Amours et priapées/La Bacchante

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Amours et priapéesPoulet-Malassis (p. 35-36).


LA BACCHANTE


Lève-toi, les seins nus ! Couronne-toi de fleurs !
Sois pleine de ton dieu, fière bacchante antique !
Entr’ouvre sur tes flancs les plis de ta tunique !
Étale de ton corps les païennes rondeurs !

La volupté sourit à tes folles ardeurs,
Elle entraîne le vol de ta danse impudique ;
Et ton thyrse et le pampre, aux fêtes de l’Attique,
Enlacent leur caprice et leurs vives rougeurs.


Triomphe de Vénus, nonchalante déesse !
Que tes bonds effrénés, furieux de jeunesse,
Allument de tes yeux l’insolente beauté.

Dans la coupe d’onyx, où Bacchus indompté
Versa les gais poisons dans sa divine ivresse,
Bois à longs traits le vin de l’immortalité !