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Aphorismes (Hippocrate)/Section 6

La bibliothèque libre.
Traduction par Charles Victor Daremberg.
Charpentier, éditeur (p. 366-370).
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1. Dans les lienteries chroniques, des éructations acides, quand il n'en existait pas au début, c'est un bon signe.

2. Ceux dont les narines sont naturellement très humides et le sperme fort aqueux, traînent une vie maladive; ceux qui se trouvent dans le cas contraire se portent mieux ((126).

3. Dans les dysenteries de long cours, du dégoût, c'est mauvais ; quand il est accompagné de fièvre, c'est plus mauvais.

4. Les ulcères autour desquels le poil tombe, sont de mauvaise nature.

5. Dans les douleurs de côté, de poitrine ou de toute autre partie, il importe de noter si elles diffèrent beaucoup.

6. Les affections des reins et celles de la vessie se guérissent difficilement [surtout ] chez les vieillards.

7. Les douleurs qui surviennent au ventre sont légères quand elles sont superficielles; mais plus intenses quand elles sont profondes.

8. Des ulcères survenant sur le corps chez les hydropiques, ne se guérissent pas facilement.

9. Les larges exanthèmes ne causent pas beaucoup de prurit (127).

10. Chez celui qui a une douleur locale et chez celui qui a des douleurs générales à la tête, un écoulement d'eau ou de sang par les narines, ou par la bouche, ou par les oreilles, résout la maladie (128).

11. Chez les mélancoliques et chez les néphrétiques, quand il survient des hémorroïdes, c'est bon.

12. Quand on guérit des hémorroïdes anciennes, si l'on n'en conserve pas une (129), il est à craindre qu'il ne survienne une hydropisie ou une phtisie.

13. L'éternuement survenant chez un individu pris de hoquet le fait cesser.

14. Chez un individu attaqué d'hydropisie, quand l'eau qui est dans les veines se répand dans le ventre, c'est la solution (130).

15. Chez un individu attaqué de diarrhée ancienne, un vomissement spontané arrête la diarrhée.

16. La diarrhée survenant chez un individu attaqué de pleurésie ou de péripneumonie, c'est mauvais.

17. Il est bon pour un individu qui a une ophtalmie d'être pris de diarrhée.

18. Les plaies profondes de la vessie, de l'encéphale, du cœur, du diaphragme, des intestins grêles, de l'estomac ou du foie, sont [le plus souvent ] mortelles (131).

49. Lorsqu'un os ou un cartilage, ou un nerf, ou la partie mince de la joue, ou le prépuce, ont été divisés, ils ne peuvent ni repousser ni se réunir (132).

20. Si du sang est épanché dans une cavité qui n'est pas naturelle, il se transforme nécessairement en pus (133) .

21. Des varices et des hémorroïdes survenant chez les maniaques, résolvent la manie.

22. Les douleurs (134) qui descendent du dos aux coudes, la saignée les guérit.

23. Si la crainte ou la tristesse persévère longtemps, cela tient à la mélancolie.

24. Si une partie des intestins' grêles est divisée, elle ne se réunit plus (135).

25. Il n'est pas bon qu'un érysipèle situé à l'extérieur se porte au dedans; s'il passe de l'intérieur à l'extérieur, c'est bon. 26. Quand il survient des tremblements dans le causas, le délire les dissipe (136).

27. Les empyématiques ou les hydropiques opérés par le fer ou par le feu, succombent infailliblement si le pus ou l'eau est évacué tout d'un coup (137).

28. Les eunuques ne deviennent ni goutteux ni chauves (138).

29. Les femmes ne sont pas sujettes à la podagre avant la cessation de leurs règles (139).

30. Les enfants ne sont pas sujets à la podagre avant d'avoir usé des plaisirs vénériens.

31. L'usage du vin pur, ou les bains, ou les fomentations, ou la saignée ; ou une potion purgative, guérissent les douleurs des yeux.

32. Les bègues sont surtout attaqués de diarrhées de long cours.

33. Les personnes qui ont des éructations acides ne sont guère sujettes aux pleurésies.

34. Chez les chauves il ne survient pas [ordinairement] de varices volumineuses; mais s'il survient des varices volumineuses chez ceux qui sont chauves, leurs cheveux repoussent.

35. La toux survenant chez les hydropiques, c'est mauvais.

36. La saignée résout la dysurie ; mais il faut ouvrir les veines internes (140).

37. Chez un individu pris d'esquinancie, il est bon qu'il survienne un gonflement au cou (141).

38. Il vaut mieux ne pas traiter ceux qui ont des cancers occultes. Les malades meurent bientôt s'ils font des remèdes; s'ils n'en font pas, ils vivent plus longtemps (142).

39. Les spasmes viennent de plénitude ou de vacuité; il en est de même du hoquet.

40. Chez ceux qui ont des douleurs à l'hypocondre sans inflammation, s'il survient de la fièvre, elle résout la douleur.

41. Quand une collection purulente existe dans quelque partie du corps et ne se manifeste pas au dehors, c'est à cause de l'épaisseur du pus ou des parties (143) qu'elle ne se manifeste pas.

42. Chez les ictériques, il est funeste que le foie devienne dur.

43. Chez ceux qui ont la rate gonflée et dure, s'il survient une dysenterie de long cours, l'hydropisie ou la lienterie vient la compliquer et les malades sont perdus (144).

44. Ceux chez qui un iléus survient à la suite de la strangurie, meurent en sept jours, à moins qu'avec l'invasion de la fièvre il n'arrive un flux abondant d'urines (145).

45. Quand une plaie dure un an ou plus longtemps, l'os s'exfolie nécessairement, et il en résulte des cicatrices profondes.

46. Ceux qui, avant la puberté, sont atteints de gibbosité par suite d'un asthme ou de toux, sont perdus (146).

47. Ceux à qui là saignée ou les purgatifs [de précaution] conviennent, doivent être saignés ou purgés au printemps.

48. La dysenterie survenant chez ceux qui ont la rate gonflée et dure, c'est avantageux.

49. Les affections goutteuses, quand la phlegmasie a cessé, disparaissent en quarante jours.

50. Chez ceux dont l'encéphale est profondément divisé, il survient nécessairement de la fièvre et un vomissement bilieux (147).

51. Ceux qui, en pleine santé, sont pris tout à coup de maux de tête, deviennent subitement aphones, et dont la respiration est stertoreuse, meurent en sept jours, à moins que la fièvre ne survienne.

52. Il faut aussi faire attention à ce que l'on entrevoit du globe de l'oeil pendant le sommeil; car si à travers les paupières entr'ouvertes, une partie du blanc de l'oeil apparaît, sans qu'il y ait eu diarrhée ou administration de purgatifs, c'est un signe suspect et tout à fait mortel.

53. Les délires gais sont moins dangereux; les délires sérieux sont plus dangereux.

54. Dans les maladies aiguës avec fièvre, la respiration gémissante est mauvaise.

55. Les affections goutteuses [et les affections maniaques se déclarent principalement au printemps et à l'automne (148).

56. Dans les maladies mélancoliques, les déplacements [de la matière peccante] sont dangereux : ils annoncent ou l'apoplexie du corps, ou des spasmes, ou la manie, ou la cécité.

57. On est surtout exposé à l'apoplexie depuis l'age de quarante jusqu'à celui de soixante ans.

58. Si l'épiploon est sorti, il doit nécessairement se gangrener.

59. Chez ceux qui sont attaqués d'une coxalgie chronique, quand l'ischion (la tête du fémur) sort de sa cavité et y rentre de nouveau, il se forme des mucosités (149).

60. Chez ceux qui sont attaqués d'une coxalgie chronique, quand l'ischion sort de sa cavité, le membre s'atrophie et la claudication s'ensuit si l'on ne cautérise pas.

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(126) Aph. 2. - 126. Je complète cet aphorisme en plaçant sous les yeux du lecteur l'admirable tableau qu'a tracé; de la consomption dorsale par suite du libertinage, l'auteur du traité des Maladies. J'emprunte la traduction à m. Lallemand. (Voir t. II, p. 320 de son beau traité sur les Pertes séminales involontaires. « Consomption dorsale. La consomption dorsale vient de la moelle. Elle affecte principalement les nouveaux mariés et les libertins. Ils sont sans fièvre, ils mangent bien ; cependant ils dépérissent. Si vous les interrogez, ils vous diront qu'il leur semble sentir des fourmis descendre de la tête le long du dos. Lorsqu'ils urinent ou qu'ils vont à la selle, ils rendent beaucoup de sperme liquide, et la génération n'a pas lieu. Ils ont des évacuations [pollutions] pendant leurs songes, qu'ils couchent avec une femme ou non. Lorsqu'ils marchent ou qu'ils courent, surtout en montant, ils éprouvent de l'essoufflement, de la faiblesse, de la pesanteur et des sifflements dans les oreilles. Si, plus tard, ils sont pris de fièvre ardente, ils meurent de lipyrie  » (des Maladies, II, §. 49).

(127) Aph. 9. - 127. D'après Alde, Dietz et Oribase, il faudrait traduire « les larges exanthèmes et qui ne causent point de démangeaison, sont difficiles à guérir.  » Galien ( t. XVIII, p. 19) et Théophile ( p. 490) ont suivi le texte vulgaire.

(128) Aph. 10. - 128. J'ai suivi l'interprétation de Théophile ; Galien (p. 20), ne paraît pas avoir lu : ou du sang par les narines.

(129) Aph. 12. - 129. Le texte vulgaire conservé par Foës, qui traduit néanmoins comme je l'ai fait, porte : ἢν μὲν μίᾳ φυλαχθῇ (si on en conserve une); mais Galien ( p. 22 ), Damascius et Théophile ( p. 492) ont : ἢν μὴ. Cette leçon est d'une part appuyée sur l'expérience journalière; et d'une autre part sur plusieurs autres passages de la collection hippocratique. Ainsi, à la fin du liv. I V des Épid., p. 1189, éd. de Foës, il est dit qu'Alcippe devint fou pour avoir été radicalement guéri de ses hémorroïdes; et dans le VIε liv. des Epid., sect. 3, sent. 28, l'auteur appelle ἰητρευθέντες ἀκαίρως ceux qui guérissent à contre-temps toutes les hémorroïdes. Enfin on lit dans l'appendice au traité dans les Maladies aiguës, §. 29, t. II, p. 517, éd. de M. Littré : « Pour les hémorroïdes, vous les traverserez avec l'aiguille, et vous les lierez avec un brin de laine non lavée, aussi épais et aussi long que possible; car cela rend l'opération plus sûre. Après avoir serré la ligature, servez-vous d'un médicament corrosif, n'employez pas de fomentations humides avant la chute des hémorroïdes. Ayez soin d'en laisser toujours une. » Il est vrai que dans le traité des Hémorroïdes il est expressément recommandé de cautériser toutes les hémorroïdes et de n'en laisser subsister aucune. Cette opposition n'a rien qui doive étonner, puisque les écrits qui composent la collection viennent de divers écrivains qui se combattent souvent l'un l'autre; et c'est peut-être à l'auteur du traité des Hémor. que l'auteur du VIe liv. des Epid. s'adresse indirectement par cette épithète d'ἀκαίρως, donnée aux chirurgiens qui guérissaient toutes les hémorroïdes. L'auteur du Traité des Hémorroïdes usait de quatre procédés pour la cure de cette maladie : 1°. la cautérisation transcurrente, qui desséchait les tumeurs hémorroïdales sans les brûler; 2°. l'excision ou plutôt la rescision; et après l'opération, l'emploi des hémostatiques; 3°. la cautérisation avec les escharrotiques; 4°. l'arrachement des bourrelets hémorroïdaux externes ou internes, dont le pédicule est bien prononcé. Pour les hémorroïdes internes, l'auteur portait le cautère dans l'intérieur du rectum à l'aide d'un speculum ani.

(130) Aph. 14. - 130. Je suppose qu'il s'agit ici de l'anasarque, maladie dans laquelle Hippocrate croyait les vaisseaux remplis d'eau, et qui se guérit quelquefois, comme on le sait, par d'abondantes évacuations alvines liquides. - Cet aphorisme est reproduit par la 461e sentence des Coaques; c'est à tort que j'ai vu dans cette 461e sentence (cf. p. 92) la mention de l'hydropisie ascite; quel que soit du reste le sens que je donne à cette sentence, je me suis également trompé quand j'ai cru y trouver une doctrine opposée à celle professée aujourd'hui sur la solution des hydropisies par l'absorption de l'eau épanchée dans l'abdomen et transportée ensuite par les veines dans les intestins et la vessie. En effet, si on admet qu'Hippocrate a parlé de l'hydropisie ascite, on trouvera qu'il y a plutôt un rapprochement à faire qu'une opposition à marquer entre sa doctrine et la nôtre.

(131) Aph. 18. - 131. « Comme θανατῶδες, dit Galien, p. 27 et suiv., signifie dans Hippocrate tantôt nécessairement, tantôt probablement mortel, il est difficile de savoir s'il a prétendu que, dans tous ces cas, la mort est inévitable ou seulement que la guérison est très difficile et très rare. Les uns pensent que toute plaie du cœur est nécessairement mortelle; mais d'autres soutiennent qu'il faut que la blessure pénètre dans les ventricules, et qu'Hippocrate a voulu marquer cette condition en se servant du verbe διασκόπειν (diviser de part en part). On croit également que les plaies de la vessie, de la partie nerveuse (centre) du diaphragme et des petits intestins ne peuvent se réunir. Quant aux plaies de l'estomac; on rapporte des cas de guérison ; on dit même que non seulement des plaies profondes du foie se sont guéries, mais qu'on a pu enlever impunément un lobe tout entier; et l'on sait que l'auteur du traité des Plaies dangereuses (que ce soit Hippocrate ou un autre) a entrepris la guérison de semblables blessures.  » Après avoir rapporté l'opinion des autres chirurgiens, Galien énonce la sienne de la manière suivante : « On peut accorder que les plaies du cœur et du diaphragme ne se réunissent point à cause de la mobilité de ces parties, et qu'il en est de même pour les plaies du corps de la vessie, parce qu'il est nerveux (fibreux) et exsangue; mais on sait, par l'opération de la taille, que les plaies faites au col de cet organe sont susceptibles de réunion. Quant aux plaies du foie, elles causent de grandes hémorragies, et les malades meurent avant qu'elles se soient guéries. Ainsi, ils s'écartent de la vérité, ceux qui disent avoir vu se guérir des plaies même superficielles du foie ; ils s'en écartent surtout, ceux qui prétendent avoir vu enlever impunément des lobes tout entiers. Quand mon précepteur Pélops vivait encore, j'ai observé, à Smyrne, en Ionie, un homme qui guérit d'une grande plaie du cerveau; mais on sait que les plaies qui pénètrent dans les ventricules sont de nécessité mortelles. Les plaies superficielles de l'estomac et des petits intestins se guérissent quelquefois; celles qui sont pénétrantes se réunissent rarement. Je ne crois pas que ce soit à cause de la nature de leur substance, mais parce qu'on ne peut pas y porter de médicaments comme sur les plaies externes. Aussi l'auteur du traité des Plaies dangereuses [ouvrage perdu] traitait les plaies du canal intestinal par des médicaments pris à l'intérieur.  » Je tenais à rapporter ce commentaire en entier pour fixer l'état de la science ancienne sur la question de pathologie chirurgicale soulevée par Hippocrate. Si l'on compare ces données avec les résultats de l'observation moderne, on trouvera que les propositions d'Hippocrate et de Galien sont vagues, que certaines sont inexactes et d'autres fausses. Je ne veux point abuser de l'espace qui m'est donné pour établir des rapprochements que chacun pourra faire, en consultant le premier ouvrage de chirurgie qui lui tombera sous la main, de La Motte, Boyer, Cooper, Dupuyren, Chléius, par exemple.

(132) Aph. 19. - 132. Galien pense que les chairs peuvent se régénérer, mais que ni les cartilages ni les os ne peuvent se reproduire. « Pour ce qui est des fractures, dit Galien, p. 30), on se trompe en pensant que les fragments des os peuvent se rejoindre. Il est facile de se convaincre du contraire à l'inspection du cal qui se forme dans les fractures chez certains animaux. Qu'on les examine morts ou vivants, on verra par la dissection que les parties divisées ont été réunies par une espèce de lien circulaire; et si l'on détache le cal en le grattant, on s'apercevra que les parties profondes de la fracture sont encore séparées.  » (Trad. de M. Lallemand.) Le savant chirurgien que je viens de citer remarque que Galien n'a probablement examiné le cal que dans les premiers mois qui suivent la fracture, c'est-à-dire dans la première période, cal provisoire de Dupuytren; car, plus tard, il aurait vu que la matière gélatineuse qui séparait les deux fragments, finit par s'incruster de phosphate de chaux et par acquérir même une dureté plus grande que celle de l'os ordinaire. J'ajouterai que cela est surtout constant dans les fractures qui intéressent l'extrémité des os. - «  On sait, du reste, aujourd'hui que la nature reproduit certaines parties des tissus vivants dans certaines circonstances.... Chez l'homme, on ne voit pas d'organe complexe se régénérer...; toutefois, on ne peut nier qu'il y ait reproduction nouvelle à la surface des plaies. Il est également certain qu'il se forme de toute pièce et par l'organisation ultérieure de la matière plastique des tissus plus composés, tels que les tissus osseux, fibreux, celluleux, séreux, et que des muqueuses accidentelles se développent dans certaines conditions données. » ( Compend. de chirurgie, t. I, p. 311; Dict. de médecine; t. XXIV, p. 547 ; articles de M. A. Bérard.) La vérité n'est donc exclusivement ni du côté d'Hippocrate ni du côté de Galien.

(133) Aph.. 20. - 133. Le sens que j'ai suivi est celui de la plupart des interprètes (Gal., p. 32); il est, du reste, le plus naturel. Suivant quelques-uns, il s'agirait soit de l'estomac, soit du ventre en général. Quoi qu'il en soit, pour que cet aphorisme fut vrai, il faudrait entendre ἐκπυησθῆναι, non pas dans le sens de corruption, mais dans celui d'altération. Celse ( ΙΙ, 7 ) traduit : Si in ventrem sanguis confluxit, ibi in pus vertitur.

(134) Aph. 22. - 134. Le texte vulgaire et plusieurs interprètes ont ῥήγματα. J'ai suivi Galien, qui dit : « Quelques manuscrits ont une meilleure leçon, qui est ἀλγήματα. » Le texte de Dietz porte ῥ. καὶ ἀλ..., et Théophile (p. 497) avait lu ῥ. ἢ ἀλγ.

(135) Aph. 24. - 135. Galien voudrait qu'on rejetât cet aphorisme, répétition inutile d'une partie de l'aph. 18.

(136) Aph. 26. - 136. Galien doute de la légitimité de cet aphorisme.

(137) Aph. 27. - 137. Cf. p. 423 et p. 460, notes 25 et 143. - Érasistrate, qui avait écrit longuement et habilement sur les hydropisies, était du même avis qu'Hippocrate (Gal., p. 39).

(138) Aph. 28. - 138 Celse, (IV, 24), traduit : «  Sont rarement (raro ) attaqués de la podagre.  »

(139) Aph. 29. - 139. Après « la femme n'est pas attaquée de la podagre, » un Ms. de Dietz, porte : «  avant de s'être livrée aux plaisirs de Vénus, etc.  » Celse (IV, 24) a traduit le texte vulgaire.

(140) Aph. 36. - 140. Galien (p. 57) veut : « La saignée guérit aussi ( καὶ)  ; (Étienne, p. 505, dit que quelques manuscrits ont ce καὶ) la dysurie qui vient de réplétion sanguine, » cherchant ainsi à modifier le sens absolu de cet aphorisme qu'il regarde, du reste, comme apocryphe, car Hippocrate dit qu'il faut saigner le creux poplité ou les malléoles dans les maladies des organes sous-diaphragmatiques, et ici on ne peut entendre que les veines du bras.

(141) Aph., 37. 141. M. Lallemand ajoute : car la maladie se porte au dehors, prétendant qu'il suit le texte de Galien; mais cela est inexact, car Galien (VIl, p. 155), à propos de l'aph. 49, répétition du 37, VI, donne positivement le texte que j'ai suivi, et il dit que cet aph. 49 n'a été reproduit que par quelques-uns qui voulaient ajouter : car la maladie, etc.

(142) Aph. 38. - 142. Dioscoride et Artémidore n'écrivaient que la première phrase de cet aphorisme (Gal., p. 61 ). Cf. aussi Foës, OEcon., aux mots Λαρκῖνοι κρυπτοί, qu'il faut entendre dans le sens de cancers non ulcérés, ou de cancers situés profondément.

(143) Aph. 41. - 143. Le texte vulgaire porté πύου ἢ τόπου. Galien (p. 65) nous apprend qu'il y avait τόπου ou πύου, suivant les exemplaires; mais il ne dit pas qu'il y avait à la fois τόπου et πύου.

(144) Aph. 44. - 144. Galien (p. 67) aurait voulu qu'on mit le 48e aphorisme avant celui-ci.

(145) Aph. 45. - 145. Au lieu de ὕδωρ donné par le texte vulgaire, je lis οὖρον avec Lind., Dietz et Galien qui regarde cet aphorisme comme suspect.

(146) Aph. 46. - 146. J'ai suivi Galien. Foë;s traduit : Qui gibbosi ex anhelatione et tussi filunt, ante pubertatem, moriuntur, échappant ainsi, à l'aide de deux virgules, à une difficulté. Ces non-sens se rencontrent très souvent dans les traductions latines.

(147) Aph. 50. - 147. On sait que l'ancienne Académie de chirurgie s'est beaucoup occupée de la corrélation des affections du foie et des vomissements bilieux avec les plaies de tête. Cette grande question n'était donc pas nouvelle dans la science.

(148) Aph. 55. - 148. Les mots entre crochets sont donnés par le texte de Dietz qui, d'un autre côté, omet : principalement.

(149) Aph. 59. - 149. Cet aphorisme parait se rapporter à l'allongement et au raccourcissement successifs du membre qui ont été expliqués de diverses manières sans que la question soit encore résolue. Hippocrate attribue ce double phénomène à la sortie et à la rentrée de la tête de l'os par suite d'hydarthrose; il est au moins démontré par l'autopsie que cette théorie est légitime pour un certain nombre de cas.