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Œuvres de Platon (trad. Cousin)/Tome VII/mémoire

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Œuvres de Platon
Tome septième - A la mémoire de…
Traduction française de Victor Cousin
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À LA MÉMOIRE


DE


J.-G. FARCY,


ÉLÈVE DE L'ÉCOLE NORMALE,

PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE,

TUÉ, LE 29 JUILLET 1830,

À LA PRISE DES TUILERIES,

EN COMBATTANT POUR LES LOIS.


IL AVAIT VINGT-NEUF ANS.

SON ÂME ÉTAIT SENSIBLE, DÉLICATE ET FIÈRE ;

SON CŒUR INTRÉPIDE.

IL ADORAIT

LA FRANCE, LA POÉSIE ET LA PHILOSOPHIE.


APRÈS AVOIR COURU LE MONDE,

TRAVERSÉ L'OCÉAN, VISITÉ L'AMÉRIQUE,

IL COMMENÇAIT À SE REPOSER

DANS L'ÉTUDE QUI CONVENAIT À SON TALENT.


PLUS JEUNE QUE MOI,

J'AVAIS MIS EN LUI DES ESPÉRANCES

QUI N'AURAIENT POINT ÉTÉ TROMPÉES.
ARRIVÉ A PARIS, LE 29 JUILLET MATIN,

IL M'ACCOMPAGNA

À LA MAIRIE DU ONZIÈME ARRONDISSEMENT,

OÙ LES CITOYENS ASSEMBLÉS

ORGANISAIENT UNE MUNICIPALITÉ NATIONALE ;


ET TANDIS QUE D'IMPÉRIEUX DEVOIRS

M'OCCUPAIENT TOUT ENTIER,

LE BRUIT DU CANON ME L'ENLEVA,

ET IL COURUT

AU LOUVRE ET AUX TUILERIES.


IL EST TOMBÉ VERS UNE HEURE,

RUE DE ROHAN,

PRÈS DE L'ENDROIT OÙ EST PLACÉE L'INSCRIPTION

QUI LE RAPPELLE.


IL A PEU SOUFFERT ET, GRÂCE A DIEU,

LA BALLE QUI L'A FRAPPÉ

NE PARTAIT PAS DE LA MAIN D'UN FRANÇAIS.


IL EST, AVEC VANNEAU,

LA PLUS PRÉCIEUSE VICTIME DES TROIS JOURNÉES.


QUE LA PATRIE CONSERVE SON NOM !


VICTOR COUSIN.

Paris, 1er mai 1831.