Annales de pomologie belge et étrangère/Pêche Surprise de Jodoigne

La bibliothèque libre.


Pêche Surprise de Jodoigne

Pêche Surprise de Jodoigne (Grégoire.)

Pêche Surprise de Jodoigne.

(Grégoire.)

(Spécimen récolté sur haut-vent.)

Cette pêche, des plus remarquables, provient des semis de M. Grégoire, de Jodoigne ; son premier rapport a eu lieu en 1855, mais c’est seulement en 1858 qu’elle a été soumise à l’appréciation de la Commission royale de Pomologie et admise à l’unanimité.

Elle est exquise, tient de la pêche par sa peau duveteuse et son noyau, de l’abricot par son coloris intérieur et extérieur, et du brugnon par sa saveur.

L’arbre placé en haut-vent au milieu d’un massif de poiriers de semis, a souffert de ce voisinage ; il est un peu malingre et paraît être âgé de 8 à 10 ans. Quoique son fruit soit habituellement mûr vers la fin de septembre dans sa position actuelle, nous croyons qu’il sera prudent de le cultiver en espalier à l’exposition du levant ou à celle du couchant. Les fleurs sont moyennes.

Les jeunes rameaux sont gros et courts ; l’épiderme est lisse, luisant, rouge violacé très-vif du côté du soleil, vert herbacé du côté de l’ombre.

Les feuilles sont longues, étroites, pointues, vert-jaunâtre, généralement rétrécies le long de la nervure médiane, ce qui fait que leur centre paraît plissé ; leur serrature est fine, arrondie, bordée de rouge.

Le pétiole est très-court, largement canaliculé, vert en dessous, rouge en dessus.

Les glandes sont petites, rondes, concaves, rouges, au nombre de 2 à 4, toujours placées sur le pétiole ; parfois absentes.

Le fruit est moyen, arrondi, rétréci vers le sommet et aplati à sa base ; la peau se détache bien de la chair, elle est très-fine, jaune foncé, finement pointillée de rouge cerise du côté de l’ombre, fortement colorée de rouge pourpre du côté du soleil et recouverte d’un duvet grisâtre assez épais ; la couture est superficielle ; le point pistillaire est gros, arrondi, saillant, gris-roux ; la queue, très-courte, est placée dans une cavité large, profonde et arrondie, coupée transversalement par la couture, qui n’est creuse que dans cette partie ; la chair jaune d’abricot, rouge dans la cavité où se trouve le noyau est fine, fondante, succulente, son eau est sucrée, relevée, sa saveur est plutôt celle du brugnon que celle de la pêche. Le noyau est assez gros, se détache bien de la chair dont il ne conserve que quelques lambeaux ; sa forme est ovale, obtuse à la base et se terminant en pointe allongée au sommet ; les joues sont convexes, rugueuses, les arrêtes dorsales sont obtuses, presque nulles, mais séparées des joues, par des sillons larges et profonds ; les arrêtes du ventre sont crénelées, obtuses et séparées par un sillon profond et large ; l’amande est amère.

Alexandre Bivort.