Annales de pomologie belge et étrangère/Poire fondante de Noël

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Poire fondante de Noël.

Poire fondante de Noël.

(Esperen.)
Synonymes : Belle après Noël ; — Belle de Noël.

(Spécimen récolté sur espalier.)

Cette variété a été obtenue de semis par le major Esperen de Malines en 1842, et le fruit que nous avons décrit dans notre Album de Pomologie, provenait de son jardin. Nous ne pouvons que répéter ici ce que nous avons dit alors, touchant sa qualité, mais nous avons observé depuis, qu’il est nécessaire de cultiver cette variété en sol léger et chaud, comme celui où elle est née, pour qu’elle atteigne sa perfection ; en sol argilleux, elle sera souvent médiocre.

En second lieu nous avons remarqué qu’on n’obtient pas toujours de bons résultats de sa greffe sur latérales d’anciennes pyramides, et nous avons jugé d’autant plus utile de mentionner ce fait, que nous avons acquis la preuve, qu’il n’est pas isolé, et que par suite d’une espèce d’idiosyncrasie existante, entre certaines variétés, les amateurs en greffant des fruits nouveaux sur latérales d’arbres déjà vieux et ne récoltant que des produits médiocres, sont portés à les déprécier et à douter de la loyauté des personnes qui les ont recommandés.

Le fruit récolté sur pyramide est moyen, arrondi-turbiné ; sur espalier, il est très-gros, turbiné et bosselé.

L’épiderme jaune clair, à l’époque de la maturité, est légèrement ponctué et panaché de gris-roux et fortement coloré de rouge vif du côté du soleil. Le pédoncule long de 40 à 45 millimètres, gros, ligneux, brun, est implante dans une cavité moyenne, dont l’orifice est bosselé. Le calice irrégulier, demi-clos, occupe une cavité profonde et étroite, différent en cela du fruit récolté sur pyramide, dont le calice est placé dans une cavité peu profonde et évasée ; ses divisions sont dressées, jaunâtres à leur base, noires à leur sommet. La chair est assez fine, fondante, son eau est abondante, sucrée, d’un parfum des plus agréable.

Ainsi que son nom l’indique, cette belle et bonne poire mûrit ordinairement vers la fin de décembre et se conserve jusqu’en janvier.

L’arbre est pyramidal, vigoureux, et très-fertile ; il prospère également bien sur franc, sur coignassier, en pyramide, en espalier et même en haut-vent, en bonne situation.

Ses branches à fruits sont longues, grêles, grises.

Les boutons à fleur sont assez gros, ovales, pointus, brun clair, ombré de brun marron et lavés de gris.

Les supports sont gros, courts, ridés, ponctués de lenticelles proéminentes grises ou rousses.

Les jeunes rameaux sont assez longs, de moyenne grosseur, striés, légèrement flexueux, cotonneux vers leur sommet ; l’épiderme est luisant, gris-verdâtre, ponctué de quelques lenticelles rondes ou ovales, gris-blanc.

Le gemme est conique, aigu, brun-roux, lavé de gris, formant avec le rameau un angle aigu.

Les mérithalles sont courts, inégaux.

Les feuilles sont moyennes, épaisses, lancéolées, aiguës, finement serretées, d’un vert sombre.

Le pétiole long de 2 à 3 centimètres est plutôt grêle, canaliculé, vert clair.

Les stipules sont linéaires.

Alexandre Bivort.