Association de Demi-Vierges Vol.I/IV

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IV


Elle avait donc en face d’elle une queue d’homme, la jeune Balbyne qui, jusque-là, n’eut de relations sexuelles qu’avec ses amies et sa gouvernante miss Blettown, laquelle s’amusait parfois à remplir auprès d’elle l’office d’un petit mari.

Renversé sur l’arrière, l’abbé Tisse, dans une douce somnolence, s’abandonnait à l’examen et aux premiers attouchements de cette demi-innocente, de cette demi-vierge, qui voulait tout connaître de la volupté, hormis son acte principal vous mettant en danger de devenir mère.

Qui appartenait à l’autre, dans cette pose de l’abbé se livrant à la jeune fille pour l’instruire ! Planant sur le couple, Miss Blettown suivait d’un œil attentif le jeu de sa pupille et semblait se délecter à ses hésitations, à ses incertitudes.

La queue était à peine en érection. C’est qu’elle se blasait à tous les raffinements dont on la régalait, et qu’une femme, quelle que soit sa beauté de visage, est souvent, au déshabillé, moins captivante qu’une laide.

Bellanier, qui patouillait Alexandrine et en était patouillé, jetait de temps en temps des regards énamourés sur la sèche gouvernante, laquelle en eût été certainement touchée, si elle n’avait été absorbée par les débuts priekessiens de Balbyne.

Les yeux de la jeune fille, rassasiés de la vue du membre mâle, furetaient les appendices et cherchaient à fouiller au-dessus des cuisses la contournure des fesses masculines. Elle ne se décidait pas encore au toucher.

L’abbé le comprit-il ? Il leva une jambe en l’air, et cela vainquit les dernières réserves d’une pudeur bien moribonde. Balbyne envoya la main au cul et du cul la ramena vers la queue, qu’elle soupesa dans sa main.

Le toucher de la jeune fille lui infusa de la vigueur, elle se redressa et commença à gonfler, à bander.

Amusée de l’effet, elle pressa de ses doigts et l’abbé lui posa la main sur la tête, en signe d’approbation.

Elle se serra davantage entre ses cuisses, et Miss, ravie, s’écria :

— Aoh, l’attraction du mâle, elle y mord, aoh yes !

— Miss, dit Alexandrine qui s’impatientait des distractions de Bellanier, je voudrais bien vous remplacer quelques secondes ! Je suis sûre que notre ami Bellanier y consentira.

— Aoh yes, je voulais bien prendre votre place.

Bellanier laissa aller Alexandrine, et voyant l’anglaise s’approcher, il lui dit :

— Fais le coup de la jambe, comme chez l’abbé.

— La jambe en l’air ! Yes, si j’eusse été une petite de bourgeoise, je me serais faite artiste, pour grimper sur les chevaux et danser les jambes en haut, bien haut, regarde.

Elle lança la jambe fort adroitement et en émérite sauteuse s’attrapa le bout du pied.

Bellanier se précipita à quatre pattes pour voir sous l’entrebâillement des jupes les chairs plongées dans l’obscurité. Il tâtonna, glissa la tête, renifla et dit :

— Ah, quel feu, Miss, Miss, avec toi, on court droit au toucher, tiens bien ta jambe.

— Je la tiens, cherche, cherche, le petit cul de Miss, il est tout, tout chaud.

— Tout, tout, tout satiné.

— Aoh, ne le chatouille pas, ou il tortille et je ne tiens plus la jambe. Ah, le petit cochon, il me le sent, il y fourre le nez. Yes, enfonce bien au fond, mais pas avec la jambe en l’air, ça fatigue.

Balbyne avait tout contemplé des organes masculins et elle caressait gentiment de la main la queue de l’abbé. Elle sentit des jambes qui lui enserraient les reins, elle se tourna et vit Alexandrine, jupes troussées, s’apprêtant à se mettre à cheval sur ses épaules.

L’abbé lui retira des mains la queue et dit :

— Saluez les cuisses d’Alexandrine, c’est une de nos initiatrices.

Elle fit juste une caresse et se leva debout sur la recommandation de l’abbé qui alors l’examina dans tous ses détails, la pelota et murmura :

— Miss Blettown a eu raison, vous êtes digne d’appartenir à notre association, ma charmante, et vous aurez des succès. Succès oblige. En entrant dans nos rangs, vous vous devrez aux cavaliers qui, aimant de caresser et d’être caressés, se tiendront à votre disposition à votre premier signal. Les plaisirs féminins ont sans doute leur charme entre amies, ils n’ont jamais le piment de ceux qu’on éprouve avec les hommes, et vous promettez de vous consacrer surtout à eux, n’est-ce pas ?

— Je le promets.

— En ma personne, je vous ai révélé l’homme. Vous ne vous épouvanterez pas davantage avec nos chers compagnons. Vous penserez qu’ils veulent le plaisir comme vous le voulez, qu’ils ne violentent pas et que la vue et le toucher les extasient, vous ne les leur refuserez pas et ils ne vous refuseront rien.

— Je consentirai à leurs extases.

— Bien, mon enfant. Votre nudité est très agréable à considérer, mais vous ne l’ignorez pas, la nudité est une fin de désir. Pour activer ceux-ci, les toilettes et les allures qu’on sait adopter dans tout ce qu’on appelle la cochonnerie, servent bien davantage. Vous comprenez sans peine qu’avec votre joli visage, avec les belles formes qu’on vous soupçonne quand vous êtes habillée, si vous inventez des jeux de costumes qui chatouillent la vue, la portent à découvrir les parties secrètes que vous voilez, vous assurerez du plaisir à ceux que vous séduirez ainsi et par suite en récolterez vous-même. Le saisissez-vous ?

— Oui, très bien, et je m’y appliquerai.

— Le désir, dans la sensualité est la base de tout, retenez-le. Quand on le pousse à bout, on risque de l’éteindre. Il y a un juste milieu à observer. Le guider sagement vers la vue et le toucher et éviter la lutte des deux êtres, où l’un des amants devient fatalement le jouet de l’autre.

— Oh ça, je n’en veux pas.

— Vous êtes vierge, nous vous garantissons votre virginité au milieu des plus douces félicités. Tenez, regardez votre gouvernante, la voici transfigurée par le plaisir qu’elle procure à ses lèvres en tétant la queue de Bellanier.

Balbyne regarda et suivit avec surprise le jeu glouton de la bouche de miss Blettown.

— Tous deux goûtent une ivresse infinie, continua l’abbé, vous la goûterez plus tard. Alexandrine, touchez donc l’épaule de Miss, elle a affaire avec nous.

Alexandrine, qui ne se dépitait pas de se voir enlever Bellanier, obéit : la gouvernante se retourna, soupira, et dit :

— Aoh yes, j’oubliais, on se retrouvera.

— Oh oui, ma bonne suceuse. Je te demanderai à l’abbé, pour un autre jour.

Elle quitta la queue de Bellanier, sur un signe de l’abbé ramassa les atours de Balbyne et les deux femmes accompagnèrent Tisse dans son cabinet.