Annales de pomologie belge et étrangère/Nonpareille ancienne

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Pomme Nonpareille ancienne.

(Knoop, Duhamel, Forsyth, Lindley.)
Synonymes : Old ou Original nonpareil, des Anglais. Grüne renette des Allemands.

Cette ancienne et excellente pomme, qui, comme on l’a remarqué avant nous, semble avoir le rare privilége de convenir à tous les goûts, est devenue, dans les pépinières anglaises et américaines, le type d’une famille de Reinettes, qui compte aujourd’hui un nombre assez considérable de variétés, fruits d’élite pour la plupart, et dignes à ce titre de figurer ultérieurement dans ce recueil.

Signalons, après M. Lindley, un fait remarquable, qu’on s’explique difficilement : Tandis que la Nonpareille jouit en Angleterre, depuis deux siècles peut-être, d’une faveur si haute et si méritée, elle est peu connue et peu répandue en France, bien que Duhamel l’ait fort bien décrite et appréciée. M. Noisette, notamment, en parle comme d’une variété de la Reinette de Canada, moindre seulement dans toutes ses proportions ; — ce qui assurément n’est pas du tout le caractère de la Nonpareille.

Cette pomme est de grosseur moyenne, déprimée, plus large à la base qu’au sommet, et d’une circonférence communément bien arrondie.

Le pédoncule est long et mince, le calice peu développé, les sépales bruns et persistants.

L’épicarpe, d’un vert un peu jaunâtre d’abord, devient tout à fait jaune quand la maturité est parfaite ; il est rare que s’y montre une légère teinte de rouge du côté exposé au soleil. Cette pomme est parsemée de points bruns et de taches grises en assez grand nombre pour la faire paraître ordinairement un peu brune.

La chair, d’un blanc un peu jaune, est fine, ferme, juteuse, peu aromatique, et cependant d’une saveur particulière suave et suffisamment relevée.

C’est un fruit de bonne garde, mûrissant en janvier et février ; il peut, moyennant quelques soins, demeurer fort bon jusqu’en juin.

L’arbre, trop connu pour qu’il soit nécessaire d’en faire une description détaillée, se distingue par sa fertilité, mais non par sa vigueur ; il convient de le cultiver en espalier ou sur doucin sous forme pyramidale. Il est sujet au chancre dans une terre froide et humide.

C.-Aug. Hennau.