Annales de pomologie belge et étrangère/Fraise Ferdinande

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Fraise Ferdinande.

(Lorio.)

L’horticulteur liégeois qui a trouvé cette fraise dans ses nombreux semis, M. Lorio, la considère comme l’un de ses gains les plus précieux.

La fraise Ferdinande mesure en moyenne 35 millimètres de longueur sur 40 de largeur, et ne se creuse jamais.

L’épicarpe est rosé clair, mais s’empourpre avec plus ou moins d’intensité du côté frappé des rayons solaires ; les graines sont jaunes, parfois rougeâtres, et affleurent presque le fruit. Généralement les fruits affectent la forme conique, tantôt rebondie, tantôt allongée ; il s’en rencontre parfois aussi qui, rapprochés et soudés, simulent une sorte d’hémisphère aplatie.

La chair est rosée, très-juteuse ; un doux arôme framboisé s’y marie heureusement au goût de la fraise des bois. Sa saveur rappelle sensiblement celle de l’excellente fraise bien connue, Comte de Paris, qui mûrit un peu auparavant, dans la moyenne saison ; seulement la Ferdinande a moins d’arôme avec une petite pointe acidulée de plus.

L’un de ses principaux titres de recommandation est sa tardiveté ; la saison où elle donne avec une étonnante profusion ses meilleurs fruits est la mi-juillet : époque où mûrit aussi la Mammouth, fraise anglaise très-grosse, comme on sait, parfois même monstrueuse, mais ingrate, de médiocre qualité et que nous devons éliminer de nos fraisières pour lui substituer la bonne et rustique Ferdinande, dont la fertilité est incomparable. À cet égard, elle est peut-être sans rivale parmi toutes les variétés à gros fruits.

Un autre mérite précieux la distingue éminemment : c’est la durée de sa production qui se prolonge pendant plusieurs semaines. Ajoutons que, peu stolonifère, la plante n’envahit pas, comme tant d’autres, le terrain avec une luxuriante et incommode rapidité. Cependant elle est vigoureuse, rustique même, car elle résiste bien mieux que d’autres variétés étrangères aux intempéries de nos hivers.

Le feuillage, peu touffu, d’un vert un peu blond, s’élève à une hauteur d’environ 22 centimètres, et se couvre souvent de macules d’un blanc grisâtre bordé de brun.

La hampe, ligneuse, érigée, assez haute, soutient bien les fruits, sans pouvoir toutefois les empêcher toujours de toucher le sol, à cause de leur nombre et de leur poids.

Les divisions calicinales reposent la plupart sur le fruit ; quelques-unes seulement sont dressées.

C.-Aug. Hennau.