt du joli soulier de la personne même qui avait perdu le manteau. Donc, auriez-vous dit, si son soulier est très-petit, son joli pied l’est bien davantage. Il n’y a nul mérite à moi de l’avoir reconnu ; le moindre observateur, un enfant, trouverait ces choses-là.

Mais cette impression, faite en passant, et sans même avoir été sentie, annonce, outre une extrême vivacité de marche, une forte préoccupation d’esprit, dont les personnes graves, froides ou âgées sont peu susceptibles : d’où j’ai conclu très-simplement que ma charmante blonde est dans la fleur de l’âge, bien vive, et distraite en proportion. N’eussiez-vous pas pensé de même, monsieur l’Éditeur ? je vous le demande, et ne veux point abonder dans mon sens.

Enfin, réfléchissant que la place où j’ai trouvé son manteau conduisait à l’endroit où la danse commençait à s’échauffer, j’ai jugé que cette personne aimait beaucoup cet amusement, puisque cet attrait seul avait pu lui faire oublier son manteau, qu’elle foulait aux pieds. Il n’y avait pas moyen, je crois, de conclure autrement ; et, quoique Français, je m’en rapporte à tous les honnêtes gens d’Angleterre.

Et quand je me suis rappelé le lendemain que, dans une place où il passait autant de monde, j’avais ramassé librement ce manteau (ce qui prouve assez qu’il tombait à l’instant même), sans que j’eusse pu découvrir celle qui venait de le perdre (ce qui dénote aussi qu’elle était déjà bien loin), je me suis dit : Assurément cette jeune personne est la plus alerte beauté d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande ; et si je n’y joins pas l’Amérique, c’est que depuis quelque temps on est devenu diablement alerte dans ce pays-là.

En poussant plus loin mes recherches, peut-être aurais-je appris, dans son manteau, quelle est sa noblesse et sa qualité ; mais quand on a reconnu d’une femme qu’elle est jeune et belle, ne sait-on pas d’elle à peu près tout ce qu’on veut en savoir ? Du moins en usait-on ainsi de mon temps dans quelques bonnes villes de France, et même dans quelques villages, comme Marly, Versailles, etc.

Ne soyez donc plus surpris, monsieur l’Éditeur, qu’un Français qui, toute sa vie, a fait une étude philosophique e1 particulière du beau sexe, ait découvert, au seul aspect du manteau d’une dame, et sans l’avoir jamais vue, que la belle blonde aux plumes roses qui l’a perdu joint à tout l’éclat de Vénus le cou dégagé des nymphes, la taille des Grâces et la jeunesse d’Hébé ; qu’elle est vive, distraite, et qu’elle aime à danser au point d’oublier tout pour y courir, sur le petit pied de Cendrillon, avec toute la légèreté d’Atalante.

Et soyez encore moins étonné si, rempli toute la nuit des sentiments que tant de grâces n’ont pu manquer de m’inspirer, je lui ai fait à mon réveil ces petits vers innocents, auxquels son manteau, votre feuille et vos bontés, monsieur l’Éditeur, serviront de passe-port :

Ô vous que je n’ai jamais vue,
Que je ne connais point du tout,
Mais que je crois, par avant-goût,
D’attraits abondamment pourvue !
Hier, quand vous vous échappiez
Parmi tant de belles en armes,
Je sentis tomber à mes pieds
Le manteau qui couvrait vos charmes,
À l’instant cet espoir secret
Qui nous saisit et nous chatouille
Quand nous tenons un bel objet
Me fit mieux sentir le regret
De n’en tenir que la dépouille.
Je voudrais vous la reporter ;
Mais examinons s’il est sage
À moi de m’en laisser tenter.
Si l’Amour me guette au passage,
Le sort ne m’aura donc jeté
Dans un pays de liberté
Que pour y trouver l’esclavage !
Peut-être aussi, pour mon malheur,
Un époux, un amant, que sais-je ?
A-t-il déjà le privilége
De sentir battre votre cœur ;
Et, pour prix de ma fantaisie,
Loin que le charme de vous voir
Fit naître en moi le moindre espoir,
J’expirerais de jalousie !
Il vaut donc mieux, belle inconnue.
Ne pas chercher dans votre vue
Le hasard d’un tourment nouveau.
À votre amant soyez fidèle :
Mais plus son sort me paraît beau,
Plus je vous crois sensible et belle,
Moins je veux garder le manteau.

En rendant ce manteau-là, permettez, monsieur l’Éditeur, que je m’enveloppe dans le mien, et ne me signe ici que

l’Amateur français.

INSCRIPTIONS

QUE BEAUMARCHAIS aVAiT PLACÉES DANS DIFFÉRENTS ENDROITS DE SON JARDIN.

AU FOND D'UN BOSQUET.

Adieu, passé, songe rapide
Qu’anéantit chaque matin !
Adieu, longue ivresse homicide
Des Amours et de leur festin,
Quel que soit l’aveugle qui guide
Ce monde, vieillard enfantin !
Adieu, grands mots remplis de vide,
Hasard, Providence ou Destin !
Fatigué dans ma course aride
De gravir contre l’incertain,
Désabusé comme Candide,
Et plus tolérant que Martin,
Cet asile est ma Propontide ;
J’y cultive en paix mon jardin.

AU BAS DE LA STATUE DE L’AMOUR.

Ô toi qui mets le trouble en plus d’une famille, Je te demande, Amour, le bonheur de ma fille.

SUR UN MARBRE À L’ENTRÉE DU JARDIN.

Joue, enfant, ne fais aucun tort ; Souviens-toi que le premier homme Ne prit d’un jardin qu’une pomme, Et qu’elle lui causa la mort.

AU BAS DES STATUES DE PLATON ET DE L’ESCLAVE CIMBALENO.

L’homme en sa dignité se maintient libre, il pense : L’esclave dégradé ne pense point, il danse.

CHANSONS ROMANCE.

Comme j’aimais mon ingrate maîtresse, Quoiqu’elle fût sans amour ni pitié ; Quoiqu’elle crût trop payer ma tendresse, En m’accablant de sa froide amitié !

Je lui disais : Cette beauté si rare, Pour mon tourment, tu la reçus des dieux ; Et je mourrai, si ton cœur ne répare Les maux cruels que m’ont faits tes beaux yeux.

Donne au plaisir le printemps de ta vie : Un âge vient où l’on se sent vieillir ; La fleur d’amour alors peut faire envie, Les sens glacés ne peuvent la cueillir.

Je vois d’amants une troupe légère Lui prodiguer son encens et ses vœux ; C’est vainement, la cruelle aime à faire Mille rivaux, et pas un seul heureux.

Elle soutient qu’Amour est un délire, Fils du Désir et de la Vanité. L’ingrate ainsi veut renverser l’empire Qui seul élève un trône à sa beauté !

J’allais mourir ; mais la jeune Silvin < iflï c -i mon cœur jouissance el beauté. Pardonne, Amour ! mou retour à la vie Sera le prix d’une iulidélité.

Quoi ! je la fuis, et je soupire encore ; Pour l’oublier mes soins sont superflus : A ma douleur je sens que je l’adore, Mémo en jurant que je ne l’aime plus.

RONDE DE TABLE, OU COUPLETS POUR LA FÊTE DE MADAME LA MARQUISE DE SAILLY, OUI PORTE LE J’ILI NOM DE FLORE. Loin d’ici tout atrabilaire ! Ce jour ne peul que leur déplaire : fin vrai bonheur il a le sceau ; Rien u'esl >i beau ! Amis ’le Flore, c’esl sa fête : De fleurs couronnons noire tète, Et chaulons tous à l’unisson : Rien n’est si bon ! Pour fêter Flore, la Nature, Malgré l’hiver et sa froidure, Semble faire un effort nouveau, Rien n’est si beau ! Voyez, au déclin de’ l’automne, l’ai lui les doux fruits (le Pomone Les Meurs de la belle saison ; bien n’est si bon ! Si Flore n’est pas au bréviaire, C’esl tant pis pour le légendaire ; Flore aurait orne sou tableau : Dieu n’est si beau ! Mais de la déesse brillante l’ai- qui le printemps nous enchante, H est doux de porter le nom : Dieu n’est si bon ! A MADAME DE SAILLY. Flore, tes deux filles charmantes Sont les Meurs les plu- attraj intes Dont l’Amour t’ai ! l’ait le cadeau : Rien n’est si beau ! Vois, depuis qu’elles sont écloses,

Comme une abeille autour des roses,

Rôder près d’elles le fripon :
Rien n’est si bon !

Lorsque ce dieu, dans le mystère,
De ces beautés te fit la mère,
Il n’avait voile ni bandeau ;
Rien n’est si beau !
Ainsi, dans un heureux ménage,
L’Hymen seul propose l’ouvrage,
Mais l’Amour j met la façon :
Rien n’est si bon !

A MESDEMOISELLES DE SAILLY.

Filles de Flore, pour apprendre I. .1 il de « harmer sans y prétendre, Sun exemple esl votre flambeau : Rien n’est si beau ! Mais heureux l’époux jeune et tendre A qui l’on permettra d’étendre Cette intéressante leçon ! Rien n’est si bon ! A LA COMPAGNIE. Vous qui croyez ma verve usée, Apprenez la méthode aisée Dont je ranime mon cerve m : Rien n’est si beau ! Je pars, je viens, j’entre d’emblée ; Je retrouve en cette assemblée Le plaisir cl mon Apollon : Rien n’est si bon ! En effet, quand on considère Tanl do beautés faites pour plaire, I m enfant mi tira il en rondeau Rien n’est si bran ! Puis, voyant la gaieté naïve Qui brille dans chaque convive, II achèverait la chanson : Rien n’est si bon ! A MADAME DE SOl’VIÎK. Sahii a toi, charmante hôtesse ! [ci tout plaît, tout intéresse ; n>i i il, on ibanle, on boit sans eau : Rien n’esl si beau ! ailleurs on grimace, on figure, Les grands airs chassent la Nature ; Chez toi le cœur donne le ton : Rien n’est si bon ! Chers .unis, quand je suis à table, Je crois que la Parque implacable Cesse de tourner son fuseau ■ Rien n’esl si beau ! Si e’esl une erreur qui m enivre . iin-. n’cst-il pas doux de ivre Dans cette aimable illusion ? Rien n’est si bon ! Amis, nous sommes bien ensemble ; De l’amitié qui nous rassemble Faisons-nous un serment nouveau : Rien n’est si beau ! Ce sentiment a sou ivresse ; Puisque sa volupté nous presse, Cédons a son impulsion : Rien n’est si bon ! L’ÉLOGE DU REGARD. CHANSON FAITE SUR UNE TRES-BELLE FEMME NOMMÉE M VDAME DE MÛNR1 G M ; D . Les femmes vantent ma figure, ou ibi mes traits intéressants ; Mou air, ma taille, ma stature, dut aussi mille partisans. Mon esprit, ma voix, mon sourire. Obtiennent leur éloge a part ; Mais ce que surtoul ou admire, C’est la beauté d.- mon regard.

ous, philosophe atrabilaire, 

Pourqui rien ne sepeint en beau ; Vous, a qui la nature entière Ne semble qu’un vaste tombeau, Je vous plains de ne voir en elle Que hs jeux d’un triste hasard. Qu’elle est pour moi touchante el belle ! Mais vous n’avez pas mon regard. Nos champs reprennent leur parure : Quel spectacle délicieux ! Quand je regarde la Nature, Mon âme est toute dans me- j c i c. A ees jeux dont elle esl ra ie, Mes autres sens ont peu de pari ; Les plus doux plaisirs de ma vie, Ah ! je les dois à mon regard. Du goût, du 1 ■lier le prestige S’annonce en me faisant la loi ; Une odeur m’atteint cl m’afflige ; Le bruit me frappe malgré i , Sur s sens chaque objet, chaque être Commande, agit sans nul égard ; Mais di unie entier je suis maître Quand je jouis de mon regard. Je pourrais braver l’infortune, L’envie cl ses efforts puissants ; .le me verrais sans plainte aucune Privé de quatre de mes sens : l’a ni de maux de ecl hémisphère Ne hâteraient poinl m léparl ; Mais q U c faire, hélas ! -m- la terre, Si j avais perdu mon regard .’

SÉGUEDILLE.

Sur un air espagnol.

Je veux ici mettre au grand jour
Le train dont l’Amour
Tracasse la vie ;
C’est comme une cavalerie
Dont l’ordre et la marche varie :
Quand la tête trotte, trotte, trotte, bientôt
La queue est au galop.

D’une mantille, deux beaux yeux
Ont lancé des feux
Sur une victime ;
Le cœur s’embrase, l’on s’anime ;
Mais n’oubliez pas la maxime :
Quand la tête trotte, etc., etc.

L’on va, l’on vient, matin et soir
On voudrait se voir ;
On donne parole ;
Tout en empêche, on se désole ;
L’un est furieux, l’autre est folle :
Quand la tête trotte, etc., etc.

Enfin on goûte au rendez-vous
Les biens les plus doux,
Mais on se dépêche :
L’un est épuisé, l’autre est fraîche ;
Car au Prado, sur l’herbe sèche,
Quand l’amoureux trotte, trotte, trotte, bientôt
La belle est au galop.

On peut tirer un sens moral
Du chant trivial
D’une séguedille ;
Retenez ma leçon gentille :
Trop souvent auprès d’une fille
Quand la tête trotte, trotte, trotte, bientôt
La bourse est au galop.

LA FEMME DU GRAND MONDE.

Sur l’air : Tôt, tôt, tôt, battez chaud.

La jeune Elmire, à quatorze ans, Livrée à des goûts innocents, Voit, sans en deviner l’usage, Éclore ses attraits naissants ; Mais l’Amour, effleurant ses sens, Lui dérobe un premier hommage : Un soupir Vient d’ouvrir Au plaisir Le passage ; Ud songe a perce le nuag i. Lindor, (’pris de sa beauté , Se :l :. . lar : , il est : ■roui. D’un songe, d’une vive image, Lindor est la réalité ; Le sein d’Elmire esl agité, Le trouble est peint sur son visage. Quel moment, Si l’amant. Plus ardent Ou moins sage . Osait hasarder davantage ! le MARIAGE. Mais quel transport vient la saisir ! Cel objet d’un secret désir, Qu’avec rougeur elle envisage , C’esl l’époUX qu’elle doit choisir. On les unit : dieux ! quel plaisir ! Elmire en donne plus d’un gage. Les ardeurs, Les langueurs, Les fureurs, Tout présage Qu’on veut un époux sans partage. l’infidélité. Dans le monde un essaim flatteur Vivement assiège son cœur ; Lindor esl devenu volage, Lindor méconnail son bonheur : Elmire a l’ail choix d’un vengeur : Il la pré ient et l’encourage : Vengez-vous ; Il esl doux, Quand l’époux Se dégage, Qu’un amant répare l’outrage. LA G VLAXTERI le ro iage Voilà l’outrage réparé, Son cœur n’est que plus al Des plaisirs le fréquent us Rend sou désir immodéré : Son regard fixe el déclare A tout amant lient ce langage : Dès ce soir , Si l’espoir De m’avoir Vous engage, Venez, je reçois votre hommage. LE DÉSORDRE. Elle épuise tous les excès ; Mais, au milieu de ses succès, L’époux meurt, et, pour héritage, Laisse des délies, des procès. Un vieux traitant demande ai es

L’or accompagne son message.
Ce coup d’œil
Est l’écueil
Où l’orgueil
Fait naufrage.
Un écrin consomme l’ouvrage.

les regrets.

Dans ce fatal abus du temps,
Elle a consumé son printemps ;
La coquette d’un certain âge
N’a point d’amis, n’a plus d’amants :
En vain de quelques jeunes gens
Elle ébauche l’apprentissage.
Tout est dit,
L’amour fuit,
On en rit :
Quel dommage !
Elmire, il fallait être sage.

L’HEUREUX SUCCESSEUR. COUPLETS. Snvl lir : Qu’en voulez-vous dire ? Chers.unis, sachez mon bonheur : Cette Julie à qui tout L’heureux Damon seul eut son cœur Moi. plus heureux, je lui succède. — Sui ci di ! ■’. le mot est rort bon : Vous serez content du tendron : Car vous succédez à Damon Comme Louis Quinze, Comme Louis Quinze, Car vous succédez a Damon Comme Louis Quinze à Pharamond. ROI : IN. Toujours, toujours, il est toujours le même : Jamais Robin Ne connut le chagrin ; Le temps sombre ou serein, Les jours ■— ra —, le 1 arôme, Le malin ou le soir, Dites blanc, dites noir, Toujours, toujours, il est toujours le même. a pour lui cet air mâle qu’on aime, L’œil on arrêt, — ur le jarret, Plus souple qu’un fleuret, Des reins à la Dalème, ml en couleur, El pour a belle humeur, foujoui toujours, il est toujours le même, Surmou tambour brodant mieux que moi-même, Veux-je un il luron, Jamais il n’a dit non. En plu— d’une façon Il —, iii faire son thème : s’il badine au reston, Quand il travaille au fond, Touj’S, toujours, il est toujours le même. II n’est ici fille ou femme qui n’aime Mon beau gn Beau, c’est-à.lire bon. La dame’lu canton, Connai ■ eus ;, n’en : Mon cœur n’est point jaloux ; Car, en rentrant 1 liez non-, Toujours, toujours, il est toujours le même. Pour en juger, il faudrait être a m me ; (in n’a rien vu Quand on ne l’a pas eu : Le— filles il’Jésu, Du couvent d’Angoulême, (lut plus d’un au eeu Avec mou superflu : Toujours, toujours, il est toujours le même. Pour l’éprouver j’ai plu— d’un stratagème : , 1e vois souvent Qu’il vient le nez au vent : J’affecte, eu lui parlant. Une froideur extrême ; .te change de propos, Je lui tourne 1 dos : Toujours, toujours, il est toujours le mène’. Bobin, dansons ce branle que tant j’aime ! San— le presser, Robin ient |, ; passer. Robin, j’en veux danser t u second, un ti Je veux recommencer, Je ne veUX plus ce--er : Touj’s, toujours, il est toujours le même. Comment, toujours ! dit un grand monsieur blême, On le croira, Mais quand on le verra ; Nos sœurs de l’Opéra iront ee problème : Messieurs, je n’en sais rien ; Ce que je sais forl bien, Toujours, toujours, il est toujours le même. Hier au soir, viens, dit-il, que je’t’aime 1 Robin, hélas ! Cela ne SC peul pas. moi des embarras’.’ Parbleu, le beau système !

Porte ton compliment

Au nouveau parlement,
Toujours, toujours, il est toujours le même.

Enfin un jour : Voyons, dis-je en moi-même,
Par mon labeur,
Si j’en serai vainqueur ;
J’en arrachai le beur,
Le lait après la crème ;
Je lui tordis le bec :
Je le croyais à sec ;
Toujours, toujours, il est toujours le même.

Robin sur moi règne, a le rang suprême :
C’est par mon choix
Qu’il m’a donné des lois ;
C’est la leçon des rois :
Leur sceptre ou diadème
Souvent brise en leur main ;
Mais celui de Robin,
Toujours, toujours, il est toujours le même.

COUPLETS POUR LA FÊTE DE M. LEXORMAXT D’ÉTIOLÉ. is, pourriez-TOBS m’enseigner Zun bon seigneur dont chacun parle ? Je usais pas trop comment vous l’d lani zon dit qu’il a nom i. Non Gharle-Quîo.jarni), Si grand coquin s’flt-i’, Qu’il dévasta la terre ronde ; Mais le Chariot d’ici morgue), Oui n’a d’autre souci (pargué) Que d’rendre heureux le pauvre monde ! Quand i’promet, son bon cœur est Egarant Qu’il va pus loin que sa parole ; El m pourtant zon dit qu’il est Normand ! Oui, mais c’est le Normand d’I Tant d’aut’seigneurs (jarni), Ont des hauteurs s’flt-î, Et s’font haïr tout à la ronde. Chez luises paysans (pargué) Sont comme ses enfants morgue : Ça s’appelle aimer l’pauvre monde Hier au soir, en pensant à Chariot, J’poussis un peu not’mina « — Nani. I. nds à demi-mot ; J’n’onsqu’trop d’enfants. — Eh ! laiss’-toi faire Chariot viendra [jai ni, Les nourrira s’flt-i’;  : Tout l’pays d’ses bî( nfaïts abonde. » Au seul nom d’not’seigneur pargué), Margot m’ouvrit son cœur (moi —Vlà c’qui l’ait plaisir au pauvr" monde ! Quand l’paysan A d’l’amour sans argent. Le plaisir va eomm Mais M-I c’qui faut za Leux lait la cadence du pouce : « Allez, m’s enfants vous d’dans s’fit-i’), Sans le mariag’rien use féconde. » Et v’ià coram’, d’un si ni mo a-aimé Chariot [morç Vous fait zengrainer l’pauvre monde ! L’hiver passé, j’eut un maudit procès Qui m’donna bon d la tablature ! J’m’en vas vous l’dire : i’m’avions mit exprès Sous c’te nouvell’magistrature. Chariot venait (jarni), >lait s’lit-i’:  : « Ami, ta cause est bonne et ronde. • » Ah I comme i’m’ont jugé (morgue) ! V’là-t-i’pas i enié chanté ? Est-c’qu’on blâme ainsi l’pauvre monde ? Monsieur l’curé, hit qu’pour êlr’i curé Faut tous l’zaus zallei —Chacun a beau l"sa On zy va comm’]••— chiens qu’i il Mais quand i’fa V’nir au château (s’lit-i’) Pour fêter Chariot à la ronde, Être ou non invité pargué) Pour boire à sa santé mo a Dam’, faut voir courir l’pauvre monde ! Si j’suis jamais marguillier une loi-. Que d’fêt’j’ol’rons dans not’vil !.’.’. 1 Mardi-Gras, la Saint-Martin, les Rois, Ri u ceu c— là. i resl nuit à l’ouvrage : Sont-i’pus saints jarni Qu’ccuxd’la Toussaint s’flt-i’) ? Mais pour Charle et Manon la blonde, Ali ! comme j’ies r’quiendrons (pargué) Pour nos deux bons patrons m Vlà les saints qu’i’faut au pauvr’monde ! LA GALERIE DES FEMMES DU SIECLE PASSE. VAUDEVILLE. Sur l’air de la contredanse du ballet des Pierrots. Oser tout dire, oser tout faire, C’est le bon siècle d’à pn senl : Mais blâmer n’e-t pas mon affaire :

Rions ; moi, je suis né plaisant.

Faut-il toujours d’un fade éloge
Bercer le sexe en nos chansons ?
Tout n’est qu’un plat martyrologe
De Tircis et de Céladons :
Quittons de l’ariette imbécile
Le jargon trop accrédité ;
Ramenons l’ancien vaudeville,
Qui dit gaiement la vérité.
Oser tout dire, oser tout faire, etc.

Traitons, sans méthode suivie,
Quelque point joyeux et moral :
Toujours le même style ennuie,
Eût-on la plume de Pascal.
Chantons les belles, leurs maximes,
Galants forfaits, goûts délicats ;
Et quant à leurs vertus sublimes,
Lisons beaucoup monsieur Thomas.

Je vois ce grand panégyriste
Couvert de baisers et de fleurs ;
Et moi, trop badin coloriste,
L’éternel objet des rigueurs.
Qui le craindrait ne connaît guère
Ce sexe et ses retours flatteurs ;
L’art de provoquer sa colère
Conduit souvent à ses faveurs.

Rose, timide, tendre et bonne,
Reçoit son amant dans ses bras ;
L’amant admire, et ma friponne
Devient vaine de ses appas :
N’est-il donc qu’un bon juge au monde ?
Dit-elle en trahissant l’Amour.
Rose fait si bien, qu’à la ronde
Chaque homme l’admire à son tour.

Au sortir de l’Académie,
Le cœur gonflé de sentiment,
On maudirait sa douce amie,
Au seul soupçon d’un autre amant.
N’est-il pas plaisant qu’on prétende
Être aimé seul et le dernier,
Parce qu’une femme est friande
Des premiers feux d’un écolier ?

Tant de larmes pour une belle,
Jeune homme, est bien loin de nos mœurs ;
Rose a changé, changez corn elle :
Elle est volage… aimez ailleurs.
Nos dames ne sont pas cruelles ;
Une obligeante urbanité
Tient lieu d’amour, et fait chez elles
Les honneurs de la chasteté.

D’un lien ôter l’importance,
Jouir de tout, voilà leur mot ;
Aux yeux des femmes, la constance
Est presque l’affiche d’un sot :
On vous courait, on vous évite,
D’un autre on a les sens épris ;
Et qu’importe que l’on noud quitte ?
Le grand objet, c’est d’être pris.

Dès qu’un jeune homme s’achalande,
La coquette veut l’asservir ;
Pendant que la prude marchande,
La galante court s’en saisir.
Au lieu d’un temple où l’Amour brille,
Cythère aujourd’hui n’est qu’un bois
Où sans pudeur on vole, on pille,
Comme aux finances de nos rois.

Ici la fermière opulente
Défraye un galant de la cour ;
Plus loin, la marquise indigente
S’affuble d’un financier lourd.
La noble vend, la riche achète…
temps ! ô mœurs ! Amour D’csl plus !
Toute femme adore en cachette
Le dieu de Lampsaque ou Plutus.
Distinguons la fille ingénue
De la femme au hardi maintien :
L’une a tout notre sexe en vue,
L’autre ignore même le sien ;
L’une ne rougit pas encore,
L’autre ne sait plus qu’on rougit :
L’uni ; nous peint U, douce aurore,
L’autre un jour ardent qui finit.
In goût s’éteint, un autre perce,
Pendant qu’un troisième a son cours ;
Joignez les pari— de traverse…
Voilà les fc s de nos jours.
J’en connais même une si tendre,
si délicate dan— ses choix,
Qu’elle l’ail scrupule de prendre
Moins de quatre amants à la fois.
J’en sais une autre plus sensée,
Qui ne s’effarouche de rien :
lu soir une foule empressée
Voulul déranger son maintien ;
Sans étonnement, sans surprise,
Elle S’adresse au eerele entier :
Messieurs, Minimes— isdans l’église ?
Me prend-on pour un bénitier ?

Les femmes sur leur contenance
Ont le plus absolu pouvoir :
• tu porte au cercle uncdéccncc
Qu’on méprise dans le boudoir.
C’csl la.pi’, m donne el prend le change
Sur l’amour et la volupté ;
Là tout plaît, pourvu qu’on sy venge
Des ennuis de l’honnêteté.

Dans cet oubli de la nature,
Au fort de ses galants ébats,

et

Si l’on voit rentrer la voiture
De l’époux qu’on n’attendait pas,
Éteignez vite ; on range, on serre :
L’une est morte, l’autre s’enfuit.
Ainsi l’on voit un commissaire
Effrayer des tendrons la nuit.

Mais que les fêtes sont cruelles !
ill épOUX, je pl.’lill— M. Ire —nl’l.
Si vous j conduisez vos belles.
Les confier… c’est pis encor.
La poule alerte, aisée à vivre,
Perce la foule en arrivant ;
Le coq usé. qui ne peut suivre,
Gratte sa tête en l’attendant.

Aux cris que le vieux singe élève,
On la lui rend tout comme elle est ;
Tout comme elle est, il vous l’enlève
Aux vœux ardents de vingt plumets,
Plus ravissante qu’Aphrodise,
Traînant tout le bal après soi,
Lui coiffé comme on peint Moïse
Chargé des tables de la loi.

Voyez cette dévote alticre,
Au teint pale, au front sourcilleux,
Déchirer la nature entière
D’un ton humblement orgueilleux ;
Bien est-il vrai que, plus parfaite,
Fuyant le monde et ses attraits,
Elle ne brûle, en sa retraite,
Que pour Dieu seul… et son laquais.

Du même désir animées
De tromper amants et maris,
Deux belles s’étaient tant aimées,
Qu’on les citait dans tout Paris.
Un fat survient : elles s’abhorrent ;
L’intérêt rompt ce qu’il a joint.
Ma foi, deux belles qui s’adorent,
Tout bien compté, ne s’aiment point.

Chez une duchesse en colère,
L’autre soir un mauvais plaisant
Disait d’une voix de faux frère :
L’auteur est un grand médisant.
Médisant, lui ? C’est cent fois pire.
Pensez-vous qu’un tel chansonnier
Se fût contenté de médire,
S’il eût pu nous calomnier ?

Point de belles que l’on n’acquière
Ou par de l’or ou par des soins :
La moindre ou la meilleure affaire
Coûte toujours ; c’est plus, c’est moins :
Et quant aux mœurs, la différence
Des filles aux femmes d’honneur
Est celle qu’on remarque en France
Entre l’artiste et l’amateur.

Oh ! —i chacune osail écrire
Les bons tours qu’elle se permet,
Quel plaisir on aurait a lire
Cet ou rage utile cl follet !
(in verrait du gai, du leste :
Pour du sentiment, serviteur !
Car la femme la plus modeste
N’est qu’un vrai page au fond du cœur.

Vous changeriez bien de système,
Me dit un Céladon d’amant,
Si je nommais celle que j’aime…
Ah ! c’est une âme, un sentiment !
C’est la vertu la plus auguste…
Je reconnais son pavillon :
La friponne s’est peinte en buste p;
Tu n’as vu que son médaillon.

Vous, jeune homme que je conseille,
Gardez-vous bien de me citer ;
Ce que je oiis dis à l’oreille
Ne doit jamais se répéter.
Retenez ce bon mot d’un sage,
Des mœurs il est le grand secrel :
Toute femme vaut un hommage ;
Bien peu sont dignes d’un regret.
Pour égayer nia poésie,
Au hasard j’assemble des traits ;
J’en fais, peintre de fantaisie,
lie— tableaux, jamais des portraits.
La femme d’esprit qui s’en moque
Sourit finement à l’auteur ;
Pour l’imprudente qui s’en choque,
Sa colère est son délateur.
Sexe charmant, ^i je décèle
otre cœur en proie au di —m-,
Sciuu’iil a l’ai il’intideb’,
Mais toujours fidèle au plaisir,
D’un badinage, ô mes déesses,
Ni’cherchez point.Ï vous venger !
Tel glose, hélas ! sur vos faiblesses,
nui brûle de les partager !

CHANSON NAÏVE, OU CANTIQUE DU PONT-NEUF, Sur le beau mandement où l’on damnait, à propos d’o ufs, Voltaire, le Mariage de Figaro, et t’opéra de Tarare et les amusements des dames, etc., etc., etc. Sur l’air nia A Parts il y a <leu.c lieutenants Quels lieutenants ! A Paris sont en grand soûlas lieux saints prélats. L’un est le chef, et l’autre son Premier garçon. Leur carnaval est d’annoncer Qu’on peut lai.--’r

7IU MELANGES, VERS ET CHANSONS, Filles, garçons, femmes el ti Suivons tous les commandi D mandements. Celui-ci n’esl pas trop mauvais, Pour du !’■ am ais. Sui Figaro, sur I Opéra, Et cetera, L’on y voit des consi i A propos d’œufs. A propos d’œufs, ce mandi Discrètement, Dé nonce aux dames certain goût Qu’il voit partout ; Puis, nommant leurs amusements Dérèglemi nts, L’apôtre annonce aux bons époux Qu’ils le sont tous. A propos d’œufs, dans ce trésor On voit encor L’écrivain le plus admiré Bien déchiré ; Puis il empoigne auteur, lecteur, El i éd ; Et lance tout, d’un bra Au feu d’enfer. Puis quand il les a condamnés, Tous bien damnés, Des lieux communs le bon pasteur, Le grave auteur, A ses fi ères pauvres d’esprit, Eu Jésus-Christ, Promel le benoil paradis Du temps jadis. Lu ce temps d Rémission, si du mandemenl les avis Sonl bien suiv is, Nos deux pasteurs sonl indulgents, si bonnes gens, Qu’ils lai- c les o u 1 -. M mger les bœufs. Pourtant les buts des ri Sonl différents : L’un grille d’avoir du El I au Ire non. Or pi Qu’à cet auteur Il donn • un esprit plus subtil. Ainsi soit-il ’. SON DERNIER VOEU. Dans mon prii J’en- iln brin temps. Après l’été Trop ballotté, Si mon automne Est monotone, Puisse i ; n bon espril em ir vcrl Me garantir du triste hiver ! CONTE. L’HUMILITE CAPUCINALE.

Un capucin de Bourg en Bresse,
Dont on allait cloîtrer la nièce,
Prêchait à la grille du chœur,
Et déjà l'ennui de la pièce
Avait endormi l’auditeur.
L’enthousiasme séraphique
Exaltait sa voix et son cœur.
Bientôt on entend l’orateur
S’écrier d’un ton pathétique :
Ciel ! Jésus-Christ donne la main
À la nièce d’un capucin !
Il l’épouse, elle est sa compagne ;
Et par cet hymen, quel honneur !
Je deviens de Dieu mon sauveur
L’oncle à la mode de Bretagne !