Amour vainqueur/062

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Texte établi par J.-R. Constantineau (p. 109-117).


CHAPITRE VI


Titre II


Il nous faut quelque chose, en cette triste vie,
Qui nous parlant de Dieu, d’art et de poésie,
Nous élève au-dessus de la réalité ;
Quelques sons plus touchants, dont la douce harmonie,
Écho pur et lointain de la lyre infinie,
Transporte notre esprit dans l’idéalité.

Or, ces sons plus touchants, cet écho sublime,
Qui sait de notre cœur le sanctuaire intime,
C’est le ciel du pays, le village natal ;
Le fleuve au bord duquel notre heureuse jeunesse
Coula dans les transports d’une pure allégresse ;
Le sentier verdoyant où, chasseur matinal,

Nous aimions à cueillir la rose et l’aubépine ;
Le clocher du vieux temple et sa voix argentine ;
Le vent de la forêt glissant sur les talus,
Qui passe en effleurant les tombeaux de nos pères
Et nous jette, au milieu de nos tristes misères,
Le parfum de leurs nobles vertus.

(Octave crémazie)


Ninie, revenue à son emploi, se sentait heureuse ; elle avait revu ses parents, ses amis à Guignes ; il lui avait été si agréable de revoir ces lieux pittoresques et à l’aspect sauvage du Témiscamingue ! elle avait été heureuse de se promener quelques heures sur les eaux de ce lac qui lui rappelait de si doux souvenirs ! L’école où elle avait enseigné, les maisonnettes échelonnées le long de la route qui conduisait de la demeure de ses parents à son village natal, le clocher de l’église où elle avait tant de fois, prié pour le succès de son avenir, lui avaient remué l’âme jusque dans les fibres les plus intimes !

Jamais, elle ne s’était tant sentie d’attraits pour son pays.

Jamais, elle ne s’était tant sentie secouée à la lecture des poésies patriotiques.

Elle avait éprouvé une joie indicible en revoyant tous ces lieux, s’étaient passés les plus beaux jours de sa jeunesse et ceux de son enfance ; il lui semblait, que la rusticité de la campagne de Guigues, était toute disparue ; que la ville de Haileybury avait prospéré et déjà elle retournait à son emploi, à Montréal, tout-à-fait décidée de renoncer au genre de vie bruyant et riche que lui offrait alors Harry.

Elle s’était sentie, si heureuse de revoir sa famille, qu’elle avait pleuré de joie pendant de longues heures. À Montréal, toutes les affaires étaient à la hausse, surtout dans l’immeuble ; tout le monde anxieux de s’enrichir dans un court délai, désireux de vivre sans travailler, se jetait dans la ligne de l’immeuble ; les propriétés prenaient des prix exorbitants ; les transactions se faisaient très nombreuses, aussi son patron avait beaucoup d’ouvrage et pouvait payer de bons salaires et de fortes commissions à ceux et à celles de ses employés qui réussissaient.

La jeune Ninie travailla avec beaucoup d’ardeur et de courage pendant plusieurs mois ; ses succès étaient au-delà de toutes espérances ; elle ne s’occupait plus d’amour, question que de nouveau, elle avait remise à plus tard ! Toutes ses pensées s’étaient encore une fois, retournées vers le but de s’amasser de l’argent ; de temps en temps, elle rêva pour un avenir plus éloigné de se fonder un « Home » ! Mais elle avait repoussé toutes demandes de fréquentations d’amis, et c’est à peine qu’elle s’était réservé quelques amis avec qui, elle correspondait plutôt pour se créer des distractions que pour lier des amours !

C’était le mois de septembre, un dimanche.

Toutes les brumes du matin étaient disparues ; le Mont Royal était bleu et tout étincelant du reflet des rayons d’un soleil ardent, le ciel était sans nuages ; il faisait une chaleur torride ; tout le monde de la ville de Montréal cherchait, les uns, à s’éloigner, dans les campagnes, les autres, ceux qui n’avaient pas beaucoup d’argent ou ceux qui ne pouvaient s’absenter pour toute la journée, se dispersaient dans des excursions soit au bout de l’Île, soit dans les villages de Valois ou de Vaudreuil ou, dans les environs de Montréal ; un grand nombre se retiraient dans la montagne pour jouir du repos et de la fraîcheur ; les


« AU SECOURS ! AU SECOURS ! »
« AU SECOURS ! AU SECOURS ! »

voyageurs et les touristes se faisaient nombreux dans la montagne ;

les fêtes du Congrès Eucharistique qui avaient eu lieu quelque temps auparavant, avaient amené dans la ville de Montréal, des milliers et des milliers d’étrangers dont un grand nombre avaient prolongé leur séjour de plusieurs semaines.

La jeune Ninie, accompagnée de deux de ses amies, avait, aussitôt après leur déjeuner, pris le parti de passer la journée dans la montagne, apportant avec elles, des mets pour leur repas du midi, des vaisseaux pour cueillir des fruits et diverses choses pour s’amuser ; elles s’étaient avancées dans la forêt ; occupées à raconter des histoires, attirées par la curiosité, à examiner de près, une tourelle de pierre monument historique du temps des Iroquois, qui se trouve située sur une hauteur toute pavoisée de gros arbres, en arrière de la Côte des Neiges ; elles s’éloignèrent beaucoup de la foule.

Lorsque, tout-à-coup, une des jeunes filles attira l’attention de ses compagnes sur deux individus dont les manières leur semblaient étranges et qui semblaient les poursuivre, en espionnant leurs démarches, se cachant derrière les arbres ; toutes trois, saisies de frayeur, prirent une course, dans la direction du chemin public, mais les deux étrangers masqués se mirent à leur poursuite, et se ruèrent sur Ninie, laissant les autres, la ligotant et essayant de la bâillonner ; Ninie eut recours à la force de ses poumons pour crier et appeler au secours, malgré les menaces de ses assaillants ! seuls les croassements du corbeau et les sifflements du merle se font entendre à ses oreilles pour toute réponse à ses appels réitérés : Au Secours ! elle est bâillonnée, ligotée et attachée à un arbre, épuisant en vain ses forces, dans de grands efforts pour se débarrasser de ses liens ! Les deux compagnes qui avaient pu échapper, atteignirent vite le sentier public, et virent un monsieur qui prenait une promenade à cheval ; par leurs cris, par leurs signaux, elles firent comprendre le danger dont elles étaient menacées.

En une minute, il descend de son cheval, tout ému, courageux et robuste, au risque de sa vie, il s’élance à gravir la hauteur ; la fougère et les arbrisseaux lui vont à la ceinture ; ses yeux sont grands ouverts sur la scène qu’il entrevoit, deux hommes masqués battant avec des branches couvertes d’épines, une jeune fille ligotée, bâillonnée, se tordant sous la douleur, et la peur !

Trois coups de feu, successifs, retentirent dans la forêt ; l’un des hommes masqués, atteint à une région près du cœur et l’autre, au bras droit et à la jambe gauche, tombèrent par terre.

L’étranger, vainqueur, son arme encore fumante, encore terrible, pointée dans la direction des deux hommes étendus sur le sol, et se roulant sous l’étreinte de la douleur, se hâte de délier la jeune fille qui, à demi-morte, saute au cou de son sauveur, l’arrosant de ses larmes, et l’appelant son Sauveur ; les coups de feu avaient attiré aussitôt, la présence de deux des gardes du Mont Royal, mais les malfaiteurs avaient réussi à s’enfuir tandis que la jeune fille suspendue au cou de son libérateur, l’empêchait de les poursuivre.

Lorsque les deux gardes arrivèrent, le jeune homme avait sur ses genoux, la jeune fille qu’il venait de délivrer des mains de ces scélérats qui avaient pris la fuite ; elle avait la tête appuyée sur son épaule, la figure et les bras tout tuméfiés et ensanglantés, ses vêtements tout salis et déchirés, pâle comme une morte, balbutiant seulement quelques mots ; mon libérateur ! il crut reconnaître son amie d’enfance ; celle qui lui avait laissé tant de souvenirs ; celle pour qui il avait décidé d’essayer de se faire grand, noble et instruit ; celle qu’il avait voulu revoir après être reçu avocat ou médecin ; il jeta un regard d’étonnement sur cette tête aux joues pâlies par la frayeur, aux cheveux épars, à cette bouche demi-close, et cette intelligence inconsciente et lui demanda : Ninie est-ce bien toi, Ninie, il me semble te reconnaître ? Est-ce bien toi ? Au son de sa voix, Ninie, entr-ouvrit les yeux et quoique sous le coup de l’émotion et de la douleur, elle murmura : Rogers, est-ce toi, mon cher Rogers ? d’où viens-tu ? Mon Rogers, mon Sauveur ! Sans toi, j’étais perdue à jamais ! Qui t’a envoyé ici ? Suis-je dans un rêve ? Je suis si faible, mon Rogers, Rogers, mon sauveur ! Rogers, Guigues, le lac Témiscamingue, mes amours ! Rogers mon tout !

Le brave garçon serrait la jeune fille sur son cœur, passant sa main sur son front, il pleurait abondamment : les deux personnes s’étaient reconnues : les eaux du lac Témiscamingue les avaient bercés jadis, et la destinée les faisait rencontrer dans une circonstance aussi tragique, après que tant de démarches faites par l’un et l’autre, avaient toujours été infructueuses ; ce que la volonté réciproque n’avait pu leur procurer, la destinée le leur rendit. Rogers que la maladie avait forcé de quitter le Séminaire était devenu avocat ; c’est lui qui alors libérait son amie des mains de ces scélérats et qui sauvait la vie à celle qu’il avait tant aimée et avec qui, il avait passé cette soirée, où il lui avait été donnée de goûter pour la première fois, les douceurs, de baisers d’une jeune fille qui n’en avait jamais reçus !

Cette scène du Lac Témiscamingue lui rappelait un souvenir qui le faisait pleurer de joie et en même temps traçait dans cette âme de débutant dans la vie réelle, des impressions si profondes qu’elles furent pour lui, dans toute sa vie depuis, une source de considérations parmi lesquelles une absolue résignation en la volonté de Dieu.

Lui, l’appelait Ninie ! Elle l’appelait Rogers !

Tous ses souvenirs de jeunesse se présentaient à son esprit, quand il reconnut la jeune fille qui était suspendue à son cou et qui l’appelait son Sauveur, avec Alfred de Musset il pouvait se dire :


Un soir, nous étions seuls, j’étais assis près d’elle ;
Elle penchait la tête et sur son clavecin
Laissait, tout en rêvant, flotter sa blanche main.
Ce n’était qu’un murmure : on eût dit les coups d’aile
D’un zéphir éloigné, glissant sur des roseaux,
Et craignent en passant, d’éveiller les oiseaux.
Les tièdes voluptés des nuits mélancoliques
Sortaient autour de nous, du calice des fleurs.
Les marronniers du parc et les chênes antiques
Se berçaient doucement sous leurs rameaux en pleurs.
Nous écoutions la nuit ; la croisée entr’ouverte
Laissait venir à nous, les parfums du printemps ;
Les vents étaient muets, la plaine était déserte :
Nous étions seuls, pensifs, et nous avions quinze ans.
Je regardais Lucie. — Elle était pâle et blonde.
Jamais deux yeux plus doux n’ont du ciel le plus pur,
Sondé la profondeur et réfléchi l’azur.
Sa beauté m’enivrait : je n’aimais qu’elle au monde.
Mais je croyais l’aimer comme on aime une sœur,
Tant ce qui venait d’elle, était plein de pudeur !
Nous nous tûmes longtemps ; ma main touchait la sienne,


Je regardais rêver son front triste et charmant,
Et je sentais dans l’âme, à chaque mouvement,
Combien peuvent sur nous, pour guérir toute peine,
Ces deux signes jumeaux de paix et de bonheur,
Jeunesse de visage et jeunesse de cœur,
La lune, se levant dans un ciel sans nuage ;
D’un long réseau d’argent, tout-à-coup l’inonda.
Elle vit dans mes yeux, resplendir son image ;
Son sourire semblait d’un ange, elle chanta.


Les gardes ne pouvant rien comprendre de cet entretien mystérieux de Rogers et de Ninie, saisis d’admiration pour le courage intrépide du jeune homme et constatant qu’un rayon de joie inexprimable se reflétait sur la figure toute meurtrie de la jeune fille, permirent à Rogers d’amener, en sa demeure celle qu’il venait de libérer, d’arracher à la mort.

La prenant dans ses bras vigoureux, il la plaça à côté de lui, sur son cheval de selle, et regagna sa demeure à Westmount, sur la Côte St-Antoine, où il venait d’acquérir une jolie résidence.

Une vieille fille, une des cousines de Rogers, qui était, elle aussi, de Haileybury, tenait sa maison ; elle prodigua à la malade, tous les soins que requérait son état, le médecin appelé constata que la jeune fille plutôt surexcitée que gravement malade, recouvrirait vite la santé.

Nini raconta à Rogers tout ce qui s’était passé, depuis leur séparation pour reprendre leurs études respectives ! elle ne lui cacha pas toutes les promenades qu’elle avait faites aux États-Unis, où elle avait fait la connaissance de Harry, qu’elle dénonça comme son agresseur ; elle avait été victime de la vengeance de Harry !

Rogers se tint constamment pendant plusieurs jours auprès de celle sur qui, il avait fondé autrefois tant d’espérances !

De son côté, il lui fit part de toutes les peines, de toutes les souffrances qu’il eût à endurer.

Il lui révéla toutes les heures d’indécision, par lesquelles, il fut obligé de passer pour choisir sa vocation.

Il était fier cependant de revoir sa petite amie d’enfance, encore toute pénétrée du souvenir de l’amour qu’il lui avait accordé.

Rogers qui avait cueilli sur les lèvres de Ninie, son premier


« NINIE MON AMOUR, EST-CE BIEN TOI ? » — ROGER MON SAUVEUR, MON TOUT. — »
« NINIE MON AMOUR, EST-CE BIEN TOI ? » —
ROGER MON SAUVEUR, MON TOUT. — »

baiser d’amour, qui avait été son premier amant, avait gardé

son cœur libre, de toute attache de toute amitié.

Vivent les souvenirs ! Vivent ceux qui aiment et ceux qui ont aimé ! disait Rogers à son amie ! L’amour est le mobile de toutes les grandes actions. Par amour, on défend sa famille, ses parents ! Par amour, on défend son Alma Mater ! Par Amour, on défend sa Patrie ! Par amour, on défend aussi au risque de sa vie, même sa fiancée !

***

Harry avait repris le chemin des États-Unis, malgré une vigilance active des détectives qui surveillaient sa conduite à New York ; il était question de le faire arrêter et incarcérer ; mais comme c’était en quelque sorte, compromettre l’avenir de Ninie la chose fut laissée en suspens.

Il avait voulu se venger ; il avait manqué son coup ! l’amour, avec l’aide et la protection de la Providence avaient déjoué ses desseins.

Qu’il est beau d’aimer sincèrement ! Rogers sentant renaître dans son cœur, toute l’amitié qu’il avait eue pour Ninie, la prit sous sa protection et recommença auprès d’elle, les fréquentations qu’il avait souhaitées jadis.

Ninie ne savait comment témoigner sa vive reconnaissance à celui qui avait été son sauveur. Tout était résumé, pour elle quand elle lui disait : Rogers, mon cher Rogers, je n’ai plus rien à moi, prends de moi tout ce dont je peux disposer ; ma vie entière t’appartient — je suis toute à toi !

Pour te rendre heureux et te témoigner ma reconnaissance, je te donne mes argents, mon cœur et ma vie ! Rogers qui vit Ninie, belle comme à ses seize ans, très instruite, courageuse et ayant bien réussi dans ses entreprises, la trouva digne de lui et songea fortement à en faire son épouse.

Quelques mois s’écoulèrent ; Ninie avait repris son emploi, elle travaillait ardûment ; elle recevait souvent la visite de son ami dont elle ne pouvait plus se séparer.

Harry était devenu employé comme le premier Gérant d’une grande compagnie d’Immeubles à New York ; à la suite des chagrins qu’il avait éprouvés, lors de sa séparation d’avec la jeune Canadienne, il s’était adonné à la boisson et à la passion des jeux de hasards ; il avait dépensé beaucoup ; une partie de sa fortune y avait été dissipée ; c’est à la suite de ces extravagances et de quelques revers de fortune qu’il subit, qu’il vendit ses magasins de bijouterie et occupa cette position de gérant de Cie d’Immeubles.

À Montréal comme à New York, l’Immeuble était à la hausse, depuis plusieurs mois ; par certaines correspondances échangées au sujet d’affaires d’immeubles entre la Cie pour laquelle travaillait Harry et la Cie à Montréal, où Rogers faisait de nombreuses transactions, Harry comprit qu’il était en face de son rival, de celui qui avait failli lui enlever la vie ! Des recherches secrètes, et une enquête minutieuse, sur le sort de la jeune Canadienne lui avaient permis d’apprendre qu’elle était retournée à son emploi ; qu’elle était courtisée par celui-là même qui lui avait sauvé la vie !

Harry qui ne rêvait plus que méchanceté et vengeance, résolut de satisfaire sa haine, et ne recula devant aucun moyen.

Rogers s’était lui aussi, lancé orgueilleusement dans la spéculation de l’immeuble, en prévision de la hausse prochaine que tout le monde s’attendait que l’immeuble prendrait. Il achetait, échangeait et revendait.

Rogers n’était pas au courant du complot qui était tramé contre lui, dans le but de le perdre à jamais !

Guidé par la bonne foi, enthousiasmé par de premiers gains, encouragé par ceux-là même qui travaillaient à le perdre sous le masque de l’hypocrisie et se proclamaient ses amis, il fit transactions sur transactions ; impossible pour lui de retenir dans sa tête toutes les conditions de toutes les spéculations qu’il faisait, il mettait sa confiance à ses représentants, parmi lesquels, étaient comptés de ses ennemis, au service de Harry.

C’est ainsi qu’une irrégularité se glissa dans les actes notariés, irrégularité volontaire de la part de ses contractants, mais que Rogers ne put, par oubli, et par surcroit de travail, corriger à temps ; il escompta la bonne foi de ses contractants, ne se doutant pas qu’il avait à faire le combat contre des rivaux, des ennemis terribles qui avaient juré sa perte !

Rogers continuait ses relations avec Ninie, ils sortaient ensemble, à toutes les fêtes auxquelles il leur prenait fantaisie d’assister.

Souvent, leurs soirées se passaient dans l’intimité ; Ninie avait donné à Rogers, et son cœur et son âme et sa vie ; les fiançailles avaient eu lieu ; la date du mariage était fixée ; certaines circonstances en avaient fait fixer la date, à une époque assez lointaine, quoique bien déterminée ; leurs relations étaient très connues du public ; ils s’aimaient beaucoup !

Ils ne rencontraient plus sur leur route, les obstacles qui s’étaient présentés autrefois ! Ils étaient libres de leurs conduites, maîtres de leurs actes, majeurs, et marchant vers un même but qu’ils espéraient bientôt atteindre.

Il n’y avait pas de beaux dimanches que ces amis ne se plaisaient à prendre une promenade d’automobile à Plattsburg, St-Albans, Montpellier, Malone, ou à d’autres villes américaines.

Harry jaloux du bonheur de ce jeune couple, continuait à tramer le complot qui devait un jour causer une grande sensation dans le cercle d’amis et de connaissances de Rogers.