Aller au contenu

Œuvres complètes (Rimbaud)/Tête de faune

La bibliothèque libre.

Pour les autres éditions de ce texte, voir Tête de faune.

TÊTE DE FAUNE



Dans la feuillée, écrin vert tâché d’or,
Dans la feuillée incertaine et fleurie
De splendides fleurs où le baiser dort,
Vif et crevant l’exquise broderie,

Un faune effaré montre ses deux yeux
Et mord les fleurs rouges de ses dents blanches :
Brunie et sanglante ainsi qu’un vin vieux,
Sa lèvre éclate en rires sous les branches.

Et quand il a fui — tel qu’un écureuil, —
Son rire tremble encore à chaque feuille,
Et l’on voit épeuré par un bouvreuil
Le Baiser d’or du Bois, qui se recueille.