Annales de pomologie belge et étrangère/Poire Délices de Lovenjoul

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Poire Délices de Lovenjoul

Poire Délices de Lovenjoul (Van mons.)

Poire Délices de Lovenjoul.

(Van Mons.)
Synonymie : Jules Bivort.

(Spécimen récolté sur pyramide.)

La Commission royale de pomologie a pu seulement constater cette année avec certitude, que les poires Jules Bivort et Délices de Lovenjoul, ne sont qu’une seule et même variété.

Le désordre qui régnait dans la pépinière du professeur Van Mons, lors de son acquisition par l’auteur de cette synonymie et le classement de ce fruit, dont l’arbre ne portait aucune trace de greffe, et figurait parmi les semis sous le no  1658, ont été cause de cette erreur regrettable.

Le fruit est gros ou très-gros, assez irrégulier dans sa forme, mais ordinairement ovale, bosselé et presque aussi large que haut. L’épiderme vert-sombre, ponctué de brun, légèrement coloré au soleil est ombré de brun-fauve autour du pédoncule et du calice ; à l’époque de la maturité, il jaunit fortement, le coloris devient plus vif et les points passent du brun au rouge. Le pédoncule, long de 25 à 30 millimètres, grêle, brun-clair, est placé dans une cavité assez profonde, étroite et irrégularisée par de légères gibbosités. Le calice couronné, ouvert, souvent irrégulier, occupe une cavité peu profonde et très-évasée ; ses divisions sont dressées, noires à l’intérieur, rougeâtres à l’extérieur. La chair est blanc-jaunâtre, fine, fondante, demi-beurrée, son eau est abondante, sucrée, relevée d’un léger acide et d’un parfum délicieux. Les pepins sont moyens, noirs, reniformes ou ovales, pointus. La maturité du Délices de Lovenjoul a lieu vers la fin d’octobre et se prolonge souvent jusque la fin de novembre ; c’est un fruit de toute première qualité.

L’arbre d’une vigueur presque moyenne est très-fertile ; sa grande disposition à se mettre à fruit trop tôt, lorsqu’il est greffé sur coignassier, doit engager les cultivateurs à le greffer sur pied franc ou tout au moins sur intermédiaire ; il se comporte bien en pyramide et en espalier au levant et au couchant. Ses branches à fruits sont moyennes, grises.

Les supports sont gros, courts, ridés et gris à leur base ; très-renflés, lisses, brun-clair, parsemés de lenticelles rousses, proéminentes à leur sommet.

Le bouton à fleur est gros, conique, pointu, brun-fauve, nuancé de brun marron et de gris.

Les jeunes rameaux sont moyens, flexueux, striés, et renflés à leur sommet qui est ordinairement terminé par un bouton à fleur. L’épiderme gris-brun, légèrement rougeâtre au soleil, lisse, luisant, est ponctué de quelques petites lenticelles rondes, blanc-sale, légèrement saillantes. Lorsque l’arbre est placé dans un mauvais sol, les rameaux deviennent facilement rugueux.

Les gemmes sont moyens, coniques, pointus, saillants, brun ombré de brun marron ; ceux du centre sont portés sur des rudiments de lambourde.

Les mérithalles sont courts et inégaux.

Les feuilles sont grandes, ovales-lancéolées, ou lancéolées pointues, arquées, à bords latéraux relevés en gouttière, vert-clair ; leur serrature est fine, peu profonde et régulière.

Le pétiole est gros, canaliculé, vert-clair, lavé de rouge, long de 2 à 5 centimètres.

Les stipules sont linéaires.

Alexandre Bivort.