Adriani/7

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Adriani (1854)
Michel Lévy frères (p. 113-127).



VII


Le même soir, en rentrant, d’Argères écrivit la lettre suivante :

« Laure, je suis bien heureux ! vous croyez en moi. Vous n’avez admis aucun doute sur ma loyauté. Vous m’avez rendu bien fier, bien reconnaissant envers moi-même. Jamais je n’ai senti si vivement le prix d’une conscience sans peur et sans reproche.

» Vous m’avez rempli d’orgueil pour la première fois de ma vie. Oui, vraiment, voici la première fois que j’obtiens une gloire qui m’élève au-dessus de moi-même. C’est que vous êtes une femme unique sur la terre. Est-ce la nature ou la douleur qui vous a faite ainsi ? Personne ne vous ressemble. Vous subjuguez comme en dépit de vous-même. Vous ignorez, non pas seulement la puérile coquetterie de votre sexe, mais encore la légitime puissance de voire beauté physique et morale. Vous êtes humble comme une vraie chrétienne, naïve comme un enfant, simple comme le génie. Je ne sais encore quel génie vous avez, Laure : peut-être aucun que le vulgaire puisse apprécier ; mais vous avez celui de toutes choses pour qui sait vous comprendre. Vous avez surtout celui de l’amour. Il se manifeste dans la terreur même qu’il vous cause, dans votre refus de l’essayer encore. Eh bien, j’attendrai. J’attendrai dix ans, s’il le faut ; mais, certain de ne retrouver nulle part un trésor comme votre âme, je ne renoncerai jamais à le conquérir ; mon espérance ne s’éteindra qu’avec ma vie.

» Avant de vous revoir, Laure, et comme je ne veux, auprès de vous, m’occuper que de vous, je viens vous parler de moi, de mon passé, de ma vie extérieure. Malgré votre sublime confiance, je me dois à moi-même de vous faire connaître, non pas l’homme qui vous aime, il est tout entier dans l’amour qu’il a mis à vos pieds, mais l’homme que les autres connaissent, l’artiste que vous croiriez peut-être appartenir au monde et qui n’appartiendra plus jamais qu’à vous.

» Vous m’avez dit, la première soirée que j’ai passée auprès de vous, que vous aviez entendu parler d’Adriani, un chanteur de quelque mérite, qui disait sa propre musique, et dont les compositions vous avaient paru belles. C’était un souvenir, qui, chez vous, datait d’avant vos chagrins. Je vous ai questionnée sur son compte, feignant de ne pas le connaître, afin de savoir ce que vous pensiez de lui. Vous ne l’aviez jamais vu, disiez-vous, parce que, à l’époque où il commença à faire un peu de bruit, vous veniez de quitter Paris pour vivre en Provence. Vous aviez su qu’il était parti peu de temps après pour la Russie ; et puis, le malheur vous ayant frappée, vous aviez perdu la trace de ses pas et le souvenir de son existence ; mais vous disiez que vous aviez quelquefois chanté ou lu ses compositions dans ces derniers temps, et que vous trouviez, dans ce que je vous avais chanté, le même jour, des formes qui vous rappelaient sa manière,

» Vous m’avez dit encore :

» — Je n’ai guère l’espérance de jamais l’entendre. S’il revient en France (il y est peut-être maintenant), ce n’est pas un homme à courir la province, et on ne le verra jamais sur aucun théâtre. On m’a dit qu’il avait de quoi vivre chétivement sans se vendre au public et qu’il ne chantait que pour des salons amis, pour un auditoire d’élite, sans accepter aucune rétribution. On n’osait même pas lui en proposer une, à moins que ce ne fût pour les pauvres. Il a conservé l’indépendance d’un homme du monde, bien qu’il soit pauvre lui-même. Cela est à sa louange.

» Et vous avez ajouté :

» J’ai regretté autrefois de ne pas l’avoir connu ; mais, aujourd’hui, j’en suis toute consolée. Malgré tout ce que l’on m’a dit de son originalité, il ne me semble pas qu’il puisse vous être supérieur.

» Eh bien, Laure, cet Adriani, c’est moi. Je m’appelle effectivement d’Argères, et je suis d’une famille noble ; mais mon nom de baptême est Adrien. Né en Italie, j’ai pu, sans déguisement puéril, italianiser ce prénom. Mon père occupait d’assez hauts emplois dans la diplomatie. J’avais été élevé avec soin, j’étais né musicien. Je me suis développé, comme voix et comme instinct, sous un soleil plus musical que le nôtre. J’ai beaucoup vécu, dans mon adolescence, avec le peuple inspiré du midi de l’Europe et des côtes de la Méditerranée. Tout mon génie consiste à n’avoir pas perdu, dans l’étude technique et dans le commerce d’un monde blasé, le goût du simple et du vrai qui avait charmé mes premières impressions, formé mes premières pensées.

» Orphelin de bonne heure, je me suis trouvé sans direction et sans frein à l’âge des passions. J’avais quelque fortune et beaucoup d’amis, les artistes en ont toujours, car déjà on m’écoutait avec plaisir. Italien autant que Français, jusqu’à l’âge de ma majorité, je ne connus la France que dans le monde des grandes villes d’Italie. Je dissipai mes ressources dans une vie facile, enthousiaste, folle même, au dire de mon conseil de famille, et dans laquelle je ne trouve pourtant rien qui me fasse rougir. Ruiné, je ne voulus pas vivre de hasards et d’industrie comme tant d’autres ; je ne voulus point m’endetter ; je résolus de tirer parti de mon talent. Mes grands-parents jetèrent les hauts cris et m’offrirent de se cotiser pour me faire une pension. Je refusai : cela me parut un outrage ; mais, pour ne pas blesser en face leurs préjugés, je vins en France ; je me mis en relation avec des artistes ; je chantai dans plusieurs réunions ; j’y fus goûté, encouragé, et je cherchai à me procurer des élèves ; mais cette ressource arrivait lentement, et le métier de professeur m’était antipathique. Démontrer le beau, expliquer le vrai dans les arts, c’est possible dans un cours, à force de talent et d’éloquence ; mais dépenser toute ma puissance pour des élèves, la plupart inintelligents ou frivoles, je ne pus m’y résigner. Mon temps se laissait absorber, d’ailleurs, par des leçons à quelques jeunes gens bien doués et pauvres, qui me dédommageaient intellectuellement de mes fatigues, mais qui ne pouvaient conjurer ma misère.

» La misère, je ne la crains pas extraordinairement ; je ne la sens même pas beaucoup quand elle ne se convertit pas en solitude. La solitude me menaçait. Je mis l’amour dans mon grenier. Il me trompa. L’idéal pour moi, c’est de vivre à deux. Il ne se réalisa pas. Je respecte mes souvenirs ; mais le milieu où je pouvais mériter et savourer le bonheur vrai ne se fit pas autour de moi ; et j’avais, d’ailleurs, une soif trop ardente des joies parfaites, qui ne sont pas semées en ce monde et qu’on n’y rencontre probablement qu’une fois.

» Je ne brisai rien, j’échappai à tout. Je ressentis et je causai des chagrins dont il ne m’appartenait pas de trouver le remède. La fuite seule pouvait en faire cesser le renouvellement. Je partis. Je voyageai. Le produit fort modeste de quelques publications musicales, qui eurent du succès, me permit de ne rien devoir à la libéralité de mes enthousiastes. Pour un homme qui a quelque talent spécial et point d’ambition, le monde est accessible, et partout je me vis comblé d’égards, ce que je préférai à être comblé d’argent. Je pus consentir à être associé aux plaisirs des riches et des grands de la terre, et je peux dire que je n’y fus pas recherché seulement comme chanteur. On voulut bien me traiter comme un homme, quand on me vit me conduire en homme. Je ne sache pas avoir eu à payer d’autre écot, que celui d’être et de demeurer moi-même. Et, en vérité, je ne comprends guère qu’un artiste qui se respecte ait besoin d’autre chose que d’un habit noir et d’une complète absence de vices et de prétentions, pour se trouver à la hauteur de toutes les convenances sociales. Je ne me fais, au reste, qu’un très-léger mérite d’avoir su renoncer aux vanités et aux emportements de la jeunesse, dès le jour où la satisfaction de ces appétits violents me fut refusée par la fortune. Je ne devins point un sage : les plaisirs courent assez d’eux-mêmes après celui qui sait en procurer aux autres et qui ne s’en montre pas trop affamé. Mais je corrigeai en moi le travers du désordre, qui est une paresse de l’esprit, et je reconnus que j’avais conquis la liberté du lendemain avec un peu de prévoyance dans le jour présent.

» Enfin je ne souffris pas de jouir du luxe des autres, et de me dire que je n’aurais en ma possession que le nécessaire. Ces besoins qu’éprouvent les artistes de devenir ou de paraître grands seigneurs m’ont toujours semblé des faiblesses de parvenus. L’homme, qui a possédé par lui-même n’a plus cette fièvre d’éblouir qui dévore les pauvres enrichis. Élevé dans le bien-être, je ne méprisais ni n’enviais des biens dont ma prodigalité avait su faire gaiement le sacrifice à mes plaisirs, mais que je n’aurais pu reconquérir sans faire le sacrifice de ma fierté et de mon indépendance.

» La fortune est quelquefois comme le monde : elle sourit à ceux qui ne courent pas sur ses pas. Un petit héritage très-inattendu me permit de revenir à Paris. Je me fis encore entendre, j’eus de grands succès. Le public grossissait dans les réunions d’abord choisies, puis nombreuses et ardentes où je me laissais entraîner. Le public voulut m’avoir à lui. L’Opéra m’offrit et m’offre encore un engagement considérable. Les élèves assiégeaient ma porte. Les concerts me promettaient une riche moisson. J’ai tout refusé, tout quitté pour aller revoir la Suisse, le mois dernier. J’avais placé, de confiance, ma petite fortune chez un ami qui, sans me rien dire, l’avait risquée dans une opération commerciale que je ne connais ni ne comprends, mais qu’il regardait comme certaine. S’il l’eût perdue, je ne l’aurais jamais su ; il me l’eût restituée ; il l’a décuplée. Pendant que je gravissais les glaciers et que mon âme chantait au bruit des cataractes, je devenais riche à mon insu : je le suis ! J’ai cinq cent mille francs. Je n’ai pas connu mon bonheur tout de suite. J’ai si peu de désirs dans l’ordre des choses matérielles maintenant, que j’aurais perdu sans effroi cette richesse relative, le lendemain du jour où elle me fut annoncée ; mais, aujourd’hui, aujourd’hui, Laure, elle me rend heureux, puisqu’elle me permet de me donner à vous. Je m’appartiens ! Où vous voudrez vivre, je peux vivre et vivre à l’abri des privations. Votre Toinette m’a dit que vous êtes riche ; je ne sais ce qu’elle entend par là ; j’ignore si vous l’êtes plus ou moins que moi. Je vous avoue que je ne m’en occupe pas et que cela m’est indifférent. Il est des sentiments qui n’admettent pas ce genre de réflexions. Je vous connais assez pour savoir que, si vous m’aimiez assez pour être à moi, vous m’eussiez accepté pauvre comme je vous accepterais riche, sans me préoccuper des soupçons d’un monde auquel ni ma vie ni ma conscience n’appartiennent.

» Si vous chérissez la solitude, nous chercherons la solitude ; nous la trouverons aisément à nous deux ; car, pour une femme, elle n’existe nulle part sans une protection. Vous n’aurez pas à craindre de m’arracher à une vie agitée et brillante. Je suis repu de mouvement, et mon soleil à moi est dans mon âme : c’est mon amour, c’est vous ! D’ailleurs, je n’ai jamais compris cet autre besoin factice que la plupart des artistes éprouvent de se trouver en contact avec la foule. Je ne suis pas de ceux-là. Je ne hais ni ne méprise ce qu’on appelle le public. Le public, c’est une petite députation de l’humanité, en somme, et j’aime, je respecte mes semblables. Mais c’est par mon âme, ce n’est point par mes yeux ni par mes oreilles que je suis en rapport avec eux. Si une bonne et belle pensée se produit en moi, je sais qu’elle leur profitera, et je ressens leur sympathie en dehors du temps et de l’espace. La répulsion ou l’engouement du public immédiat peut errer, mais la réflexion des masses redresse l’erreur. Il faut donc contempler le vrai dans l’homme face à face, être pour ainsi dire en tête-à-tête avec l’âme de l’humanité dans les conceptions de l’intelligence et dans les inspirations du cœur. Voilà le respect, voilà l’affection qu’on doit aux hommes, et, dans cette notion de leur confraternité avec nous-mêmes, ceux de l’avenir autant que ceux d’aujourd’hui comparaissent pour nous servir de juges, de conseils ou d’amis.

» Mais, dans le besoin de les voir sourire, de respirer leur encens, comme dans la crainte poignante de ne pas être compris d’emblée, il y a quelque chose de maladif qui ne tiendrait pas contre une pensée sérieuse, si le talent qui se produit était sérieux et prenait son siége dans la conscience.

» Laure, tu pourras m’aimer, je le sens, je le veux ! Jamais, quand je me suis prosterné en esprit devant Dieu, source du vrai et du bon, pour lui demander de me garder dans ses voies, il ne m’a laissé impuissant à produire des accents vrais, des idées élevées. En ce moment, je lui demande ses dons les plus sublimes, l’amour vrai partagé ; et je l’implore avec tant de feu et de naïveté, qu’il m’exaucera.

» Nous irons où tu voudras ; nous resterons ici, nous parcourrons des pays nouveaux, nous nous cacherons sous terre, nous dépenserons ma petite fortune en un jour, ou nous assurerons par elle l’équilibre à notre avenir. Tu n’as pas de volontés, je le sais. Je veux, j’attends que tu en aies. Je serai bien heureux le jour où je verrai poindre seulement une fantaisie, et je sens que, pour la satisfaire, je transporterai, s’il le faut, des montagnes…

» Laisse-moi t’aimer, ne me plains pas d’aimer seul. Ne sais-tu pas que c’est déjà du bonheur que tu me donnes en m’élevant à la plénitude de mes propres facultés, en me plaçant au faîte de ma propre énergie !

» Laisse-toi aimer, ange blessé ! Un jour, je te le jure, tu remercieras Dieu de me l’avoir permis.

» À toi, malgré toi, et pour toujours.

» Adriani. »



Journal de Comtois.


Monsieur est un homme de rien. C’est un artiste ! Je m’en étais toujours douté. J’ai lu, par hasard, ce soir, un vieux morceau de journal dont je me sers pour me mettre des papillotes. Il y avait dessus, à la date de janvier dernier :

« Le célèbre chanteur et compositeur Adriani, dont le nom véritable est d’Argères, est enfin revenu des neiges de la… et s’est fait entendre dans les salons de…, où il a ravi une foule de… méthode… les femmes… sa beauté idéale… un engagement… l’Opéra… »

Le reste des lignes manque ; mais c’est assez clair comme ça ; et me voilà dans une jolie position ! Valet de chambre d’un chanteur, d’un histrion, sans doute ! Je vas écrire à ma femme de me chercher une place. En attendant, j’espère bien qu’il ne me fera pas banqueroute de mon voyage. D’ailleurs, l’intrigant va faire fortune. Il épouse sa folle, puisqu’il en est revenu ce soir passé minuit. Elle le battra, c’est tout ce que je lui souhaite pour m’avoir si bien attrapé.



Narration.


D’Argères, ou plutôt Adriani, car c’est sous ce nom que son existence avait pris de l’éclat, dormit mieux qu’il n’avait fait depuis huit jours. Il ferma sa lettre, qu’il voulait envoyer à Laure avant de la revoir, et goûta un repos délicieux, bercé par les riantes fictions de l’espérance. En s’éveillant, il sonna Comtois pour le charger de sa missive. Mais Comtois avait une figure et une attitude si extraordinaires, qu’il hésita à mettre son secret dans les mains d’un être bavard, sot et curieux.

— Voilà monsieur réveillé ! fit Comtois d’un air qu’il croyait être goguenard et qui n’était que stupide. Sans doute monsieur a bien dormi ? Il ne souffre pas du mal de dents, lui ! Ce n’est pas comme moi, qui n’ai pas pu fermer l’œil : ce qui m’a conduit à lire de vieux journaux où j’ai trouvé des choses bien drôles !

— Si vous êtes malade, Comtois, allez vous recoucher. Je me passerai de vous.

— J’aimerais mieux que monsieur me donnât une petite consultation.

— Pour les dents ? Je ne saurais. Je n’y ai eu mal de ma vie.

— Ah ! c’est que je croyais monsieur médecin ?

Ici, Comtois, voulant se livrer à un rire sardonique, fit une grimace si laide, qu’Adriani le crut en proie à de violentes souffrances. Il insista pour le renvoyer ; mais Comtois n’en voulut pas démordre, et s’acharna à raser son maître.

— Que monsieur ne craigne rien, lui dit-il en se livrant à cette opération quotidienne où il excellait et dont il tirait une incommensurable vanité, je raserais, comme on dit, les pieds dans le feu. J’ai la main si légère, que, eussé-je des convulsions, par suite de mes dents, vous ne me sentiriez point. Je sais ce qu’on doit de précautions, surtout quand on approche le rasoir d’un gosier comme celui de monsieur. Quant à moi, on pourrait bien me couper le sifflet, l’Opéra n’y perdrait rien ; mais peut-être qu’il y a des mille et des cents dans le gosier de monsieur.

— Le drôle sait qui je suis, pensa Adriani : j’ai bien fait d’écrire. Il faut que je me hâte de courir là-bas, avant qu’il ait eu le temps de bavarder avec Toinette.

Comme il sortait, Adriani vit arriver la chaise de poste du baron de West, qui revenait de Vienne, et qui, de loin, lui faisait de grands bras. Désolé de ce contretemps, il feignit de ne pas le reconnaître et se jeta dans les vignes. À travers les pampres, il vit la voiture qui s’arrêtait, ce qui lui fit craindre que le baron ne courût après lui. Il se glissa le long d’une haie, et se trouva en face de la vachère du Temple, qui prenait le plus court à travers les vignes pour gagner la route.

— Où allez-vous ? lui dit-il.

— Je vas porter une lettre à M. d’Argères, répondit-elle. C’est-il vous qui s’appelle comme ça ?

Adriani ouvrit le billet. Il était de la main de Toinette.

« Madame n’a pas bien dormi cette nuit. Elle gardera la chambre ce matin. Elle prie bien monsieur de ne venir qu’après midi. »

— Retournez vite au Temple, dit Adriani, et remettez ceci à madame elle-même, aussitôt que vous pourrez entrer chez elle.

Il ajouta un louis à son message, pour que Mariotte comprît qu’il y avait profit pour elle à s’en bien acquitter.

Puis il revint sur ses pas, en feignant d’apercevoir le baron, qui arrivait à lui.