Annales de pomologie belge et étrangère/Poire Arlequin musqué

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Poire Arlequin musqué.

(Van Mons.)

(Spécimen récolté sur pyramide.)

Cette variété n’est pas nouvelle ; elle appartient aux semis de Van Mons et se trouve déjà notée sur son catalogue de 1823, sous le no 1737.

Je n’ai pu découvrir par quelle fantaisie l’auteur lui a donné ce nom assez singulier, qui n’a aucun rapport avec le fruit ; en effet, j’ai toujours vu celui-ci d’une couleur verte uniforme, et n’ai jamais trouvé dans sa chair le moindre goût musqué.

L’Arlequin est un beau et bon fruit de la fin de septembre ; sa forme, plus ou moins arrondie, est légèrement turbinée vers le pédoncule ; sa hauteur moyenne est de 7 ½ centimètres, et son diamètre de 6 ½. L’épiderme lisse, luisant, vert-clair, prend une légère teinte jaunâtre à l’époque de la maturité ; il est un peu marbré, ponctué de brun-clair et ombré de même couleur autour du calice. Le pédoncule, long de 22 millimètres, est gros, charnu à sa base, brun du côté du soleil, vert du côté de l’ombre ; il est implanté un peu de côté et à fleur du fruit. Le calice, arrondi, ouvert, est placé dans une cavité peu profonde et très-évasée ; ses divisions sont caduques. La chair est blanche, demi-fine, fondante, beurrée ; son eau est assez abondante, sucrée et d’un parfum des plus agréables. Les pepins sont ovales, pointus, brun-clair ombré de brun-marron sur les bords, aplatis d’un côté, convexes de l’autre.

Cette bonne variété se conserve bien sans blettir, ce qui est une grande qualité dans les fruits de cette saison. Il convient toutefois de ne pas le laisser mûrir sur l’arbre, mais de le cueillir huit à dix jours avant sa maturité ; sa chair est alors plus fine et son eau plus abondante.

Arbre assez vigoureux, d’une fertilité qui est encore problématique ; forme pyramidale ; bois gros, étalé, formant un angle ouvert avec le tronc.

Branches à fruits longues, grêles, brunes et lisses dans leur jeunesse, ensuite grises et un peu rugueuses.

Bouton à fleur moyen, conique allongé, pointu, brun clair ombré de brun foncé et de gris.

Supports gros et courts, légèrement ridés à leur base, renflés et lisses à leur sommet.

Jeunes rameaux gros, longs, un peu flexueux et striés, arqués, contournés, s’avançant en spirale, rugueux vers leur sommet.

Épiderme jaune-noisette, ponctué de lenticelles proéminentes, rondes ou ovales, gris blanc, peu nombreuses et inégalement disséminées sur toute sa surface.

Gemmes triangulaires et coniques pointus, écartés du rameau par leurs sommets, apprimés par leurs bases, brun très-clair, ombré de brun foncé et nuancé de gris.

Mérithalles courts, assez réguliers.

Feuilles moyennes, vert-clair, lancéolées et ovales-lancéolées pointues, planes ou à bords légèrement relevés en gouttière ; serrature régulière, profonde et aiguë.

Pétiole grêle, canaliculé, vert-jaunâtre, long de 15 à 30 millimètres.

Stipules filiformes.

Alexandre Bivort.