Annales de mathématiques pures et appliquées/Tome 10/Analise transcendante, article 4

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ANALISE TRANSCENDANTE.

Recherche de diverses séries ;

Par M. Frédéric Sarrus, professeur de mathématiques
au collége de Pezenas ;
≈≈≈≈≈≈≈≈≈

I. En multipliant membre à membre les formules connues

on trouve

(1)

de laquelle on déduira

c’est-à-dire,

ou bien encore, en considérant sous la forme


formules dans lesquelles est le module des tables ; et qui sont très-convergentes, principalement la dernière, toutes les fois que l’angle est moindre qu’un demi-droit.

II. Si, dans la formule (1), on change successivement en on trouvera

En multipliant ces diverses équations membre a membre, on obtiendra, par la suppression des facteurs communs,

d’où

substituant cette valeur dans la formule connue

on aura

série tout aussi régulière et beaucoup plus convergente.

III. Prenons encore les formules connues

dans lesquelles on a, comme l’on sait

L’on en déduira

(2)

auquel on peut substituer

ou encore

ou enfin

et par conséquent

(3)

Faisons présentement

d’où

mettant ces valeurs dans l’équation (3), elle deviendra


En développant le second membre de cette équation en deux séries et réunissant les termes correspondans, on tombe précisément sur la formule donnée par M. Kramp, à la page 29 de ce volume, et qui se trouve ainsi établie sans induction.

Désignons l’angle droit par et faisons, dans l’équation (3) nous trouverons


développant le second membre, et observant que

nous aurons, en changeant en ,

série très-régulière.

IV. En intégrant par parties, on trouve

(4)

et comme, lorsque désigne la tangente de l’angle , on a

on conclut de cette formule

dont les termes sont tous positifs.

On a encore

d’où l’on tire

ce qui donne, en vertu de la formule (4),

La valeur de , déduite de la formule précédente, était constamment trop petite ; celle qu’on déduira de celle-ci sera constamment trop grande ; de sorte que, par leur emploi simultané, on obtiendra une limite de l’erreur résultant de l’usage de chacune d’elles ; condition que l’on doit toujours s’imposer dans tout procédé approximatif. Ces formules sont précisément celles qu’on a proposé de démontrer à la page 188 de ce volume.

On tire de notre dernière série

en supposant on aura et substituant donc, il viendra, en transposant,

multipliant celle ci par 3, transposant et réduisant, nous aurons

multipliant cette dernière par transposant et réduisant, on aura

Un procédé semblable pouvant êlre répété indéfiniment, on aura, en général,

résultat remarquable, qu’il serait peut-être difficile d’obtenir à priori et qui peut faciliter les réductions dans certains calculs[1].

V. Soit représenté, en général, par une fonction telle que

on aura

d’où on tire, par intégration,

en posant donc, pour abréger,

cette équation deviendra

Si l’on prend les intégrales depuis jusqu’à la fonction sera positive et moindre que l’unité ; d’où l’on voit qu’entre ces limites est moindre que et de signe contraire. Il est même facile de s’assurer que, si l’on représente par l’intégrale prise entre ces limites, tous les nombres seront positifs.

VI. Cela posé, si représente une fonction déterminée de et qu’on désigne par la valeur que prend lorsqu’on change en l’on aura, comme l’on sait, en posant

multiplant par et intégrant entre les limites et on trouvera, en vertu de ce qui précède,

(6)

en observant qu’entre ces limites Intégrant la formule (6) par rapport à on aura

(7)

d’où, en transposant et changeant de constante

(8)

Cette dernière formule nous paraît de beaucoup préférable à la formule ordinaire ; attendu que les nombres de Bernoulli qu’on y introduit, deviennent bientôt excessivement divergens ; tandis qu’au contraire nos convergent constamment, comme nous l’avons fait remarquer plus haut.

Pour donner une application de nos formules, soit

d’où


alors la formule (6) donnera

d’où on conclura

et, en général,

Formule plus régulière, plus convergente et plus commode que toutes celles qui ont été proposées jusqu’ici, pour le calcul des différences logarithmiques.

On pourrait faire une infinité d’applications des séries (6, 7, 8) ; mais, comme elles ne sauraient offrir de difficulté, nous ne nous y arrêterons pas. Nous nous contenterons d’observer que la formule (6) est comprise, comme cas particulier, dans la suivante

qui s’en déduit avec la plus grande facilité.

VIII. On peut employer aussi ; dans un grand nombre de cas, la formule suivante

d’où on conclut

nous nous contenterons d’en faire les deux applications suivante.

Soit d’où on aura

série tout à la fois régulière et convergente.

Soit encore l’on aura et partant, en observant que

nous aurons


Si, dans cette dernière formule, on prend les intégrales depuis jusqu’à en mettant pour prises entre ces limites, les nombres qui les représentent et que nous avons appelés on trouvera

On tire de là

ou encore, en observant que

formule qui servira à déduire les uns des autres les nombres que nous avons substitués, dans nos formules, aux nombres de Bernoulli. En observant que on trouvera

Or, ces nombres étant tous positifs, ainsi que nous l’avons déjà observé, et étant en outre perpétuellement convergens, il s’ensuit que

d’où on tire

ce qui montre, mieux que nous ne l’avions fait ci-dessus, la convergence toujours croissante de ces nombres.


Séparateur

  1. Il serait curieux de savoir si cette formule aurait également lieu pour une valeur fractionnaire ou négative de
    J. D. G.