Annales de pomologie belge et étrangère/Poire Marie-Louise

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Poire Marie-Louise.

(Van Mons.)
Synonymes : Marie-Louise Nova ; — Marie-Louise Delcourt ; — Marie-Louise nouvelle.

(Spécimen récolté sur pyramide.)

Cette excellente poire, que Van Mons a trouvée parmi ses semis vers 1821, ayant beaucoup d’analogie avec la Marie-Louise, trouvée en 1813 par l’abbé Duquesnes, l’obtenteur lui a donné le nom de Marie-Louise nova, qualification peu heureuse en pomologie, car elle apporte toujours plus ou moins de confusion dans les nomenclatures. Mais si les deux fruits peuvent se prendre l’un pour l’autre, il y a une si grande différence entre les deux arbres, qu’il est impossible de les confondre. Les rameaux de la Marie-Louise Duquesnes sont plus nourris, plus raides et poussent verticalement ; ceux de la Marie-Louise Van Mons sont grêles et pendants.

Le fruit est gros ou très-gros, allongé, renflé vers son centre et rétréci vers ses deux bouts, parfois en forme de Calebasse et bosselé, et d’autres fois presque cylindrique ; il mesure souvent 11 à 12 centimètres en hauteur sur 7 à 8 en diamètre. L’épiderme, lisse, onctueux, vert clair, passe au jaune citron à sa parfaite maturité ; il est panaché et ponctué de brun roux, ombré de même couleur autour du pédoncule et du calice et parfois légèrement coloré du côté du soleil lorsque le fruit a été récolté sur espalier ou sur un arbre greffé sur coignassier.

Le pédoncule, long de 3 centimètres, gros, ligneux, brun noir, est implanté obliquement à fleur du fruit et sa base est souvent dépassée d’un côté par une petite gibbosité. Le calice, couronné, ouvert, occupe une cavité assez profonde et très-évasée ; ses divisions sont raides, noires. La chair est blanche, assez fine, fondante ; son eau est très-abondante, sucrée et parfaitement parfumée. C’est un fruit de première qualité ; sa maturité a lieu en octobre.

L’arbre mère de cette variété existe encore dans l’ancienne pépinière Van Mons, à Louvain ; il est d’une vigueur moyenne, très-fertile ; ses brandies sont grêles et s’inclinent sous l’horizon ; sa forme est plutôt sphérique que pyramidale.

Ses branches à fruits sont généralement longues, grêles, gris brun.

Les supports sont courts, gris ridés à leur base, brun noisette et peu renflés à leur sommet.

Le bouton à fleur est gros, ovale-allongé, pointu, brun clair ombré de brun-marron.

Les jeunes rameaux sont assez longs, grêles, sans stries apparentes, cotonneux vers leur sommet. L’épiderme, gris verdâtre du côté de l’ombre, gris-brun du côté du soleil, est ponctué de nombreuses lenticelles ovales, gris-blanc, proéminentes sur le bois de deux ans.

Les gemmes, brun foncé, sont triangulaires, pointus et apprimés à la base et au sommet du rameau ; ceux du centre sont ovales pointus, saillants et portés sur des rudiments de lambourde.

Les feuilles sont grandes, d’un beau vert luisant, ovales pointues, finement serretées, arquées et à bords légèrement relevés en gouttière.

Le pétiole, long de 4 à 5 centimètres, est grêle, canaliculé, vert clair lavé de rose à la base.

Les stipules sont linéaires.

Cette variété est assez délicate et ne réussit pas très-bien dans un sol trop compacte, ni dans un jardin battu des vents ; elle se greffe sur franc ou sur coignassier et, moyennant quelque soin, on en forme d’assez belles quenouilles ou pyramides, mais c’est en espalier au levant ou au couchant qu’elle acquiert toute sa beauté et toute sa bonté.

Alexandre Bivort.