Annales de pomologie belge et étrangère/Pomme Duchesse de Brabant

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Pomme Duchesse de Brabant (Gailly.)

Pomme Duchesse de Brabant.

(Gailly.)

(Spécimen récolté sur haut-vent.)

Cette pomme dédiée à S. A. R. et I. madame la duchesse de Brabant, nous paraît destinée à une grande popularité ; sa beauté, sa grande fertilité sans alternance et ses bonnes qualités sont des titres incontestables à son admission dans nos vergers, et elle ne sera nullement déplacée dans nos jardins comme fruit de dessert. Trouvée à Ittre, arrondissement de Nivelles, parmi un semis de sujets destinés à être greffés en haut-vent comme cela se pratique pour la plantation de nos vergers, elle dut à l’apparition précoce de son fruit, d’être exemptée du sort commun.

L’arbre est vigoureux lorsqu’il est greffé sur des sujets forts déjà placés en verger, il se couvre de fruits dès la seconde et troisième année, c’est ce qui explique la nécessité de placer la greffe directement sur des arbres d’une certaine force.

Les bourgeons sont vigoureux, bruns, d’un rouge très-foncé du côté du soleil, dépourvus de duvet, ponctués de quelques lenticelles éparses.

Les feuilles sont assez grandes, ovales accuminées, vert-foncé et luisantes en dessus, vert-clair en dessous, la nervure médiane est fortement saillante. Leur serrature est large, arrondie, assez régulière.

Le pétiole, long de 3 centimètres, est gros, canaliculé, duveteux, vert clair, ordinairement coloré en dessous, à sa base.

Les stipules sont linéaires, légèrement spatulées.

La fleur est grande, blanche, bordée de rose ; sa floraison est précoce.

Le fruit est gros, large, fortement déprimé aux deux pôles et légèrement rétréci vers son sommet, il mesure 7 à 8 centimètres de diamètre sur 6 à 7 de hauteur.

Le calice large, ouvert, à divisions souvent caduques, occupe une cavité assez profonde un peu côtelée sur ses bords, et ridée vers le fond.

Le pédoncule, très-court, dépasse rarement la cavité où il est implanté ; cette cavité est profonde, étroite et largement évasée.

La peau est fine, fortement colorée de rouge-foncé dans la partie exposée aux rayons solaires, vert-clair, passant au jaune d’or à l’approche de sa maturité du côté de l’ombre ; dans les vergers dont le sol est rocheux ou peu fertile le fruit se colore entièrement.

La chair est blanche, demi-ferme, fine, juteuse, d’un goût agréable, sucrée, acidulée et d’une saveur relevée.

Les loges sont étroites, les pepins oblongs, pointus à leur base.

La maturité a lieu vers la fin de novembre, et se succède jusqu’en mars ; mais à cette époque le fruit a beaucoup perdu de sa qualité.

L’arbre se comporte parfaitement bien sur paradis et sur doucin et admet les diverses formes qu’on veut lui donner.

Gailly.