Œuvres complètes d’Hippocrate (trad. Littré)/tome 1/06

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Traduction par Émile Littré.
Baillière (Tome premierp. 133-153).


CHAPITRE VI

DES DIFFÉRENTES LISTES DES ÉCRITS HIPPOCRATIQUES.


Séparateur


Il existait dans l’antiquité des tables ou listes qui, soit qu’elles fussent destinées à un auteur unique, soit qu’elles s’étendissent à toute une branche de littérature, contenaient l’indication des livres. Galien fait mention d’une liste semblable, et en parlant d’un ouvrage (le Traité des Glandes)[1] que nous possédons encore, il ajoute, pour en confirmer l’illégitimité, que ceux-mêmes qui ont composé les tables n’en ont pas parlé[2]. Si un de ces index était parvenu jusqu’à nous, il nous offrirait certainement des renseignements précieux ; et quand même il se bornerait à une sèche nomenclature, il nous apprendrait encore quelle était, au moment où il avait été composé, la liste des écrits admis comme hippocratiques. À défaut d’un tel document, il faut réunir et comparer les indications qui sont éparses dans différents auteurs.

Si l’on se rappelle ce que j’ai dit dans le chapitre IV, où j’ai rassemblé les plus anciens témoignages sur Hippocrate, on comprendra qu’il serait inutile de chercher, dans l’intervalle qui a précédé l’établissement des grandes bibliothèques et de l’érudition alexandrine, une trace suivie des écrits hippocratiques. Si l’on rapproche de cette donnée celles qui ont été fournies par le chapitre précédent, où l’on a vu que les travaux sur l’ensemble de la Collection ne remontent pas au delà de Xénocrite et d’Hérophile, on trouvera, dans ce double résultat, la preuve qu’il n’est pas possible d’étendre, sur toute la Collection, des lumières qui manquent absolument et qui sans doute ont manqué dès le moment même où les œuvres hippocratiques, multipliées par la copie, acquirent beaucoup plus de publicité qu’auparavant. Ce sont deux faits connexes, et sur l’interprétation desquels je reviendrai dans un des chapitres suivants, à savoir que, d’une part, jusqu’à un certain moment, la plupart des écrits dits hippocratiques ont été peu connus, peu répandus, n’ont passé que dans un petit nombre de mains, ce qui est prouvé par la rareté des citations dans les écrivains contemporains ou immédiatement subséquents, et que, d’une autre part, la Collection hippocratique paraît subitement, formée complètement et livrée à l’interprétation des commentateurs avec toutes les incertitudes qui règnent sur ses origines, et toute la confusion que j’y ai déjà signalée et que j’y signalerai encore un peu plus loin. Laissons donc provisoirement de côté la première époque, qui embrasse environ cent trente ans, laissons de côté la recherche des causes d’incertitude, et de l’état de confusion où cette Collection s’est trouvée dès les premiers temps, et examinons à l’aide de l’ancienne exégèse dont les livres hippocratiques ont été l’objet, quels parmi ces livres ont fait, dans l’antiquité, partie de la Collection, suivant quel ordre ils ont été rangés, combien nous en avons perdus, et combien, chose singulière ! nous en avons de plus. Cette étude préliminaire est indispensable pour la solution des questions ultérieures ; elle donne des renseignements positifs, elle établit le canon de la Collection hippocratique pour une époque certaine ; c’est un point fixe de plus dans une région difficile à reconnaître.

Que, dès l’antique période des premiers commentateurs, les livres hippocratiques aient existé sous forme de collection, c’est ce qu’il est possible de faire voir. Quand Érotien et Galien nous apprennent que Xénocrite, que Bacchius, Philinus et Glaucias (ce sont là les plus anciens) ont expliqué les mots obscurs de ces livres, ils ne font aucune réserve pour tel ou tel traité comme ayant été exclus du travail de ces interprètes ; évidemment, tout ce que Galien et Érotien connaissaient y avait été compris. La même remarque s’applique à Héraclide de Tarente et à Zeuxis, qui n’avaient pas rédigé des glossaires hippocratiques, mais qui avaient commenté toutes les œuvres d’Hippocrate. Toutes les œuvres d’Hippocrate, dans la bouche d’Érotien et de Galien, signifient celles qu’ils connaissaient, celles où Glaucias, Philinus, Bacchius et Xénocrite avaient déjà éclairci certaines difficultés de langage.

Il serait aisé, si on avait sous les yeux les œuvres de ces critiques, de savoir quelle était, de leur temps, l’opinion la plus générale sur le canon hippocratique. Mais, de ces travaux, qui nous seraient si utiles, rien ne nous reste que des lambeaux épars. Je ne puis donc donner ni l’avis de Bacchius, ni l’avis d’Héraclide ou de Zeuxis, sur la totalité de la Collection. Seulement je noterai tout ce que, à divers titres, nous savons sur l’existence, sous le nom d’Hippocrate, de tel ou tel traité, à l’époque reculée qu’ici je considère.

Hérophile avait commenté le Pronostic ; c’est le plus ancien commentateur que nous connaissions ; je ne dis pas glossographe, car Xénocrite est à peu près son contemporain. Pour cette date éloignée, qui atteint les premières années du troisième siècle avant J.-C., la liste se borne à cet ouvrage, car du travail de Xénocrite il ne nous a été conserve qu’un mot, et ce mot, comme je l’ai déjà dit (p. 86), se trouve appartenir au Pronostic.

Le choix fait par Hérophile porterait à croire que le Pronostic jouissait, dans les anciennes écoles médicales, de plus d’autorité et de réputation que les autres livres hippocratiques ; et je montrerai plus loin (remarque qui vient à l’appui) qu’Érasistrate y a fait sans doute allusion, en disant, à propos de l’urine noire, qui est de fâcheux augure, que cela est écrit dans des signes. Quoi qu’il en soit, il est bon de noter, pour l’histoire de la Collection hippocratique, que le seul livre qui ait été commenté au début des commentaires médicaux sur Hippocrate, est le Pronostic : d’autant plus que ce traité a des liaisons intimes avec d’autres traités dont l’authenticité sera démontrée dans le chapitre XI ; de telle sorte que la critique détermine, de différents côtés à la fois, ses recherches et ses résultats.

D’après les renseignements fournis par Érotien et par Galien, on reconnaît que Bacchius avait travaillé sur le Pronostic[3] ; sur la 7e section des Aphorismes[4] et sans doute sur les Aphorismes tout entiers, sur le 1er livre des Prorrhétiques[5] ; sur le Ier le IIIe, le VIe livres des Épidémies[6], par conséquent sur les sept livres ; sur le livre des Plaies de la tête[7] : sur le traité de l’Air, des Eaux et des Lieux (cela résulte d’une explication donnée par son abréviateur, Épiclès, sur un mot de ce traité[8]) ; sur le livre du Régime dans les maladies aiguës[9] ; sur le traité des Articulations[10] ; sur le traité des Instruments de réduction, avec l’Appendice que Galien appelle des Veines (περί φλεβῶν) et qui figure aujourd’hui dans le prétendu traité de la Nature des os[11] ; sur le livre de l’Officine du médecin[12] ; sur le traité de la Maladie sacrée[13] ; sur le traité de la Nature de l’enfant (on le conclut d’une explication de son abréviateur Épiclès)[14] ; sur le livre des Humeurs[15] sur le livre de l’Usage des liquides[16] ; sur le livre des Lieux dans l’homme[17] ; sur le premier livre des Maladies[18]. Un mot pourrait se rapporter à l’opuscule sur le Cœur ; mais dans Érotien et dans Bacchius le mot cité est λάπτουσα, et dans le traité du Cœur on trouve seulement λάπτει ; de sorte qu’il est douteux que la citation se rapporte réellement à ce petit livre sur le Cœur[19]. Ces indications sont tirées, soit de l’existence des commentaires de Bacchius sur certains traités (Galien nous apprend qu’il n’avait pas commenté toutes les œuvres dites hippocratiques[20]), soit des explications qui faisaient partie de son Glossaire, et que l’on reconnaît appartenir à des livres déterminés de la Collection. Mais Érotien nous a conservé l’interprétation de bon nombre d’autres mots qui sont communs à plusieurs traités à la fois, et dont je n’ai pas, en conséquence, fait usage. Ainsi il ressort clairement de ces lambeaux du Glossaire de Bacchius, qu’il avait eu, sous les yeux, d’autres livres hippocratiques que ceux qui sont seuls mentionnés dans le relevé ci-dessus. C’est une remarque qui vient confirmer directement l’argument indirect que j’avais tiré du silence d’Érotien et de Galien pour prouver que Bacchius avait connu tout ce qu’ils connaissaient.

Deux explications de Philinus se rapportent, l’une au Pronostic[21], l’autre au livre des Articulations[22].

On trouve la preuve que les traités des Humeurs[23], de l’Usage des liquides[24], que le Ier et le VIe livres des Épidémies[25] et le livre des Articulations[26] avaient fourni des contributions au Glossaire alphabétique composé par Glaucias sur l’ensemble des livres hippocratiques. Glaucias avait probablement composé, outre cet ouvrage, des commentaires spéciaux sur quelque traité. On peut le conjecturer du moins pour le 6e livre des Épidémies, dont Galien dit que les premiers commentateurs avaient été Zeuxis, Héraclide de Tarente, Héraclide d’Érythrée, et, avant eux, Bacchius et Glaucias[27]. Il en faut dire autant du livre de l’Aliment, auquel ce médecin avait consacré un travail particulier[28].

Des citations prouvent que Zeuxis avait compris, dans son commentaire général, au moins les IIIe et VIe livres des Épidémies[29], le traité des Humeurs[30], celui des Lieux dans l’homme[31], le Ier livre des Prorrhétiques[32], la 7e section des Aphorismes[33], le livre sur l’Officine du médecin[34].

Galien a conservé des traces des commentaires d’Héraclide d’Érythrée sur le IIIe et le VIe livres des Épidémies[35].

Des grands travaux d’Héraclide de Tarente qui avaient embarrassé l’ensemble de la Collection hippocratique, j’ai relevé la mention de ses explications sur le livre des Humeurs[36], sur un aphorisme qui est dans la 7e section[37], sur le IIIe et le VIe livres des Épidémies[38], sur le IVe livre des Épidémies[39], sur le Ier livre des Prorrhétiques[40], sur le traité des Articulations[41], sur le livre de l’Officine du médecin[42], sur l’opuscule de l’art[43], sur le livre de l’Aliment[44]. Puisqu’il avait commenté la 7e section des Aphorismes, il est bien entendu qu’il avait commenté cet ouvrage tout entier. Au reste, cela est dit formellement ailleurs. Galien, dans son commentaire sur le livre de l’Aliment, rapportant un aphorisme, dit qu’Héraclide avait commenté cet aphorisme ainsi que tous les autres[45]. Je n’insiste là-dessus que pour montrer que les lacunes laissées entre les renseignements venus d’une si haute antiquité peuvent, dans maintes circonstances, être comblées avec certitude.

Cydias de Mylasa[46] et Ischomaque[47] s’étaient occupés de l’ouvrage sur les Maladies des femmes.

Le traité des Plaies de la tête avait été interprété par Euphorion[48] et par Lysimaque de Cos[49] ; il est question des explications de Philonidès de Sicile sur le Ier et le VIe livres des Épidémies[50], qu’il avait sans doute embrassées dans un travail complet.

Démétrius, l’épicurien, avait commenté les Prénotions coaques[51].

Philon-le-Juif cite le traité des Semaines.

Celse s’appuie de l’autorité du ve livre des Épidémies[52] ; et, lorsqu’il dit qu’Hippocrate a placé la cause de toute maladie dans les esprits[53], il fait une évidente allusion à l’opuscule sur les airs (περὶ πνευμάτων).

Sans donner une liste complète des ouvrages que tel ou tel critique a regardés comme faisant partie de la Collection hippocratique, les indications disséminées et fugitives que j’ai rassemblées sous les yeux du lecteur, montrent que cette Collection existait dès lors dans tout ce qu’elle a d’essentiel. Les titres de certains traités n’y figurent pas ; mais ce n’est point une raison pour croire qu’ils n’aient été ni connus, ni commentés à l’époque de Bacchius, de Glaucias, d’Héraclide de Tarente et de Zeuxis ; car les listes complètes des ouvrages admis et expliqués par ces auteurs, ne nous sont pas arrivées, et nous n’en possédons que des fragments. D’ailleurs il est facile de voir que beaucoup de traités se supposent mutuellement. En sachant que Bacchius, par exemple, a commenté la 7e section des Aphorismes, nous pouvons en conclure évidemment qu’il a commenté l’ouvrage tout entier. La certitude ne sera pas moindre quand nous affirmerons que ses travaux sur les traités que seuls nous trouvons cités, prouvent l’existence de travaux semblables sur la plupart des traités qui sont mentionnés par Érotien et par Galien. Un exemple montre clairement comment les renseignements que nous possédons démontrent l’existence de commentaires sur un beaucoup plus grand nombre d’ouvrages que ceux qui ont été rapportés un peu plus haut. Un mot d’Érotien nous apprend que Bacchius avait commenté le traité de la Nature de l’enfant ; mais ce traité lui-même est une suite du traité de la Génération, et certainement Bacchius avait connu l’un puisqu’il avait connu l’autre. Quand on rencontre la preuve qu’un commentateur a expliqué une expression du iiie livre des Épidémies et une expression du vie, il est indubitable que ses explications s’étendaient aux sept livres. Le même raisonnement s’applique à toutes les lacunes importantes que présentent les indications réunies sur les travaux critiques des plus anciens commentateurs.

Ainsi, depuis l’âge d’Hérophile et d’Erasistrate, se déroule une série non interrompue de travaux qui ont pour objet Hippocrate, et la collection qui porte son nom. Elle est constituée dès lors ; et cependant ses imperfections, son désordre, ses obscurités et ses incertitudes exercent, dès lors aussi, toute la sagacité des critiques. Cette remarque est donc digne d’attention, et je la consigne ici comme une date importante dans l’histoire de cette Collection. Auparavant on connaît, on cite plusieurs ouvrages d’Hippocrate, et on ne connaît, ni ne cite l’ensemble des œuvres qui ont été rassemblées sous cette commune appellation. Depuis, elle est établie d’une manière irrévocable dans ses parties essentielles ; les critiques y ajoutent ou y retranchent, selon leur propre jugement, mais ils en consacrent en même temps, par leurs travaux, l’existence, la composition et la tradition. Visiblement, elle a été formée, en tant que Collection, au moment où la fondation des grandes bibliothèques publiques développèrent le goût des livres et de l’érudition. Du reste, à ce point d'histoire littéraire, qui mérite plus qu’une indication passagère, un chapitre spécial est réservé.

Érotien est le premier dont il nous reste une liste complète. Il importe de la rapporter ici puisque c’est le plus ancien monument de ce genre qui nous ait été conservé, et de la comparer aux indications tirées des sources antérieures. Il y admet le Pronostic ; le 1er et le 2e livres des Prorrhétiques en ajoutant qu’il prouvera ailleurs que cet ouvrage n’est pas d’Hippocrate ; le traité des Humeurs ; le traité des Airs ; de la Nature de l’homme dans lequel est sans doute compris, comme c’était l’usage dans les éditions de l’antiquité, l’opuscule sur le Régime des gens en santé ; de la Maladie sacrée ; des Lieux et des Saisons ; des Fractures ; des articulations ; des Ulcères ; des Blessures et des traits ; des Plaies de tête ; de l’Officine du médecin ; des Instruments de réduction ; des Hémorrhoïdes et des fistules ; des Maladies, deux livres ; de la Tisane des Lieux dans l’homme ; des Maladies des femmes, deux livres ; de l'Aliment ; des Femmes stériles ; des Eaux ; les Aphorismes ; les Épidémies sept livres ; le Serment ; la Loi ; de l’Art ; de l’Ancienne médecine ; le Discours d’ambassade et le Discours de supplication.

Comparons cette liste avec ce que nous savons des listes dressées par les commentateurs précédents. Érotien en exclut réellement les Prorrhétiques par la remarque qu’il joint en les y inscrivant ; néanmoins les anciens, Bacchius entr’autres, connaissaient les Prorrhétiques du moins la partie qui porte dans nos éditions le titre de Premier livre et qui est très semblable aux Prénotions de Cos. En second lieu, il admet, comme vraiment hippocratique, le traité des Humeurs contre l’opinion de Glaucias et d’Héraclide, qui regardaient ce livre comme provenant d’une autre source. En troisième lieu, il exclut les Prénotions coaques qui avaient été admises par Démétrius l’épicurien. En quatrième lieu, le traité des Semaines cité par Philon-le-Juif comme une autorité hippocratique, ne figure pas dans le catalogue d’Érotien. En cinquième lieu, il ne mentionne pas le traité qui, dans nos éditions, porte le titre de Premier livre des maladies, et qui avait été cité par Bacchius. Ce sont là les seules différences que, vu l’insuffisance des notions possédées sur les travaux des anciens commentateurs, nous puissions signaler avec certitude. Il est inutile d’établir aucune comparaison entre la liste d’Érotien et les listes précédentes dans le but de voir ce que la première a de plus que les secondes, car de celles-ci nous ne possédons que des fragments qui ne permettent aucun rapprochement de ce genre.

D’Érotien à Galien il se trouve un grand nombre de commentateurs dont les œuvres ont totalement péri. Comme leurs témoignages n’ont plus la même importance que ceux des commentateurs antérieurs à Érotien, comme aussi leurs indications, que j’emprunterais à Galien, ne nous apprendraient rien de plus que ce que nous apprend cet écrivain lui-même, je me bornerai à réunir les mentions que le médecin de Pergame a faites des livres hippocratiques. Il avait consacré un ouvrage spécial à la critique de ces livres, ouvrage qui a malheureusement péri, et dont rien ne peut compenser la perte. Il y avait sans nul doute donné le catalogue de tous les traités qui figuraient dans la Collection hippocratique à un titre ou à un autre. Dans l’absence de ce catalogue, je vais réunir tout ce qui, dans les volumineux écrits de Galien, se rapporte aux recherches dont je m’occupe en ce chapitre.

Il est inutile que je répète à propos de Galien la liste donnée par Érotien ; je me contenterai, pour abréger, de signaler les différences. Galien a cité tous les livres énumérés dans le catalogue d’Érotien, à l’exception d’un seul, qui est celui sur les Blessures et sur les traits. Il a en sus (et c’est sans doute le même sous un autre nom) il a en sus un traité sur les Blessures dangereuses. Il a nommé de plus que lui : les Prénotions de Cos, que des critiques antérieurs à Érotien ont mentionnées, mais que celui-ci a exclues de sa liste ; le traité des Affections internes ; le traité des Affections ; le traité des Chairs ou des Principes ; le traité des Semaines ; le traité du Cœur, ainsi que cela résulte d’une citation où il n’en rapporte pas le titre, mais où il y emprunte un long passage ; le traité des Glandes, qu’il déclare apocryphe ; les opuscules sur la Naissance à sept mois et à huit mois ; le traité du Régime ; le traité des Songes. Érotien n’admet dans sa liste que deux livres des Maladies, qui sont le second et le troisième de ceux qui portent ce titre dans notre collection ; Galien, qui nous apprend que ce nom avait été donné aussi aux traités sur les affections, en cite trois qui répondent au premier, au second, au troisième de ceux que nous possédons. Je n’ai trouvé dans Galien aucune trace de celui que nos éditions appellent le quatrième. En revanche, il nomme à diverses reprises un traité qu’il désigne sous le titre de livre des Maladies, le petit, et que nous avons tout à fait perdu.

On voit, par ce rapprochement, combien les auteurs dans l’antiquité ont varié sur le catalogue des livres hippocratiques. Si nous avions conservé un plus grand nombre de ces commentaires, nous aurions, sans aucun doute, à constater bien plus de divergences. Ce que je viens de montrer suffit pour attester toutes les difficultés qui entourent l’histoire de la collection dite des œuvres d’Hippocrate. Érotien ne nous donne nulle part les motifs de ses jugements sur les différents livres de sa liste ; Galien est un peu plus explicite ; cependant il n’entre jamais avec détail dans la discussion de l’authenticité de tel ou tel livre. Quelquefois (et cela est déjà précieux) il constate l’unanimité des critiques à admettre un ouvrage comme légitime ou à le rejeter comme illégitime. Plus souvent il rapporte les assertions des critiques, auxquelles il joint les siennes, mais sans motiver avec quelque soin les unes et les autres. Les indications de Galien, rapprochées de la liste d’Érotien, et placées en regard des fragments recueillis dans les œuvres, aujourd’hui perdues, des critiques antérieurs, tels que Zeuxis, Héraclide de Tarente, Glaucias et Bacchius, ont du moins cela d’avantageux qu’elles reportent, toutes, la diffusion des livres hippocratiques à l’époque que j’ai déjà fixée, c’est-à-dire à celle où le zèle de l’érudition se développa à Alexandrie avec la fondation des bibliothèques. Il est même possible de retrouver, dans les critiques postérieurs, des traces qui prouvent que les critiques antérieurs ont aussi connu les écrits rejetés du canon hippocratique d’Érotien. Ainsi ce dernier a admis, dans son Glossaire, des mots qui n’appartiennent à aucun des traités inscrits dans sa liste, et qui se trouvent dans d’autres traités qu’il en a écartés. Le mot ἰχθύην, qui se lit dans le fragment sur l’Exsection du fœtus, est dans le Glossaire ; et deux mots dont l’un est du traité des Affections internes, et l’autre de notre 1er livre des Maladies, y sont expliqués, quoique le catalogue d’Érotien ne fasse mention ni du fragment sur l’Exsection du fœtus, ni du livre des Affections internes, ni de ce premier livre des Maladies. Cela s’explique : Érotien puisa largement dans les ouvrages de ses devanciers, c’est de ces ouvrages que se sont glissées, dans son Glossaire, des explications qui appartiennent à des traités auxquels il a refusé le droit de bourgeoisie dans son catalogue, mais qui figuraient dans le catalogue d’autres critiques, puisqu’eux avaient cru devoir en interpréter certaines expressions difficiles.

Ainsi tout cela s’appuie réciproquement ; les commentateurs se tiennent ; et à part le traité des Glandes que Galien assure n’être cité par aucun critique, par aucune table, et que cependant il attribue aux hippocratiques postérieurs[54], tous sont acceptés comme transmis par la tradition, et escortés, dès l’origine que j’indique, de tous les témoignages nécessaires. C’est à cette masse d’écrits, venant tous d’une source obscure dont on perd la trace en entrant dans les temps antérieurs à l’établissement des écoles d’Alexandrie, c’est à cette masse d’écrits, dis-je, qu’ensuite la critique s’applique, et sur l’authenticité desquels elle porte des jugements très différents. De là les divergences dans les listes. J’insiste avec soin sur cette double circonstance que, d’une part, les critiques de l’antiquité, les uns par les autres, font remonter l’ensemble de la Collection hippocratique jusqu’à l’intervalle qui précède les écoles d’Alexandrie, et que, de l’autre part, ils ne s’en divisent pas moins sur l’arrêt particulier qu’il convient de rendre concernant chacun de ces livres. Évidemment ils étaient placés, au fond, dans la même situation que le critique qui vient si long-temps après eux glaner dans le même champ. Ils reconnaissaient bien que la Collection hippocratique appartenait à l’intervalle de temps que j’appellerai anté-alexandrin ; mais quand il s’agissait de se prononcer sur l’authenticité de chaque traité en particulier, c’était sur d’autres motifs qu’ils se décidaient ; ce sont aussi d’autres motifs qu’il faut chercher pour nous décider dans la même question.

Après Galien, les commentateurs et les témoignages perdent beaucoup de leur intérêt. Palladius et Étienne, commentant, l’un le traité des Fractures, l’autre le Pronostic, désignent plusieurs écrits qu’ils regardent comme étant d’Hippocrate ; mais ils ajoutent qu’ils ne savent de quel Hippocrate, qu’il y en a eu quatre, l’un fils de Gnosidicus, l’autre fils d’Héraclide, l’autre fils de Dracon, l’autre fils de Thessalus.

Il est difficile de se faire une idée de la manière dont la Collection hippocratique était distribuée du temps de Suidas. Voici les paroles de cet écrivain : « Les livres d’Hippocrate sont connus de tous ceux qui s’occupent de médecine… Nous citerons les principaux. Le premier est le Serment ; le second enseigne le Pronostic ; le troisième contient les Aphorismes, qui dépassent la portée de l’esprit humain ; le quatrième est l’Hexacontabiblos (appelé ainsi parce qu’il est composé de soixante livres), ouvrage aussi célèbre qu’admirable, et qui embrasse toute la science et toute la sagesse médicales. » Je ne sais à quoi répond au juste cet Hexacontabiblos ; sous ce titre sont compris sans doute la plupart des livres que nous possédons encore.

Une indication plus précieuse est fournie par Démétrius Pépagomène dans son petit traité de la Goutte. Il y cite des passages du livre que nous appelons dans nos éditions le Quatrième des maladies, et qui, exclu de la liste d’Érotien, n’est pas non plus mentionné par Galien.

Il ne me reste plus, pour terminer ce travail, qu’à comparer avec ces différentes indications fournies par les anciens le canon hippocratique tel qu’il se trouve dans nos livres imprimés. Nous avons plus et nous avons moins que ces listes, c’est-à-dire que des traités qui y sont dénommés ne sont pas parvenus jusqu’à nous, et que d’autres traités qui figurent dans notre collection n’y sont pas indiqués.

Nous avons de moins (tout cela sera prouvé dans l’examen particulier de chacun des livres hippocratiques) le traité des Blessures et des traits, le traité des Plaies dangereuses, le traité appelé par Galien le livre des Maladies, le petit, enfin le traité des Semaines. C’est là tout ce qui nous manque ; et encore j’ai rendu à la lumière une traduction latine de ce dernier traité, laquelle pourra, jusqu’à un certain point, suppléer à la perte de l’original.

Nous avons en plus : l’opuscule Du médecin ; celui sur l’honneur ; les Préceptes ; le livre des Crises ; celui des Jours critiques ; de la Superfétation ; de la Dentition ; de la nature des os ; des Maladies des jeunes filles ; de la Nature de la femme ; de la Vue ; de l’Exsection du fœtus mort ; de l’Anatomie ; la huitième section des Aphorismes ; le fragment des Médicaments purgatifs. Ce n’est pas une petite singularité que d’avoir plus de traités hippocratiques que n’en a connu l’antiquité. J’y reviendrai ailleurs ; je dirai seulement d’avance que les uns sont des fragments d’ouvrages véritablement anciens dont les auteurs sont tout à fait inconnus, et que les autres ne sont que des centons faits avec les livres hippocratiques à une époque comparativement très moderne.

La Collection hippocratique ayant prêté à tant de divergences dans les jugements que les critiques en ont portés, il n’a pu, non plus, y avoir de règle fixe pour l’arrangement dont chacun l’a crue susceptible. Cela devait être, et cela est en effet. Mais ces différences se sont étendues aux traités eux-mêmes en particulier ; et ils ont été diversement coupés et réunis dans les éditions qu’en ont données les critiques de l’antiquité. Galien nous apprend qu’au traité de la Nature de l’homme la plupart des éditions joignaient un opuscule sur le Régime des gens en santé (περὶ διαίτης ὑγιεινῆς) ; et dans son commentaire il se conforme à cet ordre. Il est tout à fait probable que, dans la liste d’Érotien, sous le titre de la Nature de l’homme, il faut aussi entendre le morceau sur le Régime des gens en santé. Mais dans toutes nos éditions (et elles ont eu des manuscrits pour modèles) ces deux écrits sont séparés l’un de l’autre. En rapportant plus haut que Bacchius avait connu le livre de la Nature de l’enfant, j’ai ajouté que sans doute il avait connu celui sur la Génération, qui y tient ; j’étends cette remarque à Érotien, qui, sous ce titre de livre sur la Nature de l’enfant, a, je pense, compris aussi le livre de la Génération. La division de ces deux livres est tout à fait arbitraire.

Dans quelques éditions de l’antiquité, le livre des Fractures et celui des Articulations formaient un seul traité, qui portait le titre commun de traité sur l’officine du médecin (Κατ’ἰητρεῖον).

Un morceau que Galien cite quelquefois sous le nom de Description des veines (Περὶ φλεβών) se trouvait, de son temps et du temps des commentateurs les plus anciens, joint au livre des Instruments de réduction. Aujourd’hui il est placé à la fin du livre qui, dans nos éditions, porte le titre de livre sur la Nature des os.

Galien nous apprend que Dioscoride fut le premier qui déplaça un morceau du 3e livre des Épidémies, morceau qui jusque-là avait été mis à la fin, et que cet éditeur remit avant la série des seize derniers malades. La plupart des éditions modernes ont suivi l’ordre indiqué par Dioscoride. Dans les manuscrits et dans les premières éditions, le traité de l’Air, des eaux et des lieux a été l’objet de l’erreur la plus grossière en ce genre. Il a été coupé en deux parties, dont l’une porte le véritable nom, et dont l’autre est placée à la suite du traité sur les Plaies de tête ; dans quelques manuscrits même, cette dernière fait un livre à part sous le nom de traité du Pronostic des années (περὶ προγνώσεως ἐτῶν). Je n’ai rappelé ce fait que pour signaler l’incroyable désordre que des copistes sans intelligence introduisaient souvent dans les livres, et pour justifier le parti pris par Dioscoride.

Les titres des livres n’ont, de leur côté, rien de fixe. D’abord ils ne sont nullement le fait des auteurs qui ont composé l’ouvrage. Les écrivains dont les œuvres entrent dans la Collection hippocratique, n’ont pas souvent nommé leurs propres livres. On a vu combien de ces traités nous avons perdu, et il n’est plus possible de reconnaître si la citation énonçait un véritable titre, ou bien une indication du sujet du traité. Dans les cas où les renvois se réfèrent à des traités encore existants, le renvoi désigne le livre tout autrement que par le titre qu’il porte aujourd’hui. Ainsi l’auteur du traité sur les Maladies des femmes, y citant (page 231, éd. Frob.) celui sur la Nature de l’enfant, désigne ce dernier sous le nom de traité sur la Formation, ou ailleurs (p. 245) un peu autrement, sur la Nature de l’enfant dans la génération[55]. Et réciproquement dans ce dernier traité (p. 31) nommant celui sur les Maladies des femmes, il annonce ce qu’il dira ἐν τοῖσι γυναικείοισι νουσήμασι, tandis que dans notre liste le titre est seulement περὶ γυναικείων.

Ces faits prouvent que les titres des livres n’y ont pas été mis par les auteurs eux-mêmes. Il ne faut pas s’étonner s’ils ont présenté tant de différences. Le traité que Galien cite sous le nom de livre sur l’Air, les Eaux et les Lieux, porte, dans Érotien, le titre de livre sur les Lieux et les Saisons, et, dans Athénée, le titre de livre sur les Lieux[56]. Ce que Galien appelle sur l’usage des Liquides, Érotien et Athénée l’appellent des Eaux. Le traité des Chairs (περὶ σαρκῶν) est aussi appelé des Principes (περὶ ἀρχῶν). Quelques-uns avaient appelé le 6e livre des Épidémies, Constitutions de Thessalus[57]. Le traité que nous appelons le premier livre des Maladies, Galien l’appelle, quelquefois, simplement livre des Maladies, d’autres fois, il ajoute qu’on lui donne à tort le titre de premier : notre deuxième est appelé premier par Érotien, et par Galien premier livre des Maladies, le grand ; notre troisième est appelé second par Érotien, et par Galien deuxième livre des Maladies, le petit. Notre livre Des affections internes porte les différents noms de livre grand des Affections, livre sur les Collections purulentes de la poitrine, deuxième livre, le plus grand, sur les Maladies. Au reste, ces désignations étaient si variables et si confuses, que, pour ces traités, Galien transcrit souvent la première ligne afin qu’on sache positivement celui qu’il cite.

Le traité du Régime dans les maladies aiguës est appelé par Érotien livre sur la Tisane ; par d’autres, livre contre les Sentences cnidiennes ; par d’autres, livre sur le Régime ou, comme dit Cœlius Aurelianus, Diœteticus. Le traité que nous appelons sur le Régime portait, dans l’antiquité, deux titres différents, suivant qu’on en considérait à la fois les trois livres, ou seulement les deux derniers : dans le premier cas, il était intitulé livre sur la Nature de l’homme et sur le Régime, et, dans le second cas, livre sur le Régime[58].

La division en chapitres ou en livres est aussi l’œuvre des éditeurs et non des auteurs eux-mêmes. Rufus avait divisé les Aphorismes en trois sections, Soranus en quatre, Galien a suivi la division en sept, qui était probablement la plus ancienne, Étienne nous apprend que c’est Galien qui a partagé le Pronostic en trois sections. Apollonius de Cittium avait partagé le traité des Articulations en trois parties ; Galien l’a partagé en quatre. Les anciens livres, tels qu’ils étaient sortis des mains des auteurs, ne portaient aucune de ces divisions : il n’y avait, comme dit Palladius, que celles qui résultent du sens et du passage d’un sujet à un autre.

Si les titres des traités eux-mêmes ne viennent pas des écrivains originaux, à plus forte raison les intitulés des chapitres et des divisions ne sont pas non plus leur ouvrage. Galien, arrivant, dans son commentaire' sur le 3e livre des Épidémies, au passage où Hippocrate décrit une constitution pestilentielle, dit que plusieurs manuscrits portaient en titre seulement Constitution ; que Dioscoride avait mis dans son édition Constitution chaude et humide ; et que d’autres exemplaires n’avaient aucune espèce d’intitulé[59].

Tous ces détails, que j’ai réunis avec soin, montrent que la Collection hippocratique, lorsqu’elle fut livrée au public, n’avait ni un ordre établi, ni des titres fixes, ni des divisions incontestables, que ce furent les éditeurs qui successivement l’arrangèrent et la distribuèrent suivant leur propre jugement, et que, dès lors, elle manquait d’une authenticité suffisante pour que la main des arrangeurs ne s’y immisçât pas, avec raison, avec utilité sans doute, mais souvent aussi avec arbitraire.

  1. Περὶ ἀδένων οὐλομελίης.
  2. Οὐδὲ τοὺς πίνακας ποιήσαντες ἴσασι τὸ βιβλίον. T. v, p. 591, Éd. Basil.
  3. Érot., Gloss., p. 32, Éd. Franz.
  4. Érot., Gloss., p. 54, Éd. Franz. — Gal., t. v, p. 328, Éd. Basil.
  5. Érot., Gloss., p. 40, Éd. Franz.
  6. Érot., Gloss., p. 322 et 3822, Éd. Franz. — Gal., t. v, p. 442, Éd. Basil.
  7. Érot., Gloss., p. 104, Éd. Franz.
  8. Κανονίαι. Érot., Gloss., p. 210, Éd. Franz.
  9. Érot., Gloss., p. 310, Éd. Franz.
  10. Érot., Gloss., p. 364, Éd. Franz.
  11. Érot., Gloss., p. 156 et 242, Éd. Franz.
  12. Érot., Gloss., p. 152, Éd. Franz. — Gal., t. v, p. 662, Éd. Basil.
  13. Érot., Gloss., p. 62, Éd. Franz.
  14. Érot., Gloss., p. 248, Éd. Franz.
  15. Érot., Gloss., p. 72, Éd. Franz
  16. Érot., Gloss., p. 64, Éd. Franz.
  17. Érot., Gloss., p. 68, Éd. Franz.
  18. Érot., Gloss., p. 164, Éd. Franz.
  19. Érot., Gloss., p. 242, Éd. Franz.
  20. Tom. V, p. 662, Éd. Basil.
  21. Érot., Gloss., p. 52, Éd. Franz.
  22. Érot., Gloss., p. 86, Éd. Franz.
  23. Gal., t. xvi, p. 1, Éd. Kühn
  24. Érot., Gloss., p. 64, Éd. Franz.
  25. Érot., Gloss., p. 322, Éd. Franz. — Gal., t. v, p. 442, Éd. Basil.
  26. Érot., Gloss., p. 72, Éd. Franz.
  27. Τom. V, p. 422, Éd. Basil.
  28. Galien, t. vi, p. 410, Éd. Chartier.
  29. Gal., t. v, p. 411 et 412, Éd. Basil.
  30. t. xvi, p. 1, Éd. Kühn.
  31. Érot., Gloss., p. 214, Éd. Franz.
  32. t. xvi, p. 636, Éd. Kühn.
  33. t. v, p. 328, Éd. Basil.
  34. t. v, p. 662, Éd. Basil.
  35. Tome v, p. 412 et 442, Éd. Basil.
  36. Gal., t. xvi, p. 1, Éd. Kühn.
  37. Gal., t. v, p. 328, Éd. Basil.
  38. Gal., t. v, p. 413 et 442, Éd. Basil.
  39. Érot., Gloss., p. 328, Éd. Franz. — Ce commentaire était au moins en deux livres ; car Érotien cite le second.
  40. Érot., Gloss., p. 248, Éd. Franz.
  41. Gal., t. v, p. 653, Éd. Basil. — Héraclide, qui avait commenté tout Hippocrate, avait cité ce traité dans son quatrième livre des Moyens thérapeutiques externes (ἐν τῷ τετάρτῳ τῶν ἐκτὸς θεραπευτικῶν). C’est cette dernière citation que Galien nous a conservée.
  42. Gal., t. v, p. 662, Éd. Basil.
  43. Érot., Gloss., p. 374, Éd. Franz.
  44. Gal. Comm. in lib. de Alim., t. VI, p. 257, Éd. Chartier.
  45. Εἰς ὃν (ἀφορισμὸν) καθάπερ καὶ εἰς τοὺς ἄλλους ἄπαντας ἔστιν ἐξήγησις αὐτοῦ, t. vi, p. 258, Éd. Chartier.
  46. Érot., Gloss., p. 192, Éd. Franz.
  47. Érot., Gloss., p. 192, Éd. Franz.
  48. Érot., Gloss., p. 104, Éd. Franz,
  49. Érot., Gloss., p. 104, Éd. Franz.
  50. Érot., Gloss., p. 358 et 144, Éd. Franz.
  51. Érot., Gloss., p. 196, Éd. Franz.
  52. Page 495, Éd. Targa, Patav. 1769.
  53. Omne vitium,… si in spiritu, ut Hippocrati, p. 4, Éd. Targa, Patav. 1769.
  54. Τῶν νεωτέρων Ἱπποκρατείων. T. v, p. 591, Éd. Basil.
  55. Ἐν τῇ φύσει ou ἐν τῇ γενέσει τοῦ παιδίου τοῦ ἐν τόκῳ.
  56. Page 46, Éd. J. Casaubon, 1597.
  57. Gal., t. v, p. 442, Éd. Basil.
  58. Gal., t. iv, p. 206, Éd. Basil.
  59. Gal., t. v, p. 418, Éd. Basil.