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Astronomie populaire (Arago)/XXXIV/01

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GIDE et J. BAUDRY (Tome 4p. 759-760).

CHAPITRE PREMIER

introduction


Il est curieux de rechercher quelle difficulté les hommes auraient eu à vaincre pour arriver à la connaissance du système de l’univers, si placés dans la Lune, sur Jupiter, sur Saturne, ils n’avaient eu à leur disposition que les observations faites dans ces positions spéciales. Kepler est, je crois, le premier qui ait examiné les phénomènes astronomiques à ce point de vue.

Je vais suivre son exemple, dans la persuasion qu’un pareil examen, outre qu’il fournit des résultats singuliers très-dignes d’intérêt, offrira aux amateurs d’astronomie un utile exercice.

Des personnes très-pieuses ont imaginé que d’examiner ce que serait l’astronomie pour un observateur situé dans diverses planètes, c’était se mettre dans un désaccord coupable avec l’Écriture sainte. Je ne partage pas cet avis. En effet, en transportant un observateur sur différentes planètes, et même au centre du Soleil, nous ne disons pas qu’il ressemble aux habitants de notre globe. D’ailleurs, des théologiens très-savants, le docteur Chalmers, par exemple, ont prouvé que rien dans les livres saints n’interdit la supposition que les planètes sont habitées.