Amours et priapées/La Coupe
Apparence
La Coupe (1869)
LA COUPE
Coupe de rose au fin contour,
Quel artiste t’a ciselée ?
D’un frais duvet qui t’a voilée ?
Est-ce la pudeur ou l’amour ?
Comme un sourire, tout autour
Court une guirlande annelée,
Dont l’odeur est renouvelée
Par les chauds baisers, nuit et jour.
Coupe où l’humanité vient boire !
Coupe où le cœur perd la mémoire
Dans le vin brûlant du plaisir !
Je veux que ma lèvre jumelle,
Ivre d’une soif éternelle,
Te tarisse en un long soupir !