Adieu des françaises
ADIEU DES FRANCOISES
Adieu, les Vengeurs de la France,
Vous nos époux ou nos amants ;
Allez renverser l’espérance
Et les noirs complots des tyrans. (bis)
Votre absence, ô troupe chérie !
Va nous causer bien des chagrins ;
Mais il faut sauver la patrie Dont le sort est mis dans vos mains. |
(bis) |
En vain l’amour songe avec crainte
Aux dangers qu’il vous faut courir ;
Est-il tems d’écouter sa plainte ?
Non, non :… Vivre libre ou mourir !… (bis)
Dès longtemps nous nous imposâmes
Cette règle de vos travaux ;
Elle étoit au fond de nos âmes Avant d’être sur vos drapeaux. |
(bis) |
Ah ! pourquoi toujours inutiles
Dans les cas les plus dangereux ;
Avons-nous des bras si débiles
Et des desseins si généreux ? (bis)
S’il ne falloit qu’aimer la gloire…
Partout notre ardeur eût planté,
Et l’étendard de la victoire Et l’arbre de la liberté. |
(bis) |
Jamais une cause aussi belle
D’un peuple n’armera les mains ;
Jamais aussi grande querelle
Ne régna parmi les humains. (bis)
L’Europe attend sa destinée
De vos succès, de vos revers,
Et le cercle de cette année : Fixe le sort de l’univers. |
(bis) |
Sur la grandeur de l’entreprise
Osez mesurer votre essor ;
Fidèles à votre devise,
Donnez ou recevez la mort. (bis)
Qu’un jour content de votre gloire,
L’amour oubliant ses douleurs,
Puisse chanter votre victoire, Ou couvrir vos tombeaux de fleurs. |
(bis) |
Oh ! quand partout de l’esclavage
Vos mains auront brisé les fers ;
Comme vos noms, votre courage
Seront fameux dans l’univers ! (bis)
Alors dédaignant les conquêtes,
Écueil trop commun des guerriers,
Venez, plus chéris dans nos fêtes, Vous reposer sous vos lauriers. |
(bis) |
C’est-là que vos cœurs à leur aise
Pourront librement s’enflammer ;
Il ne sera point de Françoise
Qui refuse de vous aimer : (bis)
La vertu même est orgueilleuse
D’avoir su fixer un vainqueur ;
Et la beauté s’estime heureuse D’être le prix de la valeur. |
(bis) |