Annales de pomologie belge et étrangère/Pomme Reinette dorée

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Reinette dorée ou jaune tardive.

Synonymes : Reinette grise dorée, Rousse ou jaune dorée. En Allemagne, Französische, — Elde, — Gelbe, — Spëte, Goldrenette. Golden Reinette des Anglais.

Cette ancienne pomme, dont la France, heureuse patrie de tant de beaux fruits, fut le berceau, se maintient, ainsi que la Reinette franche, au premier rang, malgré les récentes et brillantes conquêtes de la pomologie dans les deux mondes.

Elle est de grosseur moyenne (7 centimètres environ de diamètre sur un peu plus de 6 centimètres de largeur), déprimée aux deux pôles. Sa forme est assez régulière : pourtant elle a souvent une moitié de la circonférence plus volumineuse que l’autre.

Le calice, très-ouvert, à divisions caduques ou peu saillantes, occupe une cavité unie et profonde.

Le pédoncule, assez long, s’implante profondément dans un enfoncement large et évasé.

« Sa peau, dit Duhamel, est unie, tiquetée de points d’un gris clair d’une belle couleur jaune foncée imitant la couleur de l’or mat. Le côté du soleil est légèrement fouetté de rouge peu apparent qui anime la couleur jaune : de sorte qu’elle mérite mieux qu’aucune autre pomme le nom de dorée. » En Belgique la peau est bien rarement flagellée de rouge ; elle est partiellement couverte ou maculée de tiquetures rousses, de taches ou gerçures grisâtres qui rendent la surface assez rugueuse ; le côté exposé aux rayons solaires imite bien la couleur cannelle. On conçoit sans peine que le splendide coloris de cette pomme a dû déteindre un peu sous l’influence d’un climat plus septentrional.

La chair est blanche, fine, assez consistante et délicieusement parfumée. L’eau est assez abondante, d’un goût sucré relevé, à peine acidulé. Ce léger acide disparaît, quand le fruit a acquis sa parfaite maturité, qu’il convient de ne pas attendre pour le savourer dans sa perfection.

Les loges sont étroites : les pepins aigus, bien nourris, d’un brun rougeâtre.

C’est l’une des Reinettes qui se rident le plus dans un état avancé de maturité.

L’arbre est très-productif, assez sujet au chancre dans un sol froid et humide ; le temps semble respecter sa vigueur native ; cependant, si nous exceptons la vallée de la Meuse et quelques autres situations privilégiées, en Belgique il convient, croyons-nous, de le cultiver en espalier, où il réussit parfaitement, même à l’exposition du midi que redoutent presque tous les pommiers.

C.-Aug. Hennau.