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Œuvres complètes d’Hippocrate (trad. Littré)/tome 1/Appendice

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Traduction par Émile Littré.
Baillière (Tome premierp. 479-554).

APPENDICE

À L’INTRODUCTION.

Séparateur
§ Ier.
Du dialecte des livres hippocratiques.


Quelque étranger que cet objet soit aux études médicales qui constituent la partie essentielle de mon travail sur Hippocrate, je ne puis cependant me refuser à consacrer quelques pages à cette recherche. Il m’importe de donner, de mon auteur, un texte aussi correct qu’il me sera possible ; et cette correction embrasse non seulement tout ce qui peut éclaircir le sens, mais encore tout ce qui rend au style sa pureté native.

Hippocrate était dorien : pourquoi a-t-il écrit en ionien ? L’Ionie avait de bonne heure fourni des écrivains et des savants ; une branche de la plus ancienne philosophie grecque est appelée branche ionienne. Naturellement les Ioniens écrivirent dans le dialecte qui leur était familier. Cette habitude se perpétua ; et presque tous les philosophes, excepté les Doriens de la Grande Grèce et de la Sicile, employèrent le dialecte ionien. C’est de ce dialecte que se sont servis Anaxagore, Parménide, Démocrite, Mélissus, Diogène d’Apollonie. Il ne faut pas chercher d’autre raison de la préférence que le dorien Hippocrate donna à l’ionien. On a raconté, il est vrai, qu’il l’employa pour complaire à Démocrite. Mais en cela il ne fit que se conformer à un usage qui prévalait de son temps. L’ionien, dans la période qui a immédiatement précédé le brillant développement de la gloire littéraire d’Athènes, était la langue de la philosophie et de la science.

Avant d’essayer de décider quel a été véritablement l’ionien d’Hippocrate, il faut rechercher ce que les critiques grecs ont dit sur ce sujet. On a vu, dans le chapitre consacré aux commentateurs, que plusieurs avaient composé un lexique des termes les plus difficiles employés dans les livres hippocratiques. De ces termes difficiles, les uns étaient des mots vieillis et tombés en désuétude ; mais d’autres étaient des locutions particulières aux Ioniens. Ainsi Bacchius nous apprend que le mot ποταίνια est ionien et signifie tout ce qui se donne en aliment ou en boissons. Le grammairien Xénocrite, un des plus anciens glossateurs d’Hippocrate, avait dit que le mot ἀλλοφάσσειν signifie, chez les Ioniens, non pas un dérangement de la parole, mais un trouble de l’intelligence ; ce sont là des remarques qui s’appliquent à des locutions locales, et non à l’ensemble de l’ionisme d’Hippocrate.

Artémidore Capiton, dans son édition si goûtée par l’empereur Adrien, avait supprimé l’ionisme au moins dans plusieurs cas. « Qu’il soit permis à chacun, dit Galien[1], de suivre l’orthographe qui conviendra ; les uns écrivent ὄσῃσι, par trois syllabes ; les autres ὁκόσῃσι, par quatre syllabes ; d’autres écrivent ὁπόσῃσι, remplaçant le κ par le π ; c’est ce qu’a fait Capiton dans tous les cas semblables. Il n’importe pas à la science qu’on écrive de telle ou telle façon. Je me suis attaché à exposer les leçons qui changent le sens ; quant à celles qui ne touchent qu’aux mots sans toucher aux choses, je les laisse écrire à chacun comme il veut. »

Galien ne s’était pas toujours montré aussi dédaigneux du soin d’étudier le dialecte de son auteur favori, de celui auprès de qui il se plaisait tant, au milieu d’une décadence qu’il pressentait instinctivement, à réchauffer son génie puissant et son désir actif de savoir. Par une contradiction avec les paroles que je viens de rapporter, il avait étudié lui-même la dialectologie hippocratique. En parlant d’une certaine locution, il dit : « Elle est familière aux Attiques dont Hippocrate emploie jusqu’à un certain point le dialecte. Aussi quelques-uns ont-ils dit qu’il s’était servi de la vieille langue attique. J’ai exposé dans un opuscule à part ce que je pense du dialecte d’Hippocrate[2]. » On le voit, Galien avait composé, sur l’ionisme du médecin de Cos, un petit traité qui nous serait d’une grande utilité pour toutes les questions relatives à cet objet.

En l’absence d’un document aussi précieux, il ne nous reste que l’opinion de Galien, qui est que cet ionisme se rapproche, en certains points, du dialecte attique. Il ne faut pas, suivant Galien lui-même, chercher dans Hippocrate le pur ionisme d’Hérodote. Cette conclusion ressortira également de l’étude du texte des livres hippocratiques.

Venons aux temps modernes. Les éditeurs, Alde, Cornarius, Mercuriali, Foes, Chartier, Mack, Van der Linden, Kühn se sont contentés de reproduire le texte des manuscrits avec toutes les irrégularités ; de sorte que leurs éditions laissent intactes toutes les questions de dialectologie. Presque à chaque ligne on rencontre des exemples de ces variations ; je n’en citerai qu’un ou deux, et seulement pour montrer qu’en ceci les éditions n’ont pas d’autre valeur que les manuscrits. On trouve dans le livre de l’Ancienne médecine : Alde, χρώνται, p. 2, verso, l. 17, et χρέονται même page, l. 43 ; même irrégularité dans l’édition de Bale, p. 4, l. 44 et p. 5, l. 23 ; dans celle de Mercuriali, IVe classe, p. 18, l. 11, et p. 19, l. 33 ; dans celle de Foes, Ire section, p. 9, l. 8, et p. 10, l. 7 ; dans celle de Van der Linden, p. 15, l. 8, et p. 17, l. 6 ; dans celle de Mack, tom. i, p. 17, l. 3, et p. 18, l. 23 ; dans celle de Kühn, t. i, p. 23, l. 7, et p. 25, l. 18. Tandis que le datif pluriel de l’article est le plus souvent τοῖσι, on rencontrera, dans presque toutes les éditions, à la même place τοῖς. Ainsi on lit encore, dans le traité de l’Ancienne médecine, τοῖς ἀκούουσι : dans Alde, p. 2, verso, l. 25 ; dans Froben, p. 5, l. 4 ; dans Mercuriali, IVe classe, p. 18, l. 27 ; dans Foes, Ire section, p. 9, l. 21 ; dans Van der Linden, p. 15, l. 32 ; dans Mack, t. i, p. 17, l. 22 ; et dans Kühn, t. I, p. 24, l. 2. Je n’ai réuni ces particularités que pour montrer que toutes les éditions se sont copiées l’une l’autre jusque dans les plus petits détails au sujet des ionismes. Et, à leur tour, elles représentent très exactement l’état des manuscrits. Ainsi le premier χρώνται est dans tous les manuscrits de la Bibliothèque Royale, les seuls que j’ai pu consulter, excepté dans 2253, qui a χρέωονται ; le second χρέονται est dans tous les manuscrits ; τοῖς ἀκούουσι est également dans tous les manuscrits que j’ai eus sous la main.

Voici ce que pense Heringa de l’orthographe suivie par les éditeurs d’Hippocrate : « L’orthographe qu’ils ont adoptée est partout inconstante. Ainsi, dans le traité des Airs, des Eaux et des Lieux, pag. 386, l. 39 (Éd. de Foes), on lit συστρέφεται, et à peu de distance ξυστρέφεται ; l. 27, ξυμπήξει ; p. 294, l. 12, συγκαίει, mais l. 18, ξυμπήξει ; p. 287, l. 42, ξυνίσταται, mais l. 46, συνίσταται. Et cependant il n’est pas douteux qu’Hippocrate n’ait suivi partout la même écriture. Aussi je suis d’avis que, dans les éditions suivantes, s’il y en a, on rétablisse sa véritable orthographe, en écrivant tous ces mots par ξ ; c’est ainsi qu’ont fait tous les anciens, Hérodote, Thucydide, Sophocle, etc. Cette faute a été mille fois commise dans Hippocrate, et dans les autres mots l’orthographe n’est pas meilleure. Quelquefois vous trouvez σμικρός, d’autres fois μικρός, comme p. 282, l. 42, ἕως μικρὰ ᾖ ; mais il est clair que le σ a été absorbé, et qu’il faut rétablir ici σμικρά aussi bien qu’ailleurs. De même, dans le même traité, on donne bien πόλιες et πόλιας ; mais p. 281, l. 59, on imprime à tort πόλεων, et, dans la même page, l. 54, πόλει, tandis que, sans aucun doute, Hippocrate avait écrit πολίων et πόλι.

« C’est encore s’écarter de l’ionisme que d’imprimer, p. 643, l. 51, ἀφηλικέστεραι, et, p. 1235. F., ἀφηλικεστέρῃ, car les Ioniens n’aiment pas ces aspirations dans l’intérieur des mots, et il faut écrire ἀπηλικέστεραι, comme c’est l’usage d’Hérodote. De même, p. 288, l. 11, et ailleurs, il faut lire ἀπικνέονται, au lieu de ἀφικνέονται (Observ. critic. liber singularis, p. 46, Leovardiæ, 1761). »

Heringa pense qu’il serait possible, à l’aide des manuscrits, de corriger, en beaucoup d’endroits, ces fautes contre l’ionisme, et il rapporte quelques corrections semblables d’un manuscrit d’Hippocrate connu sous le nom de Codex Mediceus.

On voit que l’opinion de Heringa est que les éditeurs futurs des œuvres d’Hippocrate doivent ramener systématiquement l’ionisme de cet écrivain à l’ionisme d’Hérodote ; et il indique particulièrement le rétablissement des ténues au lieu des aspirées dans l’intérieur des mots, et le datif singulier des noms féminins tels que πόλις, où il veut que l’on écrive, comme dans l’édition d’Hérodote, ι au lieu de ει.

Bosquillon a essayé la restauration de l’ionisme d’Hippocrate.

« Ἐπεὰν : ionien pour ἐπὰν ; je l’ai rétabli quelquefois dans le texte, ayant trouvé des traces de cette leçon dans les anciens manuscrits ; on lit en effet souvent ἐπ’ ἂν, ce qui est peut-être une erreur du copiste, pour ἐπεὰν, et ce qui pourrait autoriser à rétablir partout ἐπεὰν dans les livres d’Hippocrate. Beaucoup d’autres ionismes peuvent être ainsi rétablis, et je l’ai essayé plusieurs fois. Si les savants favorisent mes efforts, je rétablirai quelques autres ionismes dans l’édition des œuvres d’Hippocrate que je me propose de publier (Hippocratis Aph. et Prænot. lib., Parisiis, 1784, t. ii, p. 98). »

Je ne connais aucun exemple, dans les manuscrits, d’ἐπεὰν. Quant à l’orthographe ἐπ’ ἂν ou ἐπἂν, que l’on trouve en effet dans quelques manuscrits, il n’y a rien à en conclure, car on rencontre aussi, dans certains manuscrits de la Collection hippocratique, ὅτ’ ἂν pour ὅταν, et ἐπειδ’ ἂν pour ἐπειδάν.

« Βραχέαι est un ionisme dont on trouve beaucoup d’exemples dans les manuscrits anciens ; de là un singulier Βραχέη, et ainsi des autres adjectifs du féminin en εῖα ; quelques-uns à tort écrivent είη (Ib., p. 103). »

Bosquillon a admis les autres formes suivantes : κενεαγγηΐη, t. i, p. 1, τω’ϋτέω, p. 4 ; ἀνατρέφεος, p. 4 ; ξυμπτώσεας, p. 4 ; κενώσεες, p. 4 ; ἀπιγμέναι, p. 4 ; θεραπήϊαι et ἀκριϐηΐην, p. 6 ; ἐνδέκεται, p. 6 ; κινήσεϊ, p. 28 ; φύσεϊ, p. 50. Je ne connais aucun exemple, dans les manuscrits hippocratiques, de formes comme ξυμπτώσεας, κενώσεες, φύσεϊ, ἐνδέκεται. Tout cela est non autorisé.

« Foes, loin de retrancher le ν ἐφελκυστικόν, l’ajoute très souvent mal à propos, lors même que les mots qui suivent commencent par une consonne (Ib. p. 122). » Bosquillon supprime partout le ν euphonique. Foes n’a fait que suivre les manuscrits, qui, à aucun âge, ne connaissent la règle du retranchement du ν euphonique.

Coray a marché dans la même voie que Bosquillon, et l’ionien auquel il a prétendu ramener le texte de la Collection hippocratique est celui d’Hérodote, sans compter quelques formes homériques ou poétiques, qu’il a introduites.

« Le ν que les grammairiens appellent ἐφελκυστικόν, s’ajoute ordinairement aux troisièmes personnes des verbes, ainsi qu’aux datifs pluriels des noms, des pronoms et des participes, toutes les fois que les mots qui les suivent commencent par une voyelle. Comme les Ioniens aiment à s’en passer, témoin les éditions d’Hérodote et d’Arétée, j’ai pris le parti de retrancher cette lettre partout ; d’autant plus qu’on en trouve dans les manuscrits quelques exemples, quoiqu’à la vérité beaucoup moins nombreux que ceux des autres ionismes (Coray, Traité d’Hippocrate, des Airs, etc., t. i, p. 122). »

« Ἀπίκηται : j’ai rétabli partout l’ionisme en conservant la lettre π pour les composés des prépositions ἀπό, ἐπί et ὑπό, comme la lettre τ pour les composés des prépositions κατά et μετά. Ainsi j’ai substitué ἔπυδρος à ἔφυδρος, ὕπαλα à ὕφαλα, κατίζη à καθίζη, μετίσταται à μεθίσταται (Ib., p. 122). »

« Κότερον, j’ai rétabli l’ionisme d’après l’analogie d’ὁκόσα, qu’on trouve si souvent dans ce traité, et d’après l’usage constant d’Hérodote (Ib., p. 123). »

« J’ai substitué le mot ionique δασείη au δασεῖα des autres, et j’ai partout suivi la même orthographe pour les noms de cette espèce. »

« Θεραπηΐῃ, j’ai changé presque partout les terminaisons εῖος, εῖα, εῖον en ήϊος, ηΐη, et ήϊον (Ib., p. 124). »

« Γίγνεσθαι, les manuscrits et les imprimés lisent tantôt γίγνεσθαι, tantôt γίνεσθαι. J’ai partout adopté la première forme comme plus ancienne. Il en est de même du mot γιγνώσκω, que je préfère à γινώσκω (Ib., p. 124). »

« J’ai partout rétabli l’ionien, en substituant ξύν à σύν (Ib., p. 125). »

« Κέεται, ce mot, qui revient très souvent, est écrit tantôt κεῖται, tantôt κέεται. Je l’ai rétabli partout (Ib., p. 125). »

« Πόλι, les autres : πόλει. J’ai rétabli partout l’ionisme de ce mot, ainsi que des mots δύσις, φύσις, etc. (Ib., p. 125). » Je ne connais aucun exemple, dans les manuscrits hippocratiques, de formes semblables à πόλι, φύσι, etc.

« Ἀναγκαίη, les autres : ἀνάγκη. Je n’ai point balancé à rendre partout à ce mot sa forme ionique, puisqu’on lit plus bas ἀνάγκαίων sans variation (Ib., p. 126). » Je ne connais que deux endroits dans les manuscrits qui pourraient autoriser ce changement ; c’est ἀναγκαίων, qui se trouve dans le traité des Articulations et dans celui des Airs, des Eaux et des Lieux, et je dois ajouter que, pour le traité des Articulations, ἀναγκαίων se lit avec cette orthographe dans tous les manuscrits (2140, 2143, 2141, 2145, 2146) que j’ai pu consulter. Néanmoins je ne crois pas que cela autorise à introduire la forme d’ἀναγκαίη. En effet, ἀναγκαίων est le seul cas où cette forme se rencontre ; à tous les autres cas la forme commune est conservée ; de sorte qu’il n’est guère possible de ne pas admettre que ἀναγκαίων est une orthographe vicieuse pour ἀναγκέων, génitif pluriel à forme ionique qui est très fréquent dans les livres hippocratiques ; faute qui est née de ce que αι se prononce comme ε. Notez que, si ἀναγκαίων était le génitif pluriel d’ἀναγκαίη, il faudrait écrire ἀναγκαίων.

« Χρέονται, les autres : tantôt χρῶνται, tantôt χρέονται ; j’ai rétabli partout l’ionisme (Ib., p. 126). »

« Ἱρὴν, j’ai rétabli l’ionisme d’après 2146, où, par une distraction du copiste, tout le paragraphe avec une partie du précédent est écrit deux fois de suite. La première fois il écrit ἱρὴν, et la seconde ἱερὴν, comme on lit aujourd’hui dans tous les imprimés (Ib., p. 127). » On sent combien l’exemple de la forme ionique ἱερὴν que Coray emprunte au manuscrit 2146, a peu de valeur. C’est dans un passage copié deux fois par erreur que ἱερήν se trouve ; je dois ajouter que le manuscrit 2146 est très récent (du 16e siècle) et qu’il fourmille de fautes ; on y trouve constamment φύσηος pour φύσιος et φύσηας pour φύσιας, et de même dans tous les mots de la même déclinaison. C’est manifestement une faute qui dérive de l’iotacisme. On ne peut donc en aucune façon s’autoriser du manuscrit 2146 pour introduire la forme ἱρὴν. Il n’y a plus, à ma connaissance, qu’un autre endroit où cette forme se rencontre dans les manuscrits, c’est dans le manuscrit 2253. On y lit, de la façon suivante, la première ligne du 3e livre des Épidémies : Πυθιώνιος ᾤκει παρὰ γείσιρον pour Πυθίωνι ὃς ᾤκει παρὰ γῆς ἱρόν. On trouve en effet ici la forme ionique ἱρόν mais πυθίωνιος et γείσιρον sont des mots tellement altérés, qu’en vérité il n’y a rien à en conclure pour la forme ἱρόν. Ainsi les deux seuls endroits où, dans les manuscrits, on trouve cette forme, sont entachés de fautes évidentes. L’autorité des manuscrits est donc contraire à l’introduction de cet ionisme.

« Δυσμέων, j’ai rétabli l’ionisme ; les autres : δυσμῶν (Ib., p. 128). »

« Ἐόντα ; ici, comme ailleurs, j’ai rétabli l’ionisme, en substituant partout ἐὼν, ἐοῦσα, ἐὸν aux mots ὢν, οὖσα, et ὄν, comme aussi ἔωσι à ὦσι et quelquefois à ἐῶσι. Quant à l’, 3e personne singulier du subjonctif, je n’ai osé le changer en ἔῃ, parce que cet ionisme (très rare d’ailleurs chez les écrivains en prose) ne se trouve pas une seule fois dans ce traité (Ib., p. 130). »

« Ἐπιτήδεαι » ; les autres : ἐπιτήδειαι ; j’ai rétabli l’ionisme de ce mot, qui revient souvent dans ce traité (Ib., p. 130). »

« Τοῖσι δὲ, pour ne plus revenir à ces minuties, il suffit d’avertir ici que j’ai partout rétabli l’ionisme dans les terminaisons des datifs pluriels des articles, noms, pronoms et participes, en changeant οις en οισι pour le masculin, et l’αις en ῃσι, pour le féminin (Ib., p. 130). »

« Εὐώδεα, les autres : εὐώδη. J’ai partout rétabli cet ionisme, en substituant εος, εϊ, εα, εων aux terminaisons ους, ει, η et ων (Ib., p. 131). »

« Οὐκ οἷόν τε ; la leçon fautive de Galien οὐκ οἴονται, nous a du moins conservé les traces de l’ancien ionisme, que j’ai rétabli non-seulement ici, mais partout où se trouve la particule négative οὐχ (Ib., p. 135). » Je reviendrai sur ce sujet ; seulement je remarque que l’argument tiré de Galien n’a point de valeur. Les copistes, ayant mis οἴονται, ont naturellement écrit οὐκ.

« J’écris ἐς, et j’ai toujours suivi l’orthographe ionique de cette préposition (Ib., p. 156). »

« J’ai rétabli l’ionisme ἔρσεν. Cæt. ἄρσεν (Ib., p. 143). » Je ne connais aucun exemple de cet ionisme dans les manuscrits des livres hippocratiques.

« Τὰ σημήϊα ; j’ai rétabli l’ionisme. Cæt. σημεῖα (Ib., p. 144).

Ionien rétabli : κοιλιέων. Cæt. κοιλίων (Ib., p. 144). »

« Ζώειν ; j’ai rétabli l’ionisme d’après la leçon ζῇν des Aphor., III, 12 (Ib., p. 146). »

« J’ai rétabli l’ionisme καταῤῥόους Cæt. κατάῤῥους (Ib., p. 146). »

« Ἔδεε, j’ai rétabli l’ionisme (Ib., p. 147). »

« Je lis σκοπεύμενος, pour rendre à ce mot la même forme ionique d’ἐννοεύμενος. Cæt. σκοπούμενος (Ib., p. 149). »

« Ἀλληλέων, cet ionisme m’a été fourni par 2146, si ce n’est qu’il lit ἀλλήλεων (Ib., p. 150). »

« Je corrige ὥνθρωποι selon le dialecte ionique pour οἱ ἄνθρωποι. (Ib., p. 151). »

« J’ai rétabli le double ionisme μεγάθεα. Cæt. μεγέθη (Ib., p. 151). » Aucun exemple, dans les manuscrits hippocratiques, de μέγαθος pour μέγεθος.

« J’ai rétabli l’ionisme οὖρος. Cæt. ὅρος (Ib., p. 152). »

« J’ai rétabli l’ionisme οὔρεα. Cæt. ὄρη (Ib., p. 152). »

« J’ai rétabli, d’après 2146, Ald., Bas., l’ionisme ἀναπλήσσουσι. Cæt. ἀναπλάσσουσι (Ib., p. 153). »

« J’ai rétabli l’ionisme ὡὐτός. Cæt. ὁ αὐτός (Ib., p. 154). »

« J’écris suivant le dialecte ionique : ἀμελίην. Cæt. ἀμέλειαν (Ib., p. 154). »

« J’ai rétabli l’ionisme μουνοξύλοισι. cæt. μονοξύλοις (Ib., p.154).

« J’écris avec 2146, 2255, Ald. Bas. Zving., Martin, διαπλείουσι, L. διαπλέουσιν, d’après Foes. Ce dernier désapprouve même la première leçon (Æconom., au mot μονόξυλα). Il a sans doute oublié que les Ioniens, et notamment Homère, prononcent : πλείειν, pour πλέειν, πνείειν, pour πνέειν (Ib., p. 154). »

« Ἀνδρηΐης ; cæt. ἀνδρείης. J’aurais dû préférer l’autre forme ionique ἀνδρίης, plus convenable aux substantifs, quoiqu’on trouve aussi la première dans Hérodote (Ib., p. 158). »

« Οὐδέκοτε, ionisme rétabli (Ib., p. 160).

« J’ai rétabli l’ionisme καυθέωσι. Cæt. καυθῶσι (Ib., p. 161). »

« J’ai rétabli l’ionisme ξυγκληΐεται καὶ οὐκ ὑποδέκεται. Cæt. ξυγκλείεται καὶ οὐχ ὑποδέχεται (Ib., p. 162). »

« J’ai rétabli la forme homérique πίειραι, que l’auteur emploie souvent dans le livre de Nat. puer. Cæt. πιεραί (Ib., p. 162).»

« J’ai corrigé φρέας αὐτέους. Cæt. φρᾶς αὐτοὺς (Ib., p. 163). »

« J’ai rétabli l’ionisme ἀποδιδόασι comme on lit plus διδόασι. Cæt. ἀποδιδοῦσι (Ibid., p. 164). »

Les exemples que je viens de rapporter, prouvent que Coray a jugé comme devant être rendues à Hippocrate, les formes ioniennes les plus tranchées, soit qu’elles appartinssent à Hérodote, soit qu’elles provinssent d’Homère et des poètes, soit enfin qu’il les jugeât plus conformes à je ne sais quel idéal qu’il s’était fait de l’ionien. Mais, en réalité, plusieurs de ses restaurations de ce genre sont dépourvues de l’autorité des manuscrits ; et il devait presque inévitablement arriver à ce résultat. Car il n’y a, pour le livre des Eaux, des Airs et des Lieux, qu’il a publié, que deux manuscrits dans la Bibliothèque Royale de Paris. La comparaison des manuscrits a donc été peu étendue ; il n’a pas eu occasion de se persuader qu’ils devaient fournir les bases principales de tout travail sur la dialectologie d’Hippocrate ; et, en l’absence de documents, il s’est fait un système que l’étude du texte de la Collection hippocratique ne permet pas d’adopter en tout point.

M. Dietz (Ἱπποκράτους περὶ ἱρῆς νούσου βιβλίον, p. 101, Lipsiæ, 1827) a expliqué, de la manière suivante, son système sur l’ionisme d’Hippocrate : « Je n’ai pas conservé la leçon ordinaire ἱερῆς, mais j’ai donné la forme ionienne de cet adjectif. Ayant pris la même liberté dans une foule d’autres passages, je dois compte au lecteur de mes motifs. Avant toute chose, il faut remarquer qu’en nul autre objet il n’y a eu autant de place pour l’erreur que dans la restitution des formes des différents dialectes. La même inconstance des formes attiques et ioniennes se trouve dans Hérodote, et Gaisford est accusé de lui avoir rendu témérairement des formes ioniennes, par des hommes qui sont timides à corriger les fautes des bas siècles. Presque à chaque ligne Hippocrate a souffert des altérations semblables. Mais qui peut se dire apologiste assez inepte de manuscrits récents pour nier qu’Hippocrate, déjà maltraité par Dioscoride et Artémidore Capiton[3], ne l’ait pas été encore davantage par ces copistes ignorants ? Tout nous interdit d’imputer à Hippocrate de si grandes irrégularités, quand bien même nous accorderions, qu’à la manière des grands hommes, il a eu souvent peu de souci de son expression. Ceux qui prétendent expliquer ces irrégularités par le long séjour que fit Hippocrate parmi les Grecs parlant d’autres dialectes, me semblent accuser le divin vieillard plutôt que l’excuser. S’ils avaient été assez heureux pour démontrer leur opinion, j’aurais mieux fait de m’abstenir d’introduire, dans le texte d’Hippocrate, des corrections condamnées dès lors comme mauvaises et injustes. Mais il importera de combattre de telles hypothèses, si, tout en reconnaissant qu’à cette époque les écrivains pouvaient se servir, dans la prose, d’un autre dialecte que l’ionien, je montre par des arguments manifestes tirés de l’histoire, que c’était celui dont on se servait habituellement. En effet, il faut placer vraisemblablement chez les Ioniens, qui précédèrent dans cette carrière les Grecs d’Europe, la composition des premiers ouvrages en prose, de même que des premières poésies ; car on rapporte qu’ils se sont servis, avant tous les autres, de l’alphabet ionien, de 24 lettres, lequel n’a été reçu par le peuple athénien que sous l’archontat d’Euclide, 403 avant J.-C.[4]. Bien que je ne veuille pas considérer Hérodote comme le père de l’ionien écrit, cependant on peut croire à l’honneur dont ce dialecte a joui, si l’on se rappelle qu’Hérodote lut, aux jeux olympiens et puis dans la fête des Panathénées, les neuf livres de son histoire, aux applaudissements universels de la Grèce. Comment nier qu’Hippocrate, qui était presque son contemporain, ait employé le même dialecte, d’autant plus qu’on retrouve, dans les écrits du médecin de Cos, tant de traces conservées du dialecte ionien ? L’exemple d’Hérodote et d’Hippocrate qui, bien que Doriens, s’en sont servis[5], montre qu’il a eu la pré- férence même d’auteurs qui n’appartenaient pas à cette fraction du peuple grec. De plus, Arétée, imitant le style d’Hippocrate et d’Homère, ressemble à Hippocrate comme un fils à son père, non-seulement par l’esprit et la doctrine, mais encore par le langage, et c’est aussi, je pense, pour la même cause, que, bien que Cappadocien, il s’est servi du dialecte ionien, voulant, même en cela, se conformer à l’image du père de la médecine. Enfin, le grammairien Grégoire de Corinthe assure qu’Hippocrate l’a particulièrement employé[6]. Aussi ai-je pensé que, partout où j’avais remarqué l’usage d’une forme ionienne dans Hippocrate, je devais corriger tous les autres endroits où cette forme ne se trouvait pas. Non point que j’aie prétendu, recherchant toutes les formes ioniennes employées à toutes les époques de l’antiquité par tel ou tel écrivain, les introduire de force dans le texte hippocratique ; mais j’ai eu la confiance que les hommes doctes qui depuis long-temps voudraient être sortis de ces écueils, me sauraient gré d’avoir réformé le texte sur ce modèle. J’étais entre la crainte et l’espérance, ne sachant si ceux qui sont compétents en cette matière jugeraient que j’ai bien ou mal fait, lorsque Coray m’a rassuré par son livre que j’ai cité dans ma préface ; j’ai donc suivi un savant si illustre, aimant mieux errer avec lui qu’acquiescer, par une paresse peu honorable, au silence honteux que beaucoup ont gardé sur cet objet. »

Le principe général de M. Dietz a été de rétablir systématiquement, dans tous les mots, la forme ionienne, pourvu qu’il en eût trouvé quelque exemple dans les livres hippocratiques.

« Γίγνεται ; la forme attique, usitée par les écrivains attiques, « dans laquelle le γ est intercalé, a été restituée par moi partout « dans ce verbe et dans le verbe γιγνώσκω de même famille (Ib., p. 107). »

« Αὐτῇ : les pronoms et les adjectifs pronominaux sont écrits par les Ioniens avec l’intercalation d’une voyelle, quand la terminaison est longue, orthographe que reçoivent les mots κενέος, ἀδελφέος, etc., et les substantifs appelés περιεκτιϰὰ (Lobeck, ad. Phryn., p. 167) ; les ayant trouvés quelquefois dans Hippocrate, et fatigué de l’irrégularité de nos imprimés, j’allais écrire tous ces mots de la même manière. Plus tard je me suis repenti de l’avoir fait. Si un jour, par la collation soigneuse de tous les manuscrits, je vois moyen de décider cette difficulté, je recommencerai volontiers tout ce travail, comme Pénélope sa toile (Ib., p. 107). »

Πουλλὰ : j’ai partout rendu à Hippocrate la forme ionienne de ce mot, laquelle, tout compte fait, j’ai trouvée être même plus fréquente que la forme vulgaire (Ib., p. 119). »

Μέχρις : Lobeck (ad Phryn., p. 14), a exposé disertement combien il y a eu de différences chez tous les écrivains sur l’orthographe de ce mot, ainsi que d’ἄχρις, et sur l’addition du sigma, et combien cette question a été débattue dans les chaires des grammairiens, et il a rapporté quelques exemples de l’un et de l’autre usage pris dans Hippocrate. En effet, Phrynichus, p. 14, s’exprime ainsi : Μέχρις et ἄχρις avec le sigma sont d’un mauvais usage (ἀδόκιμα) ; dites μέχρι et ἄχρι. Cette règle a été observée dans un manuscrit florentin très bon et très ancien qui contient des livres chirurgicaux de Soranus et d’Oribase de la Collection de Nicétas ; l’éditeur Ant. Cocchi (p. 146, Florent. 1754, fol.) en fait la remarque. Je conserverai la leçon des livres, pour qu’on ne me reproche pas d’avoir, par une obéissance aveugle pour les grammairiens, chassé de force ce sigma (Ib., p. 125). »

Οὐκ ἅπαξ : j’ai ainsi écrit, et dans deux mots rapprochés l’un de l’autre et dans les compositions ; car, dit Grégoire de Corinthe, p. 195, les Ioniens aiment les ténues (Ib., p. 123). »

Οὖν : le ὦν d’Hérodote est complètement étranger à nos livres d’Hippocrate (Ib., p. 158). »

Ἐργασμένους : c’est l’usage des Ioniens de supprimer les augments (Ib., p. 150). »

Πλεύμονα : j’ai conservé à Hippocrate cette forme, quoi qu’aient dit de cette orthographe les grammairiens modernes et les éditeurs de plusieurs écrits (Ib., p. 171). »

Σημήϊα : en plus de quarante endroits les livres hippocratiques conservent cette orthographe beaucoup plus que pour les autres mots de cette espèce, θεραπηῒη, dont j’ai à peine trouvé dix exemples, ἀχρήϊον, de Artic., p. 819 (Ib., 1975). »

À ce résumé des principaux travaux qui ont eu pour objet la restauration de l’ionisme de la Collection hippocratique, je joins l’opinion d’un homme fort versé dans toute la science de la grammaire grecque, sur les efforts des auteurs qui, comme Arétée, Arrien, ont essayé d’écrire en ionien long-temps après que l’ionien était un dialecte mort ; ce jugement n’est pas étranger aux modernes qui ont voulu appliquer à la Collection hippocratique un ionien que j’appellerai systématique.

« Un mauvais désir d’imitation a produit τρῶϋμα dans Lucien, De Dea Syr. c. 20, et il ne faut pas le changer avec Reitz en τρῶμα. On ne peut dire jusqu’à quel point ont perdu leur peine ces écrivains postérieurs qui ont essayé de ressusciter l’ionisme, je parle de Lucien, d’Arrien, de l’auteur de la vie d’Homère, d’Arétée, etc. Ces auteurs ont mêlé, sans aucun choix, les formes des poètes épiques, d’Hérodote, d’Hippocrate, duquel le dialecte diffère, beaucoup et dans des choses importantes, de celui d’Hérodote, et les opinions des grammairiens, de sorte que leur style n’a aucune couleur originale. Lucien a dit τρῶϋμα, séduit par l’analogie du mot θῶϋμα ; se souvenant d’avoir lu dans Hérodote μνέας, il n’a pas craint d’écrire le pluriel μνέες ; ἕσεται, ἔσσεται, λίσσετο, φθέγξατο, ἔμμεναι, ἀπρήκτοιο, δοιά, ἠέλιος, πάντεσι, ἐθέλῃσι sont des formes épiques ; ἰῆτο, ὁρῇ, ἐσορέῃς sont des imitations d’Hippocrate ; κέραα, ἀτρεκέει, φαείνεται, ἐπερέεται, ταί, ἐπὶ τῆς n’ont qu’une fausse apparence d’ionisme. Lucien a mis beaucoup de formes vulgaires, φθορᾷ, τοιᾷδε ; et κέαται, et κέατο que l’on lit plusieurs fois au singulier, sont des inventions des grammairiens, qui, avec une grande sagacité, ont, d’un commun accord, déclaré que les terminaisons passives αται et ατο sont du singulier, et qui, les rencontrant toujours du pluriel dans Homère, ont appelé à leur secours une forme pindarique (Struve, Quæstionum de dialecto Herodoti specimen III, p. 2). »

Je viens de mettre sous les yeux du lecteur la série des opinions que l’on s’est faites de l’ionien des écrits hippocratiques. Les éditeurs des œuvres complètes se sont conformés aux manuscrits, et ils en ont reproduit toutes les irrégularités. Heringa, le premier, choqué de ces variations fréquentes dans l’orthographe des mêmes mots, indique, en quelques lignes, le vice des éditions, et propose d’y remédier en réformant l’ionisme des livres hippocratiques sur celui d’Hérodote. C’était un système qu’il proposait, système, il faut le dire, qui ne reposait pas sur une étude assez attentive des faits, mais qui n’en fut pas moins adopté, et même exagéré par Coray dans son édition du traité des Airs, des Eaux et des Lieux. M. Dietz, en publiant le livre de la Maladie sacrée, se conforma aux principes admis par Coray ; cependant, en avançant dans son travail, il conçut quelques scrupules sur le droit que pouvait avoir un éditeur, à faire de si notables changements, et il se réserva d’examiner plus à loisir les manuscrits pour résoudre les difficultés que présente l’ionisme des livres hippocratiques. Enfin, M. Struve, dans un travail spécialement destiné au dialecte d’Hérodote, a été frappé des différences que cet ionien offre avec celui d’Hippocrate, il a signalé les inconvénients du système de Coray ; il a fait voir combien il était peu sûr de suivre en cela les traces de ceux qui tardivement ont écrit en ionien, comme Arétée, Arrien. Lucien ; il a mis à découvert les erreurs commises par ces ionisants qu’on pourrait appeler posthumes ; et il a fait comprendre la nécessité de ne s’en rapporter là-dessus qu’à une comparaison minutieuse et étendue des manuscrits.

Je n’ai pu collationner que ceux qui sont dans la Bibliothèque Royale à Paris. Néanmoins, l’étude que j’ai faite à ce sujet, m’a convaincu qu’en prenant l’édition de Froben ou celle de Foes, et en y faisant le compte des formes ioniques qui s’y rencontrent, on obtiendrait un résultat que l’examen des manuscrits ne modifierait que peu sensiblement. Car, je l’ai déjà dit, ces éditions ne suivent aucun système, et reproduisent les leçons telles qu’elles les ont trouvées dans les manuscrits sur lesquels elles ont été faites ; et, à leur tour, les manuscrits se copient avec une bien grande fidélité, sauf les erreurs, et sauf encore les cas où un manuscrit est la copie d’une édition différente dans l’antiquité. Tel est le cas du manuscrit 2253 avec tous les autres manuscrits.

Les grammairiens grecs postérieurs ont fait quelques remarques sur les ionismes d’Hippocrate : Grégoire de Corinthe, de Dialectis, dit : « Les Ioniens résolvent les génitifs pluriels féminins ; pour ὡρῶν, Θηβῶν, πυλῶν, ils disent : ὡρέων, Θηβέων et πυλέων. Ηοmère : ὣς εἰπὼν, πυλέων ἐξέσσυτο ; et Hippocrate : αἱ μεταβολαὶ τῶν ὡρέων τίκτουσι νοσήματα. » Et ailleurs : « Non-seulement aux datifs pluriels féminins ils ajoutent un iota comme aux datifs pluriels masculins, mais encore dans la diphthongue αι, ils changent α en η), comme Hippocrate : ἐν τῇσι χρονίῃσι λειεντερίῃσιν ὀξυρεγμίη ἐπιγενομένη, πρόσθεν μὴ γενομένη, σημεῖον ἀγαθόν. » Et ailleurs : « Nous avons dit plus haut que les Ioniens écrivaient et disaient ὄφεος et πόλιος ; maintenant nous disons que les Ioniens et particulièrement Homère emploient les génitifs communs de ces mots, comme ἐξ ἀγροῦ νόσφι πόλιος ; et Hippocrate : ὑπὸ φθίσιος ἐχομένῳ διάῤῥοια ἐπιγενομένη, θανάσιμος. » Et ailleurs : « Les Ιοniens disent τάμνειν pour τέμνειν. Hérodote dans le 2e livre : « τοὺς ἱερέας τοὺς ἐν Αἰγύπτῳ συλλέξαντας πάντας μέσους διατάμνειν, et Hippocrate : φλέβα τάμνειν. »

Maintenant il est temps de passer à l’examen des manuscrits. Les manuscrits dans toutes leurs irrégularités ont été copiés fidèlement par les premiers éditeurs, Alde, Cornarius, Mercuriali, Foes ; ils offrent, il est vrai, des divergences que je noterai, mais elles n’affectent pas l’ensemble du résultat, de sorte que l’on peut réellement prendre une de ces éditions pour base, et examiner l’ensemble des ionismes qu’on y rencontre.

Voici quelques-uns des résultats que j’ai obtenus en compulsant l’édition de Froben.

PREMIER ET TROISIÈME LIVRE DES ÉPIDÉMIES.

On trouve 34 fois ἐς, 4 fois εἰς ; 1 fois ἔσω, 1 fois εἴσω. Il est clair qu’il faut mettre partout ἐς et εἴσω.

η au lieu de l’α dans les noms de la première déclinaison : on en trouve 282 exemples et seulement 12 fois où l’α est conservé.

ξ au lieu de σ dans la préposition σὺν et ses composés : 86 exemples du ξ et 19 du σ.

La ténue devant un esprit rude est partout aspirée : les seules exceptions sont au nombre de trois : οὐκ ᾑμοῤῥάγγησεν, Ep. 1. pag. 305, l. 10 ; οὐκ ὑπέστρεψεν, Ep. III, p. 525, l. 33 ; et οὐκ ὕπνωσε, p. 520, l. 6 et l. 9 ; la ligne d’après on lit οὐχ ὕπνωσε, et de même p. 324, l. 48, p. 326, l. 45. Ainsi ces exceptions sont seulement des fautes de copiste.

L’adjectif πολύς est ainsi décliné :

Singul.

N. πουλὺς 5 fois, πολὺς 4 ; πουλλὴ 1, πολλὴ 13 ; πολὺ 14 ; πουλὺ 16.

G. πολλοῦ 2 ; μολλῆς 3.

D. πολλῷ 11.

Ac. πουλὺν 9 ; πολὺν 4 ; πολλὴν 5 ; πολλὸν 2.

Pluriel.

N. πολλοὶ 32, πουλλοὶ 1, πουλοὶ 1, πουλλαὶ 1 ; πολλαὶ 3 ; πουλλὰ 11, πολλὰ 58.

G. πολλῶν 5.

D. πολλοῖσιν 39, πολλοῖς 21 ; πουλλοῖσιν 6 ; πολλῇσι 1 ;

Ac. πολλούς 2.

Conjugaison des verbes en εω : 49 fois la forme contracte ordinaire est abandonnée ; 99 fois elle est conservée ; il faut observer que cette supériorité est due au verbe κατενόει répété 56 fois ; ainsi l’ionisme est suffisamment représenté pour que l’on admette que, malgré les altérations qu’il a subies en ceci dans le 1er et le 3e livre des Épidémies, la forme ionique doit partout être adoptée.

Datif pluriel masculin ou neutres en σι : la forme ionienne est ici tellement prédominante que je n’en rapporte pas le calcul.

Il en est de même du datif pluriel de la 1re déclinaison en ῃσι.

Noms contractés neutres en ος, tels que θέρος : j’ai trouvé 59 exemples où ces noms sont déclinés sans contraction, et pas un seul cas de contraction.

Le génitif pluriel de la 1re déclinaison est en έων au lieu de ῶν ; il y en a 4 exemples.

Déclinaison des noms de la 3e en ις : le génitif singulier est ιος 18 fois ; εως 1 fois ; le génitif pluriel est ιων ; le datif singulier est ει, jamais ι ; le nominatif pluriel est ιες 29 fois, jamais εις.

L’α est substitué à l’η dans les mots ἰητρὸς, ἄκρητος, πρηῢς, τρηχύφωνος, νεηνίσκος, ἦρα pour ἆρα. Il n’y a qu’un exemple d’ἀκρασίαι.

Adverbes en έως pour ῶς : ἀσινέως 1 fois ; πρηέως 3 ; ἡδέως 1 ; δαψιλέως 1 ; ξυνεχέως 2 ; ἀτρεμέως 2 ; total 10. La contraction est conservée dans ξυνεχῶς 2 fois et ἀκριβῶς 1.

Les noms ou adjectifs de la 3e déclinaison en ης, ες, ont la forme ionienne avec une telle supériorité de nombre qu’il est inutile d’en rapporter ici le calcul.

La forme ionienne du participe du verbe εἶναι est partout conservée excepté une fois.

Ἦρ y est 5 fois ; ἦρος 9 ; ἔαρ une seule.

Γενοίατο pour γένοιντο y est 4 fois.

Μοῦνον y est 1 fois ; μούνοισι 1.

Ου au lieu de ο dans νόσος y est 3 fois ; la forme ordinaire une seule.

Νούσημα à différents cas y est 11 fois ; νόσημα 11 fois aussi.

Le verbe νοσέω lui-même et ses composés n’y prennent jamais ου au lieu de ο.

Il en est de même des adverbes et des adjectifs ἀνόσως, ἐπινόσως, ἄνοσοι.

Déclinaison du pronom οὗτος, αὕτη, τοῦτο :

Singulier.

N. οὗτος 2 fois ; αὕτη 1 ; τοῦτο 1.

G. τούτου 3, τουτέου 1.

D. τούτῳ 10 ; τουτέῳ δ ; ταύτῃ 9.

Ac. τοῦτον 1 ; ταύτην 1.

Pluriel.

N. οὗτοι 9 ; αὗται 1 ; ταῦτα 10.

G. τουτέων 25 ; τούτων 29.

D. τουτέοισι 19 ; τούτοις 2 ; τούτοισι 9 ; ταύτῇσι 1.

Αὐτὸς, αὐτὴ, αὐτό : αὐτὸς 1 fois ; αὐτὸ 2 ; αὐτὴν 2 ; αὑτοὶ 2 ; αὐτὰ 3 ; αὐτέων 10 ; αὐτῶν 17 ; αὐτῇσι 1.

Ἑωυτοῦ 2 fois ; ἑωυτὴν 1 fois.

Les adjectifs en υς, εια, υ ne sont pas contractes. On trouve ὀξέες 3 fois ; πρηέες 1.

On trouve νοῦν 1 fois ; περιῤῥόου 1 ; ἄπνοον 1 ; βραχύπνοος 3, δύσπνοος 1 ; περιῤῥόῳ 1.

On trouve ὁκοῖον 1 ; ὁκόσα 2 ; που 1 ; ποτε 2 ; πόσον 1 ; ὅποι 1 ; οὐδέπω 1.

Ἀδελφέοι y est une fois ; ὦτα 6 ; οὔατα 2 ; αἰεὶ 5 ; ἀεὶ 1 λίην 15 ; λίαν 1 ; οὖν 16.

Sur les verbes en αω, j’ai remarqué ἐδύψων 1 fois ; ἐδίψει 1 ; ἐδίψα et ses composés 3 ; διαιτᾷν 1 ; κοιμᾶσθαι 1 ; ἐκοιμᾶτο 4 ; ὥρμητο 1.

J’ai trouvé tous les comparatifs en ων contractés. Πλείους 6 fois ; μείζους 4 ; κακίω 1, etc.

J’ai trouvé πληϊάδα 4 fois, πληϊάδος 2 ; πλειάδος 1 ; σημεῖον, γυναικεῖος βόρειος, sans η.

J’ai remarqué que ἀλλὰ, lorsqu’il se trouve devant une voyelle, perd toujours son α, remplacé par une apostrophe.

Le travail de comparaison que je viens de soumettre au lecteur, je l’ai fait également pour plusieurs autres traités ; mais, dans une édition d’Hippocrate, œuvre qui doit être surtout médicale, il n’y a pas autant de place qu’on pourrait le désirer pour des questions purement philologiques. Je m’abstiens donc de rapprocher les comparaisons que j’ai faites sur le livre de l’Art, sur le Pronostic, sur le traité des Airs, des Eaux et des Lieux, et sur quelques autres ; et je me contenterai de remarquer ici les principaux caractères du dialecte d’Hippocrate.

1o. Le datif pluriel des noms de la 2e déclinaison est en σι.

2o. Le datif pluriel des noms féminins est le plus souvent en ῃσι et quelquefois en αισι.

3o. Le génitif pluriel féminin de la 1re déclinaison est en έων.

4o. L’η est substitué à l’α dans les mots comme καρδίη, etc.

5o. Il l’est aussi dans les mots comme ἰητρὸς, ἠὴρ, etc.

6o. Hippocrate dit μοῦνος au lieu de μόνος, et νοῦσος au lieu de νόσος.

7o. Il dit ἐς et non pas εἰς, ξὺν et ses composés, et non pas σύν.

8o. La déclinaison des noms en ις comme φύσις, est : φύσιος, φύσει, φύσιν, φύσιες, φυσίων, φύσεσι, φύσιας.

9o. Les noms neutres en ος se déclinent ainsi : εἶδος, εἴδεος, εἴδεϊ, (ce datif n’est pas constant), εἴδεα, εἰδέων.

10o. Il en est de même des noms contractés en ης.

11o Les verbes en εω ne sont pas contractés ; souvent la forme ευ est employée au présent et au participe, comme ἡγεῦμαι, ἡγεύμενος.

12o. Hippocrate dit ὁκόσοι et ὁκοῖος pour ὁπόσοι et ὁποῖος.

13o. Il dit τρῶμα et non τραῦμα.

14o. Il dit σημήϊον pour σημεῖον. Mais du reste l’emploi de cette forme est extrêmement borné.

15o. Il dit ἑωυτοῦ et ainsi des autres cas pour ἑαυτοῦ.

16o. Il dit αἰεὶ pour ἀεί.

17o. Le participe présent du verbe εἰμί est toujours ἐὼν, ἑοῦσα, ἐόν. Il en est de même dans les composés.

18o. Hippocrate use de la 3e personne du pluriel du parfait passif, εἰρέαται pour εἴρεηνται ; et aussi de la forme γενοίατο pour γένοιντο.

Tels sont les principaux caractères de l’ionisme de la Collection hippocratique. Ceux-là ont une constance assez grande pour que, partout où ils manquent, l’éditeur soit autorisé à les restituer systématiquement. Il y a encore diverses formes ioniennes que l’on rencontre çà et là dans les livres hippocratiques ; mais, tout compte fait, il ne m’a pas été possible de m’assurer si ce sont des formes essentielles, ou bien des variétés de langage qu’un auteur peut se permettre, et que l’on doit surtout attendre dans un dialecte dont les limites ne sont peut-être pas très précises, ou du moins ne nous sont pas exactement connues. Ainsi ces formes ioniennes qui ne me paraissent pas devoir être soumises à une restitution générale et systématique, je les réserve, et, à cet égard, je pense qu’il faut s’en référer uniquement aux manuscrits, c’est-à-dire, accepter ces formes là où les bons manuscrits les donnent, et les rejeter là où ils les omettent. Il en résultera sans doute quelquefois un défaut de régularité ; mais ce défaut est préférable à un arbitraire que rien ne pourrait justifier. C’est une raison de plus de rechercher et de rapprocher avec soin les variantes dialectologiques que présentent les manuscrits.

Ainsi le résultat de mon travail sur le dialecte de la Collection hippocratique est : 1o que certaines formes ioniennes, que j’ai énumérées, doivent être rétablies partout, avec ou sans l’assentiment des manuscrits, parce que la fréquence en est telle que l’absence, là où elles manquent, n’en peut être attribuée qu’à des erreurs de copistes ; 2o que certaines autres formes ioniennes, moins constantes dans la Collection hippocratique, ne peuvent pas être soumises à cette règle avec quelque sûreté ; et que, là, il faut suivre les irrégularités et les inconstances des manuscrits, ce système ayant moins d’inconvénients, c’est-à-dire moins d’arbitraire que celui où l’on restaurerait partout, d’après un type faux peut-être, un ionisme dont le vrai caractère n’est pas très bien connu dans toutes ses parties.

En effet, où prendre ce vrai caractère ? Heringa et Coray ont pensé qu’il fallait en chercher le type normal dans Hérodote. Or voici quelques-unes des principales différences que l’on remarque entre l’ionien d’Hérodote et celui de la Collection hippocratique :

1o. Dans celle-ci les ténues se changent toujours en aspirées devant l’esprit rude ; on y lit par exemple constamment ἀφικνέομαι, οὐχ οἷος. Hérodote au contraire dit ἀπικνέομαι et οὐκ οἷος.

2o. Hérodote dit δέκομαι, Hippocrate δέχομαι.

3o. Hérodote emploie l’article au lieu du relatif ; Hippocrate jamais.

4o. Hérodote dit ἱρὸς, Hippocrate ἱερός.

5o. Hérodote dit θωυμάζω, Hippocrate θαυμάζω.

6o. L’emploi de la syllabe ηϊ pour ει est bien plus restreint dans Hippocrate que dans Hérodote.

7o. Hérodote dit σὺν en composition et hors de composition ; Hippocrate dit ξὺν.

8o. Hérodote dit ἀπόδεξις, Hippocrate ἀπόδειξις.

Ces différences (et il s’en faut de beaucoup que je les aie notées toutes) sont considérables, essentielles ; et il est impossible de les attribuer à des erreurs de copistes. Ainsi, il est démontré que l’ionisme d’Hérodote diffère de celui d’Hippocrate ; ce serait donc une erreur en dialectologie, que de vouloir conformer le texte du médecin de Cos sur celui de l’historien d’Halicarnasse. Il est vrai de dire que nous ne possédons pas de type sur lequel on puisse se régler pour restaurer systématiquement l’ionien d’Hippocrate ; et c’est à l’étude et à la confrontation des manuscrits qu’il faut s’en référer.

Ceux qui ont voulu assimiler le texte d’Hippocrate à celui d’Hérodote, ont supposé que l’ionien, toujours mis par les grammairiens en regard des trois autres dialectes, était une forme unique du langage grec, sans division ni variété ; or, cette supposition est une erreur ; et, du temps d’Hérodote et d’Hippocrate, l’ionien parlé et par conséquent écrit se divisait, à son tour, en quatre dialectes : « Les Ioniens, dit Hérodote, liv.  I, c. 142, ne parlent pas tous le même langage, mais leur langage a quatre formes particulières. Milet, la principale de leurs cités, et située vers le midi, puis Myus et Priène, toutes trois en Carie, parlent le même idiome. Les cités suivantes qui sont en Lydie, Éphèse, Colophon, Lébedos, Téos, Clazomènes et Phocée, ne parlent pas comme les cités précédentes, mais parlent toutes de la même manière. Des trois autres cités ioniennes dont deux sont insulaires, Samos et Chios, et la troisième, Erythres, est continentale, Chios et Erythres ont la même langue ; mais les Samiens seuls ont un dialecte à part. Tels sont les quatre variétés du langage ionien (οὗτοι χαρακτῆρες γλώσσης τέσσαρες γίνονται). »

Ainsi un témoin irrécusable, Hérodote, celui que les grammairiens ont considéré comme la règle de l’ionisme, nous apprend que, dans la grande confédération ionienne composée de douze cités, parlant toutes l’ionien, on distinguait quatre variétés de langage, variétés que l’historien appelle caractères de la langue ionienne. Il y avait donc du temps d’Hérodote et d’Hippocrate une langue ionienne parlée ; et M. Struve remarque avec raison qu’il ne faut pas entendre ce terme de dialecte ionien comme on le fait ordinairement quand on y rapporte les formes épiques d’Homère et d’autres poètes[7]. Ce dialecte avait à son tour des dialectes. Or, je pense que nous avons, dans Hérodote et dans Hippocrate, des textes appartenant à deux dialectes du dialecte ionien.

Hermogène nous apprend que Hécatée de Milet s’était servi d’un ionien pur et non mélangé comme celui d’Hérodote[8]. Ainsi voilà un historien qui avait écrit en un ionien différent de celui d’Hérodote ; ionien plus pur, suivant Hermogène ; et pourtant les grammairiens se sont généralement accordés pour regarder Hérodote comme la règle de l’ionien. Je pense qu’en cela ils ont eu tort, et qu’alors un des dialectes du dialecte ionien n’était pas plus la règle des autres, que l’attique ou le dorien n’était la règle du reste de la langue grecque.

J’ai montré que l’ionien d’Hippocrate diffère notablement de celui d’Hérodote et par conséquent de celui d’Hécatée de Milet. Photius[9] a remarqué que Ctésias ne se sert pas en tout du dialecte ionien, comme Hérodote, mais seulement dans quelques mots ; et qu’il ionise plus dans ses livres sur l’Inde que dans ses livres sur la Perse. Je suis très porté à croire, d’après cette observation, que l’ionien de Ctésias ressemblait beaucoup à celui d’Hippocrate.

Voilà donc, de compte fait, trois ioniens différents, celui d’Hécatée de Milet, celui d’Hérodote, et celui d’Hippocrate. Hérodote nous apprend qu’il y en avait quatre. Je ne chercherai pas à conjecturer (car il n’y aurait en ceci que des conjectures à faire) auxquels des quatre dialectes ioniens répondent les trois ioniens différents d’Hécatée, d’Hérodote et d’Hippocrate. Je remarquerai seulement que, déjà dans l’antiquité, des critiques avaient été frappés des dissemblances entre l’ionien d’Hérodote et celui d’Hippocrate. En effet, Galien dit qu’Hippocrate emploie, jusqu’à un certain point, le dialecte attique, et il ajoute que, suivant d’autres, la langue dont il s’était servi était la vieille langue attique[10]. Je pense que ce vieil attique d’Hippocrate est un des quatre dialectes parlés dans l’Ionie.

Un des résultats les plus certains de l’étude de la Collection hippocratique, c’est que cette Collection n’est toute entière ni du même temps ni du même auteur. Or, cela étant indubitable, j’avais eu quelque peine à concevoir comment il se faisait que le dialecte ionien se trouvait à peu près exactement le même dans des livres qui provenaient d’auteurs différents. Il me semblait qu’il aurait dû s’y glisser des disparates, des imitations de l’ionien d’Hérodote, par exemple, et que les médecins qui, venus après Hippocrate, ont quelques-unes de leurs œuvres comprises dans la Collection hippocratique, n’avaient pas dû se dévouer à copier minutieusement les formes de l’ionisme particulier dans lequel Hippocrate avait composé ses livres. Mais, si Hippocrate a écrit lui-même dans une variété, vivante et parlée, du dialecte ionien, il est tout naturel que ses successeurs, durant un laps de temps qui ne va pas au delà d’Aristote, aient écrit identiquement dans la même variété, puisque c’était un langage parlé ; par conséquent il n’y avait rien à imiter ni à copier pour s’y conformer, ou plutôt la similitude a dû être d’autant plus complète que, comme l’on sait, rien n’est moins arbitraire que le langage d’un peuple.

Ainsi l’étude de la dialectologie de la Collection hippocratique m’a servi à lever une difficulté que faisait naître la composition de cette Collection ; et, de la sorte, indépendamment de l’intérêt que l’éditeur et le lecteur ont, l’un à donner, l’autre à lire un texte rendu à sa pureté native, cette étude a apporté son contingent d’utilité.

§ II.
Du texte et des éditions de la Collection hippocratique dans l’antiquité.

Les éditions imprimées ont été faites sur les manuscrits qui sont déposés dans les diverses bibliothèques ; ces manuscrits, à leur tour, ont été copiés sur d’autres manuscrits plus anciens qui ont été détruits, et ainsi de suite, jusqu’aux copies primitives de la Collection hippocratique. Mais les manuscrits de la Collection hippocratique qui sont parvenus entre les mains des modernes, ne remontent pas à une très haute antiquité. Les plus anciens de la Bibliothèque Royale de Paris (et encore peu seulement appartiennent à une époque aussi reculée) sont du dixième siècle après J.-C. Ainsi il se trouve un grand intervalle de temps pendant lequel, il est vrai, la Collection hippocratique a été transcrite par les générations successives des copistes, mais duquel il ne nous reste aucun monument, c’est-à-dire aucun exemplaire qui nous instruise de l’état du texte. Il est possible cependant, sinon de combler cette lacune, du moins de recueillir des renseignements intéressants dans les commentaires composés par Galien sur quelques-uns des écrits de la Collection hippocratique. Galien cite tantôt des variantes qu’il dit se trouver dans des exemplaires différents de celui qu’il suit habituellement, tantôt des corrections proposées, soit par des éditeurs, soit par des commentateurs. À l’aide de ces indications, consignées dans les livres de Galien, j’ai essayé de discuter les trois questions suivantes, et d’y répondre :

1o. Les éditions de la Collection hippocratique qui ont été données dans l’antiquité par quelques critiques, et dont Galien fait mention, ont-elles laissé des traces dans le texte tel qu’il nous est parvenu ?

2o. À quel texte de l’antiquité répond le texte généralement reproduit dans nos éditions imprimées ?

3o. Nous reste-t-il quelque copie de ces exemplaires qui, suivant Galien, différaient parfois notablement du texte présenté par l’exemplaire sur lequel il a fait ses commentaires ?

Première question. — Trois éditeurs de tout ou partie de la Collection hippocratique sont mentionnés : Bacchius, Artémidore Capiton et Dioscoride. Bacchius[11] avait édité le 3e livre des Épidémies. On ne trouve pas de citation qui indique quelles modifications il avait apportées dans le texte de son auteur. Il n’en est pas de même d’Artémidore et de Dioscoride. « Artémidore, surnommé Capiton, dit Galien[12], a donné une édition des livres d’Hippocrate, non-seulement fort goûtée par l’empereur Adrien, mais encore estimée aujourd’hui par plusieurs, de même que celle de son parent Dioscoride. Tous les deux ont fait des altérations considérables au texte, et ils ont changé les vieilles leçons, seules connues des anciens interprètes des œuvres d’Hippocrate. » Pour reconnaître si ces corrections d’Artémidore et de Dioscoride ont influé sur le texte tel que nous l’avons, il faut comparer les passages modifiés par eux avec les passages correspondants de nos éditions imprimées. Dans le traité de la Nature de l’homme, Artémidore lisait ainsi : οὐτε γὰρ τὸ πᾶν λέγω τὸν ἄνθρωπον εἶναι, οὔτε πῦρ, οὔτε ὕδωρ[13]. Dans nos éditions on lit : οὔτε γὰρ τὸ πάμπαν ἠέρα λέγω τὸν ἄνθρωπον εἶναι, οὔτε ὕδωρ, οὔτε γῆν[14]. Galien nous apprend que cette dernière leçon était celle de tous les exemplaires ; ainsi Artémidore avait supprimé οὔτε γῆν, et cette suppression n’a pas été admise dans le texte que nous avons.

Dioscoride lisait ainsi un passage du 6e livre des Épidémies : Ψυχῆς περὶ παντὸς φροντὶς ἀνθρώποις[15]. Dans nos éditions ce passage est : Ψυχῆς περίπατος, φροντὶς ἀνθρώποις[16] ; et Galien nous apprend que telle est l’ancienne leçon. Ainsi, dans ce cas, la correction de Dioscoride n’a pas été plus admise que précédemment celle d’Artémidore Capiton.

Les exemples que cite Galien des corrections de Dioscoride et d’Artémidore, sont multipliés, et néanmoins il dit qu’il en omet un très grand nombre. Ces corrections sont généralement téméraires et non autorisées, quelquefois elles sont ingénieuses. Je ne rapporterai pas ici toutes celles dont Galien fait mention, me réservant de les noter à leur place, dans la série des variantes que j’ai recueillies ; j’ai voulu seulement montrer de quelle manière on pouvait reconnaître si Artémidore et Dioscoride avaient eu de l’influence sur les copistes qui nous ont transmis le texte des livres hippocratiques. Or, les deux exemples que je viens de mettre sous les yeux du lecteur, et tous les autres que Galien nous a conservés, prouvent que cette influence a été nulle ; que le texte que nous avons, provient, non pas des éditions d’Artémidore et de Dioscoride, mais d’un texte plus général et plus répandu ; que les copistes ne se sont attachés qu’à ce dernier ; que, finalement, les exemplaires des éditions d’Artémidore et de Dioscoride ont complètement péri, et qu’il n’en est pas arrivé de copie jusqu’à nous. Peut-être le blâme dont leurs travaux ont été l’objet de la part de Galien, a-t-il contribué à un abandon qui a eu pour résultat la destruction de leurs éditions.

Deuxième question. — Galien a commenté un certain nombre de livres hippocratiques, et, dans ce commentaire, il suit un texte qu’il explique. De temps en temps il signale des divergences que présentaient, dit-il, certains exemplaires. Ces leçons qui s’écartent du texte adopté par Galien se retrouvent-elles dans nos éditions ?

On lit dans Galien, commentaire sur le 46e aphorisme de la 4e section[17] : « La fin de cet aphorisme est écrite de deux manières : dans quelques exemplaires, comme mon texte le présente : ἢν δὲ μή τι τῶν ξυμφερόντων ἐκκρίνηται. Dans quelques autres la négation manque, et le membre de phrase est ainsi qu’il suit : ἢν δὲ τι τῶν ξυμφερόντων ἐκκρίνηται. » Si nous recourons à nos imprimés, nous y trouvons la négation μὴ comme dans le texte suivi par Galien.

Le même auteur dit, au sujet de l’aphorisme 40 de la 4e section[18] : « Quelques-uns écrivent cet aphorisme ainsi : Ἱδρὼς πολὺς ἐξ ὑπνοῦ γιγνόμενος ἀνευ φανερᾶς αἰτίας. D’autres écrivent : « Ἄνευ τινὸς αἰτίης ἑτέρης. » La première leçon, qui est celle du texte de Galien, est aussi celle de nos imprimés.

Galien, dans son commentaire sur l’aphorisme 35 de la 4e section, dit[19] : « Quelques-uns mettent le 31e jour, et d’autres le 34e. » Dans son texte on ne trouve que le 34e ; dans nos imprimés on trouve à la fois le 31e et le 34e.

Il dit encore, dans le commentaire du 14e aphorisme de la 4e section[20] : « Quelques-uns écrivent ναυτίη au lieu de ναυτιλίη. » Dans le texte de Galien et dans nos imprimés, il y a ναυτιλίη.

Galien, dans son commentaire sur le Pronostic, présente le texte du passage relatif aux sueurs, de cette façon[21] : Κάκιστοι δὲ οἱ ψυχροί τε καὶ μοῦνον περὶ τὴν κεφαλὴν γινόμενοι, καὶ τὸ πρόσωπον, καὶ τὸν αὐχένα. Οὗτοι γὰρ ξὺν μὲν ὀξεῖ πυρετῷ θάνατον προσημαίνουσι, ξὺν δὲ πρηϋτέρῳ μῆκος νούσου· καὶ οἱ κατὰ πᾶν τὸ σῶμα ὡσαύτως γινόμενοι τοῖσι περὶ τὴν κεφαλήν. Οἱ δὲ κεγχροειδέες καὶ μοῦνον περὶ τὸν τράχηλον γινόμενοι, πονηροί. Οἱ δὲ μετὰ σταλαγμῶν, καὶ ἀτμίζοντες, ἀγαθοὶ. Κατανοεῖν δὲ χρὴ τὸ σύνολον τῶν ἱδρώτων· γίνονται γὰρ οἱ μὲν δι’ ἔκλυσιν σωμάτων, οἱ δὲ συντονίην φλεγμονῆς. Tout cela est parfaitement conforme à nos éditions imprimées ; on ne lit pas autrement dans Froben ou dans Foes. Mais Galien, dans son commentaire, n’interprète ce passage que jusqu’à οἱ δὲ κεγχροειδέες exclusivement. Il ne donne aucune explication sur le reste, et il ajoute : « À la suite de ce que je viens d’expliquer, il y a quelque chose d’écrit sur les sueurs ; mais cela ne se trouve pas dans tous les exemplaires ; aussi quelques-uns ont-ils eu raison de supprimer ces lignes, et cet exemple a été suivi par Artémidore et Dioscoride. » Ainsi, encore ici, le texte de nos éditions imprimées est conforme à un certain texte que Galien avait sous les yeux, qu’ici même il condamne, et qui ne s’en est pas moins perpétué jusqu’à nous. Le texte des autres exemplaires mentionnés par Galien n’est pas le nôtre. À ce propos, Galien remarque que, au lieu de : οὗτοι γὰρ ξὺν μὲν ὀξεῖ πυρετῷ θάνατον προσημαίνουσι, ξὺν δὲ πρηϋτέρῳ μῆκος νούσου, Dioscoride lisait : Οὗτοι γὰρ θάνατον σημαίνουσι, ἢ μῆκος νόσου. Galien ne blâme pas cette leçon, il se contente de faire observer que, bien que plus brève que la précédente, elle présente le même sens. Mais elle est étrangère au texte qu’ont suivi nos éditions imprimées. Autre exemple, que j’ai noté ici en passant, quoiqu’il appartienne à la question précédente.

Ainsi, en résumé, les rapprochements que je viens de mettre sous les yeux du lecteur, prouvent qu’il y avait dans l’antiquité un texte de la Collection hippocratique, généralement suivi ; que c’est à la reproduction de ce texte que les copistes se sont surtout attachés ; qu’après la découverte de l’imprimerie, les premiers éditeurs, héritiers naturels des anciens copistes, l’ont recueilli fidèlement, et qu’il figure aujourd’hui dans nos livres imprimés.

C’est dans ses commentaires, riches de tant de savoir, que Galien nous a fourni ces renseignements intéressants ; il est même possible de noter quelques circonstances de plus sur l’état du texte de la Collection hippocratique dans l’antiquité.

On a vu par ce qui précède que le texte adopté par Galien pour son commentaire est généralement conforme à celui que nos éditions imprimées représentent ; cependant cette conformité n’est pas absolue, et j’ai relevé quelques différences qui prouvent que l’édition suivie par Galien, quoique se rapprochant beaucoup de celle de nos livres imprimés, n’est pas identiquement la même. Galien, dans son commentaire sur les Aphorismes, lit l’aphorisme 42 de la 4e section de la manière suivante[22] : Πυρετοὶ ὁκόσοι μὴ διαλείποντες κτλ. ; et, alléguant ailleurs[23] cet aphorisme, il le cite dans les mêmes termes. Or, dans nos livres imprimés, on lit οἱ πυρετοὶ, avec l’article de plus ; le reste est semblable. L’aphorisme 35 de la 4e section est, dans le texte de Galien : ἱδρῶτες πυρεταίνοντι[24]. Dans nos éditions imprimées on lit πυρεταίνουσιν au lieu de πυρεταίνοντι. Ces deux variétés de lecture se trouvent aussi dans certains manuscrits : οἱ manque dans les manuscrits 2255 et 2219 de la Bibliothèque Royale de Paris ; et πυρεταίνοντι est dans les manuscrits 1297, 2219 et 2256. Dans son commentaire sur le 1er livre des Épidémies, il lit un passage relatif aux urines ainsi qu’il suit : Οὐδὲ καθιστάμενα, οὐδὲ ὑφιστάμενα, ἢ σμικρὰ, καὶ ὠμὰ καὶ κακὰ, τὰ δὲ ὑφιστάμενα καὶ κάκιστα ταῦτα πάντα[25]. On lit de même dans le manuscrit 2235, excepté la fin qui est : Καὶ τὰ ὑφιστάμενα· κάκιστα ταῦτα πάντων. Mais nos livres imprimés ont : Οὐδὲν καθιστάμενα, οὐδ' ὑφιστάμενα, οὐδὲ πεπαινόμενα, ἢ σμικρὰ, καὶ κακὰ, καὶ ὠμὰ τὰ ὑφιστάμενα· κάκιστα δὲ ταῦτα πάντα. On voit, entre ces deux textes, quelques différences dignes d’être notées.

Je n’irai pas plus loin dans cette comparaison du texte suivi par Galien et du texte suivi par nos éditions imprimées ; elle suffit pour montrer que ces deux textes, quoique très voisins, offrent cependant des divergences, qui prouvent que l’édition antique que Galien avait sous les yeux n’est pas l’édition antique qui a servi d’original aux manuscrits copiés dans nos livres imprimés.

Troisième question. — J’ai rappelé que Galien citait souvent, à côté de la leçon qu’il adopte, des leçons, souvent très divergentes, qu’il dit se trouver dans d’autres exemplaires que celui qu’il suit. J’ai montré aussi que dans nos éditions imprimées ces leçons divergentes n’ont pas été admises. Mais ne nous en reste-il rien, et de ces exemplaires (ἀντίγραφα), dont Galien fait souvent mention, n’est-il arrivé jusqu’à nous aucune copie ? Galien, dans son Commentaire sur le livre des Humeurs, explique un passage difficile qui est ainsi conçu dans son texte : Οἱ ὕποπτοι τόποι ὑποδεξάμενοι πόνῳ ἢ βάρει ἢ ἄλλῳ τινὶ ῥύονται, ἄλλοισιν αἱ κοινωνίαι[26]. Ce texte est conforme à celui de nos éditions imprimées. Galien ajoute qu’il est écrit autrement par Rufus d’Éphèse, autrement par Sabinus, autrement encore par Artémidore, surnommé Capiton[27]. Sabinus avait formé une seule phrase de ce passage. Artémidore avait écrit ἢ ἄλλοισι κατὰ τὰς κοινωνίας. La leçon de Sabinus étant une affaire de ponctuation, les manuscrits ont peu d’autorité sur ce point. Quant à celle d’Artémidore Capiton, on n’en trouve de traces ni dans nos éditions imprimées ni dans les manuscrits que j’ai pu consulter.

Il n’en est pas de même de celle de Rufus. Rufus dit qu’il avait trouvé dans les anciens manuscrits : Ἄλλου τόπου τόποι ὑποδεξάμενοι ἢ πόνῳ ἢ ἄλλῳ τινὶ ῥύονται· ἀλλ’ οἷαι κοινωνίαι[28]. Cette leçon ne se lit ni dans nos éditions imprimées, ni dans les manuscrits que j’ai consultés, excepté dans le manuscrit 2255, où le texte se rapproche beaucoup de la leçon de Rufus. En effet, ce manuscrit porte : ἂλλου τόπου οἱ τόποι οὗτοι δεξάμενοι ἢ πόνῳ ἢ βάρει ἢ ἄλλῳ τῳ ῥύονται, ἄλλοισιν αἱ κοινωνίαι. Il est évident que le manuscrit 2253 représente ici un de ces anciens exemplaires où Rufus avait lu la variante qu’il avait rapportée. Ce manuscrit ne contient malheureusement qu’un assez petit nombre des livres de la Collection hippocratique, mais il me serait facile de réunir ici une foule de leçons, quelques-unes très importantes, lesquelles s’écartent considérablement du texte de nos imprimés ; et notez qu’elles n’ont rien de commun avec les corrections d’Artémidore Capiton et de Dioscoride.

Il me paraît donc que le manuscrit 2253 est le représentant de ces antiques exemplaires que Rufus avait consultés ; et, à cause des différences grandes et importantes qu’il présente en plusieurs endroits avec le texte ordinaire, je le rapproche de ces autres exemplaires que Galien cite fréquemment et qu’il met en regard du texte suivi par lui dans ses commentaires.

Galien, après avoir rapporté les leçons de Rufus, d’Artémidore et de Sabinus, ajoute : « Quant à nous, ayant déjà expliqué le sens, nous n’avons rien de plus à dire sur la lecture ancienne de ce passage[29]. » On pourrait croire par là qu’il attache peu d’importance à l’assertion de Rufus, qui disait avoir trouvé la leçon par lui adoptée, dans des exemplaires anciens. Mais, puisqu’il est vrai que le manuscrit 2253 présente une leçon voisine de celle de Rufus, il faut admettre ou que ce manuscrit a été copié d’après une édition, faite par Rufus, des œuvres d’Hippocrate, ou qu’il a été copié d’après quelqu’un de ces anciens exemplaires allégués par Rufus comme son autorité. Or, cette dernière opinion me paraît de beaucoup la plus probable ; car le texte de 2253, quoique ressemblant à celui de Rufus, présente cependant des différences, et ces différences, ne permettant pas de croire que ce texte ait été copié sur celui de Rufus, annoncent que nous avons, dans la leçon du manuscrit 2253, une très vieille lecture que Rufus avait modifiée lui-même ou dont il avait trouvé une variante. Ces différences prouvent encore que la leçon du 2253 n’a pas été prise par le copiste dans le commentaire de Galien sur le livre des Humeurs, ni, de là incorporée dans le manuscrit ; supposition qui d’ailleurs serait démentie par l’étude du manuscrit 2255, lequel, présentant de très notables divergences avec le texte ordinaire de nos imprimés, en présente par conséquent avec le texte, peu différent, qui a été adopté par Galien.

Ce détail donne un intérêt et une importance particulière au manuscrit 2553, lequel se trouve ainsi, dans les bibliothèques modernes, le représentant d’un ancien exemplaire de la bibliothèque de Rufus, homme, dit Galien, qui s’efforçait toujours de conserver les anciennes leçons[30].

En résumé, il résulte de tout ce qui vient d’être exposé et discuté dans ce paragraphe, 1o que, dans l’antiquité, il y avait un texte latin de la Collection hippocratique lequel paraît avoir été plus généralement adopté ; 2o que ce texte est, au fond, celui sur lequel Galien a composé ses commentaires, et celui qui a été reproduit par la plupart des copistes pendant le moyen âge, et, de là, dans nos éditions imprimées ; 3o que cependant le texte de nos éditions et celui qui a été suivi par Galien, présentent quelques diversités qui, sans être très considérables, annoncent deux éditions antiques mais peu différentes du texte de la Collection hippocratique, et que celle qui a été transcrite par les copistes du moyen âge et par nos éditions imprimées, n’est pas celle que Galien avait sous les yeux ; 4o que les éditions de Dioscoride et d’Artémidore n’ont laissé aucune trace dans les textes qui sont arrivés jusqu’à nous ; 5o qu’à côté du texte sur lequel Galien travaillait quand il rédigeait ses commentaires, à côté du texte très semblable à celui-là qui est reproduit dans nos livres imprimés, à côté des éditions d’Artémidore et de Dioscoride, il se trouvait des exemplaires qui contenaient des différences de lecture importantes et très notables, et que de ces exemplaires nous avons un représentant dans le manuscrit 2253.


§ III.
Notice des manuscrits de la Collection hippocratique.

Les manuscrits, étant arrivés, par une transmission directe, de main en main et de copiste en copiste, depuis la haute antiquité jusqu’au temps présent, sont les pièces originales et authentiques qui servent nécessairement de base à l’édition originale d’un auteur ancien. Tant que toutes les variantes qu’ils offrent avec les éditions imprimées, n’ont pas été recueillies minutieusement et publiées, il faut toujours que la critique y aille demander des rectifications, des corrections, des conjectures. C’est à cause de leur indispensable utilité que j’en donne ici une notice quelque peu détaillée. Cette notice ne comprend que les manuscrits de la Bibliothèque Royale de Paris ; j’ai pu les consulter à loisir, grâce à l’esprit libéral qui préside à ce grand établissement, et à la bienveillante complaisance des hommes savants qui le dirigent.

J’ai rangé les manuscrits, en commençant par les plus anciens, d’après l’ordre chronologique, c’est-à-dire, d’après le siècle que leur écriture annonce. Pour cela j’ai suivi les indications que les bibliothécaires ont placées en tête de chaque volume. Là où ces indications n’ont pas porté l’âge du manuscrit, je n’ai pas essayé d’y suppléer, étant trop peu versé dans la paléographie pour le faire avec quelque sureté. Les numéros sont ceux que les manuscrits ont dans le catalogue de la Bibliothèque Royale.

Xe SIÈCLE.
No 2253.

Galeni varia opuscula quorum index præponitur.

Codex membranaceus decimo sæculo scriptus. in-4o.

Ce volume, qui porte le nom de Galien, ne contient de cet auteur qu’une portion du traité sur l’Usage des parties. On n’y trouve pas non plus la table annoncée. Les pages ne sont pas numérotées. Tout le reste est de la Collection hippocratique, et renferme :

Κῳακαὶ προγνώσεις. Les Prénotions de Cos, incomplètes dans presque tous les manuscrits, sont complètes dans celui-ci.

Περὶ πτισάνης.

Περὶ χυμών.

Περὶ ὑγρῶν χρήσιος.

Ἐπιβώμιος.

Περὶ τέχνης.

Περὶ φύσιος ἀνθρώπου. Sous ce titre est compris aussi l’opuscule περὶ διαίτης ὑγιεινῆς, qui, dans l’antiquité, était le plus souvent réuni au livre de la Nature de l’homme.

Περὶ φυσών.

Περὶ τόπων τῶν κατ’ ἄνθρωπον.

Περὶ ἀρχαίης ἰητρικῆς.

Ἐπιδημιῶν α′. Le premier livre des Épidémies est, sans interruption, suivi de la première phrase du 5e livre. Mais là le copiste s’est arrêté brusquement, probablement parce que l’original était mutilé en ce point ; et, fatigué de sa besogne, il a témoigné ainsi sa satisfaction de l’avoir achevée : Ἀμήν, τέλος σὺν Θεῷ τῆς δέλτου.

Ὡσπερ ξένοι χαίρουσιν ἰδεῖν πατρίδα, οὕτως καὶ οἱ γράφοντες βιβλοίου (sic) τέλος. Δόξα τῷ δείξαντι τὸ φῶς. Ἀμήν. Τέλος σὺν Θεῷ τοῦ α′ λόγου Ἐπιδημιῶν.

N° 2142

Codex chartaceus, in-4o, decimi quarti sæculi ; Hippocratis opera, præfixo ad illa dictionario alphabetico.

Ce manuscrit est de deux mains, dont l’une est beaucoup plus ancienne que l’autre. La plus ancienne m’a paru avoir une grande analogie avec celle du manuscrit précédent ; la plus récente est sans doute du 14e siècle. J’ai noté de laquelle des deux mains est chaque traité.

Ἱπποκράτους ἅπαντα.

Λεξικὸν Γαληνοῦ, f. 1, recto ; main récente.

Ἱπποκράτους γένος, f. 12, recto ; id.

Ὅρκος, f. 12, verso ; id.

Νόμος, f. 13, recto ; id.

Περὶ τέχνης, f. 13, verso ; id.

Περὶ ἀρχαίης ἰητρικῆς, f. 17, recto ; id.

Παραγγελίαι, f. 25, verso ; id.

Περὶ εὐσχημοσύνης, f. 25, verso ; id.

Περὶ φύσιος ἀνθρώπου, f. 28, recto ; id. L’opuscule Περὶ διαίτης ὑγιεινῆς ne fait qu’un avec le livre de la Nature de l’homme.

Περὶ γονῆς καὶ παιδίου φύσεως, f. 34, recto ; id.

Περὶ φύσιος παιδίου, f. 36, recto ; id.

Περὶ ἄρθρων, f. 44, verso ; main ancienne sauf quelques feuillets.

Περὶ χυμῶν, f. 82, recto ; main ancienne.

Περὶ τροφῆς, f. 86, verso ; id.

Περὶ ἑλκῶν, f. 89, verso ; id.

Περὶ ἱερῆς νόσου, f. 97, recto ; id.

Περὶ νούσων, quatre livres, f. 107, verso ; id.

Περὶ παθῶν, f. 183, recto ; id.

Περὶ τῶν ἐντὸς παθῶν, f. 198, verso ; id.

Περὶ διαίτης, trois livres, f. 231 ; id. Le 3e livre est intitulé διαιτητικὸς γ′.

Περὶ ἐνυπνίων, f. 268, verso ; id.

Περὶ ὄφιος, f. 272, verso ; id.

Περὶ κρισίμων, f. 274, verso ; id.

Ἀφορισμοί, f. 277, recto ; id.

Προγνωστικόν, f. 292, recto ; id.

Περὶ διαίτης ὀξέων, f. 302, verso ; main ancienne jusqu’au folio 309 ; à partir de là, tout le reste du manuscrit est de la main récente.

Περὶ φυσῶν, f. 319, recto.

Μοχλικόν, f. 322, recto.

Περὶ ὀστέων φύσιος, f. 328, verso.

Περὶ ἀγμῶν, f. 355, recto.

Κατ' ἰητρεῖον, f. 347, recto.

Περὶ ἐγκατατομῆς ἐμβρύου, f. 350, verso. Commencement : Περὶ δὲ τῶν μὴ κτλ..

Περὶ γυναικείων, deux livres, f. 341, recto.

Περὶ ἀφόρων, f. 406, verso.

Περὶ ἐπικυήσιος, f. 415, verso.

Περὶ ἑπταμήνου, 420, recto.

Περὶ ὀκταμήνου, f. 422, recto.

Περὶ παρθενίων, f. 425, verso.

Περὶ γυναικείης φύσιος, f. 424, recto.

Περὶ ἐγκατατομῆς παιδίου, f. 441, recto. Commencement : Ἐγκατατομὴν κτλ.

Προῤῥητικός, deux livres, f. 442, recto.

Περὶ συρίγγων, f. 456, recto.

Περὶ αἱμοῤῥοΐδων, f. 458, recto

Κῳακαὶ προγνώσεις, f. 459, recto ; elles sont incomplètes.

Ἐπιδημίαι, sept livres, f. 466, recto.

Ἐπιστολαί, f. 530, recto.

Ἐπιβώμιος, f. 540, recto.

Πρεσβευτικός, f. 540, recto.

Ψήφισμα, f. 544, verso.

Ἐπιστολαὶ Δημοκρίτου, f. 544, verso.

XIIe SIÈCLE.
No 2228.

Codex partim chartaceus quarti decimi sæculi, partim membranaceus duodecimo sæculo scriptus. In-folio.

Γαληνοῦ ἐκ τοῦ Προγνωστικοῦ Ἱπποκράτους, f. 66. Ceci est dans la partie qui est en papier.

Θεοφίλου φιλοσόφου ἐξήγησις εἰς τοὺς Ἀφορισμοὺς Ἱπποκράτους, f. 95. Ceci est en papier jusqu’au folio 120, où le parchemin commence à l’aphorisme : Νοσημάτων ὁκόσων ἀρχομένων ἣν χολὴ μέλαινα ἣ ἅνω ἣ κάτω ὑπέλθοι, θανάσιμον.

No 2301.

Codex membranaceus duodecimo sæculo scriptus. Très petit format.

Ἱπποκράτης Κῷος Πτολεμαίῳ βασιλεῖ χαίρειν, p. 124. Cette lettre commence ainsi : Τῆς σῆς ὑγείας ὦ βασιλεῦ…

XIIIe SIÈCLE.
No 396.

Codex bombycinus tertio decimo sæculo scriptus. Très petit format.

Προοίμιον τοῦ Προγνωστικοῦ Ἱπποκράτους, p. 460.

Τοῦ Ἱπποκράτους εἰς τὰς ἡλικιώσεις τοῦ ἀνθρώπου, p. 707. Ce fragment, qui commence ainsi : ἑπτά εἰσιν ὧραι, est le même fragment du traité des Semaines, que celui qui a été cité par Philon le Juif.

XIVe SIÈCLE.
No 2141. In-folio.

Codex chartaceus scriptus circa annum 1545, variâ manu.

Ce manuscrit contient : deux feuillets déchirés où il est question des urines ; un index de chapitres imparfait et mutilé ; un lexique des mots d’Hippocrate, lequel est un abrégé de celui de Galien ; une table des principaux traités qui sont renfermés dans ce volume ; le préambule du Glossaire de Galien, et deux figures coloriées, sur parchemin, qui représentent l’une Hippocrate, et l’autre Alexius Apocaucus, qui fut grand duc dans l’empire de Constantinople, et qui est cité par Actuarius.

Au haut du folio 12, en encre rouge et de la main qui a écrit le manuscrit : Ὦ Χριστὲ, βοήθει μοι τῷ σῷ δούλῳ Ἀλεξίῳ τῷ Πυροπούλῳ.

Ἱπποκράτους γένος καὶ βίος κατὰ Σωρανόν.

Ὅρκος, f. 13.

Νόμος, id.

Περὶ τέχνης, f. 13, verso,

Περὶ ἀρχαίης ἰητρικῆς, f. 17.

Παραγγελίαι, f. 25.

Περὶ εὐσχημοσύνης, f. 27.

Περὶ φύσιος ἀνθρώπου, f. 29. Sous ce titre est compris l’opuscule Περὶ διαίτης ὑγιεινῆς.

Περὶ γονῆς, f. 34, verso.

Περὶ φύσιος παιδίου, verso.

Περὶ ἄρθρων, f. 44, verso.

Περὶ χυμῶν, f. 71.

Περὶ τροφῆς, f. 74.

Περὶ ἑλκῶν, f. 75, verso.

Περὶ ἱερῆς νούσου, f. 80.

Περὶ νούσων, quatre livres, f. 85.

Περὶ παθῶν, f. 127, verso.

Περὶ ἐντὸς παθῶν, f. 138, verso.

Περὶ διαίτης, trois livres, f. 158, verso.

Περὶ ἐνυπνίων, f. 183, verso.

Περὶ ὄψιος, f. 186, verso.

Περὶ κρισίμων, f. 187. Il y a deux folios 187.

Ἀφορισμοί, f. 188, verso.

Προγνωστικόν, f. 208.

Περὶ διαίτης ὀξέων, f. 215.

Περὶ φυσῶν, f. 228.

Μοχλικόν, f. 231, verso.

Περὶ ὀστέων φύσιος, f. 236.

Περὶ ἀγμῶν, f. 240.

Κατιητρεῖον (sic), f. 250, verso.

Περὶ ἐγκατατομῆς ἐμβρύου, f. 252, verso. En voici le commencement (car il y a deux fragments de ce titre) : Περὶ δὲ τῶν μὴ κατὰ τρόπον κυϊσκομένων.

Περὶ γυναικείων, deux livres, f. 253.

Περὶ ἀφόρων, f. 295.

Περὶ ἐπικυήσιος, f. 302.

Περὶ ἑπταμήνου, f. 306.

Περὶ ὀκταμήνου, f. 308.

Περὶ παρθενικῶν, f. 309.

Περὶ γυναικείης φύσιος, f. 309, verso.

Περὶ ἐγκατατομῆς παιδίου, f. 323. En voici le commencement : Έγκατατομὴν παιδίου ποιήσεις οὕτως.

Προῤῥητικὸν (sic) λόγος, f. 323, verso.

Περὶ συρίγγων, f. 335.

Περὶ ἁιμοῤῥοΐδων, f. 337.

Κωαχα προγνώσεις, f. 338. Il en manque une grande partie.

Ἐπιδημιῶν, sept livres, f. 343, verso.

Ἐπιστολαὶ, dix-huit lettres, f. 390.

Ἐπιβώμιος, f. 396.

Πρεσβευτικός, f. 396, incomplet.

No 2141. In-folio.

Codex chartaceus majoris formæ, littera haud antiqua sat eleganti scriptus.

Ce manuscrit a été copié sur le même original que le no précédent ; la collation me l’a fait voir ; c’est pour cela que je l’ai placé ici, quoique l’âge n’en soit pas indiqué.

Ἱπποκράτους λεξικὸν κατ’ ἀλφάβητον, f. 1.

Πίναξ, f. 7, verso.

Ἱπποκράτους γένος καὶ βίος κατὰ Σωρανόν, f. 8.

Ὅρκος, f. 8, verso.

Νόμος, f. 8, verso.

Περὶ τέχνης, f. 9.

Περὶ ἀρχαίης ἰητραικῆς, f. 11, verso.

Παραγγελίαι, f. 16, verso.

Περὶ εὐσχημοσύνης, f. 18.

Περὶ φύσιος ἀνθρώπου, f. 20, y compris le Περὶ διαίτης ὑγιεινῆς.

Περὶ γονῆς., f. 25, verso.

Περὶ φύσιος παιδίου, f. 27, verso.

Περὶ ἄρθρων, f. 35.

Περὶ χυμῶν, f. 57, verso.

Περὶ τροφῆς, f. 59, verso.

Περὶ ἑλκῶν, f. 62.

Περὶ ἱερῆς νόσου, f. 65, verso.

Περὶ νούσων, quatre livres, f. 70, verso.

Περὶ παθῶν, f. 109.

Περὶ ἐντὸς παθῶν, f. 117, verso.

Περὶ διαίτης, trois livres, f. 136.

Περὶ ἐνυπνίων, f. 154, verso.

Περὶ ὅψιος, f. 157, verso.

Περὶ κρισίμων, f. 158.

Ἀφορισμοί, f. 159, verso.

Προγνωστικόν, f. 167.

Περὶ διαίτης ὀξέων, f. 172.

Περὶ φυσῶν, f. 184.

Μοχλικόν, f. 186, verso.

Περὶ ὀστέων φύσιος, f. 191, verso.

Περὶ ἀγμῶν, f. 194, verso.

Κατ’ ἰητρεῖον, f. 205.

Περὶ ἐγκατατομῆς ἐμβρύου, f. 207. Commencement : Περὶ δὲ τῶν μὴ κτλ.

Περὶ γυναικείων, deux livres, f. 207, verso.

Περὶ ἀφόρων, f. 248.

Περὶ ἐπικυήσιος, f. 254.

Περὶ ἑπταμήνου, f. 257, verso.

Περὶ ὀκταμήνου, f. 259.

Περὶ παρθενίων, f. 260.

Περὶ γυναικείης φύσιος, f. 260, verso.

Περὶ ἐγκατατομῆς παιδίου, f. 273, verso. Commencement : Ἐγκατατομὴν κτλ.

Προῤῥητικόν, deux livres, f. 274.

Περὶ συρίγγων, f. 285, verso.

Περὶ αἱμοῤῥοΐδων, f. 287, verso.

Κῳακαὶ προγνώσεις, f. 288, verso, incomplètes.

Επιδημιών, sept livres, f. 293.

Έπιστολαί, f. 339.

Έπιβώμιος, f. 346.

Πρεσβευτικός, f. 346.

Nos 2255 et 2254.

Ces deux volumes sont la suite l’un de l’autre ; le no 2255 est le premier, et le no 2254 est le second.

No 2255. — Codex chartaceus quarti decimi sæculi, sat bonæ notæ, licet non admodum antiquus.

C’est un volume petit in-4o de 395 feuillets. Le copiste a écrit en tête : Τὸ παρὸν βιβλίον περιέχει Ἱπποκράτους λόγους λθ′, ὧν τὸν κατάλογον εὑρήσις ἐν τῷ τέλει τοῦ βιβλίου. Ἄρχονται δὲ ἐξ ἀρχῆς, καὶ τελειοῦνται εἰς τὸν Περὶ προγνώσεως λόγον. Ἐν δὲ τῇ ἀρχῇ τοῦ βιβλίου τούτου ἔστι τις πίναξ ὅπως ἂν εὐχερῶς εὕροι τις τὰς παρ’ αὐτῷ ἀσθενειῶν φυσικάς τε καὶ διαιτητικὰς μεθόδους. Ἔτι δὲ ἔστι μετ’ αὐτὸν καὶ Γαληνοῦ ἐξήγησις τῶν παρ’ Ἱπποκράτους γλωσσῶν· καὶ βίος Ἱπποκράτους κατὰ Σωρανόν. Ἔστι δὲ τόμος προῶτος.

Πίναξ. Cette table est très détaillée, et mérite tous les éloges que le copiste vient de lui donner.

Γαληνοῦ τοῦ Ἱπποκράτους γλωσσῶν ἐξήγησις.

Ὅρκος.

Νόμος.

Περὶ τέχνης.

Περὶ ἀρχαίης ἰητρικῆς.

Παραγγελίαι.

Περὶ εὐσχημοσύνης.

Περὶ φύσιος ἀνθρώπου, y compris le Περὶ διαίτης ὑγιεινῆ.

Περὶ γονῆς.

Περὶ φύσιος παιδίου.

Περὶ ἄρθρων.

Περὶ χυμῶν.

Περὶ τροφῆς.

Περὶ ἑλκῶν.

Περὶ τῆς ἱερῆς νόσου.

Περὶ νούσων, quatre livres.

Περὶ παθῶν.

Περὶ τῶν ἐντὸς παθῶv.

Περὶ διαίτης, trois livres. Le 3e livre est intitulé : Διαιτητικὸς τρίτος.

Περὶ ἐνυπνίων.

Περὶ ὄψιος.

Περὶ κρισίμων ἡμερῶν.

Περὶ ἰητροῦ.

Περὶ σαρκῶν.

Περὶ ὀδοντοφυΐας.

Περὶ ἀνατομῆς.

Περὶ καρδίης.

Περὶ άδένων.

Περὶ τόπων τῶν κατ’ ἄνθρωπον.

Περὶ ἀέρων, ὑδάτων τε καὶ τόπων.

Περὶ ὑγρῶ χρήσιος.

Περὶ κρίσεως.

Ἀφορισμοί,

Προγνωστικόν.

Περὶ τών εν κεφαλῇ τρωμάτων.

Περὶ προγνώσεως ἐτῶν. Ceci est un fragment, mis hors de sa place, du traité des Airs, des Eaux et des Lieux, et un indice de la manière dont il arrivait aux copistes de déranger l’ordre d’un livre et de faire de nouveaux traités.

No 2254. — Codex Chartaceus eadem manu scriptus.

Même format que le précédent ; 587 feuillets.

Le copiste y a mis l’avertissement suivant : Τὸ παρὸν βιβλίον περιέχει Ἱπποκράτους λόγους κη′ ἀρχόμενος ἀπὸ Διαίτης τῶν ξέων, ὅς ἐστι λόγος μ′, κατὰ τὴν διαίρεσιν τῶν ἐνθάδε λόγων, καὶ τελειοῦνται ἐπὶ τῶν Ἐπιδημιῶν τὸ ἕβδομον. Ἔστι δὲ ὁ κατάλογος αὐτῶν γεγραμμένος ἐν τῷ τέλει τοῦ βιβλίου. Ἐν δὲ τῇ ἀρχῇ τοῦ βιβλίου ἐστὶ ὁ λοιπὸς πίναξ ὅπως ἂν εὕροις ῥᾷστα τὰς παρ’ Ἱπποκράτει φυσικὰς ἀσθενείας, καθ’ ἃ εἰρήκαμεν ἐν τῷ α′ τόμῳ· οὗτος δέ ἐστιν ὁ δεύτερος. Εἰσὶ δὲ καὶ ἐπιστολαὶ αὐτοῦ.

Πίναξ, f. 1.

Περὶ διαίτης ὀξέων, f. 12.

Περὶ φυσών, f. 55, verso.

Μοχλικόν, f. 41.

Περὶ ὀστέων φύσιος, f. 51.

Περὶ ἀγμῶν, f. 57.

Κατ’ ἰητρεῖον f. 78.

Περὶ ἐγκατατομῆς ἐμβρύου, f. 82, verso. Commencement : Περὶ δὲ τῶν μὴ κτλ.

Περὶ γυναικείων, deux livres, f. 83.

Περὶ ἀφόρων, f. 158, verso.

Περὶ ἐπικυήσιος, f. 170, verso.

Περὶ ἑπταμήνων, f. 177, verso.

Περὶ ὀκταμήνων, f. 180, verso.

Περὶ παρθενίων, f. 182, verso.

Περὶ της γυναικείας φυσιος, f. 183.

Περί ἐγκατατομῆς παιδίου, f. 206, verso. Commencement : Ἐγκατατομὴν κτλ.

Προῤῥητικὸς λόγος, deux livres, f. 207, verso.

Περὶ συρίγγων, f. 251, verso.

Περὶ αἱμοῤῥοΐδων, f. 254, verso.

Κῳακαὶ προγνώσεις, f. 236.

Ἐπιδημιῶν sept livres, f. 256, verso.

Ἐπιστολαί, f. 363.

Ce manuscrit, en deux tomes, est le plus complet que la Bibliothèque Royale de Paris renferme. On y trouve plusieurs traités qui manquent dans tous ou presque tous les autres.

No 2140. In-folio.

Codex non oranino vetus, sat bonæ notæ, quarto decimo sæculo scriptus.

Ἱπποκράτους λεξικόν, f. 1. C’est un abrégé de celui de Galien.

Περὶ Ὅρκος, f. 8.

Νόμος, f. 8, verso.

Περὶ τέχνης, f. 10, verso.

Περὶ ἀρχαίης ἰητρικῆς, f. 13.

Παραγγελίαι, f. 19.

Περὶ εὐσχημοσύνης, f. 20, verso.

Περὶ φύσιος ἀνθρώπου, f. 22, verso, y compris l’opuscule Περὶ διαίτης ὑγιεινῆς.

Περὶ γονῆς, f. 28.

Περὶ φύσιος παιδίου, f. 30.

Περὶ ἄνθρων, f. 38.

Περὶ χυμῶν, f. 62, verso.

Περὶ τροφῆς, f. 65.

Περὶ ἑλκῶν, f. 67.

Περὶ ἱερῆς νόσου, f. 71.

Περὶ νούσον, quatre livres, f. 75, verso.

Περὶ παθῶν, f. 117.

Περὶ τῶν ἐντὸς παθῶν, f. 126.

Περὶ διαίτης, trois livres, f. 146.

Περὶ ἐνυπνίων, f. 169.

Περὶ ὄψιος, f. 171, verso.

Περὶ κρισίμων, f. 172, verso.

Ἀφορισμοί, f. 174.

προγνωστικόν, f. 184.

διαίτης ὀξέων, f. 191.

φυσῶν, f. 206.

Μοχλικόν, f. 209.

Περὶ ὀστέων φύσιος, f. 216.

Περὶ ἀγμῶν, f. 220.

Κατ’ ἰητρεῖον, f. 234.

Περὶ ἐγκατατομῆς ἐμβρύου, f. 237. Commencement : Περὶ δὲ τῶν μὴ κτλ.

Περὶ γυναικείων, deux livres, f. 238.

Περὶ άφορων, f. 291, verso.

Περὶ ἐπικυήσιος, f. 300.

Περὶ ἑπταμήνου, f. 304.

Περὶ ὀκτομήνου, f. 306.

Περὶ παρθενίων, f. 307.

Περὶ γυναικείης φύσιος, f. 308.

Περὶ ἐγκατατομῆς παιδίου, f. 323, verso. Commencement : Ἐγκατατομὴν κτλ.

Προῤῥητικόν, deux livres, f. 324, verso.

Περὶ συρίγγων, f. 338, verso.

Περὶ αἱμοῤῥοΐδων, f. 340, verso.

Κῳακαὶ προγνώσεις, f. 342, verso. Mutilé au même endroit que dans les autres manuscrits.

Ἐπιδημιών, sept livres, f. 349.

Ἐπιστολαὶ, f. 414.

Ψήφισμα, f. 423.

Ἐπιβώμιος, f. 424.

Le discours de Thessalus intitulé Πρεσβευτικὸς manque.

No 2143. In-folio.

Codex chartaceus quarti decimi sæculi. Hippocratis opera ; libri sexaginta ; initie index operum et lexicon hippocraticum ordine alphabetico.

Λεξικὸν, f. 1.

Ἱπποκράτους γένος καὶ βίος, f. 10.

Ὅρκος, f. 11.

Νόμος, f. 11, verso.

Περὶ τέχνης, f. 12.

Περὶ ἀρχαίης ἰητρικῆς, f. 15, verso.

Παραγγελίαι, f. 21, verso.

Περὶ εὐσχημοσύνης, f. 23.

Περὶ φύσιος ἀνθρώπου, f. 25 ; y compris l’opuscule Περὶ διαίτης ὑγιεινῆς.

Περὶ γονῆς, f. 31.

Περὶ φύσιος παιδίου, f. 32, verso.

Περὶ ἄρθρων, f. 39, verso.

Περὶ χυμῶν, f. 62.

Περὶ τροφῆς, f. 65, verso.

Περὶ ἑλκῶν, f. 67.

Περὶ ἱερῆς νόσου, f. 71, verso.

Περὶ νούσων, quatre livres, f. 76, verso.

Περὶ παθῶν, f. 111, verso.

Περὶ τῶν ἐντός παθῶν, f. 118, verso.

Περὶ διαίτης, trois livres, f. 136.

Περὶ ἐνυπνίων, f. 155, verso.

Περὶ ὄψεως, f. 158.

Περὶ κρισίμων, f. 159.

Ἀφορισμοί, f. 160, verso.

Περὶ Προγνωστικόν, f. 169.

Περὶ διαίτης ὀξέων, f. 175, verso.

Περὶ φυσῶν, f. 192.

Μοχλικόν, f. 195, verso.

Περὶ ὀστέων φύσιος, f. 201, verso.

Περὶ ἀγμῶν, f. 205, verso.

Περὶ Κατ’ ἰητρείον, 219.

Περὶ ἐγκατατομῆς ἐμβρύου, f. 221, verso. Commencement : Περὶ δὲ τῶν μὴ κτλ.

Γυναικείων, deux livres, f. 222.

Περὶ ἀφόρων, f. 267.

Περὶ ἐπικυήσιος, f. 275.

Περὶ ἑπταμήνων, f. 278, verso.

Περὶ ὀκταμήνου, f. 28θ, verso.

Περὶ παρθενίων, f. 281, verso.

Περὶ γυναικείης φύσιος, f. 282.

Περὶ ἐγκατατομῆς παιδίου, f. 298. Commencement : Ἐγκατατομὴν κτλ.

Προῤῥητικός, deux livres, f. 298, verso.

Περὶ συρίγγων, f. 311, verso.

Περὶ αἱμοῤῥοΐδων, f. 314.

Κῳακαὶ προγνώσεις, f. 315, mutilées au même endroit que les autres.

Ἐπιδημιῶν, sept livres, f. 521.

Ἐπιστολαί, f. 575.

À la suite se trouve, sans titre et d’une main différente, un lexique médical qui est un fragment de l’Onomasticon de Pollux.

No 2145. In-folio.

Hippocratis opera, libris sexaginta comprehensa, cum indice et lexico alphabetico. Codex chartaceus quarti decimi sæculi.

Πίναξ, f. 1.

Λεξικόν, f. 2.

Ἱπποκράτους γένος καὶ βίος κατὰ Σωρανόν. 13.

Ὅρκος, f. 14.

Νόμος, f. 14, verso.

Περὶ τέχνης, f. 15.

Περὶ ἀρχαίης ἰητριχῆς, f. 19, verso.

Παραγγελίαι., f. 28, verso.

Περὶ εὐσχημοσύνης, f. 51.

Περὶ φύσιος ἀνθρώπου, f. 54, y compris Περὶδιαίτης ὑγιεινῆς.

Περὶ γονῆς καὶ παιδίου φύσιος, f. 43.

Περὶ φύσιος παιδίου, f. 46, verso.

Περὶ ἄνθρων, f. 58.

Περὶ χυμών, f. 96, verso.

Περὶ τροφής, f. 100, verso.

Περὶ ἑλκῶν, f. 102, verso.

Περὶ ἱερῆς νόσου, f. 108, verso.

Περὶ νούσων, quatre livres, f. 116, verso.

Περὶ παθῶν, f. 175.

Περὶ τῶν ἐντὸς παθῶν, f. 188, verso.

Περὶ διαίτης, trois livres, f. 217.

Περὶ ἐνυπνίων, f. 247, verso.

Περὶ ὄψιος, f. 251, verso.

Περὶ κρισίμων, f. 253.

Ἀφορισμοί, f. 255.

Προγνωστικόν, f. 268, verso.

Περὶ διαίτης οξέων, f. 277, verso.

Περὶ φυσών, f. 298.

Μοχλικόν, f. 303.

Περὶ ὀστέων φύσιος, f. 312.

Περὶ ἀγμῶν, f. 317, verso.

Κατ’ ἰετρεῖον, f. 336, verso.

Περὶ ἐγκατατομῆς ἐμβρύου, f. 340. Commencement : Περὶ δὲ τῶν μὴ κτλ.

Περὶ γυναικείων, deux livres, f. 341.

Περὶ ἀφόρων, f. 409.

Περὶ ἐπικυήσιος, f. 420, verso.

Περὶ ἑπταμήνου, f. 426, verso.

Περὶ ὀκταμήνου, f. 429.

Περὶ παρθηνίων, f. 430, verso.

Περὶ γυναικείης φύσιος, f. 431, verso.

Περὶ έγκατατομης παιδίου, f. 452, verso. Commencement : Ἐγκατατομὴν κτλ.

Προῤῥητικός, deux livres, f. 453, verso.

Περὶ συρίγγων, f. 473.

Περὶ αἱμοῤῥοΐδων, f. 476.

Κῳακαὶ προγνώσεις, f. 477, verso ; mutilées au même endroit que les autres.

Ἐπιδημιῶν, sept livres, f. 487.

Ἐπιστολαί, f. 573.

Ἐπιβώμιος, f. 587.

Πρεσβευτικός, f. 587.

No 2552.

Galeni et Hippocratis opuscula varia, quorum index initio codicis præponitur. Codex chartaceus, quarti decimi sæculi, sat male scriptus.

Ce volume, qui porte sur la couverture : Ἐκ τῶν τοῦ Γαληνοῦ β, renferme, non pas les traités textuels d’Hippocrate et de Galien, mais seulement des extraits fort courts de chacun de ces traités, de sorte que ce manuscrit est de très peu d’importance pour la collation des textes. Je ne note que ce qui est relatif à Hippocrate.

Περὶ τέχνης, f. 204.

Περὶ ἀρχαίης ἰητρικῆς, f. 204, verso.

Παραγγελίαι, f. 205, verso.

Περὶ εὐσχημοσύνης, f. 206.

Περὶ φύσιος ἀνθρώπου, f. 206.

Περὶ γονῆς καὶ φύσιος παιδίου, f. 208.

Περὶ ἄρθρων, f. 210, verso.

Περὶ χυμῶν, f. 213.

Περὶ τροφῆς, f. 213.

Περὶ ἑλκῶν, f. 213, verso.

Περὶ ἱερῆς νούσου, f. 213, verso.

Περὶ νούσων, quatre livres, f. 216.

Περὶ παθῶν, f. 222.

Περὶ τῶν ἐντὸς παθῶν, f. 223.

Περὶ διαίτης, trois livres, f. 224, verso.

Περὶ ἐνυπνίων, f. 227, verso.

Περὶ ὄψιος, f. 230.

Περὶ κρισίμων ἡμερῶν, f. 230, verso.

Περὶ διαίτης ὀξέων, f. 231.

Περὶ φυσῶν, f. 236.

Μοχλικόν, f. 237.

Περὶ ὀστέων φύσιος, f. 239.

Περὶ ἀγμῶν, f. 239, verso.

Περὶ ἐγκατατομῆς ἐμβρύου, f. 241.

Περὶ γυναικείων, deux livres, f. 241.

Περὶ ἐπικυήσιος, f. 248, verso.

Περὶ παρθεηνίων, f. 249, verso.

Περὶ γυναικείης φύσιος, f. 250, verso.

Προῤῥητικός, deux livres, f. 251, verso.

Περὶ συρίγγων, f. 262, verso.

Περὶ αἱμοῤῥοΐδων, f. 262.

Κῳακαὶ προγνώσεις, f. 263. L’extrait ne comprend rien des parties qui manquent, ainsi que je l’ai noté, dans tous les manuscrits de la Bibliothèque, moins deux.

Ἐπιδημιῶν βιβλία, f. 267.

Ἐπιστολαί, f. 277.

Σχόλιον ἐς τὸ Προγνωστικόν, f. 278.

No 2229. In-folio.

Codex bombycinus quarti decimi sæculi.

Ce volume a ce qui suit de relatif à Hippocrate.

Ἐπιστολὴ Ἱπποκράτους, ἄλλοι δὲ Διοκλέους, πρὸς Πτολεμαῖον, f. 25. En voici le commencement : Ἐπειδή σοι συμβαίνει μουσικώτατε βασελέων πάντων γεγονέναι.

Ἱπποκράτους προγνωστικόν, f. 26. Ce n’est qu’un extrait.

Fragments des Aphorismes et des Épidémies, f. 33, verso.

No 1868. In-folio.

Varia variorum opuscula. Codex chartaceus quarti decimi sæculi.

Voici ce qui appartient à Hippocrate dans ce volume.

Il se trouve f. 368, 11 lignes après lesquelles il y a : Τέλος Περὶ φύσιος ἀνθρώπου. Auparavant il y a plusieurs feuillets blancs. Ce sont plusieurs lignes du traité de la Nature de l’homme, le seul fragment qui en reste dans ce manuscrit.

Περὶ γονῆς, f. 368.

Περὶ φύσιος παιδίου, f. 369, verso.

Περὶ ἄρθρων, f. 375, verso.

No 1297. in-4o.

Codex chartaceus quarto decimo sæculo scriptus.

Ce manuscrit, en général très correct, contient des leçons qui sont différentes des leçons vulgaires, et qui souvent coïncident avec le texte suivi par Galien

Il contient d’Hippocrate :

Ἀφορισμοί, f. 65.

No 2256. in-4o.

Codex chartaceus quarti decimi sæculi.

Ἱπποκράτους ἀφοριμοί.

Προγνωστικόν.

Περὶ γονῆς. Ce n’est qu’un fragment de ce traité.

No 2287. in-4o.

Ce volume renferme relativement à Hippocrate :

Κατὰ στοιχεῖον λεξικὸν εἰς τὰς Ἱπποκράτους λέξεις, f. 191. C’est un abrégé du Glossaire de Galien.

Περί ἑλκῶν, f. 214, verso.

No 2178. In-folio.

Codex chartaceus quarti decimi sæculi.

Ce volume ne contient que des fragments des aphorismes relatifs aux fièvres.

No 2755. in-4o.

Codex chartaceus quarti decimi sæculi.

Ἱπποκράτους ἐπιστολαί, f. 161.

No 2308. In-quarto.

Codex chartaceus sat vetus, quarti decimi sæculi.

Ἱπποκράτους περὶ οὔρων, f. 12, verso. Ce morceau commence ainsi : Ὁκόσοις οὖρα παχέα, θρομβώδεα, ὀλίγα οὐκ ἀπυρέτοις, πρλῆθος λεπτῶν ἐλθῶν (sic) ἐκ τούτων ὀφελέει κτλ. Il y a à la fin : Τέλος τῶν ἐκ τοῦ Ἱπποκράτους Περὶ οὐρων. Cette première phrase que je viens de rapporter, appartient aux Prénotions de Cos, et se trouve p. 443, l. 14, éd. Édition Frob. C’est un centon semblable aux compilations intitulées Περὶ κρίσεων, Περὶ κρισίμων, et qui aurait aussi bien pu trouver place dans la Collection hippocratique.

Un autre morceau est indiqué dans l’index de ce manuscrit sous le titre de : Anonymus de Sudoribus. Ce morceau est mutilé et commence ainsi : Κοῖλα διαχωρήματα, χρονιώτερα μὲν τούτων· ὀλίγον δὲ ὀλέθριά εἰσι τὰ ξυσματώδεα, τὰ χολώδεα κτλ. C’est encore un fragment de la Collection hippocratique.

No 3047. in-4o.

Codex chartaceus vetus (quarti decimi sæculi). Ἱπποκράτους ἐπιστολαί, f. 5.

No 2315. in-4o.

Codex chartaceus scriptus anno Christi 1384.

Ἱπποκράτους ἐπιστολὴ πρὸς Πτολεμαῖον βασιλέα Περὶ κατασκευῆς ἀνθρώπου, p. 282. Les premiers mots sont : Συνέστηκεν ὁ κόσμος ἐκ στοιχείων δ′.

No 2047. in-4o.

Codes chartaceus quarti decimi sæculi.

Ἱπποκράτους ἐπιστολὴ πρὸς Πτολεμαῖον βασιλέα κατασκευῆς ἀνθρώπου, f. 13, verso. Premiers mots : Συνέστηκεν ὁ κόσμος ἐκ στοιχείων τεσσάρων.

Ἱπποκράτους ὅρκος, f. 16.

Ce volume renferme le livre de Paul d’Égine. On lit à la fin ce distique, f. 502, verso :

Οὔνομά μοι Παῦλος· πατρὶς Αἴγινα· πολλὰ μογήσας
Πᾶσαν ἀκεστορίην βίβλον ἔτευξα μίην.
No 2266. In-4o.

Codex bombycinus quarti decimi sæculi.

Galeni in Prognostica Hippocratis, libri tres.

Ejusdem in libres vii Aphorismorum Hippocratis.

XVe SIÈCLE.
No 1884. Ιn-folio.

Codex chartaceus manu Manuelis Gregoropyli, anno 1403 scriptus.

Hippocratis Prognostica, f. 78, verso.

 de febribus. C’est un centon, f. 92, recto.

 Epistola ad Ptolemæum regem, f. 95.

 Aphorismi cum commentario, f. 158.

No 3050. In-8o.

Codex membranaceus vetus (quinti decimi sæculi).

Ἱπποκράτους ἐπιστολαί, f. 107.

XVIe SIÈCLE.
No 2146. In-folio.

Hippocratis opera. Codex sat vetus (chartaceus, sexto decimo sæculo scriptus).

En tête de ce volume se trouve une table qui ne répond pas au contenu du manuscrit, mais elle mérite d’être mentionnée ici, ayant été sans doute copiée sur quelque index beaucoup plus ancien. En effet, elle contient le titre de deux traités perdus, des Semaines, et des Blessures dangereuses, l’indication de trois livres seulement des Maladies, et plusieurs titres qui probablement sont des chapitres érigés par les copistes en traités séparés. Voici cette table copiée avec ses fautes :

Τὰ δὲ ἔνεστιν. Ἱπποκράτους βιβλίον πρῶτον ὁ Ὁρκος. Νόμος. — Ἀφορισμοί. — Προγνωστικόν. — Κατ' ἰητρίον. — Περὶ ἀκμῶν. — Περὶ ἄρθρων. — Περὶ τῶν ἐν κεφαλῇ τρωμάτων. — Περὶ ἀέρων, τόπων, ὑδάτων. — Ἐπιδημιῶν α′, β′, γ′, δ′, ε′, ς′, ζ′. — Περὶ φύσεως ἀνθρώπου. — Περὶ φύσεως παιδίου. — Περὶ φυσέως γονῆς. — Περὶ ἐπικυήσιος. — Περὶ ἑπταμήνου. — Περὶ ὀκταμήνου. — Περὶ παρθένων. — Περὶ γυναικείης φύσιος. — Περὶ ὀδοντοφυίης. — Περὶ τόπων τῶν κατ' ἄνθρῶπον. — Περὶ γυναικείων, α′, β′. — Περὶ ἀφόρων. — Περὶ ἐγκατατομῆς παιδίου. — Περὶ ὑγρῶν χρήσιος. — Περὶ τροφῆς. — Περὶ διατητικῶν, α′, β′, γ′, ὑγιεινόν. — Περὶ νούσων α′, β′, γ′. — Περὶ παθῶν. — Περὶ ἐντὸς παθῶν. — Περὶ ἱερῆς νούσου. — Περὶ ἑβδομάδων. — Περὶ κρισίμων. — Περὶ ἑλκῶν. — Περὶ τρωμάτων ὀλεθρίων. — Περὶ βελῶν ἐξαιρήσηος. — Περὶ αἱμοῤῥοΐδων. — Περὶ φαρμάκων. — Περὶ ἐλεβόρου. — Περὶ κλυσμῶν. — Περὶ [illisible]. — Περὶ ἀδένων. — Περὶ ὀλομελίης. — Μοχλικόν. — Περὶ ὀστέων φύσιος. — Περὶ ὄψιος. — Περὶ καρδίης. — Περὶ ἀφροδισίων. — Περὶ σαρκῶν. — Περὶ κρίσεως. — Προῤῥητικὸν, α′, β′. — Κωιακαὶ προγνώσεις. — Περὶ χυμῶν. — Περὶ φύσεως. — Περὶ ἀρχαίης ἰητρικῆς. — Περὶ τέχνης. — Περὶ ἰητροῦ. — Παραγγελίαι. — Περὶ εὐσχημοσύνης. — Περὶ γνώμης. — Ἐπιστολαί. — Ἐπιβώμιος. — Πρεσβευτικός.

Cette liste rappelle la disposition, suivant Suidas, de la Collection hippocratique. Suidas dit que les œuvres d’Hippocrate se composent d’abord du Serment, puis du Pronostic, en troisième lieu des Aphorismes, en quatrième lieu du célèbre Ἑξηκοντάβιβλος (la Collection des soixante livres).

Voici ce que contient le no 2146 :

Ὅρκος, f. 1.

Νόμος, f. 1, verso.

Ἀφορισμοί, f. 2.

Προγνωστικόν, f. 14, verso.

Πρὸς τὰς κνιδίας γνώμας ἢ περὶ πτισάνης, f. 22.

Κατ’ ἰητρίον, f. 41, verso.

Περὶ ἀκμῶν, f. 44, verso.

Περὶ ἄρθρων, f. 61, verso.

Περὶ τῶν ἐν κεφαλῇ τρωμάτων, f. 92, verso.

Περὶ ἀέρων, ὑδάτων, τόπων, f. 108, verso.

Ἐπιδημιῶν, sept livres.

Περὶ φύσιος ἀνθρώπου, f. 179, verso, y compris le Περὶ διαίτης ὑγιεινῆς.

Περὶ φύσιος παιδίου, f. 187.

Περὶ γονῆς, f. 198, verso.

Περὶ ἐπικυήσιος, f. 201, verso.

Περὶ ἑπταμήνου, f. 206, verso.

Περὶ ὀκτομήνου, f. 207, verso.

Περὶ παρθένων, f. 210, verso.

Περὶ γυναικείης φύσιος, f. 211.

Περὶ ὀδοντοφυίας, f. 227, verso.

Περὶ τόπων τῶν κατ’ ἄνθρωπον, f. 228, verso.

Γυναικείων, deux livres, f. 241, verso.

Περὶ γυναικείων γ′, ἢ Περὶ ἀφόρων, f. 307, verso.

Περὶ ἐγκατατομῆς παιδίου, f. 318.

Περὶ ἰητροῦ, f. 318, verso.

Περὶ κρίσεων, f. 321.

Περὶ καρδίης, f. 324, verso.

Περὶ σαρκῶν, f. 326.

Περὶ ἀδένων οὐλομελίης, f. 331.

Περὶ ἀνατομῆς, f. 338, verso.

Ἐπιστολαί, f. 339,

Δόγμα Ἀθηναίων, f. 347.

Πρεσβευτικός, f. 398.

No 2148. In-folio.

Hippocratis et Galeni quædam. Codex chartaceus sexti decimi sæculi.

Ὅρκος, f. 1.

Νόμος, f. 1.

Περὶ τέχνης, f. 1.

Περὶ νούσων, quatre livres, f. 7, sans titre.

Περὶ παθῶν, f. 26, verso.

Περὶ τῶν ἐντὸς παθῶν, f. 30. verso.

Περὶ διαίτης τρεῖς λόγοι, f. 39.

Περὶ ἐνυπνίων, f. 48, verso.

Περὶ ὄψιος, f. 49, verso.

Περὶ κρισίμων, f. 50.

Περὶ διαίτης ὀξειῶν, f. 50.

Περὶ συρίγγων, f. 56, verso.

Περὶ αἱμοῤῥοΐδων, f. 57.

Περὶ ἑλκῶν, f. 57, verso.

Περὶ ἱερῆς νόσου καλεομένης, f. 59, verso. }}.

Περὶ ποδαγρώντων f. 61, verso. En voici les premiers mots, Ὅσοι μὲν ἢ γένοντες ἢ περὶ τοῖσιν ἄρθροισιν ἐπιπωρώματα ἔχουσιν κτλ. Ce fragment est un morceau du 2e livre des Prorrhétiques, p. 417, Éd. Froben.

No 2550. Petit format.

Codex chartaceus sexti decimi sæculi.

Hippocratis Aphorismi.

 Prognosticon.

No 2147. In-folio.

Codex chartaceus sexti decimi sæculi.

Ἱπποκράτους ἢ Πολύβου μαθητοῦ Περὶ φύσεως παιδίου. Incomplet.

Περὶ φύσιος ἀνθρώπου.

Περὶ διαίτης τῶν δ’ καιρῶν.

Περὶ γονῆς.

Fragment des Aphorismes, ayant pour titre : Τοῦτο ἐξήγησις Στεφάνου, et commençant à : Ἐπὶ περιπνευμονίῃ φρενίτις κακόν.

No 2257. in-4o.

Codex chartaceus velus (sexti decimi sæculi).

Ἀφορισμοί τοῦ Ἱπποκράτη (sic), cum commentariis et glossis inlerlinearibus ad textum Hippocratis. (La septième section n’est pas tout-à-fait achevée.)

Ἐξήγησις Γαληνοῦ εἰς τοὺς Ἀφορισμοὺς Ἱπποκράτους, f. 120. Ce commentaire de Galien ne va que jusqu’à l’aphorisme : Αἱ λεπταὶ καὶ ἀκριβέες διαίται κτλ.

Ἐξήγησις Γαληνοῦ εἰς τὸ Προγνωστικὸν Ἱπποκράτους, f. 129.

No 2149. In-folio.

Codex chartaceus sexto decimo sæculo scriptus, recenti sed varia et sat eleganti manu.

Θεοφίλου ἐξήγησις εἰς τοὺς Ἀφορισμοὺς Ἱπποκράτους, f. 1.

No 2260.

Codex chartaceus sexti decimi sæculi, sat malæ notæ.

Ce manuscrit ne contient que quelques fragments des Aphorismes.

No 2166. In-folio.

Codex chartaceus, sexto decimo sæculo scriptus, littera recenti et diversa scriptus.

Γαληνοῦ ὑπομνήματα εἰς τὸ Προῤῥητικὸν Ἱπποκράτους, f. 89.

No 3052. in-4o.

Codex chartaceus sexti decimi sæculi.

Ἀρταξέρξου καὶ Ἱπποκράτους ἐπιστολαὶ ἀμοιβαῖαι, f. 38.

No 1327. In-folio.

Codex chartaceus anno 1561, sed ex antiquiore transcriptus.

Ἱπποκράτους ἐπιστολή. Δαμαγήτῳ χαίρειν.

No 2240. In-folio.

Codex chartaceus, sexti decimi sæculi.

Ἐπιστολὴ Ἱπποκράτους πρὸς Πτολεμαῖον. Οἱ δὲ φασὶν Ἀλεξάνδρου τινὸς ἰατροῦ δοκίμου, f. 157. En voici les premiers mots : Ἐπιμελούμενος τῆς σῆς ὑγείας, ὦ βασιλεῦ κτλ.

No 2261. in-4o.

Codex chartaceus sexti decimi sæculi, sat eleganti manu scriptus.

Solutiones ad proposita Hippocratis ; medicæ et naturales quæstiones. Initium : Διὰ τί φησὶν ὁ Ἱπποκράτης οἱ ψυχροὶ ἱδρῶτες κτλ. f. 163.

MANUSCRITS DÉSIGNÉS COMME ANCIENS, SANS AUTRE INDICATION DE DATE.

No 2269. in-8o.

Codex Chartaceus vetus, non sine lacunis.

Ἱπποκράτους Προγνωστικοῦ τμήματα τρία, f. 68.

Περὶ οὔρων ἐκ τῶν Ἱπποκράτους καὶ ἄλλων τινῶν, f. 94.

Περὶ φλεβοτομίας ἐκ τῶν Ἱπποκράτους.

No 2258. Petit format.

Codex chartaceus vetus.

Ἱπποκράτους Ἀφορισμοί.

No 2596. in-4o.

Codex chartaceus vetus, sat eleganter scriptus.

Ἱπποκράτους βίος κατὰ Σωρανόν, f. 184.

Ὅρκος, f. 185, verso. À la suite du Serment on trouve les vers suivans :


Φρένων καθαρότητα καὶ τεχνης βάθος,
Καὶ νοῦ πλατυσμὸν καὶ διανοίας χύσιν,
Καὶ τῶν φυσικῶν ἀκριβεῖς θεωρίας
Ἱπποκράτους θαύμαζε τοῦ Κῳοῦ, ξένε,
Ὅς Ἀφορισμοὺς ἐκτιθεὶς ὡς κανόνας,
Καὶ οἷον ἀρχὰς ἰατρικῆς καὶ νόμους,
Τὴν πᾶσαν συνέπαξεν ἐν τούτοις, τέχνην,
Κοσμήσας αὐτὴν θαυμασταῖς τεχνουργίαις,
Καὶ συναγαγὼν καὶ συναγμόσας μόνος
Τὴν πρὶν ἀτάκτως, ἀσαφῶς ἐγνωσμένην.

Ἰωάννης ἔγραψε. Ἱπποκράτους Ἀφορισμῶν τμῆμα πρῶτον.

Ce n’est qu’un fragment.

No 2259. in-4o.

Codex chartaceus vetus.

Ἀφορισμοί.

No 2248. In-folio.
Nicetæ collectio.

Codex chartaceus spissus, scripturâ veteri, sat eleganti.

Ἱπποκράτους κατ’ ἰητρεῖον, f. 18.

Περὶ ἀγμῶν, f. 23, verso.

Περὶ ἄρθρων, f. 51, verso.

Περὶ τῶν ἐν κεφαλῇ τρωμάτων, f. 105, verso.

Μοχλικόν, f. 117.

Περὶ ὀστέων φύσιος, f. 128.

Ce manuscrit contient des figures de bandages.

No 2247. In-folio.

Codex chartaceus recenti manu scriptus. Hunc codicem cardinalis Rodulphus misit Francisco Primo.

Collectio variarum operationum chirurgicarum ex variis auctoribus compacta a Niceta, continens capita dxviii.

Ἱπποκράτους Κατ’ ἰητρεῖον, f. 13.

Περὶ ἀγμῶν, f. 16.

Περὶ ἄρθρων, f. 55.

Περὶ τῶν ἐν κεφαλῆ τρωμάτων, f. 75, verso.

Μοχλικόν, f. 79, verso.

Περὶ ὀστέων φύσιος, f. 82.

Ce manuscrit contient des figures de bandages.

MANUSCRITS SANS DÉSIGNATION D’ÂGE.

No 1883. In-folio.
Codex chartaceus.

Διδασκαλία καὶ φιλοσοφία τῶν παμμεγίστων καὶ σοφωτάτων αῤχιιτρῶν (sic) τοῦ τε Ὑποκρατους (sic), καὶ Γαληνοῦ τοῦ αὐτοφοιτητοῦ περὶ τῶν τεσσάρων στοιχείων, f. 35, verso.

Ἀρχὴ σύν Θεῶ ἁγίῳ. Ἱπποκράτους Προγνωστικόν, f. 67.

Ἀρχὴ σύν Θεῶ ἁγίῳ τῶν Ἁφορισμῶν Ἱπποκράτους, f. 74, verso. Ce sont des fragments des sept sections.

Ἀφορισμοί, f. 89. Le commencement de la première section manque ; un commentaire y est joint ; le dernier aphorisme commenté est : Τοῖς σώμασιν τοῖς ὑγρὰς ἔχουσι τὰς σάρκας λιμὸν ἐμποιεῖν.

No 36. in-4o.
Codex chartaceus.

Ἱπποκράτους προγνωστικόν, f. 17.

Ἱπποκράτους ἀφορισμοί, f. 50. En face des Aphorismes on voit une figure d’Hippocrate avec cette inscription : Οὗτός ἐστιν ὁ θαυμασιώτατος Ὑποκράτης ; le reste n’est pas lisible.

Κεφάλαια κη’ περὶ διαίτης ὀξέων Ἱπποκράτους, f. 55.

Παύλου Ἐγινίτου (sic) ἐκ τοῦ Ἱπποκράτους καὶ Γαληνοῦ ἐκλογαὶ περὶ φλεβοτομίας, f. 96.

No 2219. In-folio.

Ἀφορισμοί. Ils sont mutilés, ils commencent : Οἱ ὑγιεινὰ τὰ σώματα ἔχοντες ἐν τῇσι φαρμακείησι.

No 2316. In-folio.

Codex chartaceus.

Ἀφορισμοί, f. 9, verso. Ils sont accompagnés d’un commentaire très bref.

Il y a aussi des fragments du Pronostic.

No 2258. Petit format.

Ἀφορισμοί.

No 2224.

Ce manuscrit ne contient (f. 15, verso) que quelques fragments des Aphorismes.

No 2257. in-8o.

Aphorismes avec un commentaire, f. 1.

Fragment des Aphorismes avec le commentaire de Galien, pag. 120.

Pronostic avec le commentaire de Galien.

No 2166.

Prorrhétique, premier livre avec le commentaire de Galien.

No 2219. In-folio.

Codex chartaceus. Collectanea medica, et nonnulla physica ex variis auctoribus.

Ἱπποκράτους Ἀφορισμοί, f. 74. Mutilées ; ils commencent par : Οἱ ὑγιεινὰ τὰ σώματα ἔχοντες ; et ils ne sont pas terminés.

Προγνωστικόν, f. 103, verso. Fragment.

No 205, Supplément. In-folio.

Codex chartaceus.

Ἱπποκράτους ἐπιστολαί, f. 34.

No 1760. in-4o.

Codex scriptus manu Michaelis Suliardi.

Ἐπιστολαί Ἀρταξέρξου καὶ Ἱπποκράτους ἰητροῦ Κῳοῦ.

No 2894. In-folio.

Codex bombycinus.

Ἐπιστολαί Ἱπποκράτους πρὸς Πτολεμαῖον βασιλέα περὶ κατασκευῆς ἀνθρώπου, f. 554. Premiers mots : Συνέστηκεν ὁ κόσμος ἐκ τεσσάρων στοιχείων.

No 165, Supplément.

Ἐπιστολαί Ἱπποκράτους πρὸς Πτολεμαῖον βασιλέα περὶ κατασκευῆς ἀνθρώπου. Premiers mots : Συνέστηκεν ὁ κόσμος ἐκ στοιχείων τεσσάρων.

No 352, Supplément. In-folio.

Codex Vaticanus, no 997.

Ἐπιστολαί Ἱπποκράτουις εἰς Πτολεμαῖον βασιλέα, f. 145, verso. Premiers mots : Ἑπτιμελόμενος τῆς σῆς ὑγείας, ὦ βασιλεῦ.

No 1630. in-4o.

Codex bombycinus.

De variis hominum juxta Hippocratem et Pythagoram ætatibus.

Hippocratis epistola ad Ptolemæum.

No 2261.

Ce manuscrit ne contient que des explications peu importantes sur des passages isoles d’Hippocrate.

No 2652. In-4o.

Codex chartaceus.

Anonymi quæstiones ad medicinam pertinentes ; initium : Διὰ τί φησιν ὁ Ἱπποκράτης.

Hippocratis epistolæ.


Dans les manuscrits dont je viens de donner la notice, on peut distinguer quatre familles particulières.

Première famille. — Elle est représentée par les manuscrits 2254 et 2255, qui sont la suite l’un de l’autre. Ils sont complets et renferment tout ce que nous possédons de la Collection hippocratique.

Deuxième famille. — Le no 2146 y appartient ; il est complet également ; mais les matières y sont autrement disposées que dans les manuscrits précédents ; et il a souvent, avec l’édition d’Alde, des ressemblances que ces derniers n’ont pas.

Troisième famille. — Elle est formée par les manuscrits 2144, 2141, 2140, 2143, 2145. Ces manuscrits ont entre eux la plus grande analogie ; ils contiennent les mêmes traités, rangés dans le même ordre ; il leur manque à tous plusieurs ouvrages qui ne manquent pas aux deux familles précédentes ; dans tous, les Prénotions de Cos sont mutilées au même endroit. Ils proviennent donc d’un original particulier qui présentait toutes ces particularités.

Quatrième famille. — C’est celle du 2253. Malheureusement ce manuscrit ne contient qu’un très petit nombre des écrits hippocratiques ; j’en ai exposé, dans le 11e paragraphe, les caractères.

Les autres manuscrits ne renferment que des portions isolées de la Collection ; je ne les comprends pas dans l’une ou l’autre de ces familles.

Les manuscrits contiennent des notes, des explications, des gloses qui sont quelquefois instructives ; ainsi je rappellerai la grande note du manuscrit 2255 que j’ai citée, p. 76 de ce volume, et que je transcrirai en son lieu et place. Elle a mentionné une explication, relatée nulle part ailleurs, de Bacchius, de Callimaque, de Philinus et d’Héraclide de Tarente, ce qui est précieux, parce que ce sont les plus anciens commentateurs d’Hippocrate ; elle a conservé une phrase de Xénophon de Cos, dont rien ne reste que ces quelques mots cachés dans un manuscrit ; et elle m’a permis de rapporter à son auteur une allusion que Galien avait fait sans nommer l’écrivain qu’il citait.

La connaissance de ces gloses a une autre importance, c’est qu’elles s’introduisent souvent dans le texte et en chassent la véritable leçon. Par exemple, dans le traité des Articulations se trouve le mot πλοώδης (p. 478, l. 18, Éd. Froben), qui a paru obscur ; il s’agit de la mobilité de la clavicule. Aussi, dans le 2141, au-dessus de πλοώδης est écrit en rouge ἀστήρικτος ; dans les manuscrits 2140 et 2142, ἀστήρικτος est écrit à la marge ; enfin, dans 2143, πλοώδης a disparu, et on ne lit plus dans le texte que ἀστήρικτος. Je pourrais citer bon nombre d’exemples semblables. Je noterai avec soin ces gloses.

Ce qu’on peut tirer des manuscrits pour la critique des textes hippocratiques sera accompli, quand on aura fait pour toutes les bibliothèques ce que j’ai fait pour celles de Paris, c’est-à-dire quand on les aura dépouillées et qu’on en aura publié les variantes. Je n’avais aucun moyen d’accomplir une pareille tâche, et ce sera à d’autres à compléter ce qui manque, sur ce point, à mon travail. Je pense, en effet, qu’une recherche soigneuse dans les grandes bibliothèques d’Europe ne serait pas infructueuse. J’en juge par la préface de l’édition de Mack, où cet écrivain signale quelques corrections qui lui ont été fournies par les manuscrits de la Bibliothèque Impériale de Vienne, et qui ne se trouvent nulle part ailleurs. J’en juge encore par la Bibliothèque même de Paris ; cette bibliothèque, si connue et si fréquentée, m’a fourni une traduction inédite du traité des Semaines, l’explication de ce qu’est la 8e section des Aphorismes, la clé de la composition des compilations intitulées des Crises et des Jours critiques, la restitution d’une lacune considérable dans le livre de l’Ancienne médecine, et beaucoup de variantes et de leçons importantes qui n’avaient encore été consignées nulle part[31].

§ 4.
Des éditions et traductions complètes de la Collection hippocratique.

Je termine l’Appendice à l’Introduction par la notice des éditions et traductions complètes de la Collection hippocratique ; je les ai rangées par ordre de date.

Hippocratis Coi medicorum omnium longe principis octoginta volumina, quibus maxima ex parte annorum circiter duo millia latina caruit lingua, Græci vero, Arabes et prisci nostri medici, plurimis tamen utilibus prætermissis, scripta sua illustrarunt, nunc tandem per M. Fabium Calvum, Rhavennatem, virum undecumque doctissimum, latinitate donata, Clementi VII pont. max. dicata, ac nunc primum in lucem edita, quo nihil humano generi salubrius fieri potuit.

Romæ ex ædibus Francisci Minitii Calvi Novocomensis, 1525, 1 vol. in-fo.

AD LECTOREM.

Un avertissement mis en tête du volume explique, de la manière suivante, les intentions de Fabius Calvus.

« Quisquis Hippocratis Coi, medicinæ parentis, volumina, multis in locis mutilata, per M. Fabium Calvum Rhavennatem de græco sermone in latinum conversa, oculis percurrere non dedignabitur, si quid quod non satisfaciat, occurrerit, aut perperam, vel parum latine dictum putaverit, hoc et antiquæ hippocratis dictionis brevitati non omnibus perviæ dabit, codicumque varietati. Quorum etsi magnara copiam habuerit, quos conferre et consulere potuerit, non omnes tamen eadem habuerant ; quidam autem et eadem, sed mutilate. Unus tamen habuit quod cæteri non habuerant, quæ cum conferri cum nullis possent, necessario vertenda fuerant, prout inveniebantur. Propterea se magis dignum venia putavit, cum ea qualiacumque essent, legi maluerit, quam quicquam quod ipse invenisset desiderari. Quare rogat, uti quisque miseram mortalitatem, prout ipse conatus est, pro viribus juvet, suaque et carpat et lancinet, et, si melius habeat, addat, dum mortale genus hominum adjuvet. »

Cette traduction a été faite sur les manuscrits et avant que le texte grec n’eût été imprimé. Aussi se ressent elle des difficultés que le traducteur a éprouvées. Elle n’est que d’un faible secours à l’étude ; je n’y ai trouvé la solution d’aucune des difficultés qui se sont présentées à moi dans le cours de mon travail. Elle n’est pas assez lucide pour aider à l’intelligence du texte dans les endroits obscurs, et elle n’est pas assez précise et assez littérale pour qu’on puisse apercevoir la trace des variantes qu’ont préseotées sans doute quelquefois les manuscrits sur lesquels Fabius Calvus a travaillé. C’est donc un monument des premiers efforts de la médecine, au moment de la renaissance, pour puiser directement aux sources hippocratiques ; et il faut juger l’œuvre de Fabius Calvus, non point d’après ce qu’elle vaut aujourd’hui, mais d’après ce qu’elle a valu jadis. Or ce fut un grand labeur, et ce fut aussi un service que de traduire la Collection hippocratique sur les manuscrits, et de la donner, en langue latine, au monde médical.

J’ai trouvé dans un recueil de lettres (Clarorum virorum epistolæ singulares collectore Paulo Colomesio, in : S. Clementis epistolæ duæ ad Corinthios. Londini 1687) des détails curieux et touchants sur Fabius Calvus, et sur ses relations avec le célèbre Raphaël :

« Est Fabius Rhavennas, senex stoicæ probitatis, quem virum non facile dixeris humaniorne sit an doctior. Per hunc Hippocrates integer planè latinè loquitur, et jam veteres illos solæcismos exuit. Id habet homo sanctissimus rarum apud omnes gentes, sed sibi peculiare, quod pecuniam ita contemnit, ut oblatam recuset nisi summa necessitas adigat. Alioqui a Leone pontifice a menstruam habet stipem, quam amicis aut affinibus solet erogare. Ipse olusculis et lactucis Pythagoræorum vitam traducit in gurgustiolo, quod tu jure dolium Diogenis appellaveris, studiis non immorans, sed immoriens, et plane immoriens quum gravem admodum et periculosam ægritudinem homo alioqui octogenarius contraxerit. Hunc alit et quasi educat vir prædives et pontifici gratissimus, Raphael Urbinas, juvenis summæ bonitatis, sed admirabilis ingenii. Hic magnis excellit virtutibus, facile pictorum omnium princeps, seu in theoriam, seu praxin inspicias… Hic Fabium quasi præceptorem et patrem colit ac fovet ; ad hunc omnia refert, hujus consilio acquiescit (Epist. Cœlii Calcagnini ad Jacobum Zieglerum, p. 233). »

La traduction de Calvus a été réimprimée plusieurs fois, et, entr’autres, l’année suivante (1526) sous ce titre :

Hippocratis Coi opera. — nunc tandem per M. Fabricium Calvum Rhavennatem, Guil. Copum Basilcensem, Nicolaum Leonicenum et Andream Brentium — latinitate donata. Basil., in offic. Andr. Cratandri, 1526 fol. 

Ἅπαντα τὰ τοῦ Ἱπποκράτους. Omnia opera Hippocratis. Venetiis in ædibus Aldi et Andreæ Ansulani soceri. Mense Maii, 1526, in-fo.

En tête de cette édition est un petit avis, où François Asulan relève quelques erreurs échappées à Fabius Calvus ; je le transcris ici comme étant une critique suffisante de ce premier travail sur Hippocrate.

Franciscus Asulanus lectori. Salutem.

« Si tua non minus quam mea interesse putas, lector humanissime, ut eorum quæ a me in rempublicam litterariam magno, ut vides, sumptu ac labore fiunt, ratio reddatur ; ne, obsecro, alienum ab officio arbitreris quod hic te admonitum velim, quanti præstet unum diligenter impressum codicem quam duos aliquando, aut etiam me hercle plures manu scriptos habere. Nam longe facilius est unum scriptorem festinabundum, praesertim ab unius duntaxat exemplaris imagine aberrare, quam multos simul homines multorum veterum librorum collatione, non unum tandem exemplar undique absolutum elicere. Quemadmodum argumento esse potest Fabii Calvi immortali certe alioqui digna laude industria, qui, manu scriptum aliquem secutus codicem, librum unius folii Περὶ ὑγρῶν χρήσιος, id est De usu humidorum, et librum Περὶ ἄρθρων, id est De articulis, tredecim folia continentem, omnino præteriit ; et in eo libro qui inscribitur Κῳακαὶ προγνώσεις, id est Coacæ præcognitiones, ad calcem versus, folia idem circiter sex ; et in libro Περὶ τῶν ἐκ κεφαλῇ τρωμάτων, id est De vulneribus capitis, unum fere ; librumque qui græce Μοχλικὸν dicitur, id est De curandis luxatis, bis tanquam diversum transtulit, solo differente principio ; sicut plerumque usu venit ut scriptores simili alicujus paginaæ initio decepti alia aliis valde interdum diversa connectant. Mitto cætera quæ tu inter legendum facile deprehendes, ac duas item additas epistolas, Hippocratis alteram, alteram vero Democriti ; quæ quum ita se habere cognoveris, me quæso tui studiosum, ut facis, ama. Vale. »

On voit que l’éditeur croit devoir faire remarquer au lecteur la prééminence d’un livre imprime sur les manuscrits. En cela il a parfaitement raison ; mais l’édition d’Alde, qui fut alors un grand service pour tous les médecins lisant le grec, a justement le défaut de représenter trop fidèlement les manuscrits. Il n’y a pas une note, pas une variante, pas un alinéa ; de sorte qu’il faut être très familiarisé avec la lecture des livres hippocratiques, pour pouvoir user avec facilité de ce volume ; aussi cette édition est-elle aujourd’hui hors d’usage ; mais elle est encore utile à ceux qui étudient le texte hippocratique, soit pour le corriger, soit pour le publier de nouveau. Elle a été faite sur des manuscrits différents de ceux qui ont servi à Cornarius, à Mercuriali et à Foes, et dont le texte a été reproduit généralement par Chartier, Vander Linden et Mack ; et à ce titre elle mérite d’être consultée. Aussi y trouve-t-on des variantes qui ont quelquefois une grande importance ; j’en citerai un exemple : on lit dans le traité de l’Ancienne médecine, édition de Froben., p. 5, l. 18 : οὒτ ἂν ἐζητήθη (la médecine)· οὐδὲν γὰρ αὐτῆς ἔδει τοῖσι κάμνουσι τῶν ἀνθρώπον, τὰ αὐτὰ διαιτωμένοισί τε καὶ προσφερομένοισιν, ἅπερ ὑγιαίνοντες ἐσθίουσι καὶ πίνουσι, καὶ κατ’ ἄλλα διαιτωμένοις ξυνέφερε, εἰ μὴ ἦν ἕτερα τουτέων βελτίω. Cette phrase n’est pas intelligible, elle se trouve dans Mercuriali, dans Foes et dans les autres. Mais l’édition d’Alde dit autrement : au lieu de κατ’ ἄλλα διαιτωμένοις ξυνέφερε, εἰ μὴ, elle a κατ’ ἄλλα διαιτέονται ξυνέφερε καὶ εἰ μὴ, ce qui est la véritable leçon ; et pour restaurer toute la phrase avec l’édition d’Alde, il suffisait de remarquer que οὐδὲν γὰρ αὐτῆς ἔδει est une parenthèse, et qu’il manquait seulement εἰ après ἔδει ; la conjonction n’a été ainsi perdue qu’à cause de ἔδει, terminé lui-même par ει, faute souvent commise dans des circonstances semblables par les copistes de manuscrits. De plus, le καὶ donné par Alde après ξυνέφερε est très important, et aurait suffi pour faire soupçonner que εἰ devant μὴ devait avoir été précédé d’un autre εἰ gouvernant le verbe ξυνέφερε. On peut encore ajouter que ξυνέφερε devant εἰ dans Froben et Foes, au lieu de ξυνέφερεν, annonçait très probablement l’omission d’un mot commençant par une consonne, et que ce mot est καὶ donné par Alde. Au reste, les manuscrits à la main, je ferai voir en lieu et place que telle est la véritable leçon. Ἱπποκράτους Κῴου ἰατροῦ παλαιοτάτου πάντων ἄλλων κορυφαίου βιβλία ἅπαντα.. Hippocratis Coi medici vetustissimi, et omnium aliorum principis, libri omnes ad vetustos codices summo studio collati et restaurati. — Froben, Basileæ ; 1538, in-fo.

Douze ans après les Aldes, Froben, imprimeur de Bâle, publia une édition des œuvres d’Hippocrate. Ce fut le médecin Janus Cornarius qui se chargea de cette grande entreprise. Voici en quels termes il explique le travail auquel il s’est livre : « Non-seulement les obscurités et les difficultés du texte ont empêché les gens studieux d’en faire leur lecture habituelle ; mais encore la rareté des exemplaires et les fautes dont ils sont remplis créaient de nouveaux obstacles. J’ai cru que je rendrais service aux médecins laborieux, si je leur ouvrais et épurais en même temps cette source abondante de savoir. Et je ne veux pas ici tant vanter mes services que le zèle admirable de Jérome Froben et de Nicolas Episcopius, qui, sans regarder à la dépense, ont voulu que le texte fût corrigé par moi, d’après trois manuscrits très anciens ; ces trois manuscrits appartenaient l’un à Adolphe Occo, l’autre à la bibliothèque de Jean Dalburgius ; le troisième a été fourni par Jérome Gemusæus, qui aida notablement les Froben dans la collation ; il avait été prêté par Nicolas Copus, fils de Guillaume Copus de Bâle, archiatre du roi de France. Galien a été aussi mis à contribution ; de telle sorte qu’Hippocrate est sorti de l’imprimerie des Froben aussi correct qu’il est possible. Plus de quatre mille passages, qui avaient été ou omis, ou altérés dans l’édition de Venise, ont été restaurés ; cette rectification a été faite par moi avec tant de scrupule que je n’ai changé que ce qui était manifestement vicieux ; et, là même où les leçons étaient douteuses, j’ai suivi de préférence celles que Galien a données. »

Malgré ce langage de Cornarius, il m’a semblé que son édition diffère de celle d’Alde, moins par les soins qu’il y a donnés, que par le fait même des manuscrits qui lui ont servi. Son texte a été reproduit, presque sans aucun changement, par les éditeurs subséquents des œuvres complètes d’Hippocrate.

Son édition est aujourd’hui hors d’usage, comme celle d’Alde, et par les mêmes raisons. Le texte grec y est nu, sans notes, sans explications, et même sans un alinéa. Néanmoins je ne puis m’empêcher de témoigner ici ma reconnaissance pour ce vieil éditeur d’Hippocrate. C’est dans son livre que je me suis familiarisé avec la lecture de l’auteur dont j’ai entrepris de publier une nouvelle traduction ; et dans les longues pages de Cornarius, dépourvues d’alinéas, et à lignes serrées, je n’ai plus vu que la commodité de parcourir rapidement les livres d’Hippocrate, de loger mieux dans ma mémoire la place des passages importants, et d’abréger ainsi mes recherches. C’est pour cela que j’ai toujours cité, dans mon Introduction, l’édition de Froben.


Hippocratis Coi medicorum omnium facile principis opera quæ exstant omnia, Jano Cornario medico physico interprete. Venet. 1545, in-8o ap. I. Gryphium.

Cornarius avait promis de publier, outre sa traduction latine, des commentaires sur tous les écrits hippocratiques ; une foule de raisons qu’il expose dans sa préface ne lui en laissèrent pas le temps. Mais, pour ne pas manquer tout-à-fait à sa promesse, il relut attentivement sa traduction, et la compara avec les notes de trois manuscrits sur lesquels l’édition de Bâle avait été faite ; il recommande aux lecteurs de ne pas être surpris s’ils remarquent quelque différence entre sa version et certains textes ou imprimés ou manuscrits, attendu qu’il ne s’est décidé à adopter tel ou tel sens qu’après un examen réfléchi, et une soigneuse comparaison des matériaux qu’il avait à sa disposition.

Cette traduction latine a joui d’un assez grand succès, et elle a été réimprimée plusieurs fois. Cependant elle est fort inférieure à celle de Foes, et Triller l’a accusée de renfermer un très grand nombre de fautes. M. Struve, très savant philologue allemand, en a cité quelques-unes ; je rapporte ici ce qu’il dit, de préférence aux exemples que j’aurais pu en recueillir moi-même.

« Hipp. de med. t. 1, p. 48. Lind. : Ἐπιπροσθεῖν οὖν συμβαίνει τὴν ἐντεῦθεν ἑλκομένην νοτίδα τῷ ξυναγομένῳ ἰχῶρι. Cornarius : Contingit igitur humiditatem inde detractam opponi collecto inferne sub cucurbita seroso humori ; atque sic ferè Foesius, quasi ἐπιπροσθεῖν esset ab ἐπιπροστίθημι. Verte : quo fil ut inde collectus humor antevertat nique impedimento sit seroso humori, ex inferioribus partibus collecta.

« De nat. pueri. t. 1, p. 149 : τῆς ἰκμάδος φύλλα γενομένης, Cornarius : humore folia producente, quasi γενέσθαι esset γεννῆσαι. Eodem modo a Cornario factura est, p. 151 : ξυσταφεῖσα φύλλα γενομένη βλαστάνει, id ipsum congregatum germinat et folia producit.

« De corde, t. 1, p. 287, πίνει δὲ καὶ ἐς λάρυγγα, τυτθὸν δὲ οἷον καὶ ὁκόσον ἂν λάθοι διὰ ῥύμης ἐσρυέν. Cornarius : minus vero et quantum latere possit per rimam illapsum. Melius quidem Foesius : quantum suo impetu influens latere possit. Sed idem miras turbas ciet, non animadverso parvo vitio quo τιτθὸν pro τυτθὸν scribebatur.

De hum., t. 1, p. 321 : μύλης μὲν τριφθείσης πρὸς ἑωυττὴν ὀδόντες ἠμώδησαν. Cornarius : malis quidem ad se ipsas attritis dentes stupescunt. Bene Foesius : molæ attritu.

(Programme du gymnase de la ville de Kœnigsberg, intitulé Halbjœhrige Nachricht von Ostern bis Michaelis, 1818).


Hippocratis Coi opera quæ exstant, græce et latine veterum codicum collatione restituta, novo ordine in quatuor classes digesta interpretationis latina ; emendatione et scholiis illustrata a Hieron Mercuriali Foroliviensi, Venetiis, industria ac sumptibus Juntarum 1588, in-folio.

Cette édition est précédée de la Censure des écrits hippocratiques, dont j’ai parlé dans l’Introduction, et elle est suivie des Glossaires d’Érotien, de Galien et d’Hérodote. Les traités hippocratiques y sont divisés en quatre classes, division dont j’ai exposé le principe, p. 170. Mercuriali a mis en marge quelques variantes empruntées à un manuscrit qu’il désigne sous le nom de Vet. Cod. et qu’il ne décrit pas. En quelques cas, ces variantes m’ont offert des corrections que je n’ai trouvées que là. Il a placé, à la fin de chaque traité, des notes qui méritent d’être consultées. En résumé, Mercuriali s’est livré à un travail tout neuf sur Hippocrate ; il a discuté l’authenticité des livres, il s’est créé un système sur ce point difficile, il a étudié le texte, et il a donné une traduction où l’on remarque partout l’effort pour entendre véritablement le sens de ses auteurs, et pour ne pas s’en tenir à mettre des mots latins à la place des mots grecs.


Τοῦ μεγάλου Ἱπποκράτους πάντων τῶν ἰατρῶν κορυφαίου τὰ εὑρισκόμενα.

Magni Hippocratis medicorum omnium facile principis opera omnia quæ exstant in VIII sectiones ex Erotiani mente distributa, nunc recens latina interpretatione et annotationibus illustrata, Anutio Foesio Mediomatrico medico authore, Francofurti apud Andreæ Wecheli hæredes 1595, in-fo.

Le travail de Foes est incontestablement supérieur à tous ceux qui l’ont précedé et à tous ceux qui l’ont suivi. C’est un beau monument de l’érudition médicale dans le 16e siècle. Foes, qui a suivi l’ordre d’Érotien dans la division des livres hippocratiques, a donné, pour chaque traité, des annotations très-savantes et très-utiles ; il a publié un grand nombre de variantes qu’il avait prises dans deux exemplaires, l’un venant de Severinus, jurisconsulte parisien, l’autre de Fevræus, médecin de Paris ; ces deux savants y avaient consigné les variantes des manuscrits de la Bibliothèque de Fontainebleau. J’ai retrouvé presque toutes ces leçons dans les manuscrits de la Bibliothèque Royale de Paris ; cependant l’exemplaire de Severinus en a un certain nombre, et quelques-unes importantes, qui ne sont pas dans les manuscrits que possède aujourd’hui la Bibliothèque Royale. Foes a ajouté encore des leçons qui proviennent de Martinus, médecin de Paris, qui avait interprété Hippocrate. Le texte grec que Foes a publié n’est presque pas différent de celui de l’édition Froben ; de sorte, qu’à vrai dire il n’a pas fait usage, pour la correction de son auteur, des trésors qu’il avait amassés. Il a été éditeur trop timide, et n’a pas osé introduire, dans le grec, des corrections qu’il introduisait dans sa traduction. Sa traduction, en effet, diffère quelquefois du texte grec qu’il a imprimé ; et cela nous prouve avec quel soin religieux il l’a faite ; ses notes expliquent en quoi le texte qu’il abandonne est vicieux, et pourquoi il traduit de telle ou telle façon ; de la sorte, sa traduction peut servir en une foule d’endroits à corriger le texte grec avec sûreté. On voit que l’édition de Foes est une mine qui doit être fouillée avec beaucoup de soin : notes savantes, éclaircissements critiques, variantes nombreuses et importantes, traduction élaborée, indications sûres de corrections pour le texte, il s’y trouve de tout cela ; et, à défaut de manuscrits, son édition aurait suffi pour fournir les éléments d’un nouveau travail sur Hippocrate.


Magni Hippocratis Coi opera omnia græce et latine edita et ad omnes alias editiones accommodata industria et diligentia Joan. Antonidæ Vander Linden, doct. et professoris medicinæ practicæ primi in Academia Lugduno-Batava. Lugduno-Balav. 1665, 2 vol. in-8o.

Cette édition, très-commode par son format et par la netteté de l’impression, a été, en général, jugée assez sévèrement par les érudits. La mort de son auteur l’a empêché d’y joindre les notes et les variantes qui l’ont déterminé à changer le texte en certains points. Néanmoins, j’ai pu m’assurer que ces changements ont été beaucoup moins nombreux et considérables qu’on ne le croit communément. Je pense aussi que Vander Linden n’a guère consulté les manuscrits. Ainsi, dans le traité de l’Ancienne Médecine, tous les manuscrits et tous les imprimés ont ὑγρότητος προσγενομένης ταῦτα μάλιστα ; Vander Linden seul, t. 1, p. 38, l. 21, ajoute : ὁ πνεύμων après μάλιστα. D’où vient cette addition sans autorité ? De ce que Cornarius, embarrassé par cette phrase entièrement altérée, en effet, dans les imprimés et dans les manuscrits, a cru devoir ajouter pulmo dans la traduction latine. De là, Vander Linden l’a fait passer dans le texte grec. Les notes auraient sans doute exposé ses raisons.


Hippocratis Coi et Claudii Galeni Pergameni αρχίατρων opera. Renatus Charterius Vindocinensis, plurima interpretatus, universa emendavit, instauravit, notavit, auxit, secundum distinctas medicinæ partes in XIII tomos digessit et conjunctim græce et latine primus edidit. Lutetiæ Parisiorum, apud Jacobum Villery. 1679 13 vol. in-fo.

L’édition de Chartier est très-incommode à cause du nombre des volumes et du mélange des livres d’Hippocrate avec ceux de Galien ; mais du reste elle m’a semblé mériter plus de faveur qu’on ne lui en accorde ordinairement. Chartier a rapporté un grand nombre de variantes prises dans les manuscrits conservés à la Bibliothèque Royale de Paris.

Je joins ici, sur les éditions gréco-latines et latines que je viens de passer en revue, l’opinion d’un critique très-habile, M. Struve, qui pense que le texte et la traduction avaient, malgré tant de travaux, besoin d’être soumis à une révision attentive.

« Quo tandem animo ferendum est, in omnibus Hippocratis operibus interpretes ita turpiter sese gessisse, ut nostrorum temporum medicis, qui plerumque græca vix attigerunt, ubi ex latina Hippocratis interpretatione sapere coguntur, semper metuendum sit, ne longe aliud inde proferant quam quæ princeps ille medicorum in animo habuerit. Non hic loquor de locis corruptis, quorum multo plures quam quis credat apud scriptorem hunc, dignissimum sane qui accuratiore tandem cura perlustretur, etiamnum supersunt. Verum etiam in apertissimis eos ita falli potuisse non excusandum est (Halbjœhrige Nachricht von Ostern bis Michaleis, 1818). »


Les œuvres d’Hippocrate traduites en français, avec des remarques, et conférées sur les manuscrits de la Bibliothèque du Roi, Paris 1697. 2 tom. in-12.

Cette traduction n’est pas achevée. Dacier, qui en est l’auteur n’étant pas médecin, n’était pas compétent de ce côté, mais il l’était beaucoup pour tout ce qui regardait le grec ; aussi sa traduction et quelques notes qu’il y a jointes méritent d’être consultées.


Τὰ Ἱπποκράτους ἅπαντα.

Hippocratis opera omnia cum variis lectionibus non modo huc usque vulgatis, verum ineditis potissimum, partim depromptis ex Cornarii et Sambuci Codd. in Cæsar. Vindobonensi Bibliotheca hactenus asservatis et ineditis, partim ex aliis ejusdem bibliothecæ mss. libris, ac denique ex Mediceis Laurentianis mss. Codd. collectis ; quarum ope sæpenumero græcus contextus fuit restitutus. Accessit index Pini copiosissimus cura tractatu de mensuris et ponderibus Studio et opera Stephani Mackii, Elisabethæ Christinæ aug. aulæ medici. Viennæ Austriæ ; ex typographia Kaliwodiana, 1743, 2 vol. in-fo.

Cette édition est restée inachevée et fort loin encore de son terme. C’est, pour l’exécution typographique et le papier, la plus belle de toutes celles des œuvres d’Hippocrate. Mais ce n’est pas son seul mérite ; en effet Mack a eu à sa disposition les manuscrits de la Bibliothèque Impériale de Vienne ; aussi trouve-t-on, dans son édition, certaines choses qu’on chercherait vainement ailleurs. Il s’est servi (voyez sa préface) de deux exemplaires venant, l’un de Sarabucus, et l’autre de Cornarius. Lambecius (Commentar. Bibliothecœ Findobonensis, L. VI, SA) dit du premier : « Johannes quidem Sambucus, anno 1561, incredibili cura ac studio in margine Codicis Aldini adjunxit aliquot mille varias lectiones manuscriptas ex pervetusto quodam codice manuscripto Tarentino et ex alio quodam codice manuscripto Fontemblensi, necnon ex exemplari quodam, excuso quidem, sed plurimis locis Romæ correcte ; quas ipse ibi summopere commendat tanquam saluti hominem non parum necessarias futuras. » Il dit de l’exemplaire de Cornarius : « Exstat quoque in eadem Bibliotheca Augusta aliud operum Hippocratis exemplar, a Jano Cornario Basileæ anno 1538 græce in-folio editum, in cujus margine itidem plurimæ exstant varias lectiones manuscriptæ ; de quibus ipse Cornarius ibi propria manu scribit, se eas non exigua impensa sibi comparasse. » Outre ces exemplaires enrichis de variantes, Mack trouva, dans la Bibliothèque Impériale de Vienne, plusieurs manuscrits ; il les dit excellents (optimæ notæ) ; mais il n’a pas pris le soin de les décrire. Il rapporte, dans sa préface, quelques exemples où, à l’aide de ces manuscrits, il a pu restituer des passages très altérés, et sur lesquels les manuscrits des autres bibliothèques ne fournissent aucune lumière. Cela prouve la nécessité d’une collation complète des manuscrits de toutes les bibliothèques, et cela rend en même temps l’édition de Mack précieuse pour un éditeur des œuvres d’Hippocrate.


Hippokrates Werke aus dem Griechischen übersetzt, und mit Erlæuterungen von D. Johann Friederich Karl Grimm.

Altenburg, 4 vol. in-12.

Le 1er volume est de 1781, le 2e de 1784, le 3e de 1785, et le 4e de 1792.

Cette traduction est très estimée en Allemagne ; quoique conduite assez près de sa fin, elle est malheureusement restée inachevée. Elle est enrichie de notes fort savantes sur différents points et notamment sur l’ancienne matière médicale. Grimm, en étudiant son auteur pour en donner une explication qui le satisfît et qui satisfît le public, avait eu occasion de reconnaître combien il était nécessaire, mais en même temps combien il était difficile de travailler le texte, tout en travaillant la traduction. Il dit dans sa Préface : « Une revue générale et critique des nombreux manuscrits d’Hippocrate manque, et l’on ne sait lequel présente le texte le plus pur, et exige le moins de restaurations faites avec le secours des autres. Le manuscrit et l’imprimé d’Asulan (Alde), bien qu’ils soient un des plus suivis et qu’ils servent de base aux corrections, n’ont pas cependant, cela est aujourd’hui prouvé, cet avantage par dessus les autres textes. Je doute aussi que l’on soit près d’arriver à ce but demandé par la critique ; car il n’y a qu’un petit nombre d’hommes qui songent à cet auteur, et ceux-là, pour la plupart, vivent loin des grandes bibliothèques et sont dépourvus des moyens nécessaires. Ajoutons que corriger tous les livres qui portent le nom d’Hippocrate, dépasse les forces d’un seul homme. Ainsi, à l’égard de l’étude critique du texte, Hippocrate est réellement en arrière de beaucoup d’autres anciens auteurs. »


Traduction des œuvres médicales d’Hippocrate sur le texte grec de Foes. Toulouse, 1801, 4 vol. in-8o.

Gardeil (c’est l’auteur de cette traduction) s’est servi du texte de Foes ; sa traduction ne va par conséquent pas au delà des mérites de ce texte, que j’ai apprécié. Elle est aussi tout-à-fait dépourvue du style et du coloris qui sont remarquables dans quelques-uns des livres hippocratiques. Néanmoins, elle est certainement préférable aux traductions latines qui l’ont précédée.


Fondation de la doctrine d’Hippocrate d’après le texte, par M. le Chevalier de Mercy. Paris 1812 et années suivantes.

Sous ce titre, M. de Mercy a publié une édition gréco-française des œuvres d’Hippocrate. Il ne m’appartient peut-être pas de dire ici mon opinion sur cet ouvrage.


Τοῦ μεγάλου Ἱπποκράτους ἅπαντα. Magni Hippocratis opera omnia. Editionem curavit D. Carolus Gottlob. Kühn, professor physiologiæ et pathologiæ in litterarum universitate Lipsiensi publicus ordinarius. Lipsiæ 1825, 3 vol. in-8o.

Le texte est celui de Foes, la traduction est celle de Foes ; de sorte que cette édition n’a pas d’autre avantage que d’avoir mis Foes sous un format plus commode. Mais, d’un autre côté, les notes de Foes sont supprimées, et le lecteur qui n’a entre les mains que cette édition ne comprend plus comment il se fait que dans certains endroits la traduction dise tout autre chose que ce que dit le texte grec. M. Kühn a mis, en tête de son édition, qui n’est qu’une réimpression de Foes, la notice d’Ackerman sur Hippocrate, et il l’a accrue de quelques remarques.


Telles sont les éditions et traductions complètes des œuvres d’Hippocrate ; j’indiquerai, à chaque traité, les éditions et traductions particulières.

Plusieurs éditions avaient été promises et n’ont jamais été exécutées. George Seger en avait annoncé une, dont le spécimen seul a paru (voyez Jo. Molleri Hypomnemata ad Alb. Bartolinum de scriptis Danorum, p. 225).

D. G. Triller a travaillé, une grande partie de sa vie, à préparer une édition d’Hippocrate ; il n’en a paru, comme spécimen, que l’opuscule sur l’Anatomie.

Fr. Clifton, qui voulait donner une édition des œuvres d’Hippocrate d’après un nouveau plan et une nouvelle méthode, n’a rien publié (voyez Hist. litterar. Angliæ, vol. 3, n° 15, et Commerc. litterar. Norimberg. 1732, hebd. 50).

Mais il y a surtout deux hommes dont il est bien à regretter que les promesses n’aient pas été tenues. Le premier est Coray ; il suffit de dire que l’Europe savante ne jugeait personne plus capable que lui de remplir une pareille tâche. Le second est M. Dietz, jeune médecin allemand qui, après avoir publié une édition du traité de la Maladie sacrée comme essai de ses forces, put, à l’aide d’une mission du gouvernement prussien, visiter les principales bibliothèques de l’Europe. Il y avait recueilli une masse considérable de matériaux, il avait consulté les manuscrits les plus divers, il avait publié la collection des commentateurs grecs d’Hippocrate dont quelques-uns étaient inédits, et, toutes ces richesses laborieusement amassées, il comptait les employer à donner d’Hippocrate une édition qui fût neuve par la forme et par le fond. Une mort prématurée a anéanti toutes ces espérances.

FIN DE L’APPENDICE.
  1. T. v, p. 422, Éd. Basil.
  2. T. v, p. 525, Éd. Basil.
  3. On verra dans le paragraphe suivant que les éditions et les corrections de Dioscoride et d’Artémidore Capiton n’ont influé que bien peu sur le texte tel qu’il nous a été transmis par les copistes.
  4. Wolf., Proleg., p. 63.
  5. Hipp., Epist., p. 897. Τῷ γένει μὲν οὖν ἐστι Δωριεὺς, πόλεως δὲ Κῶ. Æl. Var. hist. IV, 20. Λέγουσι δὲ Δωριέα ὂντα Ἱπποκράτην, ἀλλ’οὖν καὶ τοῦ Δημοκρίτου χάριν τῇ Ἰάδι φωνῇ συγγράψαι τὰ συγγράμματα.
  6. Κέχρηται δ’ αὐτῇ (τῇ Ἰάδι) Ὅμηρος… καὶ Ἱπποκράτησς ὁ ἰατρός. Page 629.
  7. Ionicam dico dialectum non ex communi loquendi ratione, quæ epicas Homeri aliorumque formas etiam huc retulit. Struye, Quæst. de Dialecto Herodoti specimen III, p. 1.
  8. Τῇ διαλέκτῳ δὲ ἀκράτῳ ἰάδι, καὶ οὐ μεμιγμένῃ χρησάμενος, οὐδὲ κατὰ τὸν Ἡρόδοτον ποικίλῃ. De Form. Orat., lib. II, Περὶ Ἑκαταίου.
  9. Κέχρηται δὲ τῇ ἰωνικῆ διαλέκτῳ, εἰ καὶ μὴ δι’ὅλου, καθάπερ Ἡρόδοτος, ἀλλὰ κατ’ἐνίας τινὰς λέξεις. – Τὰ Ἰνδικὰ οἷς μᾶλλον ἰωνίζει. Bibl. p. 66, Éd. Hoesch.
  10. Tome v, p. 523, Éd. Basil.
  11. Gal., t. v, p. 413, Éd. Basil.
  12. Tome v, p. 4, Éd. Basil.
  13. Gal., t. v, p. 4, Éd. Basil.
  14. P. 19, Éd. Frob.
  15. Gal., t. v, p. 512, Éd. Basil,
  16. Page 347, Éd. Frob.
  17. Tome v, p. 278, Éd. Basil.
  18. Tome v, p. 275, Éd. Basil.
  19. Tome v, p. 275, Éd. Basil.
  20. Tome v, p. 269, Éd. Basil.
  21. Tome v, p. 130, Éd. Basil.
  22. Tome v, p. 276, Éd. Basil.
  23. Tome V, p. 380, Éd. Basil.
  24. Tome V, p. 274, Éd. Basil.
  25. Dans l’édition de Bale, que j’ai sous les yeux, ταῦτα πάντα ont été placés dans le commentaire de Galien ; mais évidemment ces mots appartiennent au texte même d’Hippocrate.
  26. Tome XVI, p. 469, Éd. Kühn.
  27. Ἄλλως γὰρ οἱ κατὰ τὸν Ῥοῦφον τὸν Ἐφέσιον, ἄλλως δὲ οἱ περὶ τὸν Σαβῖνον, καὶ ἄλλως πάλιν Ἀρτεμίδωρος, ὁ ἐπικληθεὶς Καπίτων, ἔγραψεν. Tome XVI, p. 474, Éd. Kuhn.
  28. Ὁ μὲν γὰρ Ῥοῦφός φησιν οὕτω ἐν τοῖς παλαιοῖς ἀντιγράφοις εὑρίσκεσθαι. Tome XVI, p. 474, Éd. Kuhn.
  29. Ἡμεῖς δὲ τὴν ἔννοιαν ἤδη ἐρμηνευσάμενοι, περὶ τῆς παλαῖας γραφῆς οὐδὲν πλέον ἔχομεν εἰπεῖν. Tome XVI, p. 474, Éd. Kühn.
  30. Ἀνὴρ φυλάσσειν μὲν ἀεὶ πειρώμενος τὰς παλαιὰς γραφάς. Tome v, p. 188, Éd. Basil.
  31. Je dois à la complaisance de M. Salomonsen, bibliothécaire à la Bibliothèque Royale de Copenhague, la notice suivante sur un manuscrit de cette bibliothèque qui renferme la plupart des écrits hippocratiques. L’ordre dans lequel les traités y sont rangés, et l’absence de plusieurs montrent que ce manuscrit appartient à ce que, dans la Bibliothèque Royale de Paris, j’ai appelé troisième famille. Seulement on y remarque une note sur les anciens commentateurs, Bacchius, Zeuxis et Asclépiade, note qui manque dans nos manuscrits. M. Salomonsen a bien voulu m’envoyer en même temps les variantes qu’offre ce manuscrit pour le traité de la Nature de l’Homme ; je les consignerai en leur lieu et place.

    « Bibliotheca regia magna Hafniensis non nisi codicem unum ms. continet, qui maximam partem eorum scriptorum, quæ sub Hippocratis nomine vulgo circumferuntur, exhibet. Hujus codicis mentionem jam fecit Kühnius historia literaria Hippocratis (Hipp. opp. omn. T. I, p. CLXXXVII.)

    Cum manuscripti codices Bibliothecæ regiæ e pluribus partibus constent, ut quoque sensim sensimque ad illam pervenerunt, ille codex Hippocratis ad eara partem, quai et præstantissima et antiquissima est, videlicet ad Collectionem veterem regiam pertinet, no 224 insignitus est. Ejus descriptionem nunc breviter apponam.

    Est autem ille Codex chartaceus maximæ formæ, characteribus paullo minoribus diligenter exaratus, ejusque ætas sæculum XV vix superat. In marginibus variantes lectiones, præfixa nota Γρ., passim occurrunt. Initium facit πίναξ τῆς Ἱπποκράτους ἐηκονταβίβλου, ad cujus finem leguntur hæc : Ἰστέον ὅτι οἱ προεξηγησάμενοι τὰ Ἱπποκρατους βιβλία, πρὸ τοῦ Γαληνοῦ, εἰσὶν οὗτοι· Ζεῦξίς τε καὶ Ἡρακλείδης. Οὐκ εἰ πάντα (non ἁπάντα ut Kühnius habet) δὲ Βάκχιος. Ἀσκληπιάδης δ’ εἰς ολίγιστα}}. Tabulam excipiunt ea, quæ pleræque editiones præbent, tali ordine.

    a, Γαληνοῦ τῶν Ἱπποκράτους γλωσσῶν ἐξήγησις. b, Ἱπποκράτους βίος καὶ γένος κατὰ Σωρανόν. c, Ἱππ. ὅρκος, d, ἔτερος ὅρκος Ἱππ. e, νόμος Ἱππ. f, περὶ τέχνης. g, Περὶ ἀρχαιῆς ἰητρικῆς. h, Ἱππ. Παραγγελίαι. i, Περὶ εὐσχημοσύνης. k, Περὶ φύσιος ἀνθρώπου. l, Περὶ διαίτης [vulgo Περὶ δ. ὑγιεινῆς]. m, Περὶ γυναικῶν. n, Ἱππ. Περὶ γονῆς παὶ παιδίου φύσεως [in marg. Τοῦτο Πολύβου εἶναι φησὶν ὁ Γαληνός]. ο, Ἱππ. Περὶ φύσεως παιδίου, ἤτοι περὶ διαπλάσεως ἀνθρώπου. p, Ἱππ. Περὶ ἄρθρων. q, Περὶ χυμῶν. r, Περὶ τροφῆς. s, Περὶ ἑλκῶν, t, Περὶ ἱερῆς νόσου. u, Περὶ νόσων πρῶτον, π. νούσων β′, π. νούς. γ′, Περὶ ν. δ′. ν. Ἱππ. Περὶ παθῶν. x, Ἱππ. Περὶ τῶν ἐντος παθῶν. y, Περὶ διαίτης πρῶτον. Περὶ διαίτης δεύτερον, διαιτητικὸς Γ. z, Περὶ ἐυπτίων. [Inc. Περὶ δὲ τῶν τεκμηρίων]. aa, Ἱππ. Περὶ ὀψιος. bb, Περὶ κρισίμων. cc, Ἱππ. ἀφορισμοί. [Aphorismi interjecti nonnisi ad finem Aph. VI, pertingunt.] dd, Ἱππ. προγνωστικόν. ee, Ἱππ. Περὶ διαίτης ὀξέων. Οἱ δὲ, Περὶ πτισάνης. Οἱ δὲ, πρὸς τὰς κνιδίας γνώμας.. ff, Περὶ φυσῶν. gg, μοχλικὸν Ἱπποκράτους, hh, Περὶ ὀστέων φύσιος φύσιος. Incip. Ὀστέα χειρὸς εἴκοσι ἑπτά. Desin. χρωμάτων. ii, Ἱππ. Περὶ ἀγμῶν. kk, Ἱππ. κατ’ ἰητρεῖον. ll, Ἱππ. Περὶ ἐγκατατομῆς ἐμβρύου. mm, Ἱππ. Περὶ γυναικείων α′, nn, Ἱππ. γυναικείων, τὸ δεύτερον, οο, Ἱππ. Περὶ ἁφόρων τρίτον, pp, Ἱππ. Περὶ ἐπικυήσιος. qq, Ἱππ. Περὶ ἑπταμήνου. rr, Ἱππ. ὀκταμήνου. ss, Ἱππ. Περὶ παρθενίων. tt, Ἱππ. Περὶ γυναικείης φύσιος. uu, Ἱππ. Περὶ ἐγκατατομῆς παιδίου [idem quod Περὶ ἐγκατ. ἐμβ.] vv, Ἱππ. προῤῥητικός λόγος πρῶτον. xx, Ἱππ. προῤῥ. λ. δεύτερος. yy, Ἱππ. Περὶ συρίγγων. zz, Ἱππ. αἱμοῤῥοίδων. aaa, Ἱππ. κῳακαὶ προγνώσεις. bbb Ἱππ. ἐπιδομιῶν libri VII. ccc, Ἐπιστολαὶ ἱπποκράτους ἰητροῦ κῴουι ἀσκληπιάδεω. [Inter epist. est Περὶ μανίας et inscribitur : Δημόκρ. Ἱπποκράτῃ Περὶ μανίης. Item. Ἱππ. Δημοκρίτῳ Περὶ ἑλλεβορισμοῦ. Item. Δημόκριτος. Ἱππ. Περὶ φύς. ἀνθρ.] Πρεσβευτικὸς desinit in verbis καὶ ποτε μικρῶν μεγάλοι προεδείθησαν. (hæc et sequens pagina alba relicta.) Codicem claudit recensio medicamentorum eorumque virtutum.

    « O. D. Bloch. Dr. et professor, Bibliothecæ academicæ Hafniensis subbiblio­thecarius qui plurium auctorum græcorum editionem paravit, ex hoc etiam Codice super aliquot hippocratica scripta variantes lectiones enotavit easque cum novissimo Hipp. editore C. G. Kühnio communicavit. Contulit enim cum editione Kuhniana : a. 1825, 1, Παραγγελίαι. 2, Προγνωστικόν. 3, Περὶ ἱερῆς νόσου. 4, Περὶ τέχνης. 5, Περί εὐσχημοσύνης ; præterea partem Glossarum Galeni in Hippocr. cum edit. Franzii, et Sorani vilam Hipp. cum ed. Basil. 1536. fol.

    a. 1827, 1, Περὶ ἐνυπνίων. 2, Περὶ τροφῆς. 3, Περὶ διαίτης ὀξέων. 4, Περὶ ἀγμῶν. 5, Περὶ άρθρων.

    a. 1828, 1, Περὶ παθῶν. 2, Ἐπιστολαί.