Atlas universel d’histoire et géographie/IVe siècle avant J.-C.

La bibliothèque libre.

IVe siècle avant Jésus-Christ.

Décadence de la monarchie des Perses. — Prépondérance de Thèbes en Grèce avec Épaminondas et Pélopidas. — Formation de l’empire Macédonien. — A Rome, le partage, librement consenti, de toutes les magistratures, réconcilie les deux ordres, — Guerres contre les Gaulois et contre les Samnites. — Conquête de la plus grande partie de l'Italie par les Romains. — En Grèce, les arts et les lettres continuent à briller du plus vif éclat ; l’éloquence et la philosophie parviennent à leur apogée avec Démosthène, Platon et Aristote.

399. Mélitus, mauvais poète tragique, accuse Socrate de ne pas reconnaître les divinités nationales, d’en introduire de nouvelles, et de corrompre la jeunesse. Socrate est traduit devant le tribunal des Héliastes, composé de 556 juges : 281 opinent contre lui, 275 en sa faveur. Il ne lui manquait donc que 3 voix pour obtenir l’égalité des suffrages et pour être absous. L’influence d'Anytus, citoyen puissant, qui s’est réuni à Mélitus, fait triompher l’accusation, et Socrate est condamné à boire la ciguë. — Son disciple Platon quitte Athènes pour 4 ans : il n’y reviendra qu’après avoir visité l'Italie, Cyrène et l'Egypte.

Les Grecs, qui avaient combattu avec Cyrus le Jeune, réduits à 6000, arrivent à Parthénium, ville située sur les confins de la Mysie et de la Lydie, et où finit leur retraite. — Les villes grecques d'Asie, menacées par le satrape Tissapherne, appellent à leur secours les Spartiates, qui leur envoient Thymbron avec 5000 hommes. Thymbron prend à la solde de sa patrie les restes des 10 000, s’empare de Pergame, de Myrine, mais échoue au siège de Larisse égyptienne. Il est remplacé par Dercyllidas.

398. Dercyllidas conclut une trêve avec le satrape d’Éolie Pharnabaze. Il protège les Grecs de la Chersonèse de Thrace par la construction de murailles qui s’étendent d’une mer à l’autre.

L'Histoire des Perses, de Ctésias, médecin d'Artaxerxès Mnémon, Grec de Cnide, finit à l’année 398.

397. Dercyllidas envahit la Carie. Il rencontre dans les plaines du Méandre l’armée de Tissapherne et de Pharnabaze et conclut une trêve avec eux-

En Sicile, première tentative de Denys sur la grande Grèce. A Jérusalem, deux frères, Jonathan et Jésus, se disputent la charge de grand prêtre. Jonathan en reste le maître par le meurtre de son frère. Le gouverneur de Syrie, en punition de ce sacrilège, impose à Jonathan et aux Juifs un tribut auquel ils restent condamnés jusqu'à la fin du règne d'Artaxerxès Mnémon.

396. Expédition d'Agésilas en Asie. Ses démêlés avec Lysandre, qui veut seul commander. Disgrâce de Lysandre. Sa conspiration pour enlever à Agésilas le trône de Sparte ; elle échoue.

En Sicile, seconde guerre de Denys, tyran de Syracuse, contre les Carthaginois.

Av. J.-C.


395. Victoire d'Agésilas sur Tissapherne, dans la plaine de Sardes. Tissapherne, accusé de favoriser les Lacédémoniens, est mis à mort et remplacé par Tithrauste.

Evagoras II, roi de Salamine, tente d’affranchir l’île de Cypre de la domination des Perses, il s’empare, quelque temps après, de Tyr et de plusieurs villes de la Phénicie.

Ligue d'Argos, de Corinthe, de Thèbes et d'Athènes contre Lacédémone, à l’instigation du satrape Tithrauste. — Lysandre est vaincu et tué, sous les murs d'Haliarte, avant d’avoir opéré sa jonction avec le roi de Sparte Pausanias. — Bataille indécise de Némée. Sparte rappelle Agésilas.

Prise de Véies par Camille, dictateur, après un siège de 10 ans.

394. Victoire d'Agésilas à Coronée. — Défaite de Pisandre, qui commande la flotte lacédémonienne,devant Cnide, par l'Athénien Conon et le satrape Pharnabaze.

L'histoire de Théopompe, continuateur de Thucydide, s’arrête à la bataille de Cnide.

Denys, de Syracuse, attaque les villes grecques de l'Italie.

393. Conon, avec l’argent des Perses, relève les murs d'Athènes et fortifie le Pirée.

Aristophane fait représenter la com. de l’Assemblée des femmes, où les femmes athéniennes somment leurs maris de mettre un terme à la guerre.

Prise de Faléries par Camille. Les Falisques se soumettent à Rome.

392. Conon, depuis qu'Athènes a recouvré une partie de sa puissance maritime, devient suspect au grand roi ; il est chargé de fers par le satrape Tiribaze, et meurt peu après de maladie dans l’île de Cypre.

Fin de la seconde guerre de Denys de Syracuse contre les Carthaginois. Denys acquiert Tauroménium.

390. Aristophane fait jouer sa dernière comédie : Plutus.

30 000 Gaulois Sénons entrent en Étrurie, du côté de Clusium, et battent les Romains sur les bords de l'Allia. — Prise de Rome par les Gaulois. Résistance des Romains dans le Capitole durant 7 mois. Courage de Manlius.

389. Heureuse campagne d'Iphicrate sur terre et sur mer dans l'Hellespont.

Les Gaulois, décimés par la famine, font la paix avec les Romains, moyennant une forte rançon. — Camille, naguère exilé et qui s’était retiré à Ardée, chez les Volsques, est rappelé et nommé dictateur. Il se met à la poursuite des Gaulois. — Reconstruction de Rome. Tous les peuples soumis se révoltent.

Denys, de Syracuse, reçoit Platon à sa cour.

388. Antalcidas commande les flottes de Sparte dans les mers de l'Asie Mineure. — L'Athénien Chabrias soutient Evagoras, roi de Salamine, en Cypre, contre les Perses.

387. Artaxerxès II dicte aux Grecs le traité d'Antalcidas. « Les villes grecques d'Asie, ainsi que les îles de Clazomène et de Cypre, demeureront soumises au roi. Les autres villes grecques seront toutes libres, à l’exception des îles d'Imbros, de Lemnos, de Scyros, qui continueront d’appartenir aux Athéniens. Le roi se joindra aux peuples qui accepteront ces conditions pour combattre ceux qui les refuseront. »

Guerre de Sparte contre Mantinée, qui n’a pas renoncé à la suprématie sur les villes d'Arcadie.

Denys de Syracuse s’empare de Rhégium.

386. Les Spartiates contraignent les Thébains à rendre l’indépendance à Platée. Av. J.-C.

Artaxerxès entreprend d’arracher l'Egypte au roi Acoris.

385. Les Spartiates dispersent les habitants de Mantinée dans 4 bourgades.

384. Naissance d'Aristote à Stagire, colonie grecque dans la Chalcidique.

383. Les Spartiates interviennent à Phlionte.

Manlius Capitolinus, accusé de chercher à gagner le peuple pour s’élever à la tyrannie, est jugé et condamné à mort.

Le fleuve Halycus est fixé comme limite entre les possessions de Denys de Syracuse et celles des Carthaginois.

382. Naissance de Démosthène.

Guerre entreprise par les Spartiates contre Olynthe, qui domine sur les villes grecques de la Chalcidique et menace la Macédoine. Les Spartiates sont appuyés par le roi de Macédoine Amyntas II. Phébidas, qui conduisait des troupes devant Olynthe, s’empare par surprise de la Cadmée et de Thèbes.

381. Téleutias, frère du roi de Sparte Agésilas, est tué devant Olynthe.

380. 3e campagne des Spartiates contre Olynthe ; mort du roi Agésipolis.

Evagoras, dans l’île de Cypre, résiste à tous les efforts des Perses.

379. Prise d'Olynthe par le général Spartiate Polybiade. — Des exilés thébains, sous la conduite de Pélopidas et Mellon, rentrent secrètement à Thèbes, mettent à mort les principaux oligarques, appellent le peuple à la liberté, et chassent les Lacédémoniens qui occupaient la Cadmée. La lutte commence entre Thèbes et Sparte. — Alliance des Athéniens et des Thébains.

378. Les Lacédémoniens, commandés par Cléombrote et Agésilas, ravagent la Béotie. — Les Athéniens commencent à regretter leur alliance avec Thèbes, mais la tentative de l’harmoste lacédémonien Sphodrias contre le Pirée les engage à la renouveler. Ils forment une ligue avec plusieurs villes maritimes, et préparent ainsi le rétablissement de leur empire. Chio, Byzance, Rhodes, Mitylène, l'Eubée entrent dans cette ligue. Athènes traite ses alliés avec beaucoup plus de ménagement et renonce désormais à l’usage barbare de confisquer et de distribuer à des colons athéniens (κληρούχοι) les terres de ceux dont elle avait à se plaindre.

377. Nouvelle expédition d'Agésilas en Béotie. — Formation à Thèbes du bataillon sacré,

L'Athénien Iphicrate est chargé de conduire l’armée des Perses contre l'Egypte.

376. Cléombrote, voulant pénétrer en Béotie, est arrêté au passage du Cithéron. Les Lacédémoniens équipent une flotte considérable, et bloquent le Pirée ; ils sont battus par Chabrias entre Naxos et Paros. Phocion parut dans ce combat. Les tribuns C. Licinius Stolon et L. Sextius proposent 3 lois : 1° un des deux consuls sera toujours plébéien ; 2° aucun citoyen ne pourra posséder plus de 500 jugera du domaine public (ager publicus), ni envoyer dans les pâturages de l'Etat plus de 100 têtes de gros bétail et plus de 500 de petit. L’excédant de 500 jugera sera distribué aux citoyens pauvres. Une redevance sera payée pour la jouissance du domaine public et des pâturages : 3° loi sur les dettes : les intérêts payés seront déduits du capital de la dette, 3 années seront laissées pour le remboursement du reste. Dix années de lutte s’écoulent avant que ces lois ne soient acceptées.

375. Eubulus, poëte comique dans le genre de la comédie moyenne.

Les Athéniens, commandés par Timothée, rem-

Av.J.-C.


portent une victoire sur les Lacédémoniens près de Leucade. — Combat de Tégyre, en Béotie, où le bataillon sacré des Thébains décide la victoire sur les Spartiates.

374. Les Thébains subjuguent toutes les villes de la Béotie, détruisent Platée et Thespies, et attaquent la Phocide. — Jason, président (ταγόζ) de la Thessalie, forme des projets de domination sur la Grèce. — Les Athéniens, jaloux de l’accroissement de la puissance thébaine, font la paix avec Lacédémone et ordonnent à Timothée de revenir. Celui-ci, à son retour, s’arrête dans l’île de Zacynthe, qui est en face du Péloponnèse, pour y établir les bannis. Cette circonstance amène le renouvellement de la guerre entre les Athéniens et les Lacédémoniens.

373. Les Athéniens, commandés par Iphicrate, Callistrate et Chabrias, combattent les flottes lacédémoniennes dans les parages de Corcyre. — Timothée, qui avait échoué dans la dernière campagne, est traduit en jugement par Callistrate et Iphicrate.

371. Une assemblée de tous les peuples grecs est convoquée à Sparte pour décider de la paix. Les Spartiates veulent contraindre les Thébains à renoncer à toute suprématie sur les villes de la Béotie ; les Thébains refusent et la guerre continue. — Victoire de Pélopidas et d'Epaminondas sur le roi de Sparte, Cléombrote, à Leuctres, en Béotie. — Les Athéniens proposent alors à toutes les villes grecques de renouveler la paix, dite d'Antaleidas. — La plus grande partie du Péloponnèse profite de l’abaissement des Lacédémoniens pour se soustraire à leur domination. Les Arcadiens se réunissent, fondent Mégalopolis et relèvent Mantinée.

370. Révolution à Tégée ; les partisans de l’aristocratie s’enfuient à Sparte. Agésilas essaye, mais en vain, de les rétablir. — Jason de Phères, qui avait étendu son influence sur une partie de la Macédoine, de l’Illyrie, de l'Epire, et qui se préparait à intervenir dans les affaires de la Grèce, périt assassiné.

369. Les Thébains, sous la conduite d’Épaminondas et à la tête des Béotiens, des Locriens, des Phocidiens, des Eubéens et des Acarnaniens, font une expédition contre le Péloponnèse, où les appellent les Arcadiens, les Argiens et les Eléens. Épaminondas, après avoir ravagé la Laconie et menacé Sparte que sauve Agésilas, rappelle les Messéniens et fonde la ville de Messène sur le mont Ithome. Athènes envoie du secours aux Lacédémoniens. — Épaminondas et Pélopidas, traduits en jugement pour avoir conservé le commandement au delà du terme fixé, sont acquittés. Alexandre de Phères s’empare de la tyrannie. Les Aleuades, chefs de l’aristocratie, implorent l’appui du roi de Macédoine Alexandre II, fils ainé et successeur d'Amyntas II.

368. Denys de Syracuse envoie des secours aux Lacédémoniens. — 2e invasion d’Épaminondas dans le Péloponnèse. — Expédition de Pélopidas en Thessalie contre Alexandre, tyran de Phères, qui le retient quelque temps prisonnier. Pélopidas est délivré par Épaminondas qui, servant comme simple soldat dans l’armée thébaine, est choisi pour lui succéder. — Destruction d'Orchomène par les Thébains.

Mort de Denys de Syracuse. Son fils, Denys le Jeune, lui succède.

367. Les Lacédémoniens, commandés par Archidamus, fils d'Agésilas, remportent sur les Arcadiens à Midée, une victoire qui ne leur coûte pas un seul homme (bataille sans larmes). — Ambassade des Grecs auprès du roi de Perse. Pélopidas en obtient des conditions avantageuses aux Av.J.-C.


Thébains ; mais la plupart des États refusent d’y souscrire.

En Macédoine, après la mort violente du jeune roi Alexandre II, ses deux frères, Perdiccas III et Philippe II, sont placés, par leur mère Eurydice, sous la protection de l’Athénien Iphicrate, et peut-être du Thébain Pélopidas, qui emmène à Thèbes le plus jeune, Philippe. Ce dernier demeurera trois ans chez les Grecs.

En Italie, victoire remportée sur les Gaulois par Camille qui venait d’opérer d’importantes réformes dans l’armure romaine.

366. 3e invasion des Thébains dans le Péloponnèse ; ils s’attachent Sicyone et l’Achaïe. Celle-ci leur échappe peu après.

A Rome, l’assemblée par tribus vote les trois propositions des tribuns CL. Stolon et L. Sextius, et les centuries nomment consul le plébéien L. Sextius. L’assemblée curiate refuse Yimperium, mais l’intervention de Camille la décide à l’accorder, et ce grand homme, en signe de la réconciliation des deux ordres, voue un temple à la Concorde. Aux trois jours de fête des grands jeux célébrés pour les trois anciennes tribus, il en fut ajouté un quatrième pour les plébéiens.

365. La guerre éclate entre les Éléens et les Arcadiens ; ceux-ci envahissent l’Elide, qu’ils ravagent en entier, hormis la capitale.

A Rome, création de deux nouvelles charges curules patriciennes, qui sont comme un démembrement du consulat : 1o la préture, pour l’administration de la justice ; 2o l’édilité curule, pour une partie de la police urbaine, qui avait été laissée jusque-là aux édiles plébéiens, et pour la célébration des fêtes qui exigeaient de grandes dépenses.

364. Les Lacédémoniens prennent le parti des Éléens. La célébration des jeux olympiques est troublée par la guerre. Les Arcadiens défont les Lacédémoniens près de Cromnus.

Une éclipse de soleil effraye les soldats de Pélopidas dans un combat livré près de Cynoscéphales au tyran Alexandre de Phères. Mort de Pélopidas.

363. Philistus, auteur d’une histoire de la Sicile, termine son récit à la cinquième année du règne de Denys le Jeune.

Dissensions intérieures en Arcadie. Il s’y forme un parti nombreux, à la tête duquel est Mantinée, et qui veut se détacher de Thèbes pour s’allier à Lacédémone.

362. 4e invasion des Thébains dans le Péloponnèse. Êpaminondas se rend à Tégée pour appuyer le parti thébain ; le parti opposé, soutenu par les Lacédémoniens et les Athéniens, concentre ses forces à Mantinée. Êpaminondas fait une incursion contre Sparte. Bataille de Mantinée. Mort d’Épaminondas ; retraite des Thébains.

361. Les Grecs, désireux de finir la guerre, concluent entre eux une paix générale, à laquelle les Lacédémoniens refusent seuls d’accéder, pour ne pas reconnaître l’indépendance de la Messénie. — Les villes maritimes de l’empire des Perses forment contre le roi Artaxerxès un soulèvement, auquel prennent part les Grecs d’Asie. — Agésilas, âgé de plus de quatre-vingts ans, va en Égypte au secours de Tachos, chef des insurgés de ce pays, et ensuite de Nectanébis. Il meurt à son retour en Grèce.

Naissance du célèbre sculpteur Praxitèle. — Le philosophe Platon vient pour la troisième fois en Sicile, où il essaye de réconcilier Denys le Jeune et Dion, philosophe, dont le tyran refusait de suivre les avis. Au bout d’un an, il retourne en Grèce, ayant échoué dans sa tentative.

Av. J.-C.


360. La paix est rompue à l’occasion de Mégalopolis : une partie des habitants veulent abandonner cette ville ; les Athéniens, appelés par le parti opposé, les obligent à y demeurer réunis. — Démêlés des Athéniens avec Alexandre, tyran de Phères, et avec les Olynthiens, auxquels Timothée essaye en vain d’enlever Amphipolis.

Pamphyle de Macédoine, peintre estimé, est le maître d’Apelle, né dans l’île de Cos.

Exploit de Manlius Torquatus contre les Gaulois.

359. Philippe II, fils d’Amyntas, se met en possession du trône de Macédoine. Il défait son compétiteur Argée près de Méthone, rend l’indépendance à Amphipolis, qu’il enlève ainsi à l’influence athénienne, conclut la paix avec Athènes, attaque les Péoniens et repousse les Ulyriens. — Le Grec Théopompe commence son histoire avec le règne de Philippe.

Mort d’Alexandre de Phères. D’autres tyrans s’élèvent en Thessalie.

358. Philippe s’empare d’Amphipolis et de Pydna.

357. Les Athéniens reprennent la Chersonèse de Thrace et l’île d’Eubée, mais voient se révolter leurs alliés maritimes, Chio, Cos, Rhodes, Byzance (guerre sociale). Les Athéniens envoient inutilement contre eux Chabrias, Charès, Timothée et Iphicrate.

Les Phocidiens, accusés d’avoir cultivé une partie de la plaine sacrée de Crissa, sont condamnés par les Amphictyons à une amende, qu’ils refusent de payer. Les Amphictyons leur déclarent la guerre. Le chef des Phocidiens est Philomèle. Le décret amphictyonique condamnait aussi les Lacédémoniens pour avoir occupé en pleine paix la citadelle de Thèbes. Les Phocidiens ont contre eux les Béotiens, les Locriens, les Doriens et la plupart des Thessaliens. Ils sont indirectement soutenus par les Athéniens, les Lacédémoniens et les Achéens.

Philippe de Macédoine livre Potidée à Olynthe pour obtenir son alliance.

Mort du philosophe Démocrite d’Abdère, et du médecin Hippocrate de Cos, âgés tous deux de plus de cent ans.

Brillante victoire du dictateur Sulpicius sur les Gaulois, dans les environs de Rome.

Licinius Stolon est condamné pour avoir violé lui-même la loi agraire, qui interdisait, de posséder plus de 500 arpents du domaine public.

Dion le philosophe, banni par Denys le Jeune, part de l’île de Zacynthe, avec une flotte grecque, pour aller délivrer la Sicile de la tyrannie de Denys.

356. Naissance d’Alexandre le Grand, fils de Philippe et d’Olympias d’Epire. — Incendie du temple de Diane à Ephèse par Erostrate.

Denys le Jeune, tyran de Syracuse, attaqué et chassé par Dion, se retire en Italie. — Mort de Philistus, l’historien de la Sicile.

355. Fin de la guerre sociale. Les Athéniens sont forcés de reconnaître l’indépendance des alliés. Corcyre se sépare aussi de leur alliance.

C. Marcius Rutilus, premier dictateur plébéien.

354. Charès fait traduire en jugement les généraux Timothèe et Iphicrate, comme coupables de trahison. Timothée est condamné à une amende de 100 talents. Il quitte Athènes.

353. Philippe de Macédoine entre en Thessalie, où il s’empare de Pagases, qui sert de port à la ville de Phères, sur le golfe Pélasgique ; peu après, il dirige une attaque contre Méthone, en Piérie.

Mort de Dion à Syracuse, où plusieurs ambitieux se disputent le pouvoir.

352. Onomarque, frère de Philomèle, chef des Phocidiens, est appelé en Thessalie au secours de Av. J.-C.


Lycophron, tyran de Phères ; il défait dans deux rencontres les Thessaliens et Philippe leur allié, mais, dans une troisième bataille, il est lui-même vaincu et tué. Son frère Phaylle lui succède. En poursuivant les Phocidiens, Philippe s’avance jusqu’aux Thermopyles, où il est arrêté par l’Athénien Nausiclès. — 1re Philippique de Démosthène, âgé de 30 ans.

351. Guerre dans le Péloponnèse. Les Lacédémoniens attaquent Mégalopolis, qui est secourue par les Thébains.

350. Deux tyrans de l’Eubée, Plutarque d’Erétrie et Callias de Chalcis, gagnés par Philippe, feignent de s’allier avec Athènes, qui leur envoie des troupes commandées par Phocion, mais tous les deux se conduisent en traîtres et, malgré quelques succès, Phocion a de la peine à ramener ses soldats.

349. Guerre d’Olynthe. Les Athéniens envoient des secours à cette ville, attaquée par le roi de Macédoine. Exploits de Valérius Corvus contre les Gaulois.

348. 3e Olynthienne de Démosthène. Les Athéniens décrètent une expédition nationale en faveur d’Olynthe.

347. Prise d’Olynthe par Philippe.

Mort du philosophe Platon. Speusippe lui succède dans la direction de l’Académie.

346. Fin de la guerre sacrée. Les Béotiens, épuisés par dix années d’hostilités continuelles, invoquent le secours de Philippe. Celui-ci endort les Athéniens par un simulacre de paix, traverse rapidement la Thessalie, franchit les Thermopyles et arrive en Phocide avec des forces considérables. Phalécus, successeur de Phaylle, abandonne le pays. Les Phocidiens se soumettent aux conditions que Philippe et le conseil amphictyonique leur imposent. Philippe est reçu membre du conseil amphictyonique, où il possédera les deux voix des Phocidiens, et obtient l’intendance du temple de Delphes.

Denys le jeune rentre dans Syracuse.

345. Les Romains s’emparent de Sora, située à l’extrémité orientale du pays des Volsques, attaquent le pays des Aurunces et touchent à la Campanie.

344. 2e Philippique de Démosthène, qui éveille l’attention des Athéniens sur les intrigues de Philippe dans le Péloponnèse. Ce prince force les Lacedémoniens à reconnaître l’indépendance de Mégalopolis, de Mantinée et de Messène.

Le roi de Ferse Ochus réprime la révolte de l’Egypte.

343. Timoléon, envoyé par les Corinthiens au secours de Syracuse, se rend maître de cette ville et fait partir le tyran Denys le jeune pour Corinthe. Timoléon chassera aussi tous les autres tyrans de la Sicile et repoussera les Carthaginois.

342. Philippe étend son empire du côté de la Thrace, malgré l’habileté de l’Athénien Diopithe.

Naissance du grand poëte comique Ménandre, fils du général Diopithe. — Isocrate, rhéteur athénien, compose à l’âge de 94 ans son discours le Panathénaique. — Aristote devient le maître d’Alexandre.

Les Samnites attaquent les Sidicins et les Capouans. Ces derniers font donation de leur ville et de leur territoire aux Romains, qui prennent alors parti pour les Campaniens contre les Samnites. Victoire du consul Valérius Corvus, près du mont Gaurus.

341. Progrès de Philippe en Thrace. — Discours de Démosthène sur la Chersonèse. — Les Grecs sollicitent l’appui des Perses. — Siège de Périnthe par Philippe.

Av. J.-C.


Révoltes des légionnaires en garnison à Capoue. Ils arrachent au sénat d’importantes concessions.

340. Philippe attaque Byzance, défendue à la fois par les Perses et les Grecs.

Les Latins se soulèvent. Manlius sacrifie son fils à la discipline militaire ; Décius se dévoue. Les Latins sont deux fois vaincus, une première fois à Veséris, une seconde entre Sinuessa et Minturnes. Le Latium et la Campanie se soumettent. 2e traité entre Rome et CarLhage.

339. Les Athéniens contraignent Philippe à lever le siège de Périnthe et de Byzance. Ce prince dirige une expédition contre les Scythes du Danube.

Le dictateur plébéien Publilius Philo fait passer les lois suivantes : 1o les plébiscites seront obligatoires pour les deux ordres ; 2o toute loi présentée à l’acceptation des comices centuriates sera à l’avance approuvée par les curies et le sénat ; 3o on choisira toujours l’un des censeurs parmi les plébéiens ; les deux consuls pourront être de cet ordre.

338. 2e guerre sacrée suscitée par les intrigues d’Eschine contre les Locriens d’Amphissa, accusés d’avoir labouré le champ cyrrhéen consacré à Apollon. Philippe, chargé, de l’exécution de la sentence, s’empare du territoire des Locriens et surprend Elatée, qui lui ouvre l’entrée de la Phocide et de la Béotie. — Les exhortations de Démosthène unissent les Athéniens et les Thébains contre l’ennemi commun. — Victoire de Philippe à Chéronée. Anéantissement de l’indépendance de la Grèce. — Congrès de toute la Grèce à Corinthe, où Philippe est proclamé généralissime des Grecs contre les Perses.

L’eunuque Bagoas fait périr le roi Ochus et tous ses fils, à l’exception du plus jeune, Arsès, quïl place sur le trône.

338-314. Soumission entière et durable des nations des deux Latium (Latins propres, Volsques, Ausones, Aurunces, Campaniens). Par les privilèges qu’elle leur concède aussi bien que par les précautions qu’elle prend contre eux, Rome réduit ces nations à n’avoir plus désormais d’autre volonté, d’autres intérêts, d’autre fortune que les siens. Il ne reste plus dans ces deux contrées à soumettre que le petit canton des Êques.

337. L’orateur Lycurgue fait condamner à mort le général Lysiclès, un de ceux qui commandaient à Chéronée, et fait voter des statues à Eschyle, à Sophocle et à Euripide.

Second mariage de Philippe du vivant d’Olyrnpias. Préparatifs pour la guerre contre la Perse. Mort de Timoléon, le libérateur de la Sicile. Publilius Philo, premier preteur plébéien.

336. Philippe de Macédoine périt victime d’une vengeance particulière. Son fils Alexandre lui succède à l’âge de vingt ans. — Agitation générale produite en Grèce par la mort de Philippe. Alexandre déjoue par son activité les projets de défection. Il convoque une nouvelle assemblée des Grecs à Corinthe, et se fait conférer le titre de généralissime pour la guerre contre les barbares. Mort d’Arsès assassiné par Bagoas. Avènement de Darius III Codoman, arrière-petit-fils de Darius II Nothus.

335. Expédition d’Alexandre contre les Thraces et contre les Illyriens révoltés. Il fait rentrer ces peuples sous sa domination. — Soulèvement des Thébains sur la fausse nouvelle de la mort d’Alexandre. — En peu de jours, celui-ci arrive devant Thèbes, qu’il prend et détruit de fond en comble. Il n’épargne que la citadelle, les temples et la maison du poëte Pindare. Athènes, complice de Thèbes, devait livrer les orateurs, dont les principaux étaient Démosthène et Lycurgue, mais Av. J.-C.


sur l’intercession de l’orateur Démade, Alexandre se contente de l’exil de Charidème.

334. Aristote vient commencer à Athènes l’enseignement philosophique du Lycée.

Alexandre s’embarque pour l'Asie au commencement du printemps et traverse l'Hellespont avec une armée de 35 000 hommes. Il avait laissé à Antipater le gouvernement de la Macédoine. — Bataillé du Granique. — Soumission de la plus grande partie de l'Asie Mineure. Milet et Halicarnasse sont vainement défendues par Memnon le Rhodien, seul général habile de Darius.

333. Memnon entreprend de couper à Alexandre ses communications avec la Grèce. Il s’empare de Ghio et de Lesbos, mais sa mort délivre les Macédoniens d’un adversaire qui aurait pu devenir redoutable. En même temps, les généraux de. Darius engagent Agis, roi de Lacédémone, à faire une diversion en leur faveur, en attaquant les Macédoniens du côté de la Grèce.

Alexandre traverse et subjugue la Pisidie, la Phrygie (nœud gordien) et la Cilicie. — Sa maladie à Tarse ; sa confiance dans son médecin Philippe. — Défaite de Darius à Issus. — Alexandre poursuit son plan de s’emparer des côtes de l’empire perse. Commencement du siège de Tyr.

332. Alexandre le Molosse, roi d'Epire, oncle d'Alexandre le Grand, qui était venu prêter son appui aux Grecs de Tarente contre les Lucaniens et les Samnites, conclut un traité d’alliance avec les Romains.

Prise de Tyr par Alexandre après sept mois de siège ; de Gaza, après deux mois. Suivant Flavius Joseph, Alexandre serait allé à Jérusalem.

331. Fondation d'Alexandrie, au N. 0. des bouches du Nil. Alexandre visite le temple de Jupiter Ammon. — Il revient d'Egypte par la Phénicie, passe l'Euphrate et le Tigre, rencontre Darius dans la plaine de Gaugamèle, à 600 stades de la ville d'Arbèles, en Assyrie, et remporte sur lui une victoire qui lui livre les trois capitales de l’empire, Babylone, Suse et Persépolis.

330. Grande lutte politique et oratoire entre Démosthène et Eschine, au sujet de la couronne que Gtésiphon avait fait décerner à Démosthène en récompense de son dévouement à la patrie. Eschine vaincu se retire à Rhodes. — Philénion, poète de la comédie nouvelle, fleurit à Athènes.

Les Lacédémoniens et leurs alliés d'Achaïe, d'Elide et d'Arcadie, prennent les armes contre les Macédoniens. Antipater arrête ce mouvement en battant Agis près de Mégalopolis.

Alexandre poursuit Darius dans sa fuite à travers la Médie, le pays des Parthes, et jusqu'aux frontières de l'Hyrcanie, où il apprend que ce prince a été assassiné par Bessus, satrape delaBactriane. — Bessus, qui a pris le titre de roi de Perse, est poursuivi par Alexandre à travers l'Hyrcanie et l'Arachosie jusqu'à Bactres, qu’il quitte pour se sauver en Sogdiane. — Alexandre, dans sa marche, fonde plusieurs villes de 'son nom, dont quelques-unes ont obtenu depuis une grande importance. — Mort de Philotas ; assassinat de Parménion.

329. Alexandre franchit l'Oxus et entre dans la Sogdiane en poursuivant Bessus, qui lui est livré par le satrape Spitamène. — Prise de Maracanda, ville royale des Sogdiens. — Fondation d’une Alexandrie sur les bords de l'Iaxarte, après une victoire sur les Scythes.

328. Révolte de la Sogdiane et de la Bactriane, à l’instigation de Spitamène. Alexandre ne se rend maître de ces provinces qu’avec beaucoup de peine. — Il épouse Roxane, fille du Sogdien Oxyartès. — Meurtre de Clitus.

AV. J.-C.

327. Alexandre veut se faire adorer, à la manière des rois de Perse. Mécontentement des Macédoniens. Conspiration et supplice d'Hermolaùs. Le philosophe Callisthène, impliqué dans cette conspiration, est mis à mort. — Expéditions dans les régions montagneuses à l'O. de l'Indus, et passage de ce fleuve.

Première ligue des Samnites, Tarentins, Lucaniens, Vestins contre les Romains. — Siège de Palépolis, en Campanie ? par Publilius Philo, qui s’en empare l’année suivante, avec le titre nouveau de proconsul.

326. Alexandre arrive à l'Hydaspe qu’il franchit, défait le roi Porus et pousse jusqu'à l'Hyphase, où le mécontentement de ses soldats le contraint de s’arrêter. — Ayant regagné l'Hydaspe, il s’embarque sur ce fleuve, qu’il descend jusqu'à sa jonction avec l'Acésines et avec l'Indus ; et, après avoir couru les plus grands dangers, surtout chez les Oxydraques et les Malliens, il arrive à Pattala, près de l’endroit où l'Indus se jette dans l'Océan.

Loi Pœtelia, qui portait défense de retenir dans les fers d’autres individus que ceux qui auraient mérité d’être punis pour un crime ; les condamnés ne pouvaient être détenus que pour le temps de la peine indiqué par la loi. Il n’était plus permis aux créanciers que de saisir les biens ; on leur enleva tout droit sur les personnes.

325. L’armée reprend la route de terre à travers la 1 Gédrosie et la Carmanie jusqu'en Perse, tandis que la flotte, conduite par Néarque, reconnaît les cotes de l'Océan depuis l’embouchure de l'Indus jusqu'au golfe Persique.

Victoires de Papirius Cursor sur les Samnites.

324. On lit aux jeux olympiques un décret d'Alexandre, en vertu duquel tous les exilés étaient autorisés à rentrer dans leur patrie.

Alexandre se rend à Suse, où il est rejoint par Néarque après quatre mois de navigation. Il travaille dès lors à consolider son empire et à établir une fusion entre les Perses et les Macédoniens. Mariages de 10000 Macédoniens ou Grecs avec des femmes indigènes. Admission de 30 000 épigones, l’élite de la jeunesse asiatique, dans les rangs de l’armée grecque. — Mort d’Éphestion.

323. Mort du philosophe Diogène, à Corinthe. — Épicure vient à Athènes, à l’âge de dix-huit ans.

Alexandre reçoit à Babylone des ambassades de la plupart des peuples connus et fait des préparatifs pour de nouvelles conquêtes, lorsqu'il meurt à l’âge de trente-deux ans et dix mois, après onze jours de maladie. Il laisse un frère imbécile, Philippe Arrhidée, un fils posthume, Alexandre Aigus, qui sont déclarés rois par les généraux. Meurtre de Méléagre. Régence de Perdiccas. L’empire d'Alexandre est partagé entre trentequatre généraux. Séleucus n’a que le commandement de la cavalerie. — Révolte des colons grecs dans la haute Asie ; elle est comprimée par Pithon, gouverneur de Médie. En Grèce, Antipater est vaincu et assiégé dans Lamia par Léosthènes.

322. Résistance d'Ariarathe, qui refuse d’abandonner son royaume à Eumène. — Cratère secourt Antipater ; les Grecs sont vaincus à Cranon ; fin de la guerre Lamiaqùe. — Les Athéniens se rendent à discrétion. Antipater leur donne un gouvernement aristocratique, à la tête duquel il met Phocion et réduit le nombre des citoyens à 9 000, en transportant dans la Thrace tous ceux, au nombre de 12 000, dont la fortune est inférieure à 2 000 drachmes. — Mort violente de l’orateur Hypéride, qui avait prononcé l’oraison funèbre de Léosthènes. — Démosthène, pour ne pas tomber entre les mains d'Antipater, s’empoisonne. — Mort Av. J.-C.


d'Aristote, à Chalcis, après avoir enseigné à Athènes près de treize ans, de 335 à 323. — Théophraste lui succède dans son école des Péripatéticiens.

321. Première comédie du poëte Ménandre, la Colère.

Mort de Cratère et de Perdiccas, le premier, en Asie Mineure, en combattant Eumène, dévoué à la famille d'Alexandre, le second, en Égypte, où il est assassiné par ses soldats, au moment où il marchait contre Ptolémée. — Régence d'Antipater. — Nouveau partage de l’empire d'Alexandre à Trisparadisus. Séleucus obtient le gouvernement de la Babylonie.

Les Romains, enfermés aux Fourcbes-Caudines, passent sous le joug. — Perfide conduite du Sénat dans cette occasion. Il lève deux nouvelles armées qu’il confie à Publilius Philo et à Papirius Cursor. Les Romains, vainqueurs dans le Samnium et près de Lucérie, font passer à leur tour sous le joug les Samnites et leur général Pontius Hérennius.

320. Soumission de la Palestine, par Ptolémée, gouverneur d’Égypte. Il établit beaucoup de Juifs à Cyrène, et surtout à Alexandrie.

318. Mort d'Antipater, âgé de plus de quatre-vingts ans. Polysperchon est nommé régent, et Cassandre, fils d'Antipater, chef des gardes. Cassandre se brouille avec Polysperchon et se retire auprès d'Antigone. — Eumène s’échappe de Nora, où il était assiégé par Antigone, et traite avec Polyspercbon. — Polysperchon rend aux villes grecques leur liberté et rétablit à Athènes le gouvernement démocratique. — Alexandre, son fils, entre avec une armée dans l'Attique.

317. Pbocion et les autres chefs du parti aristocratique se réfugient dans le camp du fils de Polyspercbon ; ils sont livrés par lui aux Athéniens qui les condamnent à boire la ciguë. — Peu de temps après, Atbènes tombe au pouvoir de Cassandre qui rétablit dans cette ville le gouvernement aristocratique et en donne la direction à Démétrius de Pbalère.

Olympias fait périr Philippe Arrhidée et sa femme Eurydice. Alexandre Aigus est proclamé seul roi de Macédoine.

Agathocle, fils d’un potier, devient tyran de Syracuse.

316. Cassandre assiège Olympias, mère d'Alexandre, dans Pydna. — Eumène est livré par ses soldats à Antigone qui le fait périr.

Un décret du peuple, présenté par Sophocle, appuyé par Démocharès, neveu de Démosthène, ferme les écoles des philosophes : Théophraste, le chef du Lycée, Xénocrate, le chef de l'Académie, quittent la ville. Ce décret fut abrogé l’année suivante.

315. La Cappadoce redevient indépendante sous Ariaratbe II.

Cassandre prend et tue Olympias. Il relève la ville de Thèbes.

Prépondérance, dans la haute Asie, d'Antigone, qui se débarrasse de Pithon, gouverneur de Médie, et expulse de la Babylonie, Séleucus, qui se retire auprès de Ptolémée.

314. Antigone déclare la guerre à Cassandre. Polysperchon et son fils Alexandre font alliance avec lui contre Ptolémée, Séleucus, Cassandre et Lysimaque. Les deux partis proclament la liberté des villes grecques. — Expédition de Cassandre dans le Péloponnèse ; Alexandre y arrive après lui, mais Cassandre l’attire dans son parti, en lui promettant le gouvernement de cette contrée.

312. Bataille de Gaza. Démétrius, fils d'Antigone, y est défait par Ptolémée et Séleucus. Celui-ci redvient maître de la Babylonie, et reçoit le surnom de Nicator. — Commencement de l’ère des Séleucides. — Conquête du Penjàb et de la vallée" du Gange, par Chandragoupta, qui régnera, après son traité avec Séleucus, sur tout le bassin de l'Indus jusqu'aux Paropamisades.

Appius Claudius, qui se perpétue pendant cinq ans dans la charge de censeur, opère une réforme importante dans l'Etat. Il répand dans toutes les tribus les œrarii (prolétaires), les liberttni (fils d’affranchis) et fait entrer des fils d’affranchis dans -le Sénat. — Le même Appius a construit dans Rome l’aqueduc de son nom, et le premier tracé une voie militaire vers la Campanie, la voie Appienne. 311. Réconciliation entre les généraux d'Alexandre, à l’exception de Séleucus et de Polysperchon. — Cassandre conserve la direction des affaires de la Macédoine ; Lysimaque de la Thrace ; Ptolémée de l’Égypte ; Antigone de l'Asie. La Grèce est déclarée libre. — Cassandre fait mourir Alexandre Aigus et sa mère.

Les Toscans, les Eques, les Ombriens et différents peuples du Samnium se joignent aux Samnites propres pour combattre les Romains. — Fabius Rullianus remporte d’importants avantages d’abord sur les Étrusques seuls, ensuite sur les Etrusques et les Ombriens et traverse la forêt Ciminienne. — Combat de Pérouse. 310. Épicure, âgé de trente-deux ans, expose son système philosophique à Mitylène et à Lampsaque.

Bataille d'Himère ; Agathocle y est défait par Hamilcar, général des Carthaginois. — Siège de Syracuse. — Expédition d'Agathocle en Afrique.

Polysperchon fait venir de Pergame Hercule, fils naturel d'Alexandre et de Barsine ; et, après l’avoir proclamé roi de Macédoine, il marche contre Cassandre.

Papirius Cursor opposé aux Samnites, Fabius aux Étrusques. Papirius vainqueur pour la dernière fois à Longula. — Fabius fait éprouver aux Étrusques, près du lac Vadimon, une défaite dont ils ne se relèvent jamais. Une troisième ligue s’organise alors contre Rome. A la place des Toscans, qui posent momentanément les armes, les Ombriens, les Salentins, plusieurs autres peuples du Samnium se joignent aux Samnites propres. 309. Polysperchon et Cassandre s’entendent pour faire périr le jeune Hercule, fils naturel d'Alexandre, déclaré roi par Polysperchon.

Défaite d'Hamilcar, près de Syracuse. Il est fait prisonnier et mis à mort. 308. Victoire d'Agathocle sur les Carthaginois en Afrique. Il prend le titre de roi.

307. Démétrius Poliorcète, fils d'Antigone, dispute à Cassandre la domination de la Grèce. Il entre dans Athènes, où il renverse le gouvernement aristocratique, établi dix ans auparavant par Cassandre.

Agathocle revient en Sicile.

306. Épicure se fixe à Athènes, où il restera jusqu'à sa mort.

Victoire navale de Démétrius Poliorcète sur Ptolémée devant Cypre. — Antigone prend le titre de roi. Lysimaque, Séleucus, Ptolémée et Cassandre suivent son exemple.

Le fils d’un affranchi, Flavius, ancien greffier du censeur Appius Claudius, publie le calendrier qui renfermait les jours et les heures où on pouvait légalement plaider, et les formules de procédure qui jusqu'alors n’étaient connues que des patriciens.

305. Flavius est nommé édile curule par le peuple. Il consacre un temple à la réconciliation de toutes les classes de la société romaine. Av. J.-C.

Défaite des Samnites à Bovianum. Les Samnites et les Marses confédérés posent momentanément les armes.

304. Siège de Rhodes par Démétrius Poliorcète, qui obtient le surnom de Poliorcète, qui assiège les villes.

Les censeurs Fabius Rullianus, patricien, et Décius Mus, plébéien, concentrent dans les quatre tribus urbaines les affranchis et les prolétaires qu’Appius avait, en 312, répandus même dans les tribus rurales, où leur nombre leur aurait assuré la supériorité sur les riches plébéiens et patriciens.

303. Levée du siège de Rhodes. Démétrius donne aux Rhodiens les machines qu’il avait fait construire contre eux, et il part pour la Grèce avec 330 galères. Il chasse Cassandre de l’Attique, et le poursuit jusqu’aux Thermopyles.

302. Il entre ensuite dans le Péloponnèse, et après s’être rendu maître de Sicyone et de Corinthe, les seules places du pays qui tinssent encore pour Cassandre, il célèbre à Argos ses noces avec Déidamie, fille d’Éacide, puis il se rend à Athènes et s’y livre aux plus infâmes débauches.

À Rome, les charges du sacerdoce deviennent accessibles aux plébéiens. Ces derniers auront quatre places de pontifes, cinq d’augures. Egalité complète des deux ordres.

301. Alliance de Cassandre, Lysimaque, Séleucus et Ptolémée, contre Antigone et Démétrius. Celui-ci va rejoindre son père en Asie, où Lysimaque était déjà avec une nombreuse armée. — Bataille d’Ipsus en Phrygie, gagnée par Séleucus et Lysimaque, sur Antigone et son fils Démétrius Poliorcète. Antigone y est tué à l’âge de quatre-vingt-un ans. Démétrius se sauve avec 9 000 hommes à Ephèse, d’où il passe bientôt après en Grèce. — Partage définitif de la monarchie d’Alexandre en quatre royaumes : Égypte, Syrie, Thrace et Macédoine. Lysimaque ajouta à la Thrace l’Asie antérieure jusqu’au Taurus ; le reste demeura à Séleucus, qui partage avec Ptolémée la domination de l’Orient. Seulement, on donna la Cilicie à Plistarque, frère de Cassandre, qui domine en Europe. La Judée appartient au roi d’Égypte,

300. Loi Porcia, proposée par le tribun P. Porcius Lecca, et qui défendait de lier, de battre de verges et de mettre à mort un citoyen romain.