Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des oiseaux/La linotte de montagne

La bibliothèque libre.
Texte établi par J.-L. de LanessanA. Le Vasseur (Tome VI, Histoire naturelle des oiseauxp. 159-160).

LA LINOTTE DE MONTAGNE[1]

Elle[NdÉ 1] se trouve en effet dans la partie montagneuse de la province de Derby en Angleterre ; elle est plus grosse que la nôtre[2] ; elle a le bec plus fin à proportion, et le rouge que notre linotte mâle a sur la tête et la poitrine, le mâle de celle-ci le porte sur le croupion[3]. Du reste, c’est à peu près le même plumage : la poitrine et la gorge sont variées de noir et de blanc, la tête de noir et de cendré, et le dos de noir et de roussâtre. Les ailes ont une raie blanche transversale très apparente, attendu qu’elle se trouve sur un fond noir ; elle est formée par les grandes couvertures qui sont terminées de blanc. La queue est longue de deux pouces et demi, composée de douze pennes brunes, mais dont les latérales ont une bordure blanche d’autant plus large que la penne est plus extérieure.

Il est probable que la linotte de montagne a la queue fourchue et le ramage agréable, quoique Willughby ne le dise pas expressément ; mais il a rangé cet oiseau avec les linottes, et il compte ces deux caractères parmi ceux qui sont propres aux linottes. Si l’on admet cette conséquence, la linotte de montagne pourrait bien aussi n’être qu’une variété de climat ou de local.


Notes de Buffon
  1. « Passer supernè nigro et rufescente varius, infernè albidus ; pennis in collo inferiore et pectore in medio nigris ; (uropygio rubro Mas) tæniâ in alis transversâ albâ ; rectricibus fuscis, oris lateralium in utroque latere albis… Linaria montana », la linotte de montagne. Brisson, t. III, p. 145. — « Linaria montana, the mountain linnet. » Willughby, Ornithol., p. 191. Ray, Synops. meth., p. 91. British Zoology, p. 111. — « Linaria fera, saxatilis, Stein Henffling Schwenckfeld, avis Silesiæ », p. 294. — « Linaria fera saxatilis Schwenckfeldii, linaria montana Willughby, an fanello dell’Aquila Olinæ ? Stein Henffling Frischii, Grawer Henffling. » Klein, Ordo Avium, p. 93. — Serait-ce cette seconde linotte dont parle Gessner, p. 591, et d’après lui Schwenckfeld, p. 194, laquelle est plus sauvage que la linotte ordinaire, chante moins bien, et habite les montagnes arides, du moins à en juger par le nom de Stein Henffling (linotte de rocher) par lequel il la désigne.
  2. Il est évident, par cela seul, que cette linotte est tout à fait différente du cabaret ou petite linotte avec laquelle on l’a confondue par méprise. Voyez British Zoology, p. 111.
  3. Je ne sais pourquoi M. Klein, parlant de cette linotte de Willughby, et citant cet auteur, p. 93, dit positivement qu’elle n’a point de rouge, contre le texte formel de Willughby, p. 191.
Notes de l’éditeur
  1. Fringilla montium Gmel. [Note de Wikisource : actuellement Linaria flavirostris Linnæus, vulgairement linotte à bec jaune].