Œuvres poétiques de Chénier (Moland, 1889)/Sur le serment civique

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Œuvres poétiques, Texte établi par Louis MolandGarnierVolume 2 (p. 336-337).

XVIII[1]

SUR LE SERMENT CIVIQUE.


En effet, quand le poète de Naziance dit : « Fuis le serment. — Qu’employerai-je donc pour persuader ? — Ta parole et des mœurs qui rendent ta parole croyable. » Semble-t-il imiter le langage de son divin maître, ou de ses maîtres profanes ? Et quand Isidore de Peluse écrit : « Tous les hommes s’accordent à donner plus de crédit à la vie des hommes de bien qu’à un serment. Si donc nous voulons qu’on nous croie, nous n’avons qu’à bien vivre. » Ne dirait-on pas que Jean Chrysostome, dont il était le disciple, lui avait fait moins étudier saint Matthieu que les philosophes ?

  1. Publié dans l’édition de 1840 Ce fragment date probablement de 1791.