Annales de pomologie belge et étrangère/Poire Général Totleben

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Poire Général Totleben.

Poire Général Totleben.

(Fontaine de Gheling.)

Ce bel et bon fruit a été obtenu en 1855 d’un semis fait en 1839 par M. Fontaine de Gheling, à Mons, et décrit pour la première fois dans l’Illustration horticole de Gand, en 1858, par M. Adolphe Papeleu.

Sous de tels auspices, nous aurions pu, dès cette époque, le faire paraître sans crainte dans nos Annales ; mais la Commission royale de Pomologie, s’étant tracé une règle dont elle ne s’écarte jamais (celle de n’admettre que les fruits soumis à sa dégustation), nous avons dû retarder son admission jusqu’à cette époque.

Le facies des fruits que nous avons récoltés cette année, leur grosseur et l’époque de leur maturité, nous ont paru encore peu stables. Les plus gros exemplaires étaient pyriformes-pyramidaux, un peu moins rétrécis vers le pédoncule que ne le représente le dessin de l’Illustration ; d’autres étaient ovales et quelques-uns avaient la forme des Doyennés. À notre avis, la première forme deviendra par la suite leur forme normale.

L’épiderme, jaune clair à l’époque de la maturité, est ponctué et panaché de brun-roux. Le pédoncule est gros, ligneux, brun, long de 25 à 30 millimètres, implanté dans une petite cavité. Le calice, couronné, ouvert, occupe une cavité assez profonde, dont l’orifice est côtelé ; ses divisions sont courtes, dressées, brunes. La chair est blanche, rosée, très-fondante ; son eau est très-abondante, sucrée, d’un parfum des plus agréables. Quant à l’époque de sa maturité, voici nos remarques faites sur la récolte de 1863 : les très-gros fruits étaient mûrs dès le commencement de novembre ; d’autres ont mûri en décembre, et au moment où nous écrivons ces lignes (20 février), nous en possédons encore plusieurs exemplaires de moyenne grosseur, dont l’épiderme est jaune d’or, mais qui ne sont pas encore arrivés à leur parfaite maturité. Ceci concorde parfaitement avec la note de M. Papeleu et confirme l’assertion de M. Fontaine de Gheling.

L’arbre est pyramidal, vigoureux et fertile. Ses branches à fruits sont courtes, grêles, grises.

Ses boutons à fleur sont courts, pointus, brun lavé de gris. Ses supports gros, allongés, rugueux, gris-brun.

Les jeunes rameaux sont gros, longs, flexueux, tourmentés, ayant une strie longitudinale au-dessous de chaque gemme.

L’épiderme est gris, rougeâtre du côté du soleil, surtout vers le sommet, ponctué de lenticelles nombreuses, larges, ovales, concaves, gris clair à la base des rameaux, plus petites et plus rousses à leur sommet.

Les gemmes sont coniques, pointus, saillants, brun-marron lavé de brun-noir et de gris. Sur les rameaux les plus vigoureux, les gemmes sont supportés par des rudiments de lambourdes.

Les feuilles sont moyennes, vert clair, ovales, pointues, parfois effilées par les deux bouts, d’autres fois arrondies à leur sommet ; elles sont arquées, tourmentées ; leurs bords, relevés en gouttières, sont finement et partiellement serretés. Le pétiole, long de 3 à 6 centimètres, est grêle, vert clair, légèrement cannelé.

Les stipules sont linéaires.

Alex. Bivort.