Anna Karénine (trad. Bienstock)/I/05

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Traduction par J.-Wladimir Bienstock.
Stock (Œuvres complètes, volume 15p. 29-42).


V

Stépan Arkadiévitch avait fait de bonnes études, grâce à ses capacités naturelles, mais il était paresseux et léger, c’est pourquoi il sortit l’un des derniers de l’école. Mais malgré sa vie toujours frivole, ses titres médiocres et son âge peu avancé, il occupait la situation très honorifique et bien appointée de chef d’une des chancelleries de Moscou. Il avait obtenu cette place par l’intervention du mari de sa sœur Anna, Alexis Alexandrovitch Karénine, qui occupait un poste très important au ministère duquel dépendait cette chancellerie. Mais s’il n’avait pas obtenu cette place par l’entremise de Karénine, alors par d’autres relations, par ses frères, sœurs, cousins, oncles ou tantes, Stépan Oblonskï l’eût obtenue, ou, à défaut de celle-ci, une analogue, d’un revenu de 6.000 roubles, traitement qui lui était nécessaire, puisque ses affaires, malgré la fortune assez importante de sa femme, étaient peu prospères. La moitié de Moscou et de Pétersbourg avait des liens de parenté ou d’amitié avec Stépan Arkadiévitch. Il était né parmi ces gens qui étaient ou devinrent les puissants de ce monde. Un tiers des hommes d’État, âgés, amis de son père, l’avaient connu au berceau, l’autre tiers le tutoyait, et le troisième était composé de ses meilleurs amis. Ainsi les dispensateurs des biens de ce monde, des places, des concessions, des sinécures et autres, étaient de ses amis et ne pouvaient négliger un des leurs.

Oblonskï n’avait donc aucun effort à faire pour obtenir une place avantageuse. Il n’avait qu’à ne pas la refuser, à ne pas exciter de jalousies, de querelles, ni d’offenses, ce qui lui était facile en raison de sa bonté naturelle. Il eût trouvé plaisante l’idée qu’on pût lui refuser une place dont les appointements lui étaient nécessaires, d’autant plus qu’il n’exigeait rien d’extraordinaire. Il ne demandait qu’à bénéficier des mêmes faveurs que ses camarades et il ne s’en trouvait pas plus indigne que les autres.

Non seulement Stépan Arkadiévitch était aimé de tous ceux qui connaissaient son humeur bon enfant et sa parfaite affabilité, mais il y avait dans toute sa personne, dans son visage agréable et ouvert, dans ses yeux brillants, ses sourcils et ses cheveux noirs, ses joues blanches et roses, il y avait quelque chose qui incitait à la joie et à la gaîté ceux qui se trouvaient avec lui. « Ah ! ah ! Stiva ! Oblonskï ! ah ! c’est lui ! » disait-on presque toujours avec un sourire joyeux quand on le rencontrait. Bien que parfois cette rencontre n’eût pas un résultat spécialement gai, on n’en éprouvait pas moins de plaisir à le rencontrer de nouveau, le lendemain. Depuis trois ans qu’il occupait le poste de chef d’une chancellerie de Moscou, Stépan Arkadiévitch s’était acquis le respect et l’affection de ses subordonnés et de ses chefs ainsi que de tous ceux qui avaient affaire à lui.

Ce qui lui valait surtout ce respect dans son service, c’était : tout d’abord, son extrême bienveillance basée sur la conscience de ses propres défauts, puis, son complet libéralisme, non pas celui des journaux qu’il lisait, mais celui qu’il avait dans le sang et qui le faisait se conduire avec une égale aménité envers tous, quels que fussent leurs titres ; enfin, et par-dessus tout, sa complète indifférence pour la besogne qui l’occupait, indifférence grâce à laquelle il conservait tout son sang-froid et ne commettait point d’erreurs.

Arrivé à son bureau, Stépan Arkadiévitch, accompagné du suisse portant respectueusement sa serviette, entra dans son cabinet, endossa son uniforme et passa dans la chancellerie. Tous les scribes et autres employés se levèrent et le saluèrent avec plaisir et déférence.

Comme de coutume, Stépan Arkadiévitch passa rapidement à sa place, serra la main de ses subalternes et s’assit. Il plaisanta et parla dans la mesure des convenances, puis commença son travail. Personne mieux que lui ne savait observer la limite des convenances et se montrer libre et simple tout en restant correct ainsi qu’il convient pour rendre le service agréable. Le secrétaire, gaiment et respectueusement, suivant la coutume observée par tous ceux qui abordaient Stépan Arkadiévitch, s’approcha, tenant des papiers, et, du ton familier et libéral, dont le chef lui-même donnait l’exemple, dit :

— Nous avons enfin obtenu des renseignements de la Chambre de la province de Penza. Veuillez, s’il vous plaît, en prendre connaissance.

— Ah, les voici, enfin !… dit Stépan Arkadiévitch en posant les papiers sous sa main. Eh bien, alors, messieurs… Et la séance commença.

« S’ils savaient ! — pensait-il en inclinante la tête avec importance pendant la lecture de ce rapport — s’ils savaient que leur chef, il y a à peine une demi-heure, avait l’attitude d’un enfant coupable ! » Et ses yeux riaient à la lecture du rapport. Jusqu’à deux heures il devait travailler sans interruption, puis, à deux heures, il y avait une pause pour le déjeuner.

Il n’était pas encore deux heures quand la grande porte vitrée de la salle s’ouvrit brusquement ; quelqu’un voulait entrer. Tous, heureux de cette distraction, se retournèrent, mais le gardien de service accourut et referma aussitôt la porte vitrée. Quand la lecture du rapport fut terminée, Stépan Arkadiévitch se leva en bâillant, et, payant tribut au libéralisme d’alors, prit une cigarette et s’en alla fumer dans son cabinet de travail. Deux de ses camarades, le vieux fonctionnaire Nikitine et le chambellan Grinévitch, l’y suivirent.

— Nous terminerons après le déjeuner, dit Stépan Arkadiévitch.

— Comment donc ! fit Nikitine.

— Ce doit être un fameux coquin ce Fomine, dit Grinévitch, faisant allusion à l’un des personnages en cause dans l’affaire qu’ils discutaient.

À ces paroles, Stépan Arkadiévitch fronça les sourcils, donnant à entendre par là qu’il était inconvenant de préjuger ainsi, et il ne répondit rien.

— Qui donc est entré ? demanda-t-il en s’adressant au gardien.

— Un monsieur quelconque, Votre Excellence. Il est entré sans se faire annoncer, profitant d’un instant où je m’éloignais. Il a demandé à vous entretenir. Je lui ai répondu : Lorsque la séance sera terminée, alors…

— Où est-il ?

— Il est probablement sorti dans le vestibule ; il s’est promené quelque temps par ici. Le voilà, c’est lui-même, dit le garçon en désignant un homme de forte corpulence, aux larges épaules, à la barbe frisée, qui, sans ôter son bonnet d’astrakan, montait rapidement et avec agilité les marches usées de l’escalier de pierre. Un fonctionnaire maigre qui descendait, une serviette sous le bras, s’arrêta et regarda d’un œil peu bienveillant les jambes du visiteur, puis, d’un air interrogateur, se tourna vers Oblonskï.

Stépan Arkadiévitch se trouvait en haut de l’escalier. Sa bonne figure qui souriait au-dessus du collet brodé de son uniforme s’épanouit encore davantage quand il reconnut celui qui venait à lui.

— C’est bien lui ! Lévine ! enfin ! fit-il avec un sourire amical et railleur en toisant le nouveau venu qui s’avancait vers lui. Alors tu n’as pas craint de venir me trouver dans cette caverne ? poursuivit-il, et, non content de serrer la main de son ami, il l’embrassa affectueusement. Y a-t-il longtemps que tu es arrivé ?

— J’arrive à l’instant et je désirais vivement te voir, répondit Lévine en jetant autour de lui un regard timide dans lequel se lisaient le dépit et l’inquiétude.

— Eh bien, passons dans mon cabinet, dit Stépan Arkadiévitch, qui connaissait le caractère à la fois timide et fier de son ami. Et, le prenant par le bras, il l’entraîna derrière lui, comme s’il l’eût guidé à travers des dangers.

Stépan Arkadiévitch tutoyait presque toutes ses connaissances, vieillards de soixante ans ou jeunes gens de vingt ans : acteurs, ministres, marchands, généraux ou aides de camp, de sorte que dans le nombre de ceux qui le tutoyaient, il y en avait aux deux extrémités de l’échelle sociale et ceux-là s’étonnaient fort de se découvrir un trait d’union dans Oblonskï. Il tutoyait tous ceux avec qui il avait bu le champagne, mais quand en présence de ses subordonnés il rencontrait un de ces « toi » honteux, comme il appelait en plaisantant beaucoup de ses connaissances douteuses, il savait, avec un tact qui lui était particulier, atténuer la mauvaise impression qu’ils en auraient pu éprouver. Lévine n’était pas un « toi » honteux mais Oblonskï sentit qu’il serait gêné de montrer leur intimité devant des tiers, c’est pourquoi il se hâta de le faire passer dans son cabinet.

Lévine était presque du même âge qu’Oblonskï et ne le tutoyait pas uniquement à cause du champagne. Lévine était son camarade, un ami de la première enfance. Ils s’aimaient malgré la différence de leurs caractères et de leurs goûts comme s’aiment les hommes qui se sont liés tout jeunes encore. Malgré cela, comme il arrive souvent parmi les gens qui ont choisi des genres d’activité différents, chacun d’eux, bien que comprenant l’existence de l’autre, la méprisait au fond de son âme. Chacun considérait sa propre vie comme la seule vraie et celle de son ami lui paraissait vaine. Oblonskï ne pouvait retenir un léger sourire railleur chaque fois que Lévine arrivait à Moscou venant de la campagne où il avait quelque occupation. Mais que faisait-il au juste, Stépan Arkadiévitch ne se l’expliquait pas trop et ne s’y intéressait guère. Lévine arrivait toujours à Moscou ému, pressé, un peu gêné et agacé de sa gêne, et la plupart du temps avec une opinion tout à fait nouvelle et inattendue sur les événements. Stépan Arkadiévitch se moquait de cela et s’en amusait. De son côté Lévine en lui-même méprisait la vie mondaine de son ami, et sa situation qu’il ne prenait pas au sérieux, et souvent il l’en raillait. Mais tandis qu’Oblonskï, en homme qui sent qu’il agit normalement, se contentait de rire avec confiance et bonhomie, Lévine manifestait de la crainte et surtout de la colère.

— Il y a longtemps que nous t’attendons, dit Stépan Arkadiévitch en entrant dans son cabinet et abandonnant le bras de Lévine, indiquant par là que les dangers étaient passés. Je suis très content de te voir, continua-t-il. Eh bien ! Comment vas-tu ? Quand es-tu arrivé ?

Lévine garda le silence à la vue des visages des deux camarades d’Oblonskï qu’il ne connaissait pas ; la main surtout de l’élégant Grinévitch aux doigts blancs et effilés, aux ongles longs, jaunis et courbés du bout, et les gros brillants de sa chemise ne lui laissaient évidemment pas la liberté de penser et accaparaient toute son attention.

Oblonskï s’en aperçut aussitôt et sourit.

— Ah oui ! dit-il, permettez-moi de vous présenter mes collègues : Philippe Ivanitch Nikitine, Michel Stanislevitch Grinévitch, et, présentant Lévine : Un travailleur des zemstvos, un homme nouveau, un athlète qui soulève d’une main cinq pouds, un amateur de bétail, un chasseur passionné, et mon ami : Constantin Dmitriévitch Lévine, le frère de Serge Ivanitch Koznichev.

— Très heureux, dit le plus âgé.

— J’ai l’honneur de connaître votre frère Serge Ivanitch, dit Grinévitch en lui tendant sa main fine aux ongles soigneusement taillés.

Lévine fronça les sourcils, serra froidement la main qu’on lui tendait et, aussitôt, entra en conversation avec Oblonskï. Bien qu’il eût beaucoup d’estime pour son demi-frère, écrivain connu dans toute la Russie, il détestait qu’on s’adressât à lui uniquement comme au frère du célèbre Koznichev.

— Non, je ne travaille plus au zemstvo, je me suis querellé avec tout le monde et je ne mets plus les pieds aux séances, dit-il s’adressant à Oblonskï.

— Pas possible ! fit en souriant Oblonskï. Mais comment ? Pourquoi ?

— C’est une longue histoire, je te la raconterai un jour, dit-il, cependant il en entama le récit aussitôt.

— Eh bien ! bref, je me suis convaincu que les zemstvos ne font rien et ne peuvent rien faire, se mit-il à dire du ton de quelqu’un que l’on vient d’offenser. À certain point de vue, c’est un jeu : on joue au parlement ; or, je ne suis ni assez jeune, ni assez vieux pour m’amuser d’un jouet. D’autre part (il hésita), c’est un moyen pour la coterie de province d’amasser de l’argent. Autrefois il y avait les tutelles, les jugements, et maintenant ce sont les zemstvos, le pot-de-vin a fait place aux appointements injustifiés, dit-il avec chaleur comme si l’un des auditeurs l’eût contredit.

— Eh ! eh ! mais je vois que tu es dans une nouvelle phase, dans la phase conservatrice, fit Stépan Arkadiévitch. Mais laissons cela pour plus tard.

— Oui, plus tard. J’avais besoin de te voir, dit Lévine en regardant avec animosité la main de Grinévitch.

Stépan Arkadiévitch eut un sourire imperceptible.

— Mais comment donc ! tu avais dit que tu ne porterais plus jamais l’habit européen ! dit-il en regardant le costume neuf de son ami qui sortait évidemment de chez un tailleur français. Oui, oui, je le vois, tu es dans une nouvelle phase !

Lévine rougit soudain non pas à la manière d’un homme fait dont le visage se colore légèrement, mais comme un tout jeune homme qui se sent d’une ridicule timidité, et en éprouve un trouble plus grand encore, si bien qu’il rougit jusqu’aux larmes. Et c’était si étrange de voir dans cette attitude puérile ce visage intelligent et mûr qu’Oblonskï détourna les yeux.

— Mais où nous verrons-nous ? J’ai absolument besoin de te parler, dit Lévine.

Oblonskï eut l’air de réfléchir.

— Eh bien ! Allons déjeuner chez Gourine, là-bas nous causerons ; je suis libre jusqu’à trois heures.

— Non, je dois encore faire une visite, dit Lévine après réflexion.

— Bon. Alors dînons ensemble.

— Dîner ? Mais je n’ai rien de particulier à te dire, seulement deux mots, et après nous causerons.

— Alors dis tout de suite tes deux mots et nous causerons pendant le dîner.

— Ces deux mots, les voici, mais, je te le répète, ce n’est rien d’extraordinaire.

Son visage prit soudain une expression méchante due à l’effort qu’il faisait pour vaincre sa timidité.

— Que font les Stcherbatzkï ? Tout se passe-t-il comme de coutume ? dit-il.

Stépan Arkadiévitch qui savait depuis longtemps que Lévine était amoureux de sa belle-sœur Kitty, eut un léger sourire, et ses yeux eurent un éclat de gaîté.

— À tes deux mots je ne puis répondre aussi brièvement parce que… Excuse-moi pour un moment…

Il fut interrompu par l’arrivée de son secrétaire qui entra d’un air respectueux et familier avec cette conscience particulière, commune à tous les secrétaires, la conscience de sa supériorité sur son chef, au point de vue de l’expédition des affaires. Il s’approcha d’Oblonskï avec les papiers, et, tout en lui demandant son avis, il lui exposa une difficulté quelconque.

Stépan Arkadiévitch, sans l’écouter jusqu’au bout, posa la main amicalement sur le bras de son secrétaire.

— Non, faites comme je vous l’ai dit, fit-il tout en adoucissant l’observation par un sourire, et il expliqua brièvement comment il comprenait l’affaire, puis il repoussa les papiers et dit : — Faites donc ainsi, s’il vous plaît, Zakhar Nikititch.

Le secrétaire s’éloigna confus. Lévine pendant cette conversation s’était ressaisi ; maintenant il était debout, les deux mains appuyées au dossier d’une chaise, le visage empreint d’une expression moqueuse.

— Je ne comprends pas, non, je ne comprends pas, dit-il.

— Qu’est-ce que tu ne comprends pas ? fit Oblonskï en souriant gaiement et en prenant un cigare. Il attendait de la part de Lévine quelque étrange sortie.

— Je ne comprends pas ce que vous faites, fit Lévine en haussant les épaules. Comment peux-tu faire cela sérieusement ?

— Pourquoi ?

— Mais parce qu’au fond il n’y a rien à faire.

— Tu crois cela ? Mais nous sommes surchargés de travail…

— De paperasses. Ah oui ! cela te convient bien, ajouta Lévine.

— Dis donc tout de suite qu’il me manque quelque chose !

— Peut-être. Toutefois j’admire ta grandeur et suis fier d’avoir pour ami un si grand homme. Mais tu n’as pas répondu à ma question, ajouta Lévine, faisant un effort désespéré pour regarder droit dans les yeux d’Oblonskï.

— Bon ! bon ! bon ! Attends donc ! Toi aussi, tu y viendras. Cela va bien avec trois mille déciatines dans la province de Karazine, des muscles comme les tiens et la fraîcheur d’une petite fille de douze ans… Mais toi aussi, tu y viendras. Et quant à ce que tu m’as demandé, il n’y a aucun changement. Mais c’est dommage que tu sois resté si longtemps sans venir.

— Pourquoi ? fit Lévine effrayé.

— Rien. Nous causerons plus tard. Oui, mais enfin dis-moi exactement pourquoi tu es venu.

— Ah ! nous en recauserons après, dit Lévine, de nouveau rougissant jusqu’aux oreilles.

— Eh bien ! c’est bon, entendu, dit Stépan Arkadiévitch. Alors, vois tu… Je t’emmènerais bien chez nous, mais ma femme n’est pas bien portante. Maintenant voilà, si tu veux les voir, aujourd’hui elles seront certainement au Jardin zoologique, de quatre à cinq. Kitty patine là-bas. Va, moi, je te rejoindrai et nous irons dîner ensemble quelque part.

— C’est cela. Alors, au revoir.

— Fais attention, je te connais, ne va pas oublier et tout à coup repartir à la campagne ! s’écria Stépan en riant.

— Non, c’est sûr !

Et déjà sur la porte, Lévine se rappela qu’il avait oublié de saluer les collègues de son ami.

— Ce monsieur doit être très énergique ? dit Grinévitch quand Lévine fut sorti.

— Oui, mon cher, dit Stépan Arkadiévitch en hochant la tête, voilà un homme heureux ! Trois mille déciatines dans la province de Karazine, tout l’avenir devant lui, et quelle fraîcheur ! Ah ! ce n’est pas comme nous autres !

— De quoi donc pouvez-vous vous plaindre, Stépan Arkadiévitch ?

— Moi ? Euh ? ça va mal… fit-il avec un long soupir.