Annales de pomologie belge et étrangère/Impérial gage

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1o Prunes Impérial gage.
2o Bleecker’s gage

Impérial gage.


Nous avons reçu des États-Unis depuis quelques années, un grand nombre de prunes nouvelles dont plusieurs sont de premier mérite. Telles sont l’Autumn gage, la Lawrence gage, l’Impérial gage. Toutes sont plus ou moins assimilées à un type, l’ancienne et excellente Reine-Claude européenne, dont le nom en Angleterre et aux États-Unis est Green gage.

La prune que nous recommandons dans cet article est certainement l’une des meilleures de la série américaine, lorsqu’elle est cultivée dans les conditions qui lui conviennent.

Le fruit est très-gros, ovale ; la peau vert-olive à l’ombre, un peu plus jaune au soleil est ponctuée de petits points gris-roux, lavée parfois de rouille, et recouverte d’une fleur blanchâtre un peu violacée ; elle est épaisse, se détache de la chair et parait si on la regarde de très-près, lignée et marbrée de vert foncé. La couture quoique superficielle et souvent accusée par une simple ligne d’un vert clair, est très-apparente. Le point pistillaire est petit, rond, roux, peu visible. La queue est grosse, renflée au sommet, vert herbacé, placée dans une cavité large, arrondie, peu profonde. La chair est jaune plus ou moins foncé ou verdâtre, suivant la couleur de la peau ; elle est fine, succulente, remplie d’un jus sucré, relevé, et d’une saveur qui peut se comparer à celle des meilleures Reine-Claude. Le noyau adhère partiellement à la chair, il est ovale arrondi, pointu au sommet. Les joues sont peu renflées, presque lisses. Les arêtes du ventre sont tranchantes, le sillon qui les sépare est étroit et profond ; les arêtes du dos sont obtuses séparées par des sillons presque nuls.

Selon Downing, auteur américain, l’Impérial gage a été obtenue il y a quelques années, dans les pépinières de M. Prince, à Hushing, État de New-York, d’un noyau du Green gage (ancienne Reine-Claude). Comme preuve de la fécondité de cette variété, on a souvent cité le rapport d’un seul arbre cultivé près de Boston, lequel donnait à son propriétaire un revenu annuel de 50 dollars (275 fr.), il a été reconnu que l’Impérial gage, dans son pays natal, doit être cultivée en terrain sec et léger, et on a remarqué que dans les terres fortes, cette prune manque de sucre et de parfum.

Dans la vallée de la Meuse, d’après notre expérience, l’époque de sa maturité doit être fixée du 15 au 30 août. Aux États-Unis, elle ne mûrit qu’au mois de septembre, après la Washington.

En 1858, quelques pluies d’orage ayant eu lieu au moment de sa maturité, nous avons remarqué dans ce fruit une tendance à se fendiller.

D’après ces indications, l’Impérial gage devrait être placée en espalier et en terrain sec et léger. Nous croyons qu’elle y donnerait d’excellents produits même à l’exposition du Nord-Est, où nous cultivons depuis longtemps, avec grand succès, les meilleures prunes du mois d’août.

L’arbre vigoureux et fertile, croît rapidement, et donne des rameaux longs, droits, d’une nuance brun-rougeâtre.

Le vieux bois, gris-clair, se garnit de branches à fruits assez minces et courtes.

Les feuilles sont amples, ovales, pointues, à serrature large régulière et arrondie.

Le pétiole long de 15 à 20 millimètres est moyen, canaliculé, vert jaunâtre ; il supporte deux petites glandes rousses, concaves, placées à la base de la feuille.

A. Royer.